déco en bichromie

9 Avr 2017

orange pas mécanique

On pensait découvrir un appartement précieux, « de style », comme on dit. A l’arrivée, c’est un intérieur street style que l’on a visité. Qui marie colonnes en béton, mobilier industriel, lustre à pampilles et canapés hors norme. Décoiffant.

Okay, d’accord, on l’admet volontiers. On a des préjugés. On ne s’attendait pas du tout, mais alors pas du tout, à découvrir ce type d’intérieur, sachant qu’il appartient à un artisan d’art, ambassadeur de l’excellence et du savoir-faire à la française. Notre esprit catalogueur pensait admirer moult meubles de style, des dorures étincelantes ça et là. Et même, en grossissant un brin le trait, des tableaux d’époque aux fiers profils bourbon. Et bien non ! On a été quitte pour une ambiance délicieusement industrielle, des œuvres d’art contemporaines, un code couleur radieux qui, à l’évidence, doit aider à ouvrir l’œil et les neurones en grand, le matin, autant, sinon davantage, qu’un triple jus d’agrumes on the rocks !

Pêchu, urbain, masculin, les qualificatifs se bousculent au portillon pour décrire les lieux. D’emblée, ils surprennent par leur bichromie, façon Christian Louboutin, où le rouge aurait remplacé au pied levé l’orange dans son tête à tête avec le noir. “Au moment d’attaquer les travaux de cet ancien atelier de soyeux, je nourrissais une véritable passion pour cette couleur. Et c’est un choix que je ne regrette pas, plusieurs mois plus tard”, confie le propriétaire, qui fréquente de manière assidue les Puces du Canal. Les éclatantes chaises Tolix patinées ont d’ailleurs été dénichées, à Villeurbanne, chez Stéphane Callejon (CGB). Quant à la table en bois, elle a été réalisée sur mesure par la boutique lyonnaise Auguste et Cocotte.

SILENCE, ON TOURNE

Doté d’un immense espace dans lequel on circule librement, le séjour a fait l’objet d’un traitement loft. Et pour rythmer ces quelque 140 m2, le propriétaire, épaulé dans cette imposante rénovation par les deux designers de Lally et Berger, a opté pour une succession de mises en scène, plutôt que des pièces à proprement parler. Et voilà bien une autre caractéristique de cet appartement pas banal : les lieux sont très cinématographiques. On a l’impression d’être dans un roman de John Grisham, auteur à succès américain dont les histoires finissent toujours par être portées à l’écran. Dans la cuisine, sous l’œil monumental de la suspension Flos, on imagine ainsi bien une joyeuse bande dégainant les «Royal Flush» et les «Full house», regards amusés coulissant, en buvant de bonnes quilles.

CANAPÉS BIEN TREMPÉS

Dans la partie salon, l’ambiance électrique s’adoucit, notamment grâce au canapé blanc qui semble onduler. Il s’agit d’un modèle d’époque de l’illustre décorateur Jean Royère, une pièce rare acquise grâce au concours d’un antiquaire parisien. Ce sont les ateliers de Charles Jouffre qui l’ont entièrement regarni et retapissé pour offrir une nouvelle jeunesse à cette élégante banquette qui le méritait bien. Le tissu, lui aussi, sort du lot : il doit son gros grain et son intéressant effet de matière au fabricant textile américain Chapas. Les deux fauteuils, également réalisés sur mesure, ont été conçus là encore par les ateliers Jouffre. Leurs lignes constituent un hommage au décorateur Art déco Jean-Michel Franck. Le canapé d’angle qui s’étire sur 4m de long, doté d’un confortable retour, cultive de facto la convivialité. Il est à la mesure de l’espace dans lequel il s’inscrit : généreux.

Il fallait bien ces belles proportions pour habiter le décor, sans avoir l’air d’y flotter. La table basse qui affiche des surpiqures à la manière d’Hermès, les rideaux, les stores ont également été confiés à l’expertise du tapissier de Villeurbanne, présent à Paris et à New-York. A quelques pas, l’alcôve du salon télé, dissimulée par un imposant paravent coulissant, procure l’intimité et le calme d’une véritable petite salle de cinéma. A un angle du couloir, le lustre à pampilles, qui illuminait la maison de la grand-mère de notre hôte, trouve astucieusement sa place, face au pilier en béton voisin, au-dessus d’une solide commode, qu’il couve de son regard de cristal. Les photographies de la maisonnée sont celles de l’artiste Quentin Moyse. De facture très graphique, l’agencement de la salle de bain a, quant à lui, été piloté par Crea Design, basée à Chambéry.

Dans la grande bibliothèque, les titres d’ouvrages consacrés à de grands architectes du XXème siècle tels que Le Corbusier, Jean-Michel Franck, ou plus près de notre époque, à Starck. Ils voisinent avec des monographies sur le Concorde, le Québec, Val d’Isère ou l’histoire de Lyon, ce qui témoigne de la diversité des centres d’intérêt du maître des lieux. Très versé dans la décoration et la mise en ambiance des habitations, celui-ci se déclare fervent admirateur du travail de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch, « l’un des plus marquants de sa génération », selon lui.

+ d’infos :
www.jouffre.com
www.lallyberger.com
www.augusteetcocotte.com
www.crea-design.fr

Photos : Studio Erick Saillet

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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