anaïs bajeux en amazonie

9 Juil 2018

amazone à défendre

6 mois. c’est ce qu’Anaïs Bajeux s’est donné pour partir en orbite dans une galaxie de chlorophylle: l’Amazonie. Quand certains étendent leur serviette de plage et font des selfies, cette jeune Chamoniarde accroche son hamac entre deux arbres en pleine jungle et filme l’en-vert du décor d’une forêt mystérieuse et menacée…

Anaïs Bajeux

Oser tout claquer pour partir à l’autre bout du monde… A seulement 23 ans, Anaïs s’est engagée dans une aventure particulière. À l’origine, son idée était de faire une sorte de voyage «initiatique», seule… ou presque: avec un cheval en Asie! Finalement, ne se sentant pas encore prête pour ce genre d’aventure cavalière, c’est sur l’Amazonie qu’elle a jetée son dévolu. “J’habite Chamonix, où la nature est omniprésente. Je peux y observer le changement climatique en marche, où les glaciers fondent aux rythmes effarants des hivers de plus en plus doux… C’est sans doute cette urgence, cette sensibilisation pour l’environnement qui m’a poussé à explorer l’Amazonie.”

Loin de faire du tourisme, son but était de comprendre l’impact de la déforestation et surtout de partir à la rencontre des peuples indigènes… Avec la volonté farouche de réaliser un vieux rêve de gosse: pénétrer dans cette forêt primaire, luxuriante et énigmatique, l’un des derniers grands réservoirs de biodiversité de la planète, représentant la moitié des forêts tropicales du monde. En danger.

MILLEFEUILLES DE ROUTE

Juin 2013. Elle débarque donc au Brésil. Pas seule comme prévue, mais avec Mickael, son nouveau compagnon de vie et de voyage… et de son matériel amateur pour réaliser un documentaire: son film, dans lequel elle veut dénoncer l’ampleur et les conséquences de la déforestation. De ce périple, le jeune couple a ramené un film «Amazonia, voyage en terres indigènes», ou comment partir autrement… Avec une feuille de route, pour le moins sommaire, indiquant quelques endroits clés, les noms d’associations à rencontrer, ceux de personnes «crédibles» à interroger pour leur documentaire, ils entament alors leur virée de 6 mois.

“Lors du trajet interminable en bus pour rejoindre notre première étape, la seule chose que l’on voyait, c’était des champs. A perte de vue… c’était très déstabilisant car cela n’avait rien à voir avec l’image que l’on se faisait de l’Amazonie ! Pas de forêt, saccagée, ou pas, juste des champs… En fait, la région est tellement vaste, que la déforestation est parfois «invisible» du sol. Il n’y a que par satellite que l’on peut la voir…” C’est en bateau que les deux explorateurs arrivent enfin dans le vif du sujet… et de la forêt, le théâtre magique de souvenirs inoubliables.

Mickael et Anaïs

“Dormir dans un hamac en pleine forêt, connaître cette sensation d’être minuscule, écouter les bruits d’animaux qu’on ne voit pas… et qu’on ne verra quasiment jamais… Et ce n’est pas faute d’essayer. Un jour, on est même parti en canoë pour essayer d’en apercevoir quelques-uns, mais rien… jusqu’à ce bruit en rentrant au campement : un moteur à réaction juste au-dessus de nos têtes! C’était un énorme aigle-harpie, il avait son nid au-dessus de nos hamacs. Le bruit, c’était lors de sa descente en piqué jusqu’à celui-ci… Impressionnant!”

Pour tout dire, les seules bêtes que le jeune couple ait vues régulièrement, ce sont… des vaches! “Elle sont élevées pour la viande et le cuir. Un élevage responsable à 80% de la déforestation en Amazonie où l’équivalent d’un quart de la superficie de la France disparaît chaque année…”

BIJOUX MENACÉS

Pendant un mois de trek dans le Guyana, accompagnés d’un guide, ils partent à la rencontre des populations locales. Et observent que même ici, la mondialisation a fait son œuvre. Dans les environs des chutes de Kaieteur, c’est un patron de mine, Neal James qui leur ouvre les yeux sur certaines réalités. “Tout le monde dit que les mines détruisent l’environnement avec l’utilisation du mercure, mais les mineurs essayent de vous contenter, vous les consommateurs ! Ils s’échinent à trouver de l’or et des diamants, pour toi, pour tes bijoux…”

Autre moment fort en réflexion, le passage sur le site de Belo Monte, le troisième projet de barrage hydro-électrique le plus puissant du monde. “C’est un projet vieux de plus de 40 ans, relancé par le Programme d’Accélération de la Croissance, mais extrêmement controversé car il impacte, de façon considérable, la vie des communautés vivant au bord du fleuve Xingu. En fait, ce n’est pas un, mais 7 barrages qui vont être construits : c’est un peu comme si un barrage à Amsterdam allait avoir un impact jusqu’à Madrid… Le problème, c’est que cette électricité produite pour les grosses villes du Sud ne bénéficie pas aux habitants de la région. Ces énormes infrastructures vont causer des dommages irréversibles au niveau de l’environnement et des populations : 600 km2 de terres seront à terme inondées et plus de 40.000 personnes déplacées. Un désastre écologique et humain…”

CHAMPS DES POSSIBLES

Il leur aura fallu 5 mois pour arriver au but ultime du voyage: rencontrer une tribu vivant dans cette région de Xingu et partager quelques instants de vie avec elle. Objectif: comprendre comment ce peuple peut (sur)vivre, alors qu’il est en totale dépendance avec la nature, qui disparaît.

C’est le petit village de Kuikoro, au Brésil, qui les a accueillis. Le couple les a contacté via… Facebook! Et oui, une façon comme une autre de contourner les lourdeurs administratives de demande d’autorisation du gouvernement… “Beaucoup de jeunes sont connectés sur Facebook aujourd’hui, et cela même au fond de la forêt amazonienne… Ce village a créé une association dont le but est de préserver leur culture par l’enregistrement de vidéos et bandes sons. Nous avons pris contact avec ces jeunes qui nous ont invités.”

Après une longue traversée de champs désolés et vides, destinés à recevoir des cultures extensives de soja OGM et de bétails aux hormones, ils arrivent enfin… “Dans cette beauté d’un monde oublié, nous avons rencontré le chef Afukaka, un moment très fort pour nous et très émouvant… Il s’inquiète de l’avenir de son peuple. Ici, la rivière est en train de mourir alors que la pêche fait partie de leur quotidien, tout comme la forêt qui leur fournit les fruits de leurs cueillettes.” Une fin de voyage où un équilibre fragile entre traditions et modernité est mis à nu, comme ces parcelles de forêt…

+ d’infos : latribudessauvages.fr

La Tribu des Sauvages

Céline Leclaire

Céline Leclaire

Journaliste
SURNOM : pas de surnom... avouable en tout cas ! PERSONNAGE DE FICTION: la Fée Clochette. OBJET FETICHE: mes sacs à main. ADAGE: si le plan A ne marche pas, on ne panique pas, il reste encore 25 lettres. JE GARDE: mon œil gauche. JE JETTE: le droit. DANS 20 ANS? au sommet d’une montagne.

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