déshabillez-moi !

14 Juin 2018

expert-tease contable

Difficile de parler de nudité sans donner un peu de sa personne. Mais, de la même manière que je n’entre dans l’eau de la piscine qu’orteil par orteil, et jamais comme une bombe, spontanée et délurée, j’ai préféré la méthode douce pour me désaper, cm2 par cm2 , afin de ne brusquer ni ma pudeur, ni mon corps. Effeuillage en «bon uniforme»…

Quartier de l’hôpital à Genève. Du parquet, de grands miroirs… nous sommes dans une salle de danse presque classique, à quelques détails près : les lourds rideaux de velours rouge aux fenêtres, le petit canapé, la bouteille de pétillant, ses coupes… et les chocolats. Une ambiance feutrée, boudoir, c’est l’idée, pour une mise en confiance quasi-instantanée.

En peignoirs satinés et talons aiguisés, nous sommes huit, plus ou moins à l’aise quand même, autour de la piquante Stacy Phoenix.

Sourire carmin parfaitement dessiné, assorti à la fleur qui retient ses cheveux, œil taquin et rire en cascade, si notre professeure d’effeuillage assume aujourd’hui son splendide 46, ça n’a pas toujours été le cas. “A une période où je venais de rompre avec un amoureux violent, j’ai pris 30 kg ! Forcément, j’ai déprimé, ne sachant pas quoi faire de ce nouveau corps. Mais je me le suis réapproprié en découvrant le maquillage pin-up, et dans la continuité, le burlesque. C’est vachement plus sympa que d’aller chez le psy ! Vous allez voir…”

SLOW NUDE

Après nous être, à notre tour, présentées, nous prenons place face à la glace. Première rencontre avec cet autre «nous» ultra féminisé, auquel nous ne sommes pas toutes – en tous cas pas moi – habituées.

Sur la bande originale de 50 nuances de Grey – le ton est donné -, nous mémorisons une courte chorégraphie pour apprendre à nous délester de nos gants, chaussures, bas et kimonos. Avec allure – défaire un porte-jarretelles d’une main, l’air de rien, demande une certaine dextérité, croyez-moi -, mais pas vive, l’allure. Au contraire… Car c’est le teasing qui fait toute la personnalité du burlesque.

A l’inverse du strip-tease moderne, né dans les années 70 avec l’apparition des peep-shows dans lesquels il fallait que le déshabillage soit rapide pour être rentable, l’effeuillage burlesque prend son temps. Le voyage parcouru compte plus que la destination, qui, dans le monde des pin-ups, rappelons-le, est rarement la nudité intégrale. Et même si aujourd’hui, pour ce stage en accéléré, nous l’atteignons en moins de 2h, c’est un processus beaucoup plus lent dans le cadre des cours. “On commence par des postures, la démarche, les gants… Jusque-là ça va, car personne n’est vraiment timide du poignet !” explique Stacy. “Mais les filles ne se voient en lingerie qu’au bout de plusieurs mois.”

Stacy Phoenix

TORRIDE ET SANS COMPLEXE

Et nous ? Nous y voilà. Topless. Même si je ne suis pas vraiment une pratiquante décomplexée sur la plage, il n’y a là, étonnamment, rien de gênant. Car on ne sent pas de comparaison, pas de jugement. “C’est ce qui m’a convaincue”, me raconte Delphine, ma voisine, des nippies en strass, faits maison, en guise de cache-tétons. Après un AVC, elle décide de ne plus rien se refuser, découvre le burlesque au cinéma, puis en spectacle, avant de se lancer, il y a deux ans. “Tout de suite, j’ai senti la bienveillance, le soutien des autres. Dans une autre vie, j’étais coiffeuse, et on se tirait sans cesse dans les pattes, c’était l’horreur. Là, il n’y a pas de compétition, donc pas de gêne. On arrive à faire ce qu’on veut.”

Dans la peau de Crazy Candy, son alias pin-up, elle laisse s’exprimer tout un pan de sa personnalité. “Dans la vie de tous les jours, j’ai mes complexes, je ne me sens pas dans la norme, mais sur scène, je suis bien. Que je sois nue ou pas ne fait pas une grande différence. Finalement, ce qui compte, c’est que je m’assume.”

BODY THERAPY

“C’est un peu comme un atelier thérapeutique”, complète Alexandra. Une première pour cette jeune maman qui voulait ré-apprivoiser un corps négligé depuis la naissance de ses jumelles. “Maintenant, après avoir suivi ce stage, j’ai envie de me faire à nouveau plaisir, d’être plus vigilante, de retrouver ma sensualité, mon sex-appeal, de mettre des jolis dessous…”

“Working girl, garçon manqué ou maman débordée, les femmes qui arrivent ici veulent renouer avec leur féminité” résume Stacy. “Certaines changent même de manière radicale, ce sont souvent les amis ou la famille qui viennent nous le dire par la suite. Elles révèlent leur personnalité, mettent un terme à une relation nocive ou se présente pour un nouveau job.”

La mise à nu comme affirmation de soi… En (toute) petite tenue, devant mon reflet maquillé et escarpiné, un doute m’assaille pourtant : n’ai-je pas, là, tous les aspects de la femme-objet ? Stacy, qui n’est pas du genre à se laisser faire, rectifie : “une femme-objet essaie de correspondre à ce que l’on attend d’elle, se plie à ce qu’on lui impose. Elle n’a pas toujours d’autre option d’ailleurs. Alors que nous, nous ne sommes pas là par nécessité, mais par choix. Du coup, on enlève ce qu’on veut et surtout, on s’arrête quand on veut.”

+ d’infos :
secretfolliesboudoir
.com

©the24studio / © Lucie Poirier

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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