GIBOULEE DE CHEFS
ON NE COMPTE PLUS LES GRANDS CHEFS PARISIENS DÉBARQUÉS EN STATION CET HIVER. PAS POUR SE RAPPROCHER DES ÉTOILES : EXIT LES TABLES NAPPÉES ET LES SERVEURS COMPASSÉS, ILS ONT CHOISI À UNE OU DEUX EXCEPTIONS PRÈS, DE PRATIQUER UNE CUISINE BISTROT RAFFINÉE.

A Megève, le chef parisien du Bristol, Eric Frechon, MOF et 3 étoiles au Michelin, prend les commandes des cuisines de la Ferme Saint Amour. Discret, avec un CV à faire pâmer plus d’un, il a été convaincu par le groupe d’Annie Famose, double médaillée olympique aux JO, de s’impliquer dans le projet. Eric Frechon a repoussé les fioritures et les ors des palaces, pour aller droit au but : une cuisine traditionnelle savoyarde revisitée. “Il n’y a que ça de vrai, s’imprégner des lieux”.

Toujours à Megève, le Soleil d’Or, le plus vieil hôtel de la station, fermé depuis des lustres, a été totalement revu et corrigé. Un roof top très tendance, une chocolaterie, une vue sur tout Megève, que demander de plus sinon un restaurant digne de ce nom. Flora Mikula, cheffe de l’année 2009, a quitté son restaurant parisien (L’Auberge de Flora) pour une cuisine des Alpes. Elle a misé sur une table conviviale, reprenant les produits locaux. Loin de se lancer dans la fondue, elle a inscrit à la carte son soufflet culte (entre autres). “Je fais ce que je sais faire, une cuisine abordable autour du bon produit”.

Edouard Loubet, le Savoyard de l’étape, deux étoiles au Michelin, a délaissé son fief de Lourmarin, le temps d’un hiver. C’est à Megève, au M qu’il pratique une cuisine bistronomique, gourmande et savoureuse. A croire que la station haut-savoyarde attire irrésistiblement cette année.

Il n’y a pas que les Parisiens qui sont attirés par les Alpes. Un Alsacien célèbre, Antoine Westermann 19/20 au Gault et Millau, 3 étoiles au Michelin, et surtout connu dans le monde entier pour ses multiples restaurants, rejoint La Mecque du ski pour mettre la main aux fourneaux. A l’Armancette, un nouvel hôtel proche de Chamonix, il sert une cuisine de terroir, qui fait le bonheur des alpinistes affamés.

Chaque année, Courchevel remplissait les colonnes des magazines avec ses nombreuses nouveautés. Cette année, la station ne connaît que peu d’arrivée mais un départ de taille. Gatien Demczyna, 2 étoiles au Michelin au K2 Altitude, a préféré rendre son tablier. Loin des paillettes de Courchevel, il est le chef du Cloître, au couvent des Minimes (Alpes de Haute Provence). A sa place, Pieter Riedijk, belle toque hollandaise, retrouvera la cuisine de montagne qu’il a pratiquée 7 ans avec Emanuel Renaut… à Megève.