femmes & harcèlement

femmes & harcèlement

self-defense 2.0

Des sièges pénis dans les rames de métro à Mexico, des campagnes de sensibilisation dans les transports lyonnais, une conférence tedx intitulé «marre d’être une femme»… Ayé ! Enfin !… Le harcèlement de rue est reconnu, il n’est plus considéré comme le fantasme de mythos paranos. Réseaux sociaux, internet, applis, les nouvelles technos se liguent pour lui faire la peau.

12 000 témoignages en 4 ans. En 2012, quand Anaïs Bourdet lance son blog, Paye ta Shnek, pour raconter sa propre expérience de femme insultée dans la rue, elle ne se doute pas qu’elle ouvre les vannes à un flot extrêmement libérateur. Les victimes de harcèlement partagent, se livrent et se soutiennent. A peu près au même moment, les institutions se penchent sur ce phénomène, sous-estimé pendant longtemps, qui s’affiche enfin en mots et en chiffres : 100% des femmes ont déjà été importunées, suivies ou agressées dans le bus, le tram, le métro ou le RER ; 65% des Françaises ont subi le harcèlement de rue avant 15 ans ; la moitié reconnaît avoir déjà changé de tenue avant de sortir, de peur d’être interpellées ou harcelées*… Que celles qui ne se sentent pas concernées bénissent le ciel ou leur bonne étoile ! Pour les autres, en complément de vos séances de coaching en réparties cinglantes et autres prises de Krav-Maga, trouvez ici de quoi vider votre sac ou vous protéger.

Paye ton témoignage !

La page Facebook d’Anaïs Bourdet comptabilise aujourd’hui plus de 200 000 mentions «j’aime». Florilège de témoignages plus accablants les uns que les autres, elle permet de libérer la parole et de faire prendre conscience de l’ampleur des dégâts. Elle propose également des techniques d’intervention, si l’on est témoin d’une agression – techniques applicables par les hommes également – on n’est pas sectaires -, par exemple : détourner l’attention de l’agresseur de la manière la plus anodine et polie possible en lui demandant l’heure, une direction, pour laisser le temps à la victime de s’éclipser, mobiliser d’autres témoins pour l’aborder collectivement, s’adresser à la victime comme si on la connaissait…

Preuve incontestable de l’efficacité de la démarche, Paye ta shnek a fait des petites, toute une armée de pages pour débusquer et dénoncer le sexisme où qu’il se niche : Paye ton bahut, ta fac, ton sport, ton psy… Palme du frisson d’horreur à la version Paye ton couple…

+ d’infos : facebook.com/payetashnekleblog

Relou-free

Créé en 2014, le collectif militant « Stop Harcèlement de rue » organise régulièrement des actions de sensi- bilisation, en délimitant notamment dans les bars, festivals ou transports en commun, des « Zones sans relou », lieux sans harcèlement de rue ni sexisme ordinaire. Ses pages Facebook et comptes Twitter compilent égale- ment des témoignages éloquents.

+ d’infos : facebook.com/StopHDR/

App’elles-nous !

Témoigner après coup, c’est bien, échapper à son harceleur au moment où, c’est mieux. L’application App-elles propose donc d’envoyer un message d’alerte, une position GPS et une photo à trois contacts privilégiés. Elle permet également d’appeler en simultané le 112, numéro d’urgence européen ou de se mettre en relation avec les plateformes spécialisées, structures et dispositifs d’aide et d’information à proximité. Si les infos concernant le 73-74 ne sont pas encore disponibles, l’appli donne déjà les numéros nationaux d’assistance aux victimes.

+ d’infos : www.app-elles.fr – disponible sur Google Play

Bas les pattes !

Lancée fin 2016 par une jeune Parisienne à la suite d’une agression verbale, HandsAway permet d’alerter, géolocaliser le lieu d’une insulte ou agression sexiste et de prévenir des «Street Angels», à proximité. Ces anges reçoivent alors une notification grâce à laquelle ils peuvent communiquer avec la victime et lui témoigner leur soutien. A ce jour, le réseau d’Anges gardiens est surtout développé dans les villes, il l’est peu dans notre région, mais il suffit juste de commencer…

+ d’infos : www.handsaway.fr – disponible sur Google Play

 

Près de 90% des habitantes de Mexico déclarent avoir été la cible de phrases offensantes, d’insultes ou d’attouchements dans les transports en commun.
Pour sa nouvelle Campagne, ONU Femmes a donc installé un siège moulé en forme de torse avec un pénis en relief, réservé aux hommes, pour les inciter à se mettre dans la peau d’une femme collée de trop près par un «frotteur» .

UN PETIT MEMO POUR CLARIFIER LES CHOSES… (Elaboré par les filles de Paye Ta Shnek)

© connel_design, * Source : Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 2015.

quid du féminisme ?

quid du féminisme ?

le féminisme est mort ? vive le féminisme !

1er avril 2017. Communiqué de l’association Osez le féminisme : « on arrête. (…) l’égalité, on l’a ! Nous en tirons la conclusion
qui s’impose. aujourd’hui, nous arrêtons
de militer car on a gagné ! ». Une jolie provocation en forme de poisson. Mais c’est vrai, quoi, en matière de droits des femmes, on a déjà tout acquis et c’est gravé dans le marbre, non ?

Dé-Trumpez-vous. L’arrivée à la Maison Blanche d’un candidat aux manières ouvertement sexistes et aux idées conservatrices, qui vient de bloquer le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement et d’interdire le transfert d’argent public à toute clinique américaine le pratiquant, secoue nos certitudes de l’autre côté de l’Atlantique.

Petit tour d’horizon : 2 femmes sur 11 candidats à la présidentielle française, dont un se positionnant clairement contre l’IVG ; affaire Baupin classée sans suite pour prescription en mars dernier ; témoignages de politiciennes suisses contre le sexisme ambiant au parlement ; découverte de la réalité du harcèlement de rue à Lausanne – selon une enquête menée par l’Observatoire de la Sécurité, 72% des femmes de 16 à 25 ans interrogées y ont été confrontées au moins une fois en 2016 ; la photo d’une mannequin, tête contre un tabouret, fesses en l’air et jambes écartées pour promouvoir une des plus prestigieuses marques de luxe françaises… Etonnantes illustrations de cette égalité que les femmes auraient acquise.

Si les féministes version 2017 ne sont plus tout à fait les mêmes que leurs aînées, si elles ne se battent plus sur les mêmes terrains, ni avec les mêmes armes, elles ont encore toutes les raisons de rester mobilisées.

100% des utilisatrices des transports en commun en France ont été victimes au moins une fois de harcèlement sexiste ou d’agressions sexuelles (source : Haut Conseil à l’Egalité).

MISES À L’ÉPREUVE

“Hargneuse, mal-baisée, anti-hommes, au mieux une lesbienne, au pire, une acariâtre, opposée à féminine… on traîne encore l’image de la féministe des années 70’s hystérique et brûlant son soutif dans la rue !”, déplorent Francesca Cadoux et Emmanuelle Faivre, co-présidentes d’Osez le Féminisme 74 (OLF74), branche annécienne du mouvement national né en 2009, à l’époque où la réforme Bachelot prévoyait des coupes budgétaires pour le Planning familial.

Un cliché pourtant bousculé dans les faits par la multiplicité des mouvances, donc des visages du féminisme au 21ème siècle. Si la lutte, dans les années 70, était principalement associée au MLF, ses groupes de paroles et ses actions marquantes, elle est aujourd’hui portée, en France et en Suisse, par une centaine d’organisations nationales et locales aux profils très différents. Pour Muriel Salle, Maîtresse de conférences en Histoire des Femmes, à l’Université lyonnaise Claude-Bernard, “la diversité des mouvements et des causes fait qu’on ne porte pas un message féministe collectif, on ne fait pas front commun. Comme sur la question du voile ou sur celle de la prostitution qui génèrent des débats importants au sein des différents mouvements. Mais cela permet de souligner que la pensée féministe est à la hauteur des réalités avec lesquelles elle doit composer : complexe. L’avantage, c’est qu’on renonce à l’idée qu’il existe un « éternel féminin », les femmes expérimentant des conditions de vie variées selon leur classe sociale, leurs origines, leur religion… et la maternité n’est pas une condition d’unification de ce groupe. L’inconvénient, c’est que le message est dilué.”

MISES EN BOÎTE

Pour avoir l’air moins menaçant, certains se font limer les dents, d’autres s’épilent les sourcils, le féminisme, lui, est entré dans les gouvernements. Synonyme de grande victoire, mais aussi d’assagis-sement du mouvement, cette institutionnalisation de la cause en a profondément modifié les traits. En 1974, Françoise Giroud prend la tête du secrétariat d’Etat à la condition féminine, mais la connotation marxiste ancre le combat à gauche de l’échiquier politique ; en 1981, Yvette Roudy devient ministre des droits de LA Femme, alors qu’en 2012, Najat Vallaud-Belkacem est en charge des droits DES femmes. Notons au passage que l’évolution même du nom de ces instances reflète la prise en considération de sa multiplicité. Aujourd’hui, avec la mise en place de politiques publiques, et sur le terrain, des chargées de mission, déléguées régionales et départementales en France, bureau de l’égalité dans chaque canton, chaque université ou haute école spécialisée en Suisse, on peut légitimement parler de « Féminisme d’Etat ».

En France, c’est en région Rhône-Alpes-Auvergne que l’écart salarial hommes-femmes est le plus marqué : 20,7% en 2014 (source INSEE). Il est, en moyenne de 20% en Suisse.

MISES EN SCÈNE

Aux instances gouvernementales, donc, les actions de grande envergure, aux assos’, l’information, le soutien, le conseil et la mobilisation. “Les fondements restent les mêmes, il n’y a rien de nouveau dans les idéologies, ni de rupture radicale par rapport au combat des années 70”, précise Armelle Weil, des Nouvelles Questions Féministes, revue fondée par Simone de Beauvoir dans les années 80, aujourd’hui pourvue d’un comité de rédaction franco-suisse basé à Lausanne. “C’est dans les modes d’actions que les choses ont évolué. Apéro-débat, art, danse, théâtre… nous avons créé des changements dans la manière de militer, des dynamiques de groupes différentes pour des mobilisations qui prennent d’autres formes.” “On est plus forcément dans le choc”, confirment les militantes d’OLF74, “mais dans le dialogue, avec humour, pour ne pas braquer, interpeller sans agresser, montrer qu’on peut parler avec tout le monde.” Comme à l’occasion de leur campagne « Marre du Rose », en décembre 2016 à Bonlieu, au cœur d’Annecy, où elles proposaient aux parents et enfants de poser pour une photo « Je ne serai pas une princesse/je ne serai pas un super héros ».

MISES À JOUR

Outils redoutablement efficaces pour sonner le rappel, le web et les réseaux sociaux ont vu fleurir une pléiade de sites, blogs ou pages militantes. “Il y a en effet beaucoup de choses sur Internet, et c’est plus facile de signer une pétition depuis son ordinateur, derrière un écran que de descendre dans la rue. Mais pour s’exprimer sur un blog ou une page Facebook, encore faut-il avoir des compétences rédactionnelles, techniques, et tout le monde n’est pas en mesure de le faire.” tempère Muriel Salle. “Ça ne touche peut-être pas tout le monde, mais la majorité des 15-35 ans quand même”, répond Armelle Weil, lucide. “Ce n’est pas pour autant que les gens vont se mobiliser, mais ça participe aux changements des mentalités. Certains sites permettent de libérer la parole et les esprits, sur les orientations sexuelles, les violences subies, la discrimination, ils montrent aussi l’ampleur de certains phénomènes et participent à créer le débat public” comme « Paye ta Shnek » et ses déclinaisons – Paye ton IVG, Paye ton Psy, Paye ta Blouse -, recueils d’expériences de harcèlement sexiste, ou encore « Je suis Indestructible », plateforme web où témoignent des victimes d’agressions sexuelles.

En Suisse, 7 femmes siègent au Conseil des Etats, elles représentent 15,2% des 46 élus. Elles sont 95, soit 27,3% au Sénat, l’équivalent français de cette assemblée, mais aucune femme n’y représente les départements savoyards.

MISES AU POINT

A l’heure où l’égalité est de rigueur, presque évidente, le féminisme est pourtant bien vivant, vivace même, resterait-il donc des batailles à mener ? “En plein XXIème siècle, dans nos sociétés qui se targuent d’être démocratiques”, rappelle Martine Chaponnière, spécialiste genevoise de l’histoire et de la formation des femmes, “être une femme signifie encore avoir statistiquement moins de chances qu’un homme de s’affirmer professionnellement ou politiquement, disposer d’un revenu inférieur, être moins autonome sur le plan personnel.” Ah voilà, il me semblait bien aussi… “Le désintérêt actuel pour le féminisme tient certainement à la croyance (pourtant démentie tous les jours, si on y prend garde), que l’égalité des sexes est désormais « une affaire qui roule ».”* L’ennemi vient donc parfois de l’intérieur… “Aujourd’hui, il y a d’un côté les femmes « éduquées », bien rémunérées, qui sont dans l’illusion de l’égalité”, confirme Muriel Salle, “et de l’autre, les femmes qui ont des situations moins aisées, qui ont d’autres chats à fouetter, ou qui peuvent le penser en tout cas, car la lutte pour les droits des femmes paraît toujours secondaires par rapport à d’autres luttes perçues comme plus urgentes, contre le racisme ou le chômage notamment.”

MISES EN GARDE

Alors oui, c’est vrai, à une époque où, de part et d’autre du Léman, les grands combats ont été menés par une première vague de suffragettes d’abord, pour le droit de vote et l’accès à un statut de citoyenne à part entière, puis par les militantes des années 70 pour la liberté à disposer de son corps, on pourrait se dire que le gros du job a été fait. “Grâce à leur combat, le contexte a changé, résument les militantes d’Osez le Féminisme 74. « On oublie à quel point elles nous ont fait avancer, mais c’était peut-être plus facile car plus évident : elles se battaient contre le patriarcat, la chape de plomb, d’une manière plus frontale. Aujourd’hui, les « menaces » sont plus insidieuses.”

Insidieuses ? Pas franchement tapis dans l’ombre non plus le sexisme, le harcèlement de rue, les violences physiques ou psychologiques, les stéréotypes dans l’éducation, la non-mixité des filières professionnelles, les inégalités salariales ou autre plafond de verre… Bref, ce n’est qu’un début, il y a encore du boulot !

*Martine Chaponnière, Silvia Ricci Lempen, Tu vois le genre ? Débats féministes contemporains, Lausanne, Éditions d’En bas, 2012.

Y’a pas le feu…

Quand nous caricaturons nos voisins helvètes, c’est souvent leur calme, assimilé à de la lenteur que nous stigmatisons. En matière d’égalité Hommes-Femmes, il faut dire que les choses sont un peu décalées de l’autre côté du Lac. “Nous donnons la priorité à une meilleure conciliation vie professionnelle/vie privée, explique Sylvie Durrer, Directrice du Bureau Fédéral de l’Égalité entre femmes et hommes, à la lutte contre les violences domestiques, contre la ségrégation dans les choix professionnels et la discrimination salariale, avec, par exemple, une charte sur le respect de l’égalité dans le secteur public, signée par 10 cantons et 20 villes, ainsi qu’un projet de loi, prévu pour la mi-2017, envisageant une analyse obligatoire de l’égalité salariale tous les 4 ans dans les entreprises de plus de 50 personnes salariées. On avance donc sur le chemin de l’égalité, mais il ne faut pas oublier que la Suisse est une jeune démocratie, puisque le droit de vote, au niveau national, n’a été accordé aux femmes que depuis 1971. Du fait de notre système très participatif, les discussions sont menées avec l’ensemble de la population et prennent parfois plus de temps, mais une fois les mesures adoptées, elles ont une valeur forte”.

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femmes & boulot

femmes & boulot

quand le mâle mène…

Le 8 mars dernier, un mouvement de grève incitait les femmes à stopper le travail à 15h40, moment de la journée à partir duquel elles cessent d’être payées comparativement à leurs homologues masculins. Au-delà de sa symbolique, cet appel permet de remettre les pendules à l’heure sur les inégalités hommes-femmes dans le monde du travail. Dans ce domaine, la France et la Suisse poursuivent minute après minute leur évolution vers moins de discrimination.

Marie a 40 ans. Après deux ans comme employée dans une société de services, cette Savoyarde prend la place de son chef démissionnaire. Une opportunité pour elle et une facilité pour son patron. La nouvelle cadre accomplit le même travail que son ancien supérieur. En mieux diront même certains. Seulement voilà, côté fiche de paye l’égalité n’est pas de mise. Marie perçoit un revenu inférieur de 23% à celui de son ex responsable. Question d’expérience lui affirme son boss. Sauf que, lorsqu’elle quitte l’entreprise 4 ans plus tard, son successeur, un homme au parcours similaire, est lui embauché avec 10% de salaire en plus et un intéressement en prime. L’histoire de Marie est aussi celle de millions de femme.

GRAND ÉCART

Selon le rapport publié en 2016 par notre Ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes, on constate un différentiel de salaire net mensuel entre hommes et femmes de 19,2%, secteurs privé et public confondus (salaires recalculés pour un équivalent temps complet). Un écart qui atteint 39,5% dans le domaine des activités financières et d’assurance ! Chez nos voisins helvètes, les chiffres communiqués en mars 2017 par l’Office Fédéral de la Statistique (OFS) laissent apparaître des inégalités à 19,5% dans le privé, 16,6% dans l’ensemble du secteur public (Confédération, cantons et communes) et 33,2% dans les activés financières et d’assurance. Ces discriminations se constatent également au terme de la vie active.

Dans l’hexagone, les femmes cessent leur activité professionnelle en moyenne un an plus tard que les hommes, mais disposent globalement de droits à la retraite inférieurs de 40%! L’Insee précise que cet écart est toutefois réduit grâce aux droits conjugaux et familiaux type pension de reversion, etc… En Suisse, le sujet est plus que jamais d’actualité avec le plan «Prévoyance vieillesse 2020» mis au point par le Parlement. Des réformes contestées par certains collectifs qui les trouvent discriminatoires, notamment en raison de la proposition d’allongement de la durée de travail pour les femmes et de la suppression possible de la rente de veuve.

TRAVAIL, FAMILLE ET TRI

Diverses raisons peuvent expliquer les écarts salariaux. Les femmes payent apparemment le prix de leur disponibilité pour les enfants et consacrent (encore !) beaucoup plus de temps que leurs conjoints aux tâches ménagères. En France, elles travaillent ainsi plus souvent à temps partiel (environ 33 % des mères contre 4% des pères !) et exercent fréquemment des emplois dans des secteurs moins rémunérateurs. Côté suisse, l’Office Fédéral de la Statistique commente : “Une partie de l’écart salarial entre les sexes s’explique par des effets de structure liés à la fois au profil de la personne (âge, formation, année de service), aux caractéristiques du poste occupé au sein de l’entreprise et au domaine d’activité exercé.” Pourtant, en comparant les rémunérations à conditions équivalentes (secteur, temps de travail, âge, etc…), on constate un écart inexpliqué qui peut paraître purement discriminatoire : environ 10% pour la France et 40% pour la Suisse.

EN VERRE ET CONTRE TOUTES

La pleine égalité salariale est en effet compromise par le «plafond de verre», cette barrière impalpable, mais bien réelle qui limite, voire interdit aux femmes, l’accès à certains postes à responsabilités, les mieux rémunérés. Un phénomène qui trouve son fondement dans le fonctionnement même de la société. Sociologue et Maître de conférence à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, Christine Detrez, revient sur les origines socioculturelles des inégalités hommes-femmes : “Un exemple illustre ça dans le domaine de la musique. Pendant très longtemps, dans les auditions pour les solistes d’orchestres, n’étaient recrutés que des hommes. Et ce avec la meilleure foi du monde, les jurys certifiant que les candidats hommes étaient meilleurs. Puis, ils se sont mis à faire des auditions derrière un rideau. Et là, bizarrement, des femmes ont été recrutées. Je ne pense pas que ces jurys ne voulaient pas explicitement de femmes. Mais c’est l’ensemble des représentations de la société qui conduit à ça (…). Faire des lois qui contraignent ou mettre en place des quotas peut permettre de donner une visibilité aux femmes”.

LA BALLE EST DANS LEUR CAMP

Certains secteurs d’activité sont particulièrement impactés par ce manque de parité. En France, les femmes sont encore sous- représentées dans les milieux de la politique, du sport et de la culture. Malgré les textes en vigueur, l’Assemblée Nationale comptait en 2012 seulement 26,9% de femmes députés et en 2015, les présidentes de Conseils Départementaux ne représentaient que 9,9%. Sur 33 candidats parrainés pour les élections présidentielles de 2017, il n’y a que 5 femmes. Le Centre de Liaison des Associations Féminines Genevoises précise : “La Suisse n’a accordé le droit de vote et d’éligibilité aux femmes au niveau fédéral qu’en 1971. 29% de femmes sont représentées dans son parlement.” Les sportives françaises de haut niveau sont moitié moins que leurs homologues masculins et perçoivent des rémunérations nettement inférieures (jusqu’à 4 fois dans le football). Les médias, le cinéma ou la littérature font aussi figures de retardataires pour l’intégration des femmes.

AFFAIRES À SUIVRE

Si la lutte contre les inégalités professionnelles continue à nécessiter une mobilisation permanente à tous les niveaux, un certain nombre de progrès ont été accomplis. Concernant le territoire national, 2016 a vu le lancement du Premier Plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle. Les co-dirigeantes du réseau Professional Women’s Network soulignent quant à elles l’impact de la loi de 2011 qui a permis une “prise de conscience collective et généré des résultats probants”. Selon cette même source, “le nombre de femmes dans les Conseils d’Administration des sociétés du CAC 40 et SBF 120 dépasse maintenant 30%. Elles regrettent toutefois que seulement deux groupes du CAC 40 soient dirigés par une femme et que les sociétés non couvertes par la loi ne bénéficient pas de cette impulsion positive. Après avoir longtemps fait figure de cancre dans le domaine, la Suisse voit aussi évoluer la situation des femmes dans le monde du travail. Le Bureau Fédéral de l’Egalité entre femmes et hommes (BFEG) fait une priorité de l’égalité salariale, et la contrôle, notamment dans les entreprises bénéficiant de marchés publics. La Charte pour l’égalité salariale dans le secteur public lancée en septembre 2016 par le conseiller fédéral Alain Berset témoigne également de la volonté de la Confédération, des cantons et des communes de s’engager en ce sens. Les aides octroyées par le BFEG à compter de 2017, financent essentiellement les projets des entreprises qui tendent à lutter contre les inégalités salariales et à favoriser l’équilibre de la vie familiale et professionnelle, ainsi que les programmes encourageant la parité dans les métiers et secteurs déficitaires en personnel qualifié. Dans le privé, des sociétés phares comme Ikéa s’engagent pour l’égalité dans les postes de direction. Et la tendance tend à se confirmer de manière générale puisque les femmes constituent désormais 21% des nouveaux membres de direction contre seulement 4% l’année précédente.

Une orientation positive qu’on ne peut qu’espérer grandissante et durable… Et qu’on ne manquera pas d’assortir d’un petit clin d’œil humoristique comme on les aime chez Activmag, en vous suggérant l’excellente vidéo «Une banane et deux kiwis» (une séquence du programme Vous Les Femmes diffusée par Téva). Confirmation s’il en était besoin, qu’il s’agit bien d’un sujet de primeur ! Et de prime heure.

+ d’infos :
www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr
www.bfs.admin.ch/bfs/fr/ home.html
www.ebg.admin.ch/ebg/.fr
www.insee.fr
Collectif suisse contre la réforme de la retraite :
Facebook : PV2020-Les femmes disent NON
Centre de Liaison des Associations Féminines Genevoises : www.clafg.ch
Professional Women’s Network : www.pwnparis.net
Facebook : Une banane et deux kiwis

LE PLAFOND DE VERRE SWISS MADE, C’EST DU COSTAUD !

Par Frédéric Charpentier

C’est bien lui qui empêche les femmes d’atteindre les postes «haut-placés». Le glass-ceiling-index publié par The Economist en mars 2016 place la Suisseen 21ème position sur 21 nations européennes. Cette inégalité homme/femme face au travail est due en partie aux prestations insuffisantes proposées aux mères de familles actives. Les Suissesses touchent en moyenne 7,9 semaines de salaire pour leur congé maternité quand la moyenne de l’OCDE est de 32,2 semaines. Au retour de maternité, le coût de la prise en charge de l’enfant s’établit à 41% du revenu contre 18,2% en moyenne dans l’OCDE. En effet, les structures d’accueil sont rares et tellement chères que dans 4 couples sur 5, la femme réduit son activité ou la stoppe et revient parfois malgré elle dans le modèle traditionnel de la femme au foyer. De plus, la Suisse n’ayant pas subi de conflit armé les femmes se sont moins émancipées, car elles n’ont pas eu à gérer seule des situations de crise (mari au front ou décédé). Ainsi, leur taux réduit d’activité les pénalise dans l’accès aux postes décisionnels (13%), avec en plus l’insécurité matérielle en cas de divorce, d’invalidité et lors du calcul de la retraite.

La Thailande : le monde à l’envers ?

Par Delphine Guilloux

Depuis toujours dans les rizières et les marchés, les Thaïlandaises sont désormais omniprésentes dans la vie active et même dans les secteurs a priori masculins : taxi, pompistes, jardiniers… quitte à laisser ces messieurs sur la touche. Les femmes jouissent en effet là-bas d’une excellente réputation dans leur travail. Elles sont jugées plus sérieuses, consciencieuses, travailleuses, bref plus fiables que les hommes. A travail égal, les femmes ne sont jamais sous-payées, et il n’est pas rare qu’elles soient préférées à un homme lors de l’embauche !

La population active est à 52% féminine, et mieux, 48% des cadres et hauts dirigeants d’entreprise sont des femmes. Nous n’en sommes pas là en France !
Les hommes se trouvent donc plus facilement sans emploi ! Au grand mâle le grand « remade » : le nombre de lady Boys est exponentiel. Ils n’hésitent plus à se faire opérer pour mieux s’insérer dans la société et trouver un emploi !
Les transsexuels proposeraient ainsi les qualités professionnelles des femmes, sans les inconvénients de la maternité ! Le rêve de tout employeur en somme !

Hyper active, on pourrait croire que la femme en Thaïlande est tout à fait libérée, respectée et indépendante. Malheureusement, son prestige disparaît complètement lorsqu’elle franchit le pas de sa porte… où les hommes reprennent leurs droits : tenues vestimentaires surveillées, sorties contrôlées et accompagnées. Elles ne doivent jamais se mettre en avant par rapport à un homme en société… La Thaîlandaise qui bosse, qui rapporte de l’argent et qui la ramène pas à la maison, le rêve de tout mari en somme !?

© Pathdoc, © aleutie, © lassedesignen

on va t’faire ta fête mammaire !

on va t’faire ta fête mammaire !

c’est noël, ma mère…

Il en faut, force et courage, pour affronter, chaque année, l’inévitable fête mammaire. Là où d’autres inconscientes se réjouissent de cette célébration d’amour ultime, moi, je rampe au sol, cramponnée au bitume, prête à recevoir une fois encore, l’extrême fonction de fuckin’ perfect mother.

On est toutes là, bouffies et dévastées de voir arriver l’été et ses bourrelets à grandes enjambées, disgrâce bourrée dans l’bikini trop serré, à manger carottes, courgettes et céleri en bâtonnet pour éliminer. Alors dites-moi : quelle femme normalement constituée fête avec joie la naissance de sa peau craquelée et boursouflée, ses gants de toilettes ratatinés, ses hémorroïdes en verre pilée, pilosité et rétention aquatique illimités ? Ben pas moi !

POCHETTE SURPRISE

C’est merveilleux d’enfanter ? Oui, bien sûr, l’amour se décuple… La vie prend tout son sens. C’est formidable, tout ça tout ça.
Après avoir passé 9 mois à ne rien bouffer pour vomir quand même et ressembler à un maxi Kinder fourré, le karaté kid qui saute comme Zébulon dans ton bide dilaté, coupe le cordon pour finir pendu au nichon. Crevasse, gerçure et j’en passe, so glamour la bombasse ! Alors, on trinque toujours ?

Le truc parfaitement indécent, c’est qu’on s’y applique assidûment. On s’entraîne jusqu’à planter la graine et voilà la mayonnaise qui prend, nous aussi, pour minimum 50 ans.
Ma mère m’ayant donné la vie – la perfection avec -, rabache étrangement cette phrase très agaçante : “il en faut de l’amour pour se faire pomper jusqu’à la moelle !!!”. Quoi ? Dire ça de moi ? Franchement, j’comprends pas !!!

C’EST CADEAU !

Née orange avec un œil à moitié ouvert, toujours la dalle, un truc qui gratte qui pique ou qui dérange, jamais sommeil, petite chieuse de pie qui chante, peste, capricieuse, hypocondriaque et véritable pot colle à maman, j’étais une vraie machine à cernes ! Après l’avoir bien vidée de tout, mais jamais d’amour, elle ressemblait à Olive, femme de Popeye, maigre comme un clou et pétrifiée du moindre tracas qui pouvait m’arriver… entre nous, si elle savait aujourd’hui les conneries que je fais, elle pourrait jouer aux osselets !

Le mieux ? Elle a récidivé ! Quand mon acolyte de frère est arrivé, bouille d’ange et croquant à souhait, là, ON a morflé ! Dieu qu’il était beau et très chiant ! Il a pris toute la place, déchiré mes posters, enfourché la balustrade du 1er, jeté ses couches merdiques au gré du vent, pissé dans le jerricane d’eau, dans le bac à légumes, bouffé des plantes. Arcade, menton, pommettes, de fil en aiguille, à chaque jour sa fête ! Même super Nanny aurait fait son baluchon ! Ma mère, oh que non.

DÉFAITE AMÈRE

Mais une fois passées les années couches débordées, nuits sans sommeil, gencives dédoublées, gerbes en collier et autres petits tracas mignonets, arrive la Résistance ! Qu’il s’agisse de nous, mères, ou de nos mères à nous, même punition, même combat. Là, on mesure notre capacité maternelle à tendre la bassine à 4 plombes du mat’, quand Jésus descend de sa montagne russe, complètement bourré, assurant que non j’te jure m’man, j’ai pas bu, mystifiant la dite bassine d’un geyser dégueulant de houblon frelaté.

Quand il explique au réveil matin de 15 heures que t’es relou et qu’il faut arrêter de faire iéche pour rien, que si tu as eu une jeunesse pourrie, c’est pas son blèm !
Qu’en rentrant de cours, il Te fait la morale parce que tu n’as rien compris à la life, que l’école qui te coûte un bras, une jambe et la moitié de ton utérus sert à nib et que viva la révolution(e) !

Là, ne demande surtout pas soutien à ta fille déguisée en poupée russe et creuse comme une louche sans fond, tu risquerais de perdre le dernier organe qu’il te reste, ta dignité avec !
Du parchemin au bic nouvelle ère, on pourrait en faire un best-seller ! La fête des mères, c’est tous les jours, en bref, sortez couvertes !

© john wilhelm

femmes & dinette

femmes & dinette

sexist’oys

Les jouets sont-ils sexistes ? oui. ça peut paraître brutal, mais c’est un fait établi. il n’y a pas un univers
du jouet. il y en a clairement deux : celui des filles et celui des garçons. cette segmentation est tangible, réelle, elle se retrouve dans les jouets eux-mêmes, dans les histoires qu’ils racontent, les codes couleurs, le merchandising des magasins, le discours des vendeurs, le marketing… un sexisme épinglé par le sénat dans un rapport… en demi teinte.

On aime bien que nos parents nous racontent « comment on était quand on était petit… ».

Personnellement, je suis rentrée dans la légende (familiale) lors du Noël de mes 4 ans. J’avais réclamé… un truc de diiiiingue !! Je déconne. Un train électrique. Je sais, c’était pas si dingue… Mais visiblement, ce n’était pas un jouet pour moi… Au grand dam de la vendeuse qui m’avait proposé toute une série de baigneurs et autres chariots à balayette… “Mais tu es sûre ?? C’est pour les garçons les trains électriques !!” J’étais restée inflexible. Campée et fascinée devant ma Micheline qui en plus de se déplacer… clignotait. Mes parents avaient tiré de ma détermination une sorte de fierté, et j’ai été propulsée au rang de « rebelle de la famille ». Comble de ce statut d’électron libre, je n’aimais pas non plus celle que toutes les filles de mon âge s’arrachaient, la cultissime Barbie®. Personnellement, je la trouvais moche. Et bête. En tout cas, elle était blonde et je ne l’aimais pas. Obligeant le Père Noël à m’en rapporter une brune, une qui ne compte pas pour des prunes. N’empêche que cette petite histoire, somme toute anodine, m’a été racontée des dizaines de fois. Comme s’il s’agissait là d’un exploit.

Couverture du livre « Contre les jouets sexistes »

FAUT PAS RÊVER !

Pourtant à cette époque l’univers cathodique et le flot continu de publicités gobées quotidiennement par les enfants nous étaient épargnés. « Les jouets, ça aide à bien grandir »…. Tu parles Charles !! Si les premiers outils de développement et d’épanouissement sont inégaux, sexistes, baignés de stéréotypes !

Comment vont-ils nous préparer au partage et au vivre ensemble…
Si pour John Grey, les hommes viennent de Mars et les Femmes de Vénus, pour King Jouet, les garçons viennent d’une planète peuplée de super héros, ils ont des vaisseaux et des engins hyper sophistiqués toujours prêts à être bricolés. En plus, ils se battent pour nous sauver, sauver le monde de sa destruction… Pendant ce temps-là, dans un lointain pas laid, les filles, elles, vivent dans un château, dilettantes à souhait… Pour s’occuper (quand elles ne font pas la cuisine ou le ménage), elles se déguisent en princesse, boivent le thé avec les copines, «pouperonent», créent des bijoux, confectionnent des vêtements… L’univers des sensations, de l’aventure et du dépassement de soi VS l’aventure… du quotidien : maternage, repassage… bien sage ! Et jolie quand même, car l’univers des filles se démarque aussi par le souci de l’apparence. Dans le rapport d’information parlementaire commandé par la délégation des droits des femmes, Mona Zegai, doctorante en sociologie déclare : “si le sens commun nous invite à croire à une marche continue vers l’égalité entre les sexes, la réalité est toute autre dans le commerce du jouet. Ce marché segmente de plus en plus son offre en fonction du sexe et les stéréotypes masculins et féminins y sont de plus en plus présents”, et la délégation d’alerter : “l’égalité se construit dès le plus jeune âge et l’(in)égalité commence avec les jouets”.

Campagne « I’m not a sex toy ! » d’osez le féminisme belgique

ALORS À QUI PROFITE « LE CRIME » ?

Pour vendre plus, les stratégies marketing diversifient et segmentent l’offre. Même si par nature, le jouet n’est pas genré, son packaging, les couleurs, l’image des enfants photographiés vont fortement influencer l’achat. Un garçon peut potentiellement être «content» de jouer à la poupée, sans être un «gay» en puissance… Mais il sera probablement orienté dans son choix vers des trucs de mecs… de capes et d’épées. Et il est peu probable que les jouets roses de la sœur soient transmis au petit dernier… Un système qui encourage la sur-consommation et fait grimper les bénéfices. D’autant qu’avec les licences de dessins animés, désormais les jouets «mixtes» se déclinent en version «reine des neiges» et en version «cars».

La mondialisation du marché tend vers une standardisation des produits. Que ce soit en France chez nos géants du jouet, ou chez Franz Carl Weber notre voisin genevois, même combat ! L’étage des filles fait figure de nursery quand celui des garçons semble voué à la construction, voire la destruction.

Il est d’ailleurs intéressant de se rappeler que Légo® a attendu 2010 pour lancer un jeu de construction visant un public féminin. Grand bien lui en a pris. Légo Friends® a immédiatement remporté un immense succès. Tout à leur joie de constater que les fillettes étaient capables de lire une notice, ils ont quand même décidé de restreindre le champ des possibles en ciblant cette nouvelle gamme dans un registre bien moins technique que celui dédié aux garçons… Alors, pour qui le marchand de glace, le marchand de hot dog, le karaoké, le parc d’attraction ? Mais on va arrêter là parce que je sens que la petite «Micheline» est en train de monter en pression et elle ne sifflera pas trois fois.

Jouez au jeu du « à qui la faute ? »

Comme chaque protagoniste se renvoie la balle, à vous de déterminer qui est responsable du sexisme des jouets ? Cochez les cases en fonction des indices donnés (plusieurs réponses possibles…).

O Les enfants ! Après tout, ce sont eux qui réclament les jouets qu’on leur achète… (mais l’envie d’une poupée Barbie au lieu d’un camion de pompier est-elle vraiment innée ?)…

O Les parents. Ce sont eux qui achètent ce qui fait plaisir aux enfants (télé) guidés par des désirs et soumis à la pression sociale…

O Les marchands de jouets. Ce sont eux qui organisent le merchandising de leur magasin et segmentent les deux univers (dans un souci de clarté d’offre : ici, en rose, les jouets pour filles, là bas, en bleu, les jouets pour garçons)

O Les fabricants de jouets qui usent d’un marketing différenciant et sexué très fort (diviser pour mieux vendre ?… ou vendre plus en tout cas).

O La Société, les professionnels de l’enfance qui peinent à dépasser un conditionnellement social fait d’attentes, de comportements et de projections différentes selon qu’ils s’adressent à un petit garçon ou à une petite fille (et dont ils ont eux-mêmes été les « victimes » inconscientes).

Réponse : Bravo !! Tout le monde a gagné (à part ceux qui pensent que les enfants sont responsables).

A lire : Contre les jouets sexistes

Aux petites filles les dînettes, les poupons, les Barbies, les robes de princesses et les machines à laver miniatures… Comme maman ! Aux petits garçons les ateliers de bricolage, les personnages musclés et guerriers, les jeux de conquête… Comme papa ? Non, plus viril que papa ! Pourquoi trouve-t-on des pages bleues et des pages roses dans les catalogues de jouets ? Pourquoi les petits garçons s’imaginent- ils pilotes de course, cosmonautes ou aviateurs tandis que les petites filles disent simplement rêver… d’une maison ? Des associations antisexistes (Mix-cité, le Collectif contre le publisexisme) prennent la parole dans cet ouvrage ambitieux et percutant, qui révèle l’ampleur de la discrimination sexiste que subissent les enfants et la manière dont se construisent le masculin et le féminin au travers des jouets et de leurs usages.

Collectif, 160 pages, 12  euros, aux Editions L’échappée

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