disquette pleine

30 Nov 2017

donnez-moi des rams !

Les blogs de mamans en ont fait le topo, les journaux féminins ont rempli avec leurs rubriques psycho, les experts se sont exprimés à la radio, bref, on en fait tout un plat (à gâteau) mais la surchage mentale, franchement, je ne vois pas de quoi on parle…

Il y a 15 jours. N°2 s’est programmée en mode «Rappel» : “Maman, j’ai eu l’invitation pour l’anniversaire de Léana, c’est bientôt, tu notes ?” Oui, oui, Bibou. Mais la vision du calendrier me rappelle que je n’ai pas encore annulé la garderie pour le jour du cours de danse. Tiens, d’ailleurs, il faut que je rachète des demi-pointes à N°3, des chaussons d’escalade à N°1, que je lui fasse faire un certificat médical et une attestation d’assurance… Je vais le noter pour demain. Mais la case du calendrier est déjà occupée : clétisme? Qué clétisme? Bibou, c’est toi ? “Ben oui, demain, je vais à la clétisme et il me faudra un pique-nique.” La pauvre tranche de pain de mie orpheline qui ne suffira pas à faire un sandwich me rappelle alors à l’urgence du moment : y’a plus rien à bouffer… Inanition.

LES DENTS DE LA MÈRE

La semaine dernière. “Maman, tu te souviens, la semaine prochaine, je vais chez Léana, tu appelles sa mère ?” Oui, oui, Bibou. Je cherche ses coordonnées dans mon téléphone qui ne cesse de vibrer d’un numéro non identifié – j’ai été bien élevée, comme ma Maman me l’a enseigné, je ne parle pas aux inconnus, mais celui-là a l’air d’insister… c’est le cabinet d’orthodontie. Ah mais oui, bien sûr ! N°1 doit se faire poser des bagues et elle a TROOOP hâte – les raisons profondes de l’exaltation adolescente m’échappent parfois – nous avons donc rendez-vous demain, le 25… Sauf que le 25, c’était aujourd’hui, et que, sur son message, la secrétaire a l’air passablement énervée de ne pas nous avoir vues nous pointer… Humiliation.

FLASH DANSE

Jeudi soir. “Maman, je suis trop contente d’aller à l’anniv’ de Léana samedi, faut qu’on lui achète un cadeau.” Oui, oui, Bibou, et que je confirme ta venue à sa Maman d’ailleurs… mais au moment de partir au magasin de jouets, je récupère N°3, que mon amie France ramène de la danse. Je suis agréablement surprise, voire fière, de retrouver ma benjamine toute habillée alors que sa copine d’entrechats est encore en petit rat – gloriole bizarrement placée, les raisons profondes de l’exaltation maternelle m’échappent, elles aussi – je l’en félicite : “C’est bien mon Bébé, t’es déjà toute changée!” Regard interdit de ladite changée et de mon amie qui hésite : “euh, non, c’est juste qu’elle n’avait pas ses affaires, elle a fait le cours en jean… et j’ai failli ne pas pouvoir l’emmener, elle était encore inscrite à la garderie…” Mortification.

RETOUR VERS LE FUTUR

Mardi matin. Petit-déjeuner, alors que N°3, assise sur mes genoux, les cheveux infusés dans son bol de chocolat au lait, peine à tenir sa tête dans ses mains parce que “je m’ai allongé tellement longtemps que je tiens plus debout sur mes bras”, N°2 tente un “Maman ?…” Mais N°1, que j’avais laissée en cours de lissage-re-lissage dans la salle de bains, vient de traverser mon champ de vision avec sa 3ème tenue depuis le réveil : un jean taille haute dans lequel elle rentre un t-shirt de son père, assorti d’une demi-queue palmier et d’énoooormes baskets blanches… Je subis un choc temporel, retour aux 90’s et à ma propre adolescence, Brenda Walsh, sors de ce corps et retourne pourrir la vie à Dylan sous les palmiers de Beverly Hills !!! Me sortant de mon flash-bad trip : “Maman ?” Ah oui, Bibou, je sais l’anniversaire de Léana… “Oui, il paraît que c’était super bien… mais elle a dit qu’elle me ré-inviterait l’année prochaine.” Contrition ?

+ d’infos :
www.mavraieviedemaf.wordpress.com

Illustration : Sophie Caquineau

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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