défiance virale

10 Juin 2020

VENI VIDI VICI*

ENTRE LA VIE ET LA MORT, NOTRE CORPS BALANCE. SOUMIS AUX STATISTIQUES DE MALADES ET DE DÉCÈS DU CORONAVIRUS, LA PEUR ENFLE. MAIS ENCORE PLUS SOURNOIS, LE DÉSIR DE DÉTRUIRE MET NOTRE HUMANITÉ À MAL.

J’ai vu mon voisin ricaner quand je me suis poussée pour lui laisser la place sur le palier : “vous avez peur que je vous contamine ?”. J’ai vu aussi une petite dame apporter des courses à un homme âgé de sa résidence. J’ai entendu cette femme hurler à la fenêtre, en bas de chez moi, que je ne devais pas sortir avec mon “p….. de chien”. J’ai lu aussi les noms de ceux qui se sont proposés, dans ma montée d’escalier, de venir en aide si on en avait besoin. J’ai vu des gens pousser, courir dans les rayons du supermarché pour faire leur stock, j’ai entendu aussi la prise de conscience de certains sur leur gâchis alimentaire. J’ai vu ce joggeur me frôler sur le trottoir et cracher à moins d’1 mètre. J’ai reçu aussi le message de mon médecin me demandant si j’allais bien. Et à l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis pas prête d’avoir tout vu…

COMMENT BIEN VAINCRE ?

En temps ordinaire, chez l’individu «normal», nos pulsions -Eros (pulsion d’auto-conservation) et Thanatos (pulsion de mort)- s’unissent pour produire un mouvement vers la création. En temps extra-ordinaire, d’autant plus chez l’individu ayant une histoire personnelle cabossée, Eros et Thanatos se livrent un combat sans merci. Nous possédons en nous-mêmes cette envie de tuer au même titre que celle de créer. Création et destruction s’entretiennent. Ces temps de coronavirus sont ceux qui nous confrontent collectivement à notre fin. Jusqu’à maintenant, nous n’y croyions pas vraiment. La mort, c’était pour les autres. Freud disait d’ailleurs que «dans l’inconscient, chacun est persuadé de son immortalité»**. Mais là, à part quelques irréductibles qui se jugent invulnérables, la plus grande majorité d’entre nous est arrachée de force à sa zone de confort, à son déni, pour conscientiser que la vie ne va pas durer… toute la vie. Que la mort rôde. Et comme elle a revêtu une forme extrêmement petite, qu’elle ne se voit pas, nous la supposons chez l’autre qui deviendra alors l’ennemi à abattre. Le bien et le mal cohabitent dans tout être humain, le meilleur est caché dans le pire et… vice-versa. Si nous pouvons gagner des points en bonté -c’est le moment où jamais !- en se rappelant que la bienveillance et la compassion s’entraînent, nous avons aussi à nous motiver à être bons. C’est un choix, mais celui-là ne s’entraîne pas, la décision se prend ou ne se prend pas. La menace du réveil de la «bête humaine» et de son coéquipier «le repli sur soi» serait encore plus pandémique que le Covid-19.
Alors, va pour l’option d’être bons. C’est celle qui peut gagner toutes les batailles

 

* Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.
** Biblio : «Essais de Psychanalyse», Sigmund Freud – Ed. Payot

illustration Sophie Caquineau

 

Nolwenn Huyart

Nolwenn Huyart

Chroniqueuse psychologue
SURNOM : Je n’en ai pas… Nolwenn, c’est déjà pas mal… PERSONNAGE DE FICTION : Le Bouddha, mais pas vraiment de fiction OBJET FETICHE : Gwen Ha Du (drapeau breton) et mâlâ (chapelet bouddhiste) ADAGE : «Notre peur la plus profonde n'est pas d'être inadéquats, mais d'être puissants au-delà de toute limite. C'est notre lumière, pas notre part d'ombre, qui nous effraie le plus. Nous nous demandons, qui suis-je pour oser être brillant, magnifique, talentueux, fabuleux? Mais en fait, qui suis-je pour ne pas l'être? » Marianne Williamson JE GARDE : le sourire (intérieur) JE JETTE : l’exigence DANS 20 ANS ? contemplant la Côte de granit rose, inspirant et expirant, moment après moment

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