Les Z & la mode

12 Oct 2020

Au delà des influences

Il y a 3 ans, elle prenait sa dose d’adrénaline sur Insta, chaque matin au réveil, pour choisir son look du jour ! De clic en story, de follow en selfie, Angélique Thomas, 40 ans, a finalement sauté le pas pour passer de l’autre côté de l’écran et faire la mode et le beau temps.

Et c’est depuis son smartphone et ses quartiers lyonnais, qu’elle me livre sourires et confidences connectées, mais pas que. Parce que si l’influenceuse prend un plaisir certain à faire vivre sa petite communauté de 6,5K, elle n’est pas prête à tout pour faire grimper les compteurs. Bienveillance, estime de soi et message derrière l’image, génération Z, X ou pas… On lève la toile.

Activmag : Pourquoi être influenceuse ?
Angélique Thomas :
J’aime bien la mode et c’est en créant un compte tendance pour la mère d’une amie, que je me suis dit pourquoi pas moi. Ça a été crescendo, mais quand la mayonnaise prend, c’est génial. Je suis toujours touchée par la gentillesse, l’échange et je développe un affect avec les gens qui me suivent, c’est ce qui m’a donné envie de continuer. Parce qu’au-delà de parler mode, c’est riche d’humanité.

Et vous êtes souvent sollicités, notamment chez les jeunes de la génération Z ?
Oui, pas mal ! Mais c’est assez multigénérationnel et je ne veux pas catégoriser les gens dans la mode, ni dans l’âge. Mais pour les filles de 20-25 ans, c’est surtout chercher des conseils, que je leur donne au mieux. Elles me font des retours, m’envoient leurs looks en mp, toujours dans la bienveillance réciproque. L’image est très importante et la mode permet d’avoir une belle estime de soi. Du moment où on se sent bien dans une tenue, on est capable d’affronter plein de choses, la vie, le travail. C’est peut-être un ressenti personnel, mais si je me sens mal habillée, je passe une journée pourrie ! C’est une question de bien-être. Chez les jeunes, la seule différence, c’est le budget. Elles ne peuvent pas s’offrir des super pièces à l’envi et privilégient une gamme d’articles sur des petites marques. Alors elles demandent des avis sur les couleurs ou comment mixer les pièces. Elles ont l’impression d’appartenir à une communauté et c’est important.


Les marques vous sollicitent beaucoup ?
Je ne suis pas un des plus gros comptes d’Insta et loin de là, mais j’ai pu attirer des belles enseignes. Dans le cadre des partenariats, on a une enveloppe assez conséquente pour se faire plaisir, on choisit et on montre à nos abonnés quelques tenues. Je n’ai jamais de rémunération directe, j’ai toujours des cartes cadeaux ou des cadeaux. J’ai aussi bénéficié d’un super partenariat avec les 3 Suisses, qui contre toute attente, m’a permis de redécouvrir la marque. Quand on avait 20 ans, on était catalogue à fond et pas réseau ! C’était mon livre de chevet avec La Redoute, je m’endormais comme un enfant avec son catalogue de jouets pour Noël. Question de génération !


Et à 20-25 ans, est-ce que vous utilisiez la mode de la même manière ?
Je ne crois pas ! Aujourd’hui, on trouve des enseignes de partout. Sur le net, les marques viennent du monde entier et élargissent le champ des possibles. C’est ce qu’on appelle la fast fashion ! Nous, on était vraiment limités. Et puis les réseaux sociaux n’existaient pas et ils ont clairement développé le culte de l’image, en particulier Instagram. C’est multiculturel, il y a beaucoup de mélanges, de mixité et c’est génial. C’est ce qui a permis de développer une identité. On s’affirme avec un look : avant, quand on sortait avec un chapeau, on était regardé comme un extraterrestre, aujourd’hui, on assume et on impose son style !

Selon vous, il y a un style, une tendance ?
Il y en a toujours, mais qui s’étalent dans la longueur et se mélangent. La veste à carreaux, les épaulettes, l’imprimé sauvage, durent beaucoup plus longtemps. On a toutes un style défini dans lequel on pioche, et on a la liberté d’en sortir. On peut très bien porter du chic pendant des semaines et finalement faire un petit look rock, personne ne nous juge et je dirais même mieux, les abonnés adorent le changement ! Ça génère toujours plus de like. Quand on reste dans la même lignée, ils se lassent.


C’est un peu la « tendance Z » ce changement récurrent du coup… Comment s’adapte la conso ?
Je vois deux choses. La montée des petites créatrices qui imposent un style et proposent des pièces récurrentes, qualitatives et en petites séries. Quand on se les offre, on a l’impression d’avoir une exclusivité. On est toujours fières de les porter et elles feront toujours du buzz parce que c’est de la création et que les gens aiment avoir des pièces exceptionnelles et pas que de la fast fashion. Et à côté de ça, on veut un éventail large et du renouveau permanent, se faire plaisir sur des E-shop où des magasins comme Zara, qui renouvellent leurs collections tout le temps. Ils ont tout compris à l’ère du temps !

Ce culte de l’image et de la conso excessive est éphémère selon vous ?
La fast fashion n’est pas terrible écologiquement parlant, et cette prise de conscience calme un peu l’engouement général. Beaucoup de filles que je suis dur les réseaux reviennent à l’esprit friperie et achètent leurs vêtements d’occasion. J’avais été sollicitée pour une collaboration où tout était reconditionné en interne, et finalement, ça permet de se faire plaisir avec des pièces qu’on voit revenir avec surprise, parce qu’il faut bien dire que la mode se réécrit constamment. Je n’aurais jamais pensé revoir les plateformes shoes, les Creepers, je portais ça à 20 ans ! Et les blouses blanches indémodables des années 70 ! C’est fou ! Pour l’anecdote, j’ai une vieille photo de ma maman au bord de la plage, elle porte une blouse blanche ample, un jean un peu bootcut, des cheveux longs au vent. C’est multi-générationnel, c’est intemporel et ça s’inscrit parfaitement dans notre temps.

Et du coup, pensez-vous qu’influenceuse puisse être un vrai métier ?
A mon échelle non, parce que je travaille à côté, mais de manière générale, oui. Et je ne vois pas comment ça pourrait s’arrêter. Au final, quels que soient les âges, nous sommes de plus en plus connectés et même quand on ne veut pas, on l’est forcément. Pour l’influence, c’est pareil. On arrive à avoir envie de certaines choses, sans se souvenir vraiment du pourquoi, on s’impacte les uns les autres, impossible d’en être autrement. Alors bien sûr, les choses évoluent, avant on dévorait les pages de mode des magazines et catalogues avant d’acheter, maintenant c’est transposé au virtuel, aux influenceurs, mais réellement, c’est à la même chose, parce que c’est s’influencer finalement, influencer les autres, comme la mode, un éternel recommencement.

  • d’infos : Instagram : @ang_e_lik

Magali Buy

Magali Buy

SURNOM : Mag... (d'ailleurs activ'mag c'est pour moi, non ?) PERSONNAGE DE FICTION : Xéna la guerrière OBJET FETICHE : mon piano, il m’écoute, me répond et me comprend mieux que personne. ADAGE : « si tout le monde sait où tu vas, tu n’arriveras jamais à ta destination. Laisse-les croire que tu dors.» JE GARDE : mon mauvais caractère, ma langue bien pendue, mon cœur ouvert et mes yeux verts JE JETTE : mon insécurité, ma cellulite et ma paranoïa... DANS 20 ANS : la même en pire, si c'est possible !

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