Charlie Winston

8 Avr 2019

Chappy* chapeau (*gars en anglais)

WINSTON, COMME CHURCHILL ? NON, COMME CHARLIE. BRITANNIQUE, ÉLÉGANT ET PEINTRE À SES HEURES PERDUES LUI AUSSI. MAIS LÀ OÙ «LE LION» USAIT D’ÉLOQUENCE POUR SÉDUIRE SON AUDITOIRE, LE « HOBO » DÉGAINE SA GUITARE. ET À L’OCCASION DU FESTIVAL ROCK THE PISTES, EN CES PREMIERS JOURS DE PRINTEMPS ET DE SAISON DE SKI MORIBONDE, IL N’Y A PAS QUE LA NEIGE QUI FONDE…

Alors que nous sommes tous, dans nos combis et chaussures de ski, d’une élégance et d’une légèreté contestables, pas très difficile de trouver où est Charlie… Mais pour une fois, ce n’est pas son chapeau qui le distingue – ils font bien les choses à Morgins, en son hommage, nous en portons tous un -. Non, c’est son impeccable costume trois pièces en tweed bleu qui se détache dans la foule de gore-tex, presque aussi distinctement que le ferait une marinière rouge et blanche. En 2009, avec son look dandy, une voix qui cherche les aigus pour cajoler ou pour entraîner, et surtout son hit « Like a Hobo », Charlie Winston a conquis l’hexagone, paradant dans le top 5 des ventes pendant 11 semaines! 10 ans et quatre albums plus tard, il vient, pour la 2ème fois, tester l’acoustique des vallées franco-suisses des Portes du Soleil. Assis avec son tea, il ne revient pas de l’époustouflant panorama offert derrière lui par la chaîne des Dents Blanches : “J’ai connu pire, comme loges…” et répond, tout en douceur et avec application, à nos questions.

Activmag : Le public français vous aime beaucoup, plus que le public britannique ?
Charlie Winston :
Oui, et je ne sais vraiment pas pourquoi. J’aimerais vous donner une réponse précise, mais je n’en ai pas. On me le demande pourtant à chaque interview, je pense d’ailleurs que c’est la seule question qui soit absolument constante…

Y’a-t-il d’autres questions auxquelles vous n’avez plus envie de répondre ? Comme ça, je les raye tout de suite de ma liste…
Il y en a d’autres, mais je ne vous dirai pas lesquelles, ça ne serait pas juste pour vous… (rires) Non, la seule autre vraiment, c’est à propos du chapeau, parce que tout le monde aime en parler alors que ce n’est rien d’autre qu’un chapeau…

Et aujourd’hui, nous en portons tous un…
Oui, mais c’est vrai que c’est mon image… D’ailleurs, ça ne m’embête plus tant que ça d’en parler. En fait, je ne le portais plus beaucoup pour les deux albums précédents, mais j’ai réalisé que c’était comme ça que les gens me connaissent, et que finalement, c’est bien d’avoir une image forte. J’ai vu un film de Nick Cave (ndlr : musicien australien, de Nick Cave and the Bad Seeds), qui s’appelle « 20,000 days on earth » dans lequel il dit qu’on devrait être capable de dessiner une icône d’un seul trait et je me suis dit : “ben, j’en ai une, d’image et on peut me dessiner d’un seul trait !” C’est pour ça que j’ai décidé de l’utiliser pour la couverture de mon dernier album, je me suis dit que j’allais être une silhouette. C’est aussi mon logo.

Certains musiciens ou acteurs n’aiment pas se positionner politiquement. Vous, vous vous êtes exprimé à propos de l’environnement ou des réfugiés (ndlr : en 2016, il a visité et joué de la guitare dans plusieurs centres d’accueil pour réfugiés à Berlin, à la frontière entre la Macédoine et la Grèce et dans la Jungle de Calais ; il en a tiré le clip «Say something») et pourtant vous n’aimez pas qu’on dise que vous êtes un artiste engagé…
Non, parce que c’est une étiquette. C’est comme quand les journalistes me demandent de décrire mon style… Je n’ai pas fait de la musique pour me ranger dans une catégorie! Le problème avec les définitions, c’est qu’elles ont des connotations positives ou négatives en fonction des gens, alors, si je dis «activiste», certains vont penser : “oh non, lui, il va encore nous barber avec ses grands discours sur l’état du monde et à quel point il est foutu!”. Et ce n’est vraiment pas mon truc. Mon truc, c’est l’amour, l’amour pour mon foyer, et la compassion pour les autres. C’est pour ça que j’ai fait le clip «Say Something», sur le sujet des migrants. Mais après, j’ai du prendre du recul, non seulement parce que beaucoup de gens n’appréciaient pas ma prise de position, ils pensaient que j’affirmais un point de vue politique; mais aussi, parce que même si ce n’est pas une mauvaise chose en soi, beaucoup, beaucoup d’organisations se sont mises à me contacter, et j’ai dû être très clair sur le fait que je suis musicien, pas activiste.

Vous vivez actuellement dans le sud de la France, est-ce que ça a un rapport avec la situation politique en Grande- Bretagne ?
Par rapport au Brexit, vous voulez dire ? Non ! C’est juste parce que ma femme est française !

Vous évoquez pourtant le référendum dans votre chanson « Losing Touch »…
C’est simplement parce que je l’ai écrite le jour du référendum, il pleuvait tellement qu’il y avait quelque chose de particulièrement lourd et fort dans l’atmosphère. C’est vrai qu’elle parle du fait qu’on ait besoin de plus de frontières, de séparations, c’est vraiment ça la question. Mais elle est écrite de manière à ce que les mots puissent s’appliquer à une relation intime aussi. Après, je pense que le Brexit va m’affecter, qu’il va tous nous affecter. Mais on n’a pas la main sur la politique, et personne ne sait vraiment ce que ça va donner, c’est complètement fou. Et pour moi, en fait, c’est un peu comme si je vivais le Brexit depuis une dizaine d’années, parce que j’ai été comme adopté par la France, séparé de mon pays musicalement et professionnellement. C’est donc comme si cette conversation se tenait dans ma tête depuis longtemps et qu’elle arrivait au reste du monde maintenant.

+ d’infos : Nouvel album – «Square 1», disponible depuis septembre 2018.

Prochain concert : 17 avril, Live in Tignes by Francofolies – 27 avril, Musilac Mont-Blanc, Chamonix

PÉCHÉ AVOUÉ À MOITIÉ PARDONNÉ

PARESSE
Quelle est la chose pour laquelle vous êtes capable d’inventer une excuse bidon parce que vous n’avez pas envie de la faire ?
Je ne sais pas… J’essaie de penser à ce que ma femme dirait ! Mais en fait, je ne suis pas une personne très paresseuse…

ENVIE
Quelle est la chanson que vous auriez rêvée d’avoir écrite ?
Je me suis justement réveillé en y pensant ce matin ! J’aurais aimé écrire «If i’m unworthy», un titre de Blake Mills, un compositeur et producteur américain. C’est une de mes 5 chansons préférées du moment.

GOURMANDISE
Quel est le plaisir coupable pour lequel vous vous relèveriez la nuit ?
Un petit-déjeuner anglais… je pourrais m’en faire un tous les jours !

AVARICE
Qu’est-ce que vous ne donnez pas facilement ?
Un instrument de musique, probablement.

COLÈRE
Quelle est la chose qui vous fait sortir de vos gonds ?
La consommation de choses inutiles, la durée de vie éphémère du plastique… le plastique d’une manière générale.

ORGUEIL
Vous êtes le meilleur du monde pour…
Créer un lien avec les gens. Mais je suis aussi très fier d’être resté fidèle à mes valeurs, à ce que j’étais quand j’ai com- mencé, malgré le succès, parce que ce n’est pas si facile que ça.

LUXURE
A quand remonte votre dernier orgasme musical ?
En me préparant pour ma tournée en solo, je pense, quand j’ai trouvé comment jouer mes chansons tout seul.

Charlotte Gamus

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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