à la recherche du bon-heure

22 Fév 2019

horloge interne

Par porosité des frontières ou ricochet d’ondes magiques à la surface du lac Léman, j’étais persuadée que la précision suisse finirait par gagner mon foyer, ou au moins ses horloges. Mais il n’en est rien, chacune d’entre elles a son propre rythme, et ça ne simplifie pas le mien…

Mon radio-réveil indique 7h00. Il se met en route. Trois minutes plus tard, le bip-bip de France Inter annonce implacablement l’arrivée de Patrick Cohen sur les ondes. Entre-temps, la cloche de l’Eglise du village d’en-bas a déjà sonné deux fois ses sept coups, en écho à celle de l’église du village d’en-haut… Pour mon début de journée, c’est avéré : je passe au moins trois fois la barre des 7h, c’est probablement la raison pour laquelle, manquant de repères fiables dès le lever, il me faut sans cesse en recréer.

HORR-HEURE, MAL-HEURE

7h03 sur le réveil, j’appuie sur la touche «Repeat» et me lève 9 minutes plus tard. Il est donc 7h14 sur ma montre, en avance de 2 minutes sur le réveil, de 5 sur Inter. Je lève les filles aux 7h23 de Rebecca Manzoni et sa chronique musicale, leur file leurs céréales en écoutant le journal, mais si elles n’ont pas commencé à s’habiller quand Charline Vanhoenacker prend la parole, ça devient serré. J’ai jusqu’à 8h32 sur ma montre pour les mettre dans la voiture, qui démarrera à 9h29 sur l’horloge du tableau de bord, puisqu’elle a loupé le passage à l’heure d’hiver et n’a pas non plus rattrapé, depuis, ses trois minutes de retard. Ce qui est absolument sûr, c’est que pour arriver pile-poil à l’école, il faut que je quitte la maison entre 6h09 et 6h13 sur le four de la cuisine, que je n’ai pas réglé depuis la dernière coupure de courant. Il a donc 2h18 de retard sur le GMT+1 de mon téléphone – ce qui ne m’explique pas, d’ailleurs, pourquoi celui-ci s’obstine à me rappeler les anniversaires de mes amis 24h trop tôt et à me les notifier la veille, soit deux jours avant la date que j’ai toujours eue en tête ; résultat, la journée se termine souvent sans que je le leur aie souhaité, perdue que je suis dans un espace-temps aux contours plus que flous… J’en arrive à me demander si je ne serais pas, moi-même, née le 6 octobre, et non le 7 -.

Le soir, c’est plus tranquille. Depuis le jardin, les échos des répétitions de l’Amicale de Cor de Chasse qui remontent du centre du village m’indiquent qu’il faut commencer à préparer le repas, enfin le lundi seulement… les autres soirs, il faut que je me fie à la ponctualité de Gulli et de Chica Vampiro. Et pour l’apéro, pas de problème, je sais toujours de manière parfaitement instinctive quand il est Wine O’Clock.

LA TACTIQUE DU TIC-TAC

Avec tout ça, et si je ne me trompe pas de jour – ce qui peut arriver, quand, dans la précipitation, j’ai consulté le calendrier de 2011 toujours accroché au-dessus du bureau -, je ne dépasse finalement jamais le quart d’heure de retard à tous mes rendez-vous. Ce qui me permet d’ailleurs d’arriver toujours très largement la première à nos dîners de filles et d’attendre une demi-heure minimum chez mon gynéco. Par contre, il faut avouer que ça ne simplifie pas mes départs en train. Comment savoir, quand un TGV est annoncé à 18h27, si la SNCF s’est calée, elle, sur mon réveil, ma montre, ma voiture ou mon four ? Dans le doute, je prévois toujours une bonne demi-journée d’avance. Le comble dans tout ça, c’est qu’il n’y a rien de pire, pour me mettre le bourdon, que le tic-tac d’une horloge… Le bruit que fait une seconde me rappelle celui d’un battement de cœur, et j’angoisse de l’entendre s’arrêter. Bref, je ne sais pas comment le crocodile de Peter Pan a fait pour garder la raison, mais je commence à comprendre de quelle manière le Lapin Blanc d’Alice aux Pays des Merveilles l’a perdue.

Illustration Sophie Caquineau

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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