amande à lire ! (ah ah ah!)

2 Mai 2018

la maison s’habille en prada

Science de l’imprimé, délice des couleurs audacieuses, joie des formes géométriques… Cette maison contemporaine de l’ouest lyonnais a décidé de dérider un environnement immédiat pas jojo. Vous aimez Milan ? Les maîtres des lieux également. Entrez, le spectacle va commencer.

De l’extérieur, une bâtisse en maçonnerie de 250m2. Sobriété annoncée. Un rien trompeuse. Car l’attention se porte rapidement sur les casquettes sculptées à hauteur de toit, qui passent leur journée à projeter malicieusement leurs ombres. C’est déjà un peu la fête… On voyage du moins.

On pousse alors la lourde porte d’entrée à effet miroir, et le spectacle, orchestré par la décoratrice lyonnaise Claude Cartier, commence vraiment. Bim, Bam, Boum. Wizzzz… Des pièces fortes en veux-tu en voilà dès le seuil, à l’image du lustre d’inspiration Spoutnik de Magic Circus.

Premier constat, les propriétaires – un couple jeune et voyageur, avec enfants – n’aiment pas le tiède. Le foisonnant, en revanche, carrément. Et quand on apprend que la maîtresse des lieux est archi branchée mode, Prada et Fendi en tête de liste, tout s’éclaire. Arpenter cette demeure contemporaine, c’est comme assister à un défilé de couturiers à Milan. Attention aux yeux!

“La banalité, on en est loin, ici. C’est ce qu’il fallait pour égayer un environnement pas exceptionnellement beau, qui ficherait même le cafard à force de maisons ennuyeuses”, explique James Bansac, l’architecte qui a planché sur le projet, fils de peintre, petits-fils de soyeux, qui fait mentir la réputation de discrétion rangée des natifs gones.

DE LA DENTELLE CROQUANTE

D’ailleurs, sauriez-vous trouver la matière qui compose les différentes visières, dont les entrelacs évoquent un moucharabieh? Cherchez pas! C’est hallucinant et impossible à deviner. L’idée est venue d’une visite du Mucem à Marseille. La résille enveloppante et spectaculaire du musée, renseignements pris, est en Ductal®, un matériau qui coûte une fortune. Impensable pour le simple particulier, même aisé. “Mais quand j’ai un délire, j’aime aller jusqu’au bout”, reconnaît l’architecte. L’homme s’entête jusqu’à dénicher une entreprise de l’agglomération, en cheville avec un propriétaire espagnol d’amanderaies. Quel rapport ? Il est direct. Par la grâce d’une économie du recyclage géniale, les coques d’amandes dont on ne sait que faire trouvent une nouvelle utilité une fois concassées, puis emprisonnées et moulées dans une résine très puissante.

Restait à y sculpter, sur mesure, le dessin choisi par le couple de Lyonnais. Frein financier levé, d’autant que les treillis d’ombrages permettent de ne pas atteindre les 40 degrés dans le séjour tout vitré, en été. Ces moucharabiehs «en pâte d’amande» confèrent son brin de folie au logis. Autre préoccupation de James : rendre légères ses constructions : beaucoup de vitrages, des huisseries fines pour ne pas plomber le corps du bâtiment, des ouvertures verticales affineuses de silhouette comme des stilettos, des garde-corps 100% discrets, eux, pour sécuriser les balcons, laqués de blancs pour passer incognitos sur les façades.

UNE DÉCO ASSUMÉE…

Passons à l’intérieur. Baroque, plutôt féminin, un chouïa rococo, italianisant. Côté inspirations, la mode, bien sûr, mais aussi le très en vogue architecte d’intérieur parisien Joseph Durand pour sa radicalité, l’ambiance de l’hôtel Saint-Marc, à Paris, et celle du restaurant La Forêt noire, aux pourtours de Lyon, déjà imaginée par Claude Cartier.

Principal défi : accorder toutes ces envies, la propriétaire souhaitant également jouer le contraste entre décor de style – avec moulures et dorures – et traitement contemporain. Voilà pourquoi dans le séjour, un mur recouvert de feuilles d’or fricote avec des panneaux de béton (Concrete LCDA). Parmi les partis pris forts, des tapis. A commencer par celui du séjour, “presque de la tapisserie, avec son imprimé floral entrecoupé de lignes de couleurs”, précise Fabien Louvier, bras droit de la décoratrice. Tapis assorti à deux sièges arrondis en velours rose «Redondo» d’esprit boudoir, et à des fauteuils bleus à fleurs qu’on jurerait sorti d’un intérieur cossu d’un marchand de soie du 18ème (Moroso). En bout de scène, le canapé taupe calme le jeu. A côté, au-dessus de la table à manger en acier ciré noir voltige «Citadel» de Quasar, 3 cercles lumineux indépendants, dont le plus grand affiche sans complexe 1m80 de diamètre. Casse-tête à installer, mais parfait pour habiller les 7 mètres sous plafond. Au mur du séjour, la laine brute enchâssée dans un élément en laiton «Hello Sonia», hommage à l’artiste-peintre Sonia Delaunay.

Dans la cuisine, le tapis «Bliss», un condensé invraisemblable et asymétrique de laine, de soie, d’épaisseurs différentes, se charge de parachever la métaphore textile, avant que les jeux de lignes et de géométries quittent les accessoires pour gagner les revêtements «en dur» : meubles de cuisine, murs, sol et mêmes portes, certaines disparaissant sous les papier peint crayonneux «Martin Margiela» d’Omexo.

… QUI NE LAISSE PAS DE MARBRE

Dans la montée d’escaliers, les décorateurs ont dupliqué le dessin des moucharabiehs extérieurs. Et puis, quand on aime l’Italie, qu’aime-t-on aussi? Les pastas, certes, mais là n’est pas la question. Le marbre, pardi! La cuisine du domicile n’est quasiment que ça, respiration épurée bienvenue.

A l’étage, murs et sols de la salle de bains, comme éclaboussés de noir et blanc, hissent la noble pierre à l’étage. Pas tout à fait. Il s’agit en réalité de simples carreaux. En revanche, vrai marbre foncé pour le sol dans la seconde salle d’eau. Enfin, dans la suite parentale et à ses abords, la moquette reprend son magistère. L’imprimé luxuriant aux tons roses, verts et noirs, conçu par Pierre Frey, fait vibrer l’espace avec un côté très couture assumé. Qui n’ose pas n’est pas Lyonnais, hé!

+ d’infos :
claude-cartier
.com
james-bansac.com

Photos : Studio Erick Saillet

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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