best of déco le fil d’ariane

2 Mar 2018

un labyrinthe baroque

Joindre l’utile et l’agréable… Emmanuelle et Patrick ont incontestablement appliqué ce précepte en aménageant leur show-room couplé à un espace de vie dans un atypique et spacieux appartement patiné par les ans.

Agents commerciaux depuis de nombreuses années, ces Lyonnais de souche avaient la volonté de disposer d’un «camp de base» en Tarentaise pour présenter à leurs clients localisés en station des collections de plus en plus importantes.

“Au début on cherchait un endroit tout simple avec une salle de réunion, une kitchenette et une chambre, et nous n’étions pas du tout partis pour acheter autant de surface. Mais, en 2006, un agent immobilier nous a présenté ce bien, situé dans un bâtiment du 18ème siècle. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour son aspect baroque et ses volumes, répartis sur plus de 300 m2. On a tout de suite vu le potentiel, la manière de rendre l’endroit pratique et adapté à l’usage professionnel, tout en gardant l’âme du lieu”, raconte le couple.

Il convient de préciser que ces deux-là sont très bricoleurs et n’ont été nullement effrayés par l’ampleur des travaux nécessaires à l’agencement de ce dédale de sas, de couloirs et de pièces ! Un lieu à la configuration et au cachet vraiment particuliers dont l’usage initial de galerie d’art avait laissé place à celui de résidence de vacances pour les derniers possédants…

CHANGER LA DONNE…

A l’acquisition, le bien recèle quelques trésors tant immobiliers que mobiliers, mais son état général laisse à désirer. Les nouveaux propriétaires sont pourtant d’emblée convaincus de «la possibilité de récupérer, de refaire, d’améliorer». Ils exécuteront d’ailleurs eux-mêmes 90% des travaux, hors électricité et plomberie.

Une des étapes primordiales consiste à redistribuer l’usage des pièces et à les réaménager selon leurs nouvelles fonctions. L’appartement est traversant et de larges fenêtres apportent beaucoup de clarté du côté où est alors implanté l’espace nuit. Pour les maîtres des lieux, c’est une évidence : afin de bénéficier du maximum de lumière, la cuisine doit prendre la place d’une chambre se trouvant là. L’escalier la reliant à l’atelier du bas est donc condamné et la pièce transformée en «cafétéria», conçue pour être un endroit convivial à l’utilisation tant privée que professionnelle.

La splendide bibliothèque dressée là est tout naturellement reconvertie en étagères trouvant tout à la fois vocation de rangement et d’ornement.

ART ET DÉCORATION

Aujourd’hui salle à manger, la pièce attenante était auparavant utilisée comme bureau. Dotée de rayonnages abrités derrière des portes en claustra de bois clair, elle est, à l’origine, en fort mauvais état. Un conséquent travail de nettoyage et de finition permet de lui redonner son éclat et de retrouver tout le lustre du plafond orné d’une fresque épique. Les hôtes des lieux dînent ainsi sous «l’arbre de vie», aperçu lyrique et foisonnant de la naissance du jour jusqu’à la fin de l’existence…

Une vie qui pétille dans l’âtre de la magnifique cheminée du salon voisin qui se déploie sous un plafond à la française. “Nous avons aménagé le salon autour de la cheminée dont nous avons dû faire réhabiliter et tuber le conduit haut de 25 mètres ! Notre but était d’exploiter tout le volume de cette pièce d’une surface de 50 m2 et d’en créer l’ambiance. Sur place, nous avons récupéré des rampes que nous avons recoupées, ainsi que des balcons afghans et des colonnes que nous avons redisposées. Quelques objets de famille viennent compléter le mobilier que nous renouvelons en partie chaque année. Par ailleurs, nous avons déniché d’immenses canapés baroques qui s’accordent parfaitement à l’atmosphère du lieu. Notre choix s’est porté sur les tonalités rouge et marron pour créer une ambiance chaleureuse” précisent les propriétaires.

L’ESPRIT DU LIEU

Un effet très cosy que l’on retrouve dans la «master bedroom». Dans son coin couchage, la note baroque perdure, comme dans ces plateaux corinthiens couverts d’une plaque de verre pour servir de chevets. Faisant office de «dortoir» pour les précédents occupants, cette suite au plancher couleur miel dispose désormais d’un boudoir équipé d’un bureau faisant face à une cheminée.

L’alcôve attenante a nécessité d’importants travaux pour devenir la salle de bains raffinée qu’elle est aujourd’hui. “Il y avait des couches de papier peint que l’on a raclé pour arriver au plâtre. Nous l’avons ensuite habillé d’une patine qui ne soit pas trop moderne. J’ai également fait un dessin de vague sur le mur sur lequel nous avons posé des galets de faïence en opus incertum pour assurer l’imperméabilité”, évoque Emmanuelle.

Clin d’œil ludique, au-dessus de la baignoire, un volet miniature camouflé s’ouvre sur le magnifique plafond orné d’anges du couloir du dessous. Ce corridor aux allures de galerie relie les zones d’accueil des niveaux inférieurs au bureau. Ancien entrepôt, celui-ci abrite sous ses voûtes un espace parfaitement aménagé pour l’accueil des clients. Des visiteurs conquis par le charme baroque de cet endroit unique en son genre…

Photos : studio-bergoend.com

Béatrice Meynier

Béatrice Meynier

Journaliste SURNOM: du classique Béa au moins conventionnel Chounie. PERSONNAGE DE FICTION: une héroïne qui se baladerait de roman en roman, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre... Sinon l’inventeur de la machine à miniaturisation de voiture pour la mettre dans mon sac à main au lieu de la garer (un vieux fantasme !) OBJET FETICHE: la bague offerte par mes parents pour mes 20 ans. ADAGE: positive attitude. JE GARDE: Raiponce: mes cheveux ! Et 2 ou 3 autres bricoles... JE JETTE: en combien de lignes ? DANS 20 ANS? tout est possible... presse@activmag.fr

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