c’est trop bête, je sais…

c’est trop bête, je sais…

Certaines, des poulettes bien roulées – robe panthère et taille de guêpe -, le cœur en friche, s’entichent de leur caniche : “Médor, j’adore !”. D’autres, les minets gominés ou toutous tatoués, jouent les velus dévolus à une Bécasse in, divine héroïne de leurs nuits enfantines.

Panda ce temps, Léo part au volant d’une jaguar aux chevaux débridés retrouver sa frêle gazelle sur un air de Fred Hamster.

Quant à Martin, pêcheur repenti, depuis qu’il carbure à la menthe religieuse, il est serin, et se récupère toutes les brebis égarées sur mille pattes à la ronde.

Étrange qu’aux jeux de l’amour et du hasard, y ait jamais de lézard qui remporte l’oscar !

Et pie, il y a les autres qui, comme ma sœur âne, ne voient rien venir. Bernard l’hermitte, un peu limite, lombric lubrique à ses heures perdues – toutes, en somme -, fait toujours le pied de grue. “Phoque alors !”

Tandis que Grizzly les petites annonces, d’autres petits poissons tournent héron, comme des hamsters sur une toile sans araignée, que Mi-tique vienne les sauver.

Barracuda, assuré tout risque (et il fait bien !), la coupe mulet du plus bel effet, ne renonce jamais. Notre goéland, rapide pour une fois, monté sur échasses, prend son élan et au taupe départ, les mains mouettes, met le turbot pour finir carbo. Devant ce pigeon qui n’a rien pigé, aux techniques de drague pathétiques, le chauve sourit… “Otarie bien qui rira le dernier ! Et des blattes toujours, si ça t’amuse ! Mais kan l’gourou m’aura bien briefé, ce sera chow-chow avec moi ! Tu verras…”

Et puis, il y a tous ces cochons, d’Inde ou d’ailleurs, qui se donnent rendez-vous le soir, dans les boas. La dernière fois, la virée des porcs – épique au début – a tourné en eau de boudin dans un toucan d’enfer : ils s’étaient gorets de direction, se sont perdrix et n’ont eu d’autres anchois que de rebrousser chemin faisan. D’autant que dans ce lieu noir, le croco deale sa dogue au camé Léon. Ça ne cerf acarien de jouer avec le feu.

Même les requins de la finance et autres rhinos féroces, – des blaireaux vrais ou faucons, qui se r’abeille à la fauvette quand les gendarmes débarquent par la fennec –, finissent invariablement colleys serrés comme des sardines dans le même panier de crabes. Les poulets veillent aux grains depuis que Mite too est passée par là ! C’est qu’on en a macaque à la fin !

Quant à moi, j’ai un peu le cafard… Alors oui, le lion est mort ce soir, ‹‹ Homard l’a tuer ››. Mais c’est pour un autre que mon cœur sang sue : mon partenaire ad duck, on était inséparables… Iguane à être connu, j’vous assure. Pour pieuvre : il a fait de moi une renne – bon ok, une rainette -, s’en flamant dans sa coccinelle rose.

Mon canard à m’oie a fait son taon… Le colvert face aux gilets jaunes, aux pangolins enragés et au chats russes, a pris du plomb dans l’aile, y a laissé toutes ses plumes. Et une meneuse de revue sans plume, ça a moins de chien tout de suite.

Au bar, zébu tout mon ver de roussette, sole avec mon bourdon : c’est que j’en suis dingo, moi, de mon cher eider ! Plus de 30 ans d’un amour confit, ça laisse tétras…

Mais ôtez-moi d’un bouc, l’histoire se termite bien ? Car si je ne ma buse, le phénix renait toujours de ses sandres, hein ?

LÀ-BAS*

Là-bas,
Tout est ruines et tout est ravages,
Bilan bien sanglant d’un braquage…
D’ici, on perçoit leur effroi,
Ouh, ouh, ouh, ouh… Chez nous, ce pourrait être là-bas.

Là-bas,
La fureur d’un führer fait rage,
Mais comment sortir de l’orage ?
Si l’espoir doit perdre sa voix,
Ouh, ouh, ouh, ouh… Sa folie guidera les convois…
Chez nous, ce pourrait être là-bas.

Reste pas !
Y’a les Soviets et le chantage,
L’haineux, les balles et le carnage…
Ces images qui défilent cent fois
Ouh, ouh, ouh, ouh… Cette mort qu’il tutoie !
On attend que cesse la guerre,
Toute cette horreur à bannir,
Si la nuit pouvait se taire,
Pour un jour tout reconstruire…

Ici, mesure-t-on la chance
De rire et de vivre léger ?
C’est parfois de l’indécence,
Chez toi, on ne fait qu’en rêver…

Là-bas,
Comment stopper cet engrenage ?
Qui parviendra au déminage ?
Sortir de là tous ces soldats…
Ouh, ouh, ouh, ouh… Qui l’arrêtera, là-bas ?

T’auras plus peur, t’auras un toit (reste pas)
Et le choix, chez moi, que tu n’as pas (là-bas)
De la douceur, à défaut de joie (chez moi)
L’exil ici plutôt que la proie (là-bas)
Tu ne pensais pas tomber si bas (reste pas)
Laisser ton homme, quitter ses bras (là-bas)
Ce pays qu’est le tien aux abois (reste pas)
C’est pour la liberté qu’il s’y bat ! (là-bas)

Tout est ruines et tout est ravages (là-bas)
Bilan bien sanglant d’un braquage… (là-bas)
Trop de vies qui volent en éclat (reste pas)
Autant d’innocents qu’on foudroie (là-bas)
Chez nous, ce pourrait être là-bas… (là-bas)
Elle se boira rouge leur vodka (reste pas)
Oh, ce n’est pas humain ces combats (reste pas)
Chez nous, ce pourrait être là-bas…

*inspiré du titre de Jean-Jacques Goldman.

NON MAIS, À L’EAU !

Marco a des idéaux plein le ciboulot et des rêves sous embargo.

Dans son studio de la taille d’un berlingot, il se verrait bien matelot sur un bateau : rafiot, cargo ou paquebot, qu’importe, de Macao à Bornéo, de San Francisco à Bonifacio, il chercherait son eldorado. Mais là, avec son magot, pas de hublot, qu’un pauvre pédalo pour placebo – c’est toujours mieux qu’un radeau !-, cap sur… Saint Jorioz !

Pour viser plus haut, faudra jouer au loto, miser au casino ou faire le gigolo… C’est qu’il serait taillé pour ce boulot, ce costaud bonobo latino : des abdos à gogo, des biscoteaux classés à l’Unesco, macho mais pas manchot et un bitoniau entre le mikado top niveau et le barreau d’un taureau au repos, vous voyez le topo !

Mais voilà, ce nigaud est accro à une bimbo nympho ! Un sacré numéro celle-là… Une morpho à la Bardot, des lolos à vous filer un lumbago, le cœur artichaut sous son boléro fluo, qu’on croirait échappée du Lido. Cette fille chalumeau vous ferait décoller Apollo d’un simple bécot ou dégeler un Eskimo de Barrow et le rendre carbo. (Le climat sur brasero, c’est elle !) Mais y a pas photo : recto verseau, c’est que du faux ! Un attrape-nigauds, au bas mot, semant le chaos dans son hameau, devenu ghetto depuis, un vrai fléau.

Pas de pot, il en est bargeot, complètement marteau de sa Calypso… Tout fiérot, le coco joue les Roméo, gonfle les pectoraux et c’est le cardio en mode pogo, qu’il part tout de go en mission commando…

L’égo mégalo porté haut, il fait le beau, sort les chevaux, un peu trop… Pour la pécho, super Mario fait le barbeau, balance des pseudos records «mondiaux» aux JO de Tokyo, section arts martiaux… s’invente un scénario à la San Antonio dont il serait le héros, avec moult effets spéciaux. Mais n’est pas Colombo sous son manteau qui veut… Le jabot ne fait pas l’intello ! Notre idiot a laissé son cerveau à la caisse des dépôts.

Tel un torero devant son taureau, Lancelot sortirait bien son gros javelot. Il a chaud -merci le déo !- prêt pour l’assaut ?

Mais notre zigoto est encore puceau, et n’avait pas mater le tuto de Rocco avant de tester le proto. C’est ballot ! Pris à défaut, Pinocchio, penaud, part pour l’échafaud.

Et bientôt, tout va à vau-l’eau, c’est waterloo : l’asticot chamallow finit bigorneau. Léo prend l’eau. Caprio un râteau ! K.O., pas de péno ! Le fiasco. Comme gigolo, il sera zéro… Ciao Rio, Portofino, San Diego, Oslo ou Chicago… “Woh, woh… la fille de l’édito, faudra p’t-être arrêter l’eau, le mois pour sauver les alcoolos, c’est terminado. Pour l’apéro, on va y aller mollo : un Aquavit ?!” (hum, ça, c’est de la dynamite, j’hésite… C’est l’histoire d’un Hobbit…)

JOYEUX BORDEL !

Bah dis donc, tu viens plus aux soirées, là ?! T’as tout loupé… Papillote et mamie hot au taquet, bolducs et moldus emballés, y a que Jean-Luc qui s’en est allé : les cheminées à ramoner étaient dattées… Mais quelle veillée ! Le St Nicolas coulait à flots. On avait mis le paquet ! Et moi, comme une dinde, je t’ai attendu.

Allez, tu ne peux pas télétravailler indéfiniment. Tu vas te faire enguirlander à force.

Et puis la barbe, cette déco vide chez toi ! Tu ne trouves pas que ça fait un peu trop moderna santon sapin au milieu -foutue pénurie- ? Et pour couronner le tout, l’étable passée au Myrrhe, rien qu’étrennes par terre, c’est sûr, tu fais des merveilles dans ta crèche ! Viens à la maison, tu verrais le Balthazar chez moi…

Si tes rois mages se rapportent à ton grand âge, avec tes 3 doses, bien cantique, tu peux sortir à présent ! Alors oui, je sais que c’était mieux avent ! Mais la situation sa Melchior, non ? Chapon ? Tu viens, houx bien ? Oui ! Hallelujah !

Si au pas’sage, tu pouvais jeter un œil sur les missives de ma puce, l’autre bien ouvert sur les missiles russes – on n’est jamais assez prudent -, surtout si tu traînes haut ton char, qu’il n’y ait pas d’en bûche. Et vas-y mollo, je sais qu’ils en ont sous le sabot, tes caribous, mais pense un peu au gaz à effets de cerfs…

En t’attendant, je fais un vœu : que ton renne vienne, que ta volonté soit fête !

Et à messe basse de minuit, tu nous raconteras décembre éternelles histoires de lutins et de mère Noël…

Bon, il se fouettard, j’entends sonner le tocsin, l’heure du vaccin.

ENQUÊTE DE SENS

L’année avait mal commencé. Je perdais mon veilleur de nuit, mon metteur en scène -en selle aussi-, mon influenceur, mon bookmakeur. Sa plume s’est envolée, mais ses mots tambourinent encore dans le noir. Depuis, mes doigts restent sans voix, ma plume me laisse à poil. J’ai le cœur qui prend l’eau. J’écope, j’écope, mais rien n’y fait. Elle est encore loin la terre ? J’ai perdu mon père, plus mes repères, juste ce goût amer. Y a vraiment rien à faire…

Puis vint la double peine. Incarcérée sans même être jugée, dans le quartier bouclé, si isolée, pourtant, je le jure, je suis blanche immaculée, et me voilà en résidence surveillée, puis relâchée enfin. Une liberté aménagée de courte durée. De nouveau condamnée, à distance de sécurité des êtres aimés. Plus de baisers, de câlins enlassés, à grandes lampées de solutions alcoolisées, des milliards de vengeurs masqués, pas un pour siffler la faim de récrés. Faut attendre que tous soient vaccinés. Y a vraiment que ça à faire…

Pendant ce temps, ma petite entreprise connait bien la crise. Et j’ai beau flamber tout mon stock de chauffe-plats Ikéa à l’église, à l’éblouir comme si les projecteurs de tous les médias s’étaient branchés à la même prise -ah, c’était pas moi ? Y aurait méprise ?-, elle semble bien trop compromise pour assurer le service minimum : c’est la mouise. Les voies du seigneur sont bien impénétrables, elles… qu’on se le dise. Pour les miracles économiques, faudra repasser. Y a plus que ça à faire.

Mais en attendant, il faut stopper l’hémorragie et les urgences sont saturées. Opération à cœur ouvert, ce cœur ca-boss’é qui crève de devoir couper ce qu’il a de plus précieux, mon équipe. Mon couteau suisse (plus alpin qu’helvète) a perdu la moitié de ses lames, certes, mais pas son âme. Il faut juste raviver la flamme et sortir les rames. Inventer le mag d’après, dans ce monde d’après en quête de sens. Un beau challenge. Une nouvelle histoire à mettre en pages. Le chantier est ouvert. Y a tout à faire.

Le faim mot de l’histoire

Tout le gratin dauphinois était là. Une belle brochette de grosses légumes, des financiers en nœud papillote, la crème des cervelles de canuts, jusqu’aux plus hautes sphères des cabinets minestrones. Ça sentait l’oseille à plein nez.
Charlotte se faisait mousser au milieu de ces huiles pressées, se disait « Marquise », mais beignet dans une robe meringue quatre-quarts trop grande pour elle. Elle expliquait, de sa voix aigre douce, posséder des îles flottantes au large d’un far breton. Un trésor y était en terrine. Mais où ? Ça lui faisait sushi. Elle était palourde, mais presque. Et son cassoulet l’assemblée. D’autant que nul n’ignorait qu’elle avait tout flambé, cette banane ! Sa fortune avait fondue en Suisse – ou en Savoie ? Eternels d’abats… –. Elle n’avait plus un radis.
La poule au pot au rose ainsi découverte – “Ah les aligots !” -, l’instant dé-confit digéré, avait jeté son dévolu sur un Bavarois en marinière et lui collait aux basquaises depuis le début de la soirée. Il avait de la brioche et ses cuisses de grenouille flageolet, tout émulsionné qu’il était, mais la dame blanche n’allait pas chercher un autre pigeon à se farcir, un tian vaut mieux que deux tu l’auras. Et il se faisait tartare…
La frisée – aux lardons casés chez les voisins – avait la nuit pour un croque-monsieur artichaut… Vivement qu’ils aïoli !
Magret tous ses efforts, en potée qu’il était, Canard et son lance-roquette ont fini mimolette. Ce fut la dé-brandade ! Elle n’allait pas enfoncer le clou de girofle, le pigeon avait assez bu l’bouillon… La cocotte abandonna son pot’ au feu un instant pour qu’il se remette de ses émotions. A son retour, il était paëlla. Le gas – pacho pour remettre le couvert – avait filet, l’mignon, en un éclair pour un Paris-Brest ! Elle qui pansette finir ravioli… Elle riz au lait et aux larmes aussi, Madeleine.
Vraiment, Homard l’a tuer !

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