Il suffit de la 1ère mesure, même pas, des cinq 1ères notes de basse chaloupées, et je sens la chaleur dans mon ventre. Mes cervicales se dénoue, mon périnée se démobilise et ma ride du lion s’atténue… Le monde peut bien s’écrouler, je le regarde faire en souriant, enveloppée par la voix ouatée de Bill Withers qui me souffle à l’oreille qu’avec un seul regard vers moi, il sait qu’il va passer une belle journééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééée…
En 1977, j’étais tout juste née. Magnifique bébé – évidemment – , j’aurais donc pu lui inspirer cette déclaration d’amour ensommeillée, « When I wake up in the morning, love And the sunlight hurts my eyes… » mais il semblerait en fait que ce soit son co-auteur, Skip Scarborough, qui lui ait insufflé. « Skip était un homme très gentil, très doux. (…) A ses côtés, chaque journée était une belle journée. C’était un optimiste. Si je m’étais assis avec la même musique et que mon collaborateur avait été quelqu’un d’autre, avec une personnalité différente, j’aurais probablement eu d’autres paroles en tête. (…) Dans un sens, nous sommes tous des éponges. Si on nous met en présence de personnes sympas, on fait des choses sympas, si on nous met avec des cons, on devient con ». *
Je vous laisse méditer cette phrase en observant vos collègues de bureau…
En attendant, toutes et tous, passez « a Lovely Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaay » – une note que ce bon Bill tient quand même 18 secondes à la fin du morceau ! Essayez pour voir… Morten Harket (A-Ha), lui l’a fait, avec son apnée de 20 secondes pour Summer Moved On, mais ça, c’est une autre histoire – .
P.S 2 : Et j’adule tellement cette chanson que j’en aime toutes les versions : celle, rap, de Twista ft. Anthony Hamilton ou la bossa ensoleillée et cuivrée de Studio Rio.
Plat typique des dimanches en famille, l’œuf mimosa est comme la mode, il s’habille par tous temps et à toutes les saisons.
Pour la base, il vous faudra : -Des œufs -De la mayonnaise (« maison » de préférence) -20mn de votre temps
Pour le style : Entre placards et réfrigérateur, chasse à la couleur, vous trouverez votre bonheur.
Ici, j’ai choisi : -Ciboulette, tomates séchées, poivre noir. -Crevettes, radis, zeste de citron, fleur de sel.
La recette peut être ? : -Faites cuire les œufs 10mn dans l’eau bouillante et déposez-les dans l’eau froide pour stopper la cuisson. -Dans le temps, taillez des dés de tomates séchées, ciselez la ciboulette, zestez un citron et coupez crevettes et radis en petits tronçons. -Ecalez les œufs délicatement, puis coupez-les en deux dans la longueur. – Videz le jaune, émiettez-le à la fourchette sans l’écraser et répartir dans 3 bols. Un pour la déco, l’autre pour le mélange ciboulette tomates séchées mayo, l’autre pour les crevettes mayo. -Remplir généreusement les blancs avec les garnitures. -Disposez dans un plat vintage (parce que c’est beau), sur un lit de salade ciselée pour la conscience. -Saupoudrez du jaune restant, du poivre noir d’un côté, de l’autre, radis, fleur de sel, zestes de citron.
Mille choses à organiser ? Déjà débordé(e) ? Le mois de Septembre est comme un lundi qui n’en finirait pas : il faut puiser, dans les souvenirs de vacances, l’énergie de tout remettre en route. Alors pour se décongestionner le karma, il y a plus relaxant qu’une séance de yoga et plus enivrant qu’une Piña Colada : le groove latino de Stevie, King of cool and bambambam !
Il a 23 ans quand il sort l’album Innervisions, et c’est déjà son 16ème album ! (A 23 ans, j’en étais à quoi ? Mon 16ème… rateau ? Petit boulot ? Retard de métro ?) Marre de ce qu’il appelle les « Baby, baby songs », ces bluettes qui ne parlent que d’amour, il fixe, dans cet opus, un instantané de l’Amérique de 1973, avec ses problèmes de drogues, de banlieues, de RichardNixonisme – vive les néologimses ! – … Engagé peut-être, Stevie reste groovy et pose, encore une fois, les fondamentaux d’une grammaire musicale qui va inspirer des générations de jazzmen. Voilà pour le côté intello. Mais même sans savoir tout ça, Don’t you Worry ‘bout a thing, avec son intro bossa nova,son piano plein de soleil et ses congas, est une irrésistible invitation à se laisser aller… et à onduler ! Alors, on y va ?
P.S : la version Tori Kelly, à la fin du film d’animation « Tous en Scène ! », vaut son pesant de cacahuètes… normal, c’est Meena, une éléphante, qui la chante.
– Quand Sarah Barukh vide ma tête d’autres horizons, d’autres mots, on fait le tour du globe en pédalo, on se marre et on frôle le zéro défaut ! Dans ce 3ème opus tout en sensibilité, entre adolescence tourmentée, secrets enfouis et vie d’adulte cabossée, l’émotion monte, monte et monte encore, à s’en ronger l’ vernis et tourbillonner les esprits. A grands coups de mouchoirs pour éponger les larmes et les fous rires aussi, l’auteure nous emmène à l’aventure humaine, celle d’une amitié bancale pleine de dérapages incontrôlés. D’une virée qui déraille, à une fin qu’on attend prostrée dans l’divan, Sarah Barukh manie l’art et la manière d’écrire un quotidien trash avec des mots d’amour qui s’envolent loin, loin, loin…
Envie d’être un peu secouée ? Du bluff, de l’urgence, des règlements de comptes et du cru… Il faut affûter ses talons et ne pas avoir peur de la baston pour s’asseoir avec Maxine, joueuse de poker aussi à l’aise avec les cartes qu’avec le feu, autour des tables mal famées où elle fait tapis – mais pas tapisserie ! C’est pourtant là qu’elle y croise Zack… Fêlures en mises de fond, surenchère de manipulations et teasings à foison, leur duo est voué à faire des étincelles… A quelques coups de feu près. Un peu noir mais pas trop, avec une galerie de seconds rôles plus attachants les uns que les autres, c’est détonant, haletant, cinématographique… à dévorer en un week-end !
– Si Alfred de Musset ne badine pas avec l’amour, le chef Tony Bousquet ne tâtonne pas avec la Food.
Au détour des rues grenobloises, petits mots et bavardages de filles ont stoppé net, quand est arrivée l’assiette. Un tartare de saumon aux zestes de citron vert et sa vinaigrette au concombre acidulée, quelques notes de framboise pour la douceur et ma fourchette s’est agitée. Panna Cotta au chèvre, pavé de veau ou filet de bar à l’unilatéral, le dressage s’invite, délicat, élégant, un brin féminin et c’est malin ! Fraise 2.0 croquante à l’huile d’olive d’Alexis Munoz ou skull chocolat blanc brûlé pour un final sucré explosif, on mange du fun, on dévore et on en veut encore !
Une ola générale pour Nathalie et son service au top et hop hop hop !
Restaurant bistronomique le Tatone, 168 cours Berriat 38000 Grenoble. 04.76.21.95.33