Dans l’air

Dans l’air

Bubu roi… des airs

Comme une baudruche qui se serait échappée des mains d’un enfant, le ballon rouge de Bruno Michel, alias Bubu, flotte en douceur au-dessus du Parmelan. Si régulièrement que sa silhouette légère et gonflée est devenue, dans le ciel d’Annecy, un objet volant parfaitement identifié.

La montgolfière n’est pas un avion de chasse : on ne l’entend pas et on a le temps de la voir passer ; elle n’a jamais fait et ne fera jamais la guerre ; il y a dans sa lenteur quelque chose de poétique et dans sa rondeur un côté éminemment sympathique. On a forcément envie d’en savoir plus sur celui qui la pilote.
Yeux bleus et catogan, Bubu, lui, a des allures d’adolescent. Dans une première vie, avant d’être aérostier, il était charpentier. Depuis les toits pour s’envoler vers le ciel, il n’y a qu’un pas, qu’il fait à 25 ans, une aile de parapente dans le dos. Ce sont alors les débuts d’une discipline encore un peu aventureuse, mais il passe vite une qualification biplace pour partager son plaisir. “Après une saison entière à faire voler les autres, au col de la Forclaz, il repartait voler pour lui, il n’en avait jamais assez !” C’est d’ailleurs de la Forclaz qu’en 2019, il s’élance avec une voile géante – 105 m2 – et 6 autres pilotes accrochés à son baudrier. Record qu’il avait déjà explosé 20 ans plus tôt, en embarquant 9 personnes au-dessus du Mont-Blanc. Mais tout ça, c’est Danielle, sa compagne, qui nous le raconte. Bubu, lui, reste plutôt discret sur ses faits d’armes.

Viens, je t’emmène au vent…

Et puis un été des années 2000, il découvre la montgolfière avec Matthew Eaton, un pote aérostier pour qui il fait du «retrouving», qui comme son nom l’indique, consiste à retrouver un ballon là où il a atterri, après géolocalisation. Car en montgolfière, il faut accepter une certaine dose d’inconnu : on sait d’où on décolle, mais on ne sait jamais vraiment où on va se poser, au milieu d’un champ, sur le bord d’une route ou dans un jardin privé, tout dépend des courants. “Un jour, on n’a pas eu le choix,” raconte Danielle, “on volait au-dessus du lac, vers St Jorioz, et le vent nous ramenait vers la berge, il a fallu qu’on se pose dans le parc d’une belle propriété. La maison était fermée, alors on a laissé notre carte au cas où il y aurait un souci. La semaine suivante, le propriétaire nous rappelait pour nous dire qu’il nous voyait en l’air et qu’il nous attendait avec les croissants ! Dommage, ce jour-là, ce n’était pas notre ballon au-dessus de sa maison…” Mais quelles que soient la destination et la nature du terrain, atterrissage en douceur garanti, car Bubu a fait sienne la spécialité du «  poser-remorque  », quand la nacelle s’immobilise pile dans l’attelage de la voiture qui la ramènera au bercail. Ce qui demande forcément un peu de précision, et de doigté.

… je t’emmène au-dessus des gens

“Parce qu’on fait tout le vol avec un doigt et de la réflexion”, résume Bubu, qui prend la parole quand on ne parle plus de lui. “Par rapport au parapente, c’est très peu physique, on ne bouge pas beaucoup. Par contre, si le para glisse, plane, la montgolfière, ce n’est pas du tout le même investissement : si tu lâches, que tu rigoles, que tu n’y es pas pendant 5 minutes, il se passe un truc.” En l’air, Bubu ne l’ouvre donc pas beaucoup non plus, il reste hyper concentré. “Il y a des changements de plan permanents, alors il faut être un peu joueur aussi, parce que c’est comme si on faisait des paris, sur le vent, sur la trajectoire… c’est une grande satisfaction quand ça marche.”
Et là, c’est champagne à l’arrivée ! Le pilote décompresse et les langues se délient. Bubu raconte ses plus beaux vols, comme cette fois au-dessus du Fier, où sa nacelle faisait la course avec son propre reflet dans l’eau ; ce rideau de nuages qui s’ouvre au-dessus du lac, à Duingt ; ou ce spectre de Brocken, phénomène assez rare, où l’ombre décuplée du ballon apparaît dans les nuages, entourée d’un halo arc-en-ciel. Mais le vol dont le quinqua des airs est le plus fier, c’est cette balade de plus de 2 heures, qu’il a faite avec sa fille de 19 ans, Sarah, à qui il a transmis sa passion. C’est elle, maintenant, qui joue les filles de l’air…

+ d’infos : Pour voler avec Bubu, vols jusqu’à 5 pers. (+ le pilote), au lever ou coucher du soleil, ou « Love Flight » à 2 :
annecy.takamaka.fr
Pour survoler aussi le lac ou les Aravis : compagniedesballons.com
Pour une version haute-montagne et sommets blancs, survol du Pays du Mont-Blanc : http://alpes-montgolfiere.fr
Et pour une variante cépages et sarments, vol au-dessus des vignobles d’Apremont, Chignin ou Abymes : savoiemontgolfiere.com

Activités Air

Activités Air

PASSEZ À L’AIR D’ÉTÉ

Toute l’année, vous l’avez eu bon ou mauvais, de ressemblance ou de rien, vous y avez mis les mains, de l’amour ou de la magie, mais vous avez surtout rêvé d’en changer, alors c’est le moment : ne manquez pas d’air !

Envole-moi  !//Méry

Cadres sup dans de grands groupes, il y a 5 ans, Pauline Bouqueau et Thomas Robert, deux quadras passionnés d’air, décident justement d’en changer. Leur pratique, le parachutisme, n’est pas accessible à tous, alors ils cherchent d’autres moyens, plus universels, de décoller les pieds du sol… Indépendant des conditions de matos ou de météo, sans besoin de certificat médical et ouvert à tous les publics (sauf les épaules luxées, désolés…), voici donc l’objet de leur rêve : un simulateur de chute libre ! Implanté à Méry (73), Windalps, version savoyarde et indoor du shoot d’adrénaline, ouvre cet été et propose donc de s’envoler dans un flux d’air de 200km/h avec vue sur les Bauges. Voilà bien le seul endroit où l’on peut à la fois simuler ET prendre son pied…
+d’infos : http://windalps.com / A partir de 5 ans

Electro Luxe//Annecy

Depuis le 20 mai dernier, vous le voyez peut-être déjà, mais vous ne l’avez certainement pas vraiment entendu. Et pour cause, le Velis Electro génère 80% de moins de nuisances sonores qu’un avion classique, le tout, sans émission de CO2… “C’est toute la philosophie d’Avialpes”, explique son dirigeant Jérémie Chaine, “nous avions déjà une flotte d’avions dernière génération, peu bruyants et peu consommateurs. Mais aujourd’hui, nous sommes la 1e société privée en France à posséder cet avion électrique.” Ce petit monomoteur, fin et léger, se pilote comme un biplace classique, mais à bord, on ne perçoit que le souffle du vent et celui des hélices. Basé à l’aéroport d’Annecy, son autonomie ne permet pour le moment que de survoler le lac, mais c’est déjà bien suffisant pour en prendre calmement plein la vue.
+d’infos  : http://avialpes.com – En plus des vols touristiques, Avialpes propose des formations
pilotes et mécaniciens à cette variante électrique.

Sensations aigle-douces//Morzine

En attendant le moment où des ailes vous pousseraient dans le dos, la Pointe de Nyon, à Morzine, vous invite à faire, un peu comme un rapace, l’expérience du vide. Au bout des 15 m de la nouvelle passerelle vitrée du Pas de l’Aigle, certains préfèreront peut-être ne pas regarder leurs pieds, flottant au-dessus de 350m de… rien, mais ils pourront se concentrer sur le panorama à 360° qui s’étend du Léman au Mont-Blanc. L’occasion aussi de voir en vol, hibou, buse, vautour et bien sûr, Sieur l’aigle, transfuges des Aigles du Léman et invités prestigieux de la poule savante Jacotte, dont le petit monde s’est installé sur le Plateau en contre-bas pour une série d’animations gratuites.
+d’infos : http://morzine.ski / http://lesaiglesduleman.com/le-monde-de-jacotte

Show à ski // Les Contamines-Montjoie

©Jean-Yves Raffort

Vous avez au moins votre 3e étoile et prendre de la hauteur ne vous fait pas peur ? Les deux tremplins de 15 et 30 mètres du Parc du Pontet n’attendent que vos spatules. Dans ce vaste espace de loisirs des Contamines-Montjoie, il était déjà possible de pratiquer le ski à roulettes, mais à partir de cet été, le Ski Club proposera des séances d’initiation au saut, encadrées par un entraîneur professionnel. A l’occasion des journées test les plus motivés pourront également se faire évaluer et repartir avec un trophée en fonction de la performance mesurée. Alors, chauds pour le grand saut ?
+d’infos : Tous les jeudis soirs à partir du 8 juillet 2021
Inscriptions à l’OT des Contamines-Montjoie : 04 50 47 01 58

Yodel-ay-ee-oooooooooooooooooooooooooooooo*// Valmorel

©Matthieu Dunand

Oui, c’est une tyrolienne, soit le cri de celui qui, accroché à son filin, osera s’élancer pour une glissade de 1400 mètres entre le sommet de l’Altispace et la télécabine de Pierrafort, à Valmorel – une des glissades les plus longues des Alpes. Celui-là même qui trouvera normal de laisser sa vie entre les sangles d’un baudrier harnaché à 140m au-dessus du sol, et qui verra défiler le paysage au-dessous de lui à une petite moyenne de 100 km/h, et bien celui-là aura tous les droits de hurler en suisse-allemand si ça lui chante ! Mais ce qui est sûr, c’est que moi, je ne chanterai pas.
Tyrolienne de Valmorel, accessible par le télésiège de l’Altispace ou à pied par les pistes – compter 1h/1h30 de marche.
*…et ça dure 1min4
+d’infos : http://valmorel.com

Sur terre : activités

Sur terre : activités

A terre-larigot

A priori, à part Patrick Duffy (l’Homme de l’Atlantide, inconnu des – de 45 ans) ou Franky Zapata (l’inventeur du Flyboard), nous sommes, par essence, plutôt terriens. La terre, on est bien dessus, dessous ou les mains plongées dedans…

Trou Romance  // les Savoie

Oui, on a déjà titré Trou Blue quelques pages plus tôt, mais c’est trop tentant… Trou Colors, Trou Legend, Sad but Trou… bref, allons plutôt voir ce qui s’y passe au fond du trou, comme l’a fait Gaëlle, notre intrépide sportive devant l’éternel (voir Essaie Encore). Profond ou non, étroit, mais pas toujours, avec ou sans eau, sous terre, “il n’y a pas de soleil, pas de portable, on est un peu coupé du monde”, explique le spéléo-géographe Matthieu Thomas. “Mais on a un sentiment d’exploration, de découverte de paysages et de soi-même, avec des limites à trouver et de nouvelles sensations.” Notamment celle d’y passer la nuit, à l’occasion d’un bivouac à la fraîche (entre 5 et 10°C) dans le cocon d’une tente suspendue, après un repas de produits régionaux. De quoi partager une Trou Story !

©Matthieu THOMAS – KARST-3E – Grotte de Prérouge

 + d’infos : http://karst-3e.fr

D’autres idées de sorties spéléo ?
La + ludique ? La Grotte de Balme, adaptée au jeune public, avec une descente en rappel optionnelle. http://haute-savoie-rafting.com

La + « waouh » ? Les Grottes de Diau, avec un vaste réseau de grandes galeries et une rivière souterraine, pour un public plutôt sportif : 30 min de marche d’approche et 4 h de grotte.  http://montemedio.com

La + conviviale ? La spéléo-fondue.
http://guides-sallanches.com

Cache-montagne //  Portes du Soleil & Plateau des Glières 

Vallées profondes, sentiers dérobés, plateaux inaccessibles… La montagne a longtemps abrité des secrets que même son écho s’est gardé de révéler. Il suffit aujourd’hui d’une randonnée pour les exhumer. Dans les Portes du Soleil, depuis le XVIIIe siècle, c’est pendant la nuit que les contrebandiers reliaient France et Suisse, chargés de sel, de cigarettes, de café ou de bétail, jouant au chat et à la souris avec les douaniers. Plusieurs itinéraires balisés de bornes audio au départ de Châtel et des sorties guidées au départ de Champéry permettent de marcher dans leurs pas. Du côté du Plateau des Glières, le sentier historique Tom Morel, permet, lui, de se replonger dans le quotidien et l’organisation des maquisards pendant la Seconde Guerre Mondiale.

©Litescape Media

 + d’infos : Randonnée “sur les Traces des Contrebandiers”, les 24 juin, 29 juillet
 & 26 août, de 18h à 21h30. http://regiondentsdumidi.ch | http://chatel.com | http://info-glieres.fr

A quel sens se vouer ? // Copponex, Habère-Poche & Gruffy

Cueillette à Gruffy

Sauf quand ils sont couverts d’ampoules, c’est moins pour leur sensibilité que leur fonctionnalité que la marche sollicite nos pieds. Et pourtant… La Ferme de Chosal, à Copponex (74), les met à l’honneur, en proposant d’appréhender le monde par le bout des orteils, sur un sentier de 900 mètres, sans chaussure ni chaussette. Dans les Alpes du Léman, c’est Françoise, ancien «nez» qui vous mènera par le bout du vôtre à la découverte des parfums de la nature, quand l’Ecole des Saveurs des Bois, à Gruffy (74), vous fera cueillir fleurs, feuilles, tiges et racines comestibles, avant de les cuisiner et vous les faire goûter. Alors, comment vous le sentez ? 

+ d’infos : fermedechosal.org | alpesduleman.com | lac-annecy.com 

Parcours montagn’art // Hautecour

Nature ou culture, pourquoi choisir  ? Le sentier artistique Léz’arts en Adret, à Hautecour (73), serpente d’une création de land’art à l’autre, à travers forêt et hameaux. A l’occasion de ses 20 ans (du 20 au 24 juillet), il s’enrichira cet été de nouvelles œuvres, dont une monumentale réalisée par plusieurs artistes de différentes nationalités. 

 + d’infos : coeurdetarentaise-tourisme.com

Mine d’infos // Saint-Pierre-de-Curtille  

“Au XXIe siècle avant Jésus-Christ, au tout début de l’âge du bronze, des gens parcouraient déjà la haute montagne pour trouver des filons, à plus de 2000m d’altitude”, s’enthousiasme Clément Mani, archéologue, co-commissaire de l’exposition «Mines de Montagne». “Ils ont laissé des petits éclatements dans la roche, des traces qu’on a tous vues.” A ce jour, plus de 1000 mines et carrières ont été répertoriées sur le département : “C’est un patrimoine méconnu, caché sous terre, et auquel on n’a pas forcément accès, car beaucoup de mines ont été fermées à l’explosif”, complète sa collègue Clara Bérelle, “mais c’est un thème dont les gens raffolent et il a une grande place dans la construction du territoire.” Cuivre, galène, charbon, ardoise… L’exploitation des mines a longtemps été, en effet, un enjeu d’autonomie pour les Comtes de Savoie, mais elles ne sont plus exploitées depuis les années 70. Les voilà ressuscitées le temps d’une expo et d’un été… 

Ouvriers des mines en basse Maurienne, fin du 19e siècle, collection R. Durand

+ d’infos : Exposition Mines de Montagne du 19 juin au 19 sept. à l’Abbaye de Hautecombe.
patrimoines.savoie.fr

Pat’patouille // les Gets, Sevrier & Minzier

Atelier Poterie Les Gets ©Valentin Ducrettet

Envie de mettre les mains dans la terre, de patouiller, de façonner, de modeler ? Pour varier les plaisirs, 3 lieux, 3 ambiances ! Ambiance «Heidi fait de la poterie», à la ferme de Lassare aux Gets : avec les frangines Anouk et Nathalie et en binôme avec votre Mini-Me, jouez les apprentis le matin du lundi pour récupérer vos pièces cuites et émaillées le vendredi. Le tout mis en musique par le tintinnabulement des clochettes de brebis… La montagne est tellement jolie !
 + d’infos : http://poterie-des-gets.fr

Ambiance «je me cuis le biscuit au bord du lac d’Annecy», (le biscuit étant la 1e cuisson de la faïence), avec Anne Gagnaire, à Sevrier, à l’occasion d’une initiation au tournage en individuel, histoire de bien faire le tour (justement) de la question ; ou pour un atelier collectif (5-6 pers max.) autour d’un projet, bol, vase ou statuette.
Et à partir de septembre, Anne retrouvera Anne (Piovesan, formatrice culinaire) pour leurs ateliers «d’un tablier à l’autre» où l’on passe de l’atelier à la cuisine pour toucher, manipuler, mais aussi touiller et goûter !
 + d’infos : http://lacerisesurlaterre.fr

Ambiance «vacances émaillées à Minzier» : dans son incroyable maison-bulle, imaginée avec son ancien compagnon Pascal Häusermann, l’architecte Claude Costy propose des cours et stages de raku, cette technique de poterie née au Japon au XVIe siècle. Choc des époques, il est possible d’être ensuite projeté dans les années 60, en logeant DANS la maison (stagiaires uniquement) construction iconique de l’architecture organique.
+ d’infos  :  http://laruine.free.fr
Stages Raku et enfumage du 12 au 16 juillet / émaillage du 16 au 20 août / raku et raku nu du 6 au 10 sept. 

Et pour ne rien rater… //  Haute-Savoie

Comme chaque année, le département de la Haute-Savoie édite un guide regroupant plus de 200 sorties nature gratuites. L’objectif ? Valoriser et faire (re)découvrir des milieux naturels remarquables comme le domaine de Rovorée, la Forêt de Mélan ou le crapauduc de Cruseilles… Mais pas que. Chasse aux papillons de nuit, rencontre en refuge avec les animateurs de la réserve naturelle de Sixt-Fer à Cheval ou balades accompagnées sur le site des Glières, vous trouverez forcément une idée à proximité !
Version papier disponible dans les Offices de Tourisme et bibliothèques de Haute-Savoie ou, pour une version mise à jour régulièrement, à consulter sur experience.hautesavoie.fr  ou sur l’appli Haute-Savoie Expérience.

Activités autour du feu

Activités autour du feu

En feu-tu ? En voilà !

En été, on éteint les cheminées, et les flammes, elles sont comme tout le monde, bien contentes de quitter leur bel âtre pour aller se faire dorer les fagots ailleurs. Alors chauds pour une petite flambée en dehors du foyer ? Feu !

Epreuve du feu // Morzine & Valmorel

Allumer un feu en pleine montagne pour faire cuire votre pitance, vous savez faire ? Sans briquet ni allumette, évidemment, sinon c’est trop facile ! A l’occasion d’une soirée cueillette et feu de camp au Col de l’Encrenaz, à la Côte d’Arbroz (74), Claude Augras vous apprend donc à faire des étincelles, avant de faire cuire votre galette aux plantes en observant les étoiles. Version enfant, c’est à Valmorel que ça se passe, pour un moment sans parents, avec grillades sur les braises et incontournables chamallows ! Au retour, à la frontale à travers bois et ruisseaux, les plus courageux peuvent même appeler le loup…
+d’infos : lecouteausuisse@gmail.com | valmorel.com

Allumez les feux ! // Pays du Mont-Blanc

FeuxStJean@BDGSallanches

Chaque été, à deux occasions -le 1er samedi après la St Jean en juin et pour la fête patronale de la St Jacques en juillet-, la montagne s’embrase en Pays du Mont-Blanc. De Cordon à Combloux en passant par Sallanches ou Passy, les sommets s’illuminent en une quarantaine de points, et la montagne se pare de brillants, portés par les gens du coin, membres des clubs sportifs locaux ou invités. Vous pouvez donc apporter votre flamme à ce grand feu de joie, grâce au Bureau des Guides de Sallanches qui organise une randonnée vers le point d’illumination du Plateau des Bénés, avec pause boissons et arrêt fondue, évidemment ! Retour à la frontale… par le chemin de la Tête Noire, ça ne s’invente pas.
+d’infos : « La Rando des Illuminés » le 26/06 et le 24/07
Infos et résa : sallanches.com

Feu verre // Lausanne

Boire un bon vin, c’est bien. Mais le boire dans un verre qu’on a soufflé, c’est mieux ! C’est ce que s’est dit Claude Merkli, quand il a décidé d’ouvrir son atelier d’Echandens, à côté de Lausanne, pour l’apéro. Du bout de son chalumeau, il apprend donc à travailler le verre borosilicate, résistant aux très hautes températures, pour façonner de quoi trinquer. Il a également décliné le concept en soufflage de verre à deux, pour les amoureux, ou soufflage de boule de verre pour les petits invités d’un anniversaire.
+ d’infos : verreart.ch

Olivier Föllmi

Olivier Föllmi

A hauteur d’âmes

Il a atteint des sommets, parcouru le monde et apprivoisé son toit. Mais son truc à lui, ce ne sont ni les défis, ni les exploits : les hommes tracent sa voie. Regard vert, sourire doux et tutoiement immédiat, rencontre avec Olivier Föllmi, le photographe voyageur originaire de St-Julien-en-Genevois.

Le Jura, le bassin genevois, le Salève et une rangée de sommets alpins encore enneigés, c’est sur cette vue panoramique que donne le bureau d’Olivier Föllmi. Un bureau nomade et autonome, un camping-car qu’il pose au Mont-Sion. Pour gérer l’administratif, c’est à la maison. Pour écrire, il s’enferme dans l’une des tours de la Chartreuse de Pomier, à une poignée de kilomètres de là. Et quand il a besoin de calme et d’inspiration, c’est au milieu des champs, sur ce bout du chemin de St Jacques de Compostelle, qu’il gare son camion.
Mais qui aurait cru que celui qui a capturé visages et paysages aux quatre coins du globe finirait par poser plume et trépied là où il est né ? Il en est le premier étonné. L’amour pour une fille du pays et la vie de famille l’ont récemment amarré en Haute-Savoie. A 63 ans, le photographe-voyageur multi-primé goûte donc avec ravissement à la tranquillité.

Grande marche pour tenter de quitter le fleuve et échapper au piège du canyon, Zanskar, Inde.

Cordées et clichés

Car depuis l’adolescence, il est surtout habitué à l’itinérance, au mouvement et à la frénésie. Ça commence avec sa passion pour la montagne. Ou plutôt pour les fonds marins, mais un problème de tympan l’empêchant de plonger, il décide de grimper. Il se rêve alors guide et finit par passer plus de temps en cordée qu’au lycée. Quand, à 17 ans, des copains alpinistes, plus âgés, lui proposent l’Afghanistan, il fonce. Il potasse tout ce qu’il y a à potasser sur ce pays et décroche, auprès du Rotary, de quoi financer son voyage. Et parce qu’il doit évidemment documenter ce périple, il le fait en photos : la pellicule est enclenchée.
Débarqué à Kaboul quelques semaines avant ses acolytes, il parcourt le pays à pied. “C’était inouï de beauté et c’était tout ce que j’aimais : l’effort, arriver dans des villages hors du temps… Ça m’a mis le pied à l’étrier du voyage. Mais ce n’est pas le sommet qui me plaisait le plus, c’était la marche d’approche et le retour au camp de base, avec les caravaniers. Là, j’ai compris que la montagne ne m’intéressait que s’il y avait des hommes.” L’année d’après, il reprend la route des Indes dans un bus postal rempli de hippies et d’un nuage de hash, vise le tour du monde et reste scotché au Népal.

Le pèlerinage de Bodh-Gaya
Paldmo 10 ans, habillée pour le nouvel an tibétain, dans la région du Kham (Chine).

Chang et Bang

A partir de ce moment-là, sa connaissance de la région himalayenne lui permet de gagner sa vie en encadrant des treks pour une agence de voyages genevoise. Un pied en Europe, l’autre en Asie, Olivier s’imprègne petit à petit de la culture bouddhiste, de son application dans tous les gestes du quotidien. Jusqu’au jour où se réveille une envie plus profonde de spiritualité… au volant d’une golf GTI. “Quand on met ce genre d’engin entre les mains d’un gamin de 20 ans, on sait comment ça finit…” Dans l’Arve en crue, après un saut de 8 mètres et la rencontre avec une ligne à haute tension. Chute, électrocution, noyade ? Rien de tout ça : « Il échappe trois fois à la mort ! », lit-on en gros titres dans la presse locale.
Il en ressort exalté, ayant goûté à une sorte de plénitude qu’il aimerait retrouver. Auprès de moines peut-être ? Il part donc un hiver entier pour une retraite au Zanskar, la plus haute vallée peuplée de l’Himalaya : un monastère suspendu à une paroi, en face d’une rivière gelée, à 4000 m d’altitude, dans une cellule à -30°C, avec une ration quotidienne de farine d’orge. “J’ai adoré. C’est un monde plutôt gai en fait, mais trop intérieur. J’aimais trop les vices de la nature humaine pour devenir moine, j’avais besoin de vie. Un jour où je n’avais pas le moral, le chef spirituel m’a emmené dans les maisons de l’autre côté de la rivière. Il a demandé aux habitants de faire la fête, on a commandé du chang (sorte de bière traditionnelle), il m’a saoulé et je suis remonté complètement requinqué !”

Ici et là-bas ?

A cette époque, s’il rentre régulièrement en France, pour lui, la vérité est dans l’Himalaya. “Quand je revenais, c’était pour gagner de l’argent. A St Ju, j’étais habillé en Tibétain, ça a dû faire rire pas mal de gens, mais pour moi, le monde occidental, c’était de la merde. J’avais 20 ans, j’étais entier…” Jusqu’au jour où la jeune épouse d’un de ses amis tibétains meurt en couches. “Là, j’ai réalisé que la technologie a du bon. J’ai aussi compris je ne pouvais pas être entièrement tibétain, j’étais les deux. J’aimais aussi revenir ici, retrouver ma famille, mes amis, ma culture, la nourriture, une partie de moi-même… Quand j’ai compris ça, j’ai appris à être bien partout, j’étais vraiment un voyageur.”
Peu à peu, sa passion pour la haute montagne s’effrite aussi. Il en supporte de moins en moins l’âpreté. “Au-delà de 7000, ça ne va jamais bien ; à 8000, tu n’as plus que 20% de tes capacités mentales, tu n’as pas la force de parler, tu as mal à la tête, envie de vomir, tu passes ton temps à regarder ton réchaud pour faire de l’eau, tu tournes en rond – c’est le grand bleu, quoi !” Une dernière expédition particulièrement éprouvante, au Népal, marque l’arrêt de ces courses. “Quand je suis redescendu, j’ai vu un premier brin d’herbe, puis une fumée de cheminée, j’ai entendu le braiement d’un âne, une voix de femme, et je me suis mis à pleurer : je n’en pouvais plus de toute cette minéralité”. Dès lors, il se concentre sur l’humain.

Mage et images

Et la photo est un miroir de ces échanges. Des échanges qu’il provoque, non pas avec son boîtier, mais avec des tours de magie ou même une simple boîte à meuh. Au fond d’une vallée du Ladakh, dans un village du Burkina, ou en Amérique du Sud, quel que soit l’endroit, ça marche toujours. “Tu dis : « j’ai amené ma vache », et avec un truc aussi con que ça, tu fais rire tout le monde, toutes les portes s’ouvrent. Ça m’oblige aussi à transcender mes états d’être : je suis obligé de donner le meilleur de moi-même. Comme un troubadour avec son public.”
Et c’est souvent là qu’il réalise ce qu’il considère comme ses plus beaux clichés. “Tu en as toujours, dans l’assemblée, qui ne s’intéressent pas, qui ont perdu leur joie de vivre. Quand je repère une personne comme ça, je demande à la photographier, mais souvent elle ne veut pas, elle a perdu sa confiance en elle, sa dignité. Alors, je la prends par la main et je l’installe sur un muret ou une pierre, pour qu’elle soit à l’aise, je la bichonne et on déplie les réflecteurs, le trépied, la totale… Je prends mon temps, j’attends que tout le monde ait fini de se moquer, que le silence s’installe. Et petit à petit, la personne relève d’abord les épaules, la tête, puis elle est capable de regarder l’objectif. Quand j’ai la chance de vivre ça, j’en ai les larmes aux yeux, et la personne que je photographie aussi. Valoriser l’autre, c’est ce que j’adore. Ne faire que de la photo pure et dure, ça ne m’intéresse pas, ce que je veux, c’est me relier à l’âme de l’autre.”


Olivier, ton endroit pour…

… en prendre plein la vue ?
Sur les crêtes du Jura face à Genève et au Mont Blanc, sur les crêtes du Salève pour admirer le bassin genevois, sur les crêtes du Mont Veyrier pour m’émerveiller du lac d’Annecy, ou celles du Semnoz pour m’enivrer de beauté et d’espace !

… buller ?
Pour moi buller, c’est aller dans n’importe quel champ de chez nous au début de l’été pour m’étendre dans l’herbe, écouter les chants d’oiseaux et me relier à l’univers.

… faire la fête ?
Au festival de Guitare en Scène à Saint-Julien-en-Genevois. Un petit festival très convivial et chaleureux qui a le pouvoir d’attirer les plus grands noms de la musique et de la guitare.

… manger ?
La Perle du Lac à Genève ou les Terrasses du lac à Annecy. Des emplacements de rêves face au lac et aux montagnes, tout en se régalant le palais ! A Evian, le Royal est inouï de finesse et de beauté et le peu de fois où j’ai eu la chance d’y être invité (la carte dépasse mon budget…), cela me marque encore.

… se nourrir l’esprit ?
J’aime m’inspirer au musée éthnographique ou au jardin botanique de Genève, au Musée de l’Elysée (qui va déménager à la plateforme 10) à Lausanne et à la fondation Gianada à Martigny. J’ai toujours du plaisir à revoir le Musée Alpin à Chamonix pour honorer le courage des pionniers de l’alpinisme.

Ton endroit pour te ressourcer ?
La Chartreuse de Pomier, réputée pour l’organisation d’évènements sur les flancs du Salève dans le bassin genevois. J’y ai un bureau d’inspiration au sommet de l’une des tours emplies des bonnes ondes des Chartreux. C’est là que j’écris.

+d’infos : olivier-follmi.net

Feu : Fonderie Paccard

Feu : Fonderie Paccard

Ainsi fond, fond, fond

Tic-tac, tic-tac, voilà 225 ans que la première cloche Paccard tintinnabule, dans le petit village de Quintal. Depuis 7 générations et de père en fils, une ribambelle de ding-ding-dong résonne dans les clochers : la fonderie, aujourd’hui installée à SEvrier, nous sonne les cloches en beauté.

« Venez jeudi, c’est jour de coulée et c’est toujours un moment magique ! Dans la foulée, je donne un petit concert «cloches voix à l’Ars Sonora». Je suis la seule faire ça…”. Anne Paccard -l’épouse de Philippe Paccard, 7e génération- est tellement pleine d’entrain, qu’entre curiosité et sourire contagieux, l’invitation est sitôt acceptée. Elle m’explique d’emblée que la musique a toujours été au centre des préoccupations de la famille, qu’il fallait faire des cloches, oui, mais surtout des cloches qui sonnent juste et joli. Et quel travail d’orfèvre ! Depuis 1796, année des premières pièces en fusion, tout roule, ça coule, et c’est bien joué.

Bell histoire

Tout démarre de là. Un coup du hasard ou du bon dieu, allez savoir ! La révolution a laissé des traces et la terreur vidé tous les clochers de France et de Navarre pour en faire des canons. Derrière la montagne du Semnoz, à Quintal comme ailleurs, on déchante : le clocher est vide et le prêtre a déserté de peur de «se faire raccourcir», explique avec humour Caroline, guide à la fonderie. “A cette époque, on interdit également la fabrication des cloches puisqu’il y a des discordes entre les religieux. Les appels à la messe sont impossibles, on ne peut fêter ni les évènements heureux ni les malheureux, et comme il n’y avait pas de montre à cette époque, difficile de rythmer les journées !”. Le maire prend alors le taureau par les cornes et part toquer chez l’évêque pour réclamer un prêtre. L’évêque accepte, mais lui demande, en gage de bonne foi, d’équiper son clocher d’une cloche, sinon rien ! Conquête des diables pour trouver un fondeur itinérant. C’est le Carougien Jean-Baptiste Pitton qui répond à l’appel, malgré les interdictions. Il a lui aussi une exigence : avoir un apprenti pour l’aider à façonner, lettré de préférence, autant éviter d’écrire des fautes sur la cloche ! Le maire a le profil, il lui file un coup de main et se découvre une vraie passion. Antoine Paccard est dans la place.

Coulée de cloches à la Fonderie PACCARD

Coulée douce

Il crée son petit atelier qu’il préfère à l’itinérance. Il est attaché à son village et ne souhaite pas en partir, ce qui lui permet aussi de peaufiner son apprentissage et d’en découvrir les moindres secrets. Il mène son bout de chemin et passe le flambeau à la deuxième génération, qui met le turbo. La gare d’Annecy est en construction, et la fonderie devenue trop juste déménage à Annecy-le-Vieux entre 1854 et 1857. Plutôt malin ! Les cloches profitent du wagon, voyagent de plus en plus et s’exportent à gogo. En France, puis dans le monde entier, la Maison Paccard se fait un nom et depuis, rien ne l’arrête. “On a étudié notre sujet en profondeur : la taille, le profil, vont donner des notes particulières. Ce sont des instruments de musique au final. L’Orchestre National de Paris était d’ailleurs ici la semaine dernière. C’est la musicalité qui fait beaucoup la différence de nos cloches”, précise Anne. Car c’est l’épaisseur qui joue. Plus c’est fin plus c’est grave, plus c’est épais et étroit à l’intérieur, plus les vibrations sont rapides et le son aigu. Tout un art !

Sortir de ses dong !

Et quand l’heure de la coulée sonne, le monde s’arrête. Dans l’immense atelier aujourd’hui à Sevrier, fondeurs et maîtres fondeurs ont des allures de cosmonautes et de soudeurs de l’espace, protégés de la chaleur, des projections et de la lumière dégagées par les métaux. Et quel spectacle ! Il faut dire que le bronze en fusion, ça rougeoie sévère ! Composé de 78% de cuivre et 22% d’étain, le métal à cloche est très particulier, mais parfait pour la musicalité. A 1200 degrés, il est coulé avec une précision qui donne chaud. Autour se trouve un autre moule, en argile, appelé carapace, où sont gravés à l’envers et à l’intérieur, tous les reliefs qui apparaîtront à l’endroit sur la cloche. “Un test est toujours fait au préalable avant la coulée finale pour voir si le bronze est parfait. Comme un bon pain, la mie serrée !”, plaisante Anne. Fastoche !

Equipe du musée

C’est Ding !

Et de là sont fabriquées toutes les cloches. D’église, d’orchestre, de maison, carillons et même Ars Sonora®  - concept sculptural inventé par la fonderie, avec plusieurs cloches accordées  -, des emblématiques et exceptionnelles, de la plus petite à la plus imposante. Pour le passage à l’an 2000, les Américains ont passé commande d’une cloche de 33 tonnes, 4 mètres de haut et 4 mètres de diamètre pour sonner les 12 coups de minuit. “En 1950, on a fait la Liberty Bell, réplique de celle qui a sonné l’indépendance aux Etats-Unis, une pour chaque état américain soit 54 pièces. Mais on a aussi coulé la Savoyarde, la plus grosse cloche de France placée dans la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, et celle du Pourquoi Pas, navire du commandant Charcot. Vous imaginez, on a des lettres de lui dans nos archives !!! En 225 ans d’histoire, on en a des choses à raconter…”

+d’infos : www.musee-paccard.com

Photos : Yannick Perrin

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