de hanoï aux hmong, le vietnam en contrastes

12 Juil 2018

sur les traces des hmong…

Si l’ethnie viêt représente plus de 85% de la population vietnamienne, une cinquantaine d’ethnies minoritaires sont recensées dans le nord du pays. Parmi elles, les Hmong, un peuple d’agriculteurs perdu dans les montagnes frontalières de la Chine. Parti à leur rencontre, je vous embarque?

Hanoï, point de départ de mon périple. Des dizaines de milliers de scooters occupent la chaussée et s’entrecroisent dans un apparent chaos défiant toutes les références occidentales de la sécurité routière. Avec, ou plus souvent sans casque, adultes, bébés endormis, femmes enceintes s’entassent sur les deux roues jusqu’à cinq personnes, quand ce ne sont pas d’improbables et volumineux chargements allant du matelas 2 places au cochon vivant. A cette valse étourdissante sur la chaussée répond un joyeux et coloré désordre sur les trottoirs où s’étalent au ras des pots d’échappement de minuscules échoppes, de bouchers, poissonniers, primeurs, restaurants, petits métiers.

Je pars arpenter le quartier traditionnel des 36 rues et corporations qui semble tout droit sorti d’un autre temps. Regarder vivre cette fourmilière en sirotant une «Hanoï» ou une Tiger – les très désaltérantes bières locales -, installé sur de petites chaises en plastique à un carrefour est une expérience qui à elle seule pourrait mériter de passer plus de 12 heures entassé en classe économique.

UNE ETHNIE MINORITAIRE

Pourtant, le complet dépaysement est encore à venir. Cap sur Sa Pa, la ville emblématique du Nord du pays. Pour s’y rendre, la façon la plus rapide est d’emprunter le très exotique train de nuit qui relie Hanoï à Lao Cai aux confins du pays, à deux kilomètres de la frontière chinoise. Il est environ 21h00 heure locale, quand j’embarque. A bord, tout semble dater de l’époque coloniale, à part sans doute la climatisation poussée à bloc. Mon compartiment offre un confort relatif et une température quasi polaire qu’aucun dispositif ne permet de réguler. Impossible de passer une nuit entière dans ce frigo.

Je finis par condamner l’arrivée d’air froid avec un oreiller maintenu par ma valise. Le train s’ébranle dans la nuit. Les premiers kilomètres s’effectuent au pas, ce qui me laisse le loisir d’observer les faubourgs encore animés de Hanoï avant de tirer le rideau pour la nuit.

Le jour est à peine levé quand nous sommes réveillés par les haut-parleurs du wagon qui hurlent de la musique traditionnelle revisitée sur un beat occidental. A peine descendu du train, je grimpe dans un taxi, direction Sa Pa. Pendant un moment, la voiture longe la rivière qui fait office de frontière avec la Chine, l’ennemie héréditaire. La région est sauvage, dangereuse même à en croire le chauffeur. Conséquence de la politique de l’enfant unique et du manque de femmes dans l’Empire du Milieu, des groupes mafieux tentent régulièrement d’enlever des jeunes filles dans les villages alentours afin de les vendre de l’autre côté de la frontière pour les marier.

Sa Pa n’est qu’une vitrine un peu caricaturale aux allures de réserve indienne pervertie par l’afflux de touristes, notamment sud-coréens. Le principal intérêt de la ville est qu’elle est le point de départ de treks tout simplement étourdissants.

Très rapidement, nous quittons la plaine pour nous engager sur une route sinueuse tracée par les Français sur le flanc de la montagne. Sous l’époque coloniale, Sa Pa, station climatique à 1600 m d’altitude, accueillait la bourgeoisie hanoïenne et les officiers français en villégiature pour fuir les étouffantes chaleurs des périodes de moussons. Aujourd’hui, elle est le passage obligé pour partir à la rencontre d’une des ethnies minoritaires du Vietnam, les Hmong. Souvent persécuté et sédentarisé de force, ce peuple aux vêtements colorés conjugue une ruralité d’un autre temps et des traditions ancestrales. Mais Sa Pa n’en est qu’une vitrine un peu caricaturale aux allures de réserve indienne pervertie par l’afflux de touristes, notamment sud-coréens. Le principal intérêt de la ville est qu’elle est le point de départ de treks tout simplement étourdissants. Après plus de 48 heures de voyage, je touche enfin du doigt mon rendez-vous en terre inconnue.

DES PAYSAGES
À COUPER LE SOUFFLE

Sac au dos, je presse l’allure pour sortir de Sa Pa au plus vite. En vingt minutes à peine, je quitte enfin la civilisation. Là, c’est un autre monde qui s’ouvre. Au programme, 7 heures de marche et nuit chez l’habitant dans un village isolé en pleine montagne. Je ne connais pas la véritable difficulté du parcours. Mais je remarque que mon guide fera route en mocassins. Ce qui a tendance à me rassurer… un peu. L’appréhension laisse vite la place à la contemplation et à l’émerveillement. Le sentier que nous empruntons chemine à travers les somptueuses rizières en terrasses et les hameaux perdus en bordure de forêt ou plus bas, le long de la rivière.

Sculptée à la seule force des bras, la montagne et son savant système d’irrigation en cascade offre un spectacle à couper le souffle. Les nuances de couleurs qui s’étendent sur une palette allant des ocres profonds aux verts les plus lumineux en fonction des cultures et de leur maturité jouent avec les reflets du soleil dans des tableaux renouvelés à chaque détour du sentier. Aujourd’hui, le riz a officiellement supplanté la culture du pavot généralisée à l’époque coloniale dans cette région qu’on appelait autrefois le «grenier à opium de l’Indochine française».

Après trois heures de marche, nous arrivons devant un pont suspendu qui enjambe la rivière que nous suivons depuis plusieurs kilomètres. Les planches sont disjointes et l’ensemble a sérieusement tendance à tanguer sur notre passage. Pas le choix, il faut traverser. En contrebas, une femme et un enfant font la lessive à la rivière. Plus loin une poignée de gosses en guenilles chahutent joyeusement sur le chemin caillouteux qu’ils empruntent chaque jour pour se rendre à l’école. Au détour d’un hameau, nous tombons sur un groupe de femmes en habits traditionnels en train de broder des étoffes.

Devant un groupe de trois maisons isolées, un vendeur ambulant propose des poissons… vivants. Deux grosses barriques en plastique pleine d’eau qui ont été fixées de part et d’autre de sa moto à la place des sacoches font office d’aquarium. A l’intérieur des poissons agonisent… mais restent vivants, donc frais. Partout, les Hmong travaillent la terre inlassablement sous le regard flegmatique de buffles qui prennent visiblement plaisir à patauger dans les rizières, embourbés jusqu’au ventre. Loin des flux touristiques, le contact est toujours simple, parfois chaleureux.

En fin de journée, nous atteignons un village plus important. C’est là que nous passerons la nuit chez l’habitant. Au milieu de la pièce principale en terre battue trône un foyer surmonté d’une casserole noircie par le feu de bois et l’âge. La maîtresse de maison s’affaire déjà pour préparer le repas du soir que nous prendrons avec toute la famille. Nos hôtes ont mis les petits plats dans les grands. Au menu, un poulet que le chef de famille tue pour l’occasion accompagné de mille petites choses parfois indéfinies, certaines succulentes, d’autres beaucoup moins. Je me sens au bout du monde. A l’étage, quelques matelas alignés à même le plancher accueillent les rares touristes qui s’aventurent jusque-là. Je suis très rapidement attrapé par le sommeil. D’autres aventures m’attendent le lendemain…

+ d’infos : Ce voyage à la découverte des Hmong a été organisé de A à Z par un guide local francophone, The Minh Hoang : the_discoverysapa@yahoo.com.

©EugeneF, Hanoï photography, Kagemusha, Olivier Vacherand

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