en chantier : Val-Thorens

en chantier : Val-Thorens

Toit des neiges

A Val-Thorens, le ski est un atout, mais n’est pas tout. La plus haute station d’europe refait entièrement son centre multi-activités et il y a du p(a)in sur la planche !

Construire ex nihilo une station à 2300 m d’altitude, c’est du sport ! L’animer aussi. Ce n’est pas « ski » a freiné les pionniers à l’origine de l’édification de Val-Thorens ! Pour créer aussi de la vie « hors piste », ils ont implanté en plein centre du village savoyard un centre sportif et récréatif de plus de 10000 m2.

EN PISTE POUR LE FUTUR

Edifié en 1980, le bâtiment inséré entre une galerie commerciale et la gare routière, méritait bien un sérieux rafraîchissement.
La commune a confié le chantier à la Société d’Aménagement de la Savoie (SAS). En charge des équipements sportifs et grands événements aux Menuires et à Val-Thorens (par DSP), la Sogevab est également associée au projet”, précise Valérie Hudry, à la mairie des Belleville (stations de Val-Thorens, Les Menuires et Saint-Martin). Au-delà de la rénovation et de la restructuration d’installations vieillissantes, “les travaux vont notamment per- mettre de générer davantage de vie à cet endroit et d’améliorer la gestion des flux de circulation. Il s’agit aussi de répondre à l’évolution des besoins de la clientèle. Avec la création d’un « centre de conférence », le projet d’aujourd’hui est ambitieux”.

SURF EN SURFACE

En charge de la maîtrise d’œuvre, Dubuisson Architecture a d’ailleurs dessiné une structure dotée d’un specta- culaire « toit-belvédère » en forme de snow-board. “Son architecture s’intègre parfaitement dans la station, en été comme en hiver. Et cet espace de 4000 m2 va être utilisé pour l’organisation d’événements”, ajoute Valérie Hudry.
Se déployant sur 4 niveaux (avec la toiture), le nouveau centre comptera 3 espaces principaux : la salle de conférence de 450 places, l’espace aqualudique (bassin balnéo, sauna, hammam…) et l’espace multi-activités dédié à la pratique sportive (squash, tennis, sports collectifs…) et aux loisirs (fun park, organisation de concerts, etc). “Le permis de construire porte sur 10 200 m2 de surface de plancher. C’est globalement le même gabarit que l’existant, avec un petit empiètement sur la place des Arolles et vers la piste de ski. La structure sera en béton enduit ou bardage et habillée de brise-soleil apportant de la volumétrie”, complète Fanny Vandoolaeghe, chef de projets SAS.

PLAN DE TRAVAIL

Après le désamiantage en mars et la déconstruction progressive de l’édifice en avril et mai, le terrassement et le gros œuvre devraient se dérouler de mai à novembre 2021. Les travaux de second œuvre s’échelonneront jusqu’à fin novembre 2022. Un projet d’envergure qui se chiffre à 37 millions d’euros répartis entre la mairie, la SAS et la SETAM (société des remontées mécaniques).

+ d’infos : http://lesbelleville.fr

Images : Dubuisson architecture

En chantier : parking Ravet, Chambéry

En chantier : parking Ravet, Chambéry

Voix de circulation

Dans les tuyaux depuis plus de trois ans, le controversé parking Ravet de Chambéry est finalement en phase d’achèvement. Pour l’équipe municipale élue en 2020, l’ouvrage doit s’inscrire dans sa politique de mobilité douce.


Sujet de cristallisation entre l’ancienne et la nouvelle équipe municipale, le parking Ravet a occupé bien plus que ses 490 places dans l’actualité de la cité ces dernières années.
De par sa situation à proximité de l’hyper-centre et dans le champ de vision de la patrimoniale «Fontaine des Eléphants», l’ouvrage de 6 étages (7 niveaux de stationnement avec la toiture) a fait l’objet de plusieurs recours et de spectaculaires occupations de chantier par des riverains et associations. Débutée en 2018, la construction a été stoppée l’été dernier par la municipalité pour entamer une phase de concertation avec les habitants et potentiels usagers. Elle a finalement repris fin 2020 pour être poursuivie sous la forme prévue à l’origine.

ETAT DES LIEUX

Adjointe à la mobilité durable à la Ville de Chambéry, Isabelle Dunod remet le projet en perspective : “La municipalité précédente a passé un contrat de Délégation de Service Public avec la société Q-Park. Etabli pour une durée de 30 ans à partir du 1er septembre 2017, il englobe l’exploitation et la gestion des 10 parkings existants de la ville, ainsi que la construction de 2 nouveaux ouvrages : Cassine (mis en service mi-février 2021) et Ravet. Des parkings de Chambéry ont déjà été réalisés sur ce modèle de concession dans lequel une société privée finance la construction et se rémunère sur l’exploitation. Cela permet de créer des ouvrages importants qui ne viennent pas impacter le budget de la ville, mais cela se paye forcément d’une autre façon”. En l’occurrence, notamment par cette durée contractuelle qui couvre 5 mandats. “Cela fige pour 30 ans l’usage d’un espace public !”, se désole l’élue. “La Ville peut toujours négocier avec Q-Park afin de dégager des places de parkings en-clos pour un autre projet, mais ce serait assorti d’indemnités qui peuvent vite se chiffrer en millions d’euros !”.

UNE VILLE À 2 VITESSES ?

Au-delà du stationnement, le «dossier Ravet» fait ainsi émerger deux conceptions divergentes : celles d’une ville avec ou sans voiture. Les opposants à l’ouvrage en dénoncent la localisation et la jauge. Ces contradicteurs estiment, qu’outre la disgrâce esthétique, le parking risque d’attirer un nombre encore plus important de véhicules en centre ville. Pour d’autres, l’emplacement permettrait justement d’éviter que certains automobilistes s’engagent plus avant dans l’hyper-centre.
Ayant repris cette opération déjà engagée, la municipalité compte en tirer partie selon sa philosophie : “Nous allons utiliser ce parking comme un levier pour reconquérir de l’espace public en ville”, expose Isabelle Dunod. “Ces 500 places ne doivent pas venir en supplément, mais plutôt se substituer pour partie à des emplacements existants. Nous souhaitons supprimer des places de stationnement pour en faire autre chose : redonner de l’espace aux cycles ou aux piétons, revégétaliser, etc. Il y a un enjeu majeur à sortir du stationnement de centre ville, mais nous n’allons pas faire cela brutalement. Il y aura une concertation”.

UN AUTRE CYCLE

En attendant, la municipalité entend appliquer au parking Ravet sa politique de mobilité douce. “Même si ce n’est pas aussi simple, on peut dire que c’est globalement le projet d’origine qui a été repris, après l’arrêt lié à la concertation. Mais nous l’avons fait évoluer sur plusieurs points en urbanisme et mobilité. Nous l’avons retravaillé pour améliorer le maillage de cheminement piétons-cycles autour du parking, pour reconnecter les modes doux avec le quartier derrière. Nous travaillons aussi à la modification du local à vélos pour le rendre plus ergonomique et spacieux que prévu initialement. Et nous avons modifié la vocation du local commercial de 300m2 (construit par Q-Park) prévu quai Ravet, devant le parking. Ce devait être un garage automobile et nous avons fait le choix d’en faire une sorte de Maison du vélo. Nous transformons ainsi la vocation de ce parking qui était au départ un temple dédié à la voiture”.
D’un coût prévisionnel de 10 millions d’euros HT, le parking Ravet devrait être livré en novembre 2021. Partiellement dédiée au stationnement, sa toiture sera équipée d’installations photovoltaïques et d’un belvédère-sculpture, imaginé par le cabinet Herault Arnod Architectures avec l’artiste Krijn de Koning. Une sorte de plate-forme d’observation de la circulation. Ou pas…

+ d’infos : http://chambery.fr

Photos : Herault Arnod Architectures

en chantier : Annecy

en chantier : Annecy

Un tramway à croquer

En juin prochain, les élus de Grand Annecy doivent choisir des tracés «préférentiels» pour le futur tramway. Des esquisses nécessaires au déclenchement d’études approfondies, et le moment venu, à la décision finale.

Gros malaise lors du conseil municipal d’Annecy de mars dernier quand Isabelle Dijeau (Annecy ensemble) s’est plainte d’avoir découvert le contenu de l’étude «confidentielle» sur le tramway dans le journal. Dans le rapport que nos vilains confrères ont publié, 6 secteurs «prioritaires» à relier entre eux sont identifiés : Annecy centre, Annecy-le-Vieux/Les Glaisins, Pringy, Epagny, Seynod et la rive Ouest du lac. Selon les «destinations», 2 ou 3 tracés sont imaginés. Soit 12 «variantes» dont 6 parmi lesquelles les élus devront choisir.
Outre les itinéraires, Systra évalue les coûts : de 15,6 à 27,3 M€ du kilomètre (montant comparable aux autres tram hors Paris), environ 500 M€ pour le réseau. Pour établir une «hiérarchie» des tracés, les experts ont passé à la moulinette données socio-économiques, faisabilité technique, nombre de déplacements journaliers actuels sur l’agglomération, vitesse commerciale…
La combinaison gagnante, du moins celle à creuser, serait deux lignes de tram : Pringy-Annecy-Seynod et Epagny-Annecy-Les Glaisins, et une de Bus à haut niveau de service (BHNS) : Annecy-Saint-Jorioz, voire Duingt*.

BON SENS ET ALTRUISME

Rien qui étonne Jean-Luc Rigaut : “C’est bien que l’équipe actuelle continue sur les rails qui ont été tracés auparavant. Il y a eu la campagne électorale où il fallait se distinguer. La réalité est en train de rattraper la fiction politique et le bons sens va reprendre le dessus. On a juste perdu un an et demi…” Et l’ancien président de Grand Annecy de redire que pour ce qui est de mettre un tramway sur la rive Ouest du lac : “Il n’y a pas le potentiel à transporter au quotidien. Le tramway, ce n’est pas uniquement pour les touristes deux mois l’été. Sans compter que pour être efficace, le tram doit passer au cœur des villes et villages (donc pas sur la piste cyclable, ndlr). J’entends aussi parler d’aller jusqu’à Faverges, voire Albertville : qui paye ?”. Une fois n’est pas coutume, Denis Duperthuy abonde dans le sens de son de collègue : “Un tram en ville et un bus en site propre le long de la piste cyclable en reprenant le tunnel existant sous la Puya : ça fait dix ans que je porte ça !” Ce qui interpelle le vice-président aux finances de l’Agglo, c’est plutôt… la facture, justement ! “Il faut faire attention. Au Grand Annecy, on a un tiraillement fort des communes extérieures qui demandent de la mobilité. L’Agglo a une capacité de financement de 100 M€ sur lesquels il faut consacrer une enveloppe pour le redéploiement de nos mobilités du côté de Filière, Alby… Sinon, ça va vraiment grincer des dents. A juste titre d’ailleurs…

* La ligne qui ne passera pas sous le Semnoz puisque la présidente de l’Agglo et plusieurs maires de la rive refusent de financer les accès au tunnel. Ce qui contrarie le Département de la Haute-Savoie, maître d’ouvrage, a priori toujours décidé à le réaliser.

urbanisme : villeurbanne

urbanisme : villeurbanne

Villeurbanne vise le cœur

VILLEURBANNE EST VIVANTE, MÉTISSÉE, MINÉRALE ET EN PLEIN BOOM. POUR RÉPONDRE À LA FORTE DEMANDE, CONFORTER SA PLACE DE 2E PLUS GRAND CENTRE-VILLE DE LA MÉTROPOLE LYONNAISE, LA VILLE A DÉCIDÉ D’AGRANDIR SON CENTRE EN DOUBLANT LE QUARTIER HISTORIQUE DES GRATTE-CIEL. DÉTAILS D’UNE GREFFE EN COURS.

Lazare Goujon, le parti communiste, l’ASVEL, Tony Parker, Jean-Paul Bret, de grandes artères fourmillantes, le TNP et les Gratte-Ciel, voilà en substance ce que l’on connaît de Villeurbanne. Les Gratte-Ciel, c’est cet ensemble monumental de hauts bâtiments à la blancheur reconnaissable entre toutes, qui s’illumine dans le soleil couchant et que l’on repère de loin.
Petit retour en arrière : bâtie dans les années 30, cette cité idéale est née de la rencontre entre Lazare Goujon, ouvrier, puis instituteur et enfin médecin, avant d’être élu maire de Villeurbanne en 1924, et l’architecte autodidacte Môrice Leroux. L’édification de ces immeubles intensément géométriques, à gradins -pour fournir à chacun un espace à ciel ouvert entre terrasses et balcons- correspond à une politique visionnaire : offrir tout le confort moderne, pas du tout standard à cette époque, aux foyers les plus modestes, mais aussi de la vie en bas de chez soi : hôtel de ville, théâtre municipal, salles de conférence, piscine, commerces, brasseries. «Visionnaire», le mot n’est pas trop fort. Il s’agit des premiers gratte-ciel français.
Mais ce quartier emblématique, créé de toutes pièces, a fini par se sentir à l’étroit. Il a donc été décidé de l’agrandir pour tenir compte du doublement de la population depuis son édification et d’en profiter pour redynamiser la vie commerciale. Nom du projet urbain : «Gratte-Ciel Centre-Ville». Ce dernier porte sur 7 hectares directement rattachés au quartier historique, lui-même de 7 hectares. Chargée d’assurer la cohérence du futur ensemble architectural, l’Agence Nicolas Michelin et Associés a été désignée architecte-urbaniste en chef du projet par le Groupe SERL, aménageur mandaté par la Métropole. Déjà engagée, l’opération devrait être bouclée en 2029, après 16 ans de travaux et 100 millions d’euros investis.

©Bibliothèque Municipale de Lyon

PETITS, PETITS, PETITS…

L’ambition est claire : donner une taille critique à Villeurbanne pour pouvoir être entendu et rayonner dans toute la Métropole. Si la ville souffre de l’ombre portée de sa plus flamboyante voisine, avec ses 150 000 habitants, elle n’a, pour autant, jamais cessé de suivre sa propre ligne, plus populaire et mixte. Or aujourd’hui, le centre-ville lyonnais apparaît saturé, cher en stationnement, en loyers commerciaux, des zones entières ayant été acquises par des fonds de pension étrangers. Il y a donc une carte à jouer. «Préparez-vous à venir faire vos emplettes chez nous», semblent susurrer les artisans du projet, lequel prévoit le doublement du nombre des commerces, services et loisirs (+ 21 000 m2).

FAIRE DU NEUF AVEC DU VIEUX

Recycler l’idée de «cité idéale» un siècle après, est-ce bien réaliste ? Le défi n’est pas banal : parvenir à inscrire dans une architecture contemporaine la force de bâtiments d’avant-guerre. Pour réussir le trait d’union et réaffirmer l’identité et les valeurs humanistes de Villeurbanne, on troque les immeubles modernistes d’antan, pour ceux à Haute Qualité Environnementale, développement durable oblige, qui rimera, ici, avec abordable. Cela fait sens dans une ville où verdure et modes doux sont à la traîne. Sur le plan architectural, pas de copié-collé, mais une reprise des codes caractéristiques des Gratte-Ciel : architecture en gradins, scansion et couleur claire sur une avenue Henri Barbusse prolongée de 200 mètres, l’équivalent de sa longueur actuelle, où le tramway T6 devrait se balader en 2023.
35 % du terrain aménagé seront consacrés à la création de nouveaux espaces publics, dont une trame verte, le passage Rey en 2022 et une place en 2026. Les habitants pourront ainsi tabler sur un complexe sportif municipal, un pôle cinéma jeunesse et un lycée Brossolette flambant neuf prévu pour fin 2021, le groupe scolaire Rosa-Parks ayant été inauguré en janvier.
Pas question de faire sortir de terre 900 logements sans prévoir les structures adaptées destinées aux familles arrivantes comme à celles déjà installées, sachant que la moitié des habitations réalisées constitueront des logements aidés. La tradition de mixité sociale reste dans l’ADN de Villeurbanne, qui cherche aussi à maîtriser les effets d’une potentielle gentrification qui repousserait les fragiles vers la périphérie. Pour se donner un aperçu de l’équilibre général voulu, un seul immeuble de bureaux figure au programme. Autrement dit, l’économie accompagne la démarche, sans en être la locomotive au détriment du reste. La presqu’île lyonnaise a du mouron à se faire…

Photos : ANMA

en chantier: Annemasse

en chantier: Annemasse

annemasse sur les rails

“CE SOIR AU BAR DE LA GARE, IGOR, HAGARD, N’ARRIVE PAS À Y CROIRE, CAR SON PARVIS, SON PETIT PARVIS A VRAIMENT CHANGÉ”. VOILÀ EN SUBSTANCE CE QU’AURAIT ENTONNÉ BOBBY LAPOINTE S’IL AVAIT ÉCRIT SA CHANSONNETTE À ANNEMASSE, CAR EN QUELQUES ANNÉES, LA GARE ET SES ABORDS SE SONT MÉTAMORPHOSÉS.

Si Igor descendait du train après 3 ans d’absence, il n’y retrouverait en effet pas ses petits. A l’image de la ville dans les deux dernières décennies, le quartier de la gare a entièrement changé de physionomie. A commencer par le bâtiment lui-même, dont on a coupé les ailes, et qui est intégré dans une structure de verre ultra moderne. Seule sa façade historique est encore visible. “Nous avions la volonté de la garder, car si la ville d’Annemasse est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est autour du développement de la gare”, explique le maire, Christian Dupessey. “Elle est le symbole de l’arrivée de la modernité : avant le train (ndlr : à la fin du XIXe siècle), Annemasse était plus petit qu’Ambilly ou Ville-la-Grand. C’est cet emplacement qui a fait qu’elle s’est développée comme ville-centre.” Cette nouvelle gare «augmentée» proposera bientôt les traditionnels points presse et restauration rapide, mais aussi un supermarché aux horaires adaptés aux besoins des voyageurs et doublé d’un espace de co-working. Un dernier emplacement, qui n’est pas encore attribué, espère, lui, attirer les déclinaisons bistronomiques d’un chef étoilé. Et s’il laissait filer son regard un peu plus loin, vers l’entrée de l’avenue Emile Zola, notre Igor désorienté retrouverait quand même un repère : la silhouette arrondie et toujours familière de la Halle Taponnier, une des premières en béton armé réalisée par Eugène Freyssinet, qui appartient toujours à la SNCF, mais pourrait devenir, à moyen terme, un centre de convention ou un tiers-lieu culturel.

Vers 1960 ©Archives municipales d’Annemasse

MOBILITÉ ET NOUVEAUTÉS

Devant la gare, Igor cherche un taxi, mais la place, qui, pendant longtemps, fut surtout un parking, est aujourd’hui un parvis de 7000 m2 baptisé «Esplanade François Mitterand», sur lequel poussent des arbres et du mobilier urbain en acier corten. Il s’étend jusqu’à un autre symbole du passé : le bâtiment Braillard d’où, dans la première partie du XXe siècle, partaient les trains en direction de Samoëns et de la Vallée du Giffre. Si son architecture bernoise a été conservée, elle est aujourd’hui parée d’une extension contemporaine aux finitions métalliques, et abrite la Maison de la Mobilité et du Tourisme. C’est là que notre visiteur trouvera le moyen de transport le plus rapide jusqu’à sa destination. Et il ne manquera pas d’options.
L’arrivée du Léman Express, des bus, des voies vertes ou la piétonisation, montrent, qu’encore une fois, c’est la mobilité qui donne un nouvel élan à la ville. Et cette révolution de la mobilité débouche sur une révolution urbaine.” Dans laquelle s’inscrit évidemment ce quartier de la gare. Preuves en sont les paravents, les grues qui tournent et le brouhaha permanent des chantiers alentours. Si celui du bâtiment de la gare a pris un peu de retard pendant le confinement, il devrait s’achever au premier trimestre 2021.

VIE ET PARVIS

Mais aujourd’hui, si Igor se retrouve au bar de la gare, c’est qu’il ne peut plus, comme il en avait l’habitude, boire son café à l’Hôtel de l’Europe. L’alignement de petits bâtiments et commerces qui faisaient face à la gare a en effet été rasé pour faire place à de grands et hauts ensembles. D’ici la fin de l’année, Igor paiera certainement un peu plus cher qu’au comptoir, mais il pourra siroter son petit noir au 7e étage du nouvel hôtel 4****, pour profiter, depuis le rooftop, de la vue sur le Jura, le Léman, le jet d’eau de Genève et le Mont-Blanc. Un panorama déjà accessible, mais sans café, à celui qui gare sa voiture au dernier étage du nouveau parking Gare-Etoile : 500 places au-dessus de la gare routière, flambant neuve avec ses 9 quais et ses 400m2 de fresque urbaine réalisés cet été par l’association Glitch. A côté de l’hôtel, et aux abords du parvis, se dresse également un immeuble de 33 appartements et studios, prévus à la livraison pour le 2e trimestre 2022. C’est le premier d’une série de bâtiments d’habitation, avec activités commerciales en rez-de-chaussée, qui rhabillera la pointe où se rejoignent l’avenue Emile Zola et l’avenue de la Gare. “Nous avons fait le choix de logements sur cette place, parce qu’on ne voulait pas d’un centre-ville qu’on vide de ses habitants”, précise Christian Dupessey. “On est au cœur de l’agglo, cet espace doit donc vivre naturellement. Aujourd’hui, il voit passer 50 000 voyageurs par jour, mais pour du shopping ou pour un resto, on va vite y venir pour d’autres raisons que pour les transports. Les gens vont se l’approprier sans problème.” D’autant que depuis le mois de septembre, l’ouverture d’un large souterrain au cœur de la gare relie non seulement les deux parvis nord et sud, mais rapproche également les piétons d’Ambilly, de Ville-la-Grand et du futur Eco-Quartier de l’Etoile. Un nouveau morceau de ville de 165 000 m2, qui a commencé à sortir de terre en 2019 et dont la construction s’étalera jusqu’à 2031. “Nous avons fait le pari que cette révolution urbaine maîtrisée améliorera la qualité de vie en ville, et donc aussi l’image de la ville”, conclut Christian Dupessey. “Nous n’avons pas vraiment de centre historique, nous avons donc tout misé sur la contemporanéité. Nous regardons devant.” En criant : “Gare !

en chantier: Albertville

en chantier: Albertville

(RE)QUALIFICATIONS

ENTRE FUTUR CAMPUS DE FORMATION ET QUARTIER PRIORITAIRE EN MUTATION, ALBERTVILLE ÉVOLUE SUR DIVERS FRONTS.

(1) LA CONTAMINE TOUR À TOUR…

Prioritaire pour la municipalité, le renouvellement urbain du quartier populaire de la Contamine suit son cours. Le site compte aujourd’hui trois grands ensembles immobiliers comportant respectivement 53, 91 et 100 logements. La démolition prévue du bâtiment 3 passe par le relogement des 57 dernières familles qui y demeurent, ce qui devrait être effectif d’ici la fin de l’année.
La destruction de l’immeuble pourrait alors intervenir dans le courant de l’été 2021, en fonction de la délivrance des différentes autorisations.
Le projet de requalification du site prévoit aussi, pour 2022, la construction d’un nouveau bâtiment de 5000 m2 abritant une recyclerie. Visant à remettre en circulation des objets anciens restaurés à destination d’un public fragilisé, elle serait placée sous la responsabilité du CAPS. Cet organisme à vocation sociale est aujourd’hui installé dans le centre-ville.
A terme, le quartier de la Contamine verra également l’édification de petits bâtiments destinés à l’accession à la propriété.

(2) CAMPUS DES MÉTIERS DE LA MONTAGNE FORMATIONS À LA HAUTEUR

Sans se cristalliser sur son passé olympique, Albertville capitalise sur son image de cité de montagne dynamique. La création d’un Campus des Métiers de la Montagne s’inscrit directement dans cette lignée. Initiée il y a trois ans et depuis soumise à variations, l’opération aujourd’hui affinée, consiste à réhabiliter un ancien foyer de travailleurs vacant depuis quinze ans. Le but est d’y aménager des espaces permettant de recevoir des organismes dispensant des formations en relation avec les différentes activités professionnelles du monde de la montagne.
Propriété du bailleur social, le bâtiment se déploie sur 2000 m2 divisés en plateaux. Il fait actuellement l’objet d’une première phase de rénovation.
Pour finaliser totalement le projet, la commune table sur 50% de pré-réservations -que ce soit à la location ou à la vente– effectuées par diverses sociétés de formation. Et l’échéance est proche, puisque les travaux devraient pouvoir être lancés en totalité en début d’année prochaine.

réforme olympique

CRÉÉ POUR ACCUEILLIR LA CÉRÉMONIE DES JO, LE PLUS GRAND PARC D’ALBERTVILLE N’AVAIT PAS CHANGÉ DE VISAGE DEPUIS 1992. IL ÉTAIT TEMPS DE RESSORTIR LE SPORT DU PLACARD !

Implanté sur ce qui fut le «Théâtre des Cérémonies», l’emblématique mât olympique se dresse sur fond de végétation et de montagne. Mais le terrain n’est plus qu’un simple espace goudronné. “Quand j’ai découvert ce parc, lors de mon arrivée à Albertville, j’ai été déçu. Je m’attendais à un lieu davantage «mis en scène», ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui”, explique le maire, Frédéric Burnier Framboret. “Les travaux ont pour objectif de réaménager le tour du mât pour le remettre en valeur et le requalifier. On va revégétaliser, installer des parcours sportifs et des espaces ludiques pour les enfants, et créer une esplanade (1), lieu de rencontre des habitants de la ville, qui permette aussi d’organiser des animations”.
La construction d’un complexe sportif multi-activités (2) est également en cours et devrait être achevée pour le premier trimestre 2021. Il comprendra des terrains intérieurs et extérieurs de tennis et de pétanque, ainsi qu’une salle polyvalente accueillant notamment une école de cirque.
Dans la continuité, le projet prévoit l’aménagement d’une zone de développement économique favorisant l’implantation de structures privées liées au sport et au bien-être.

LES JEUX SONT FAITS

Dans le détail, 16 hectares au total vont ainsi faire l’objet de cette opération de requalification, qui voit la plantation de 173 arbres (20 étant supprimés). Au programme également, la débitumisation de 5671 m2 autour du mât comme sur la moitié de l’avenue Joseph Fontanet (3) qui longe le site, afin d’étendre le parc. La rue conservera toutefois son double-sens de circulation, des stationnements et des voies cyclables. Revégétalisée, l’entrée du parc va également être réaménagée avec un merlon (sorte de talus) formant une arène de verdure, afin de couper le bruit de la rue, potentielle source de nuisance lors des animations.
Côté commercial, une demande de permis a été déposée pour l’implantation d’un centre de bien-être (thalassothérapie et massages). La construction d’un bâtiment dédié au vélo et d’un autre au padel (tennis) sont également envisagés, ainsi que l’éventuelle installation d’un centre hôtelier au fonctionnement similaire à une auberge de jeunesse.
A l’horizon 2031, les ventes des lots à construire devraient permettre le financement de l’ensemble des aménagements.

+ d’infos : http://www.albertville.fr


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