dossier / les tire-fesses passent à confesse : chamonix

15 Jan 2019

chamonix la tête haute

Chamonix, si vous étiez un signe astrologique ? Capricorne… et pas uniquement pour sa ressemblance avec un bouquetin ! Le capricorne est parfaitement organisé, sage et lucide. Il travaille dur pour atteindre la perfection, sans jamais jeter l’éponge, et une fois arrivé au sommet, il fera tout pour y rester, sans rechigner à faire de la place aux autres à ses côtés… Ça colle bien avec l’esprit de la vallée, non ?

Si vous étiez une personnalité emblématique ?
Je serais Jacques Balmat, chasseur de chamois, cristallier et guide, qui fit, avec le Dr Michel Paccard, la 1ère ascension du Mont-Blanc en 1786.

Si vous étiez un festival ?
Musilac dans sa version hivernale (voir focus).

Si vous étiez un film ?
Pas de fausse modestie entre nous, je suis assez cinégénique… Dès les balbutiements du cinéma, on a capté mon image. Max Linder, par exemple, a tourné ici des courts-métrages comiques en 1910 déjà. Après, j’ai vu passé une pléiade d’acteurs et de réalisateurs, de Lelouch à Kassovitz en passant par Clint Eastwood. Mais Premier de Cordée, de Louis Daquin, réalisé en 1943, reste certainement le film le plus «montagne». Frison-Roche, l’auteur du roman dont il est l’adaptation, a d’ailleurs travaillé dessus en tant qu’assistant. Mais à la sortie, il a dû se cacher dans la cabine du projectionniste pour le visionner, car il avait rejoint la Résistance à l’époque.

Si vous étiez un personnage fictif ?
Pierre Servettaz, le personnage de Frison-Roche justement.

Si vous étiez un livre ?
N’importe quel ouvrage de la collection Guérin, le rouge me va si bien.

Si vous étiez une année ?
1924, les 1ers Jeux Olympiques d’Hiver (voir focus).

Si vous étiez un événement marquant ?
L’ouverture du tunnel du Mont-blanc, inauguré par Charles de Gaulle et le président italien Giuseppe Saragat, en 1965. Soit près de 20 ans et 4600000 heures de travail après le forage de la première galerie ! C’est peu de dire que cette percée a profondément changé la physionomie de ma vallée.

Si vous étiez un animal ?
Le Tétras-lyre. Ma vallée est une sorte de baromètre de l’évolution de cet oiseau alpin emblématique.

Si vous étiez un art ?
Le chamoni’art. A encadrer !

Si vous étiez un champion ?
Je ne serais pas un, mais une, ou même deux petites nénettes qui en veulent : Valentine Fabre, championne du Monde de ski alpinisme et Enora Latuillière, vice-championne du Monde de biathlon.

Si vous étiez un people ?
Je vois souvent André Manoukian, Antoine de Maximy de «J’irai dormir chez vous», ou la famille princière de Monaco… Plus étonnant, le légendaire Buffalo Bill serait venu balader son fameux Stetson par ici, au début du 20ème siècle.

Si vous étiez une chanson ?
Cham, Cham, Cham, Cham, Cham… Cham on you.

Si vous étiez un âge ?
Extrêmement jeune… au pied de montagnes millénaires, on met forcément les choses en perspective et on se sent gamine.

Si vous étiez un moment de la journée ?
Midi, quand le soleil passe juste au-dessus de l’Aiguille du Midi, qui, du coup, porte bien son nom…

Une spécialité culinaire ?
Je serais une série de petits gâteaux arrondis, fourrés à la gelée d’orange, recouverts d’un glaçage à l’orange, et inspirés des nonnettes…

Si vous étiez un alcool ?
Les artisanales Blonde de Chamonix, Blanche des Guides ou Stout des Drus, de la micro-brasserie.

Si vous étiez une devise ?
Qui va piano va sano, qui va sano va lontano.

Si vous étiez un sujet tabou ?
La pollution.

Si vous étiez un complexe ?
Je serais le mal de mer… et ici, ça laisse pas de glace !

Si vous étiez une activité hors neige ?
Vertic’alp Emosson ou le Pas dans le vide.

Si vous étiez un souvenir insolite ?
Un poster de Charlie Adam ou une marmotte qui siffle. Ou un poster de Charlie Adam qui siffle.

Gaston Rébuffat

Si vous étiez un accessoire de mode ?
Les chaussettes jacquard de Gaston Rébuffat, ça fait un souvenir kitch aussi, non ?

Si vous étiez une légende ?
Il y a des dizaines de légendes autour de moi, mais j’aime celle qui raconte que le personnage de Frankenstein serait né sur la Mer de Glace après que Mary Shelley ait visité le site par un jour de tempête.

Si vous étiez une caractéristique physique ?
Majestueuse, altière, sportive…

Si vous étiez une position sexuelle ?
Le piolet incurvé.

FOCUS CHAMONIX

Chamonix se mérite !

Et plus encore, jusqu’en 1778 : impossible d’y pénétrer autrement qu’à pied ou à dos de canasson. Mais avec l’élargissement des Montées Pélissiers, on peut enfin accrocher aux mulets un semblant d’attelage, «le char à banc». Made in Chamonix, étroit et démontable, il consiste en un siège rudimentaire pouvant accueillir jusqu’à 3 postérieurs entre 2 paires de roues… On est loin du confort d’une diligence, mais c’est déjà Byzance ! Jusque 1820, il faut bien compter 17 heures pour faire le trajet Genève Chamonix… Reste qu’avec le char à banc, le transport est plus aisé et ouvre surtout la voie royale au tourisme de «masse»… On ne s’emballe pas, tout est relatif. Et pour accueillir la foule en délire, les granges et l’hospitalité du curé ne suffisent plus.

Aussi, la veuve d’un notaire, madame Couterand, eut l’idée de mettre à disposition quelques chambres de sa maison, du AirBnB avant l’heure ! Saussure sera l’un des premiers à étrenner la demeure, la recommandant ensuite à son pote Goethe… Et voilà comment cette maison devenue auberge, deviendra l’Hôtel d’Angleterre, à l’emplacement de l’actuel Hôtel des Alpes. Les touristes – intellos, romanciers et people – peuvent débarquer ! Avec leurs caprices de stars (inconscientes et prétentieuses) à la montagne… mais ça, c’est une autre histoire qui donnera le jour en 1821 à la Compagnie des Guides pour remettre l’église au milieu du village !

Les jeux n’étaient pas faits

1921, Lausanne. Paris est choisi pour organiser les 8èmes olympiades, d’été forcément… Dans les couloirs – ou lors d’une soirée un peu trop arrosée ? -, les membres du CIO d’alors s’interrogent : et si on inscrivait les sports d’hiver au programme des Jeux ? En voilà une idée qu’elle est bonne ! Elle n’est pourtant pas du goût des Scandinaves à l’origine des «Jeux du Nord», qui ne voient pas d’un bon œil qu’on vienne ainsi marcher sur leurs planches ! Pour autant, l’affaire est entendue. Il ne reste plus qu’à décider du lieu. Plusieurs stations sont sur les rangs, c’est finalement Chamonix qui l’emporte, neige à gogo, hôtels à foison, c’est surtout la seule directement accessible par le train.

Marché conclu en février 1923. Et dedans, l’obligation de fournir le plus grand stade de glace du monde pour le 1er novembre de la même année. Gloups. Les travaux commencent en mai, 5 mois avant l’échéance. Même timing pour le tremplin et la piste de bob. C’est du délire ! Des délais impossibles à tenir. On instaure alors le travail 24h/24. Le stade brut est finalement livré en décembre, les Jeux doivent débuter le 25 janvier. On s’active pour fabriquer la glace ! Et pour jalonner, un peu plus loin, les futures pistes de fond. Tic tac tic tac… Quand enfin tout est prêt, le ciel s’y met et c’est plus de 1,70 mètres de neige qui tombent en 24 heures ! Du jamais vu. Il faut déblayer en urgence le stade de glace, rebaliser les pistes intégralement. 600 ouvriers sont dépêchés sur place, en catastrophe, travaillant jour et nuit sur les 3 premières semaines de janvier. Ah oui ? Le ciel en remet une couche : douceur au programme. La patinoire a des allures de lac ! Une avalanche coupe la voie ferrée… On parle de tout annuler… La bonne blague ! Le froid revient enfin, in extremis. Les jeux auront bien lieu.

Le ski sur ordonnance

C ’est en 1892 qu’arrive la première paire de ski à Cham’. Mais sans mode d’emploi, la population s’extasie devant l’objet, «hum… intéressant…» Mais finalement tourne les talons perplexe : «heu… c’est pour quoi faire ?». Il y a bien un Chamoniard, le docteur Payot, l’inconscience et la témérité de ses 24 ans aidant, qui creuse un peu l’affaire et 4 ans plus tard, c’est harnaché de ces drôles de planches qu’on le voit visiter ses malades. Bien plus de patients qu’à l’accoutumée. Il est ainsi le premier skieur de la Vallée. Et fera des petits… Jusqu’à organiser, en 1907, le premier concours local : ski, luge et saut sont au programme. Sur les 25 coureurs, 19 atterrissent dans le décor, mais qu’importe, la journée est un succès total… On remet ça ? Chiche, en plus grand. Si le Docteur Payot meurt subitement l’année suivante d’une pneumonie contractée en attendant l’équipe norvégienne sur le quai de la gare, il reste celui qui a semé la petite graine des futurs JO d’hiver.

Faut pas taquiner la fée assoiffée, non, faut pas !

On raconte qu’en lieu et place de l’actuelle Mer de Glace, se trouvait un alpage luxuriant, parsemé de chalets. Ce n’était pas la petite maison dans la prairie, mais ça y ressemblait drôlement. Les bergers se la coulaient douce et peignaient la girafe. Et pour tout dire, ils avaient plutôt mauvais caractère et des oursins dans les poches. Plein d’oursins !

Un jour, une fée qui habitait la montagne environnante, le gosier desséché d’avoir répété moults figures acrobatiques pour le gala de fin d’année, s’adressa à un berger quelque peu désoeuvré : “donne moi du lait !” Alors oui, pas de bonjour monsieur, ni de s’il-te-plaît… on est loin du protocole d’usage, mais est-ce une raison pour lui refuser tout de go une petite rasade ? Surtout en ces termes : “passe ton chemin, sorcière, tu n’auras pas du lait de mes vaches !” Question courtoisie et sens de l’hospitalité, on a vu mieux. “Méchant berger, tu seras puni !” Bah oui, en même temps, il ne l’a pas volée, celle-là. Résultat des courses, le ciel devint noir, des pans de montagnes s’écroulèrent – fallait pas nous l’énerver, aussi… – une trombe de neige s’abattit sur le vert pâturage le transformant à tout jamais – enfin… faut voir : avec le réchauffement climatique, ça peut encore changer – en désert gelé, «qué s’appelerio» : Mer de Glace. Bon… pour la morale, on n’vous fait pas un dessin ?

Rock’n’roll altitude

Musilac, à l’origine, c’est une cure de rock sur les bords du Bourget. Après plus de 15 ans, il lui a pris comme des envies de neige et d’altitude à cette grande fête estivale. Mais musimontagne, ça sonnait moyen… Alors pour ne pas se compliquer la vie, on a pris le même nom et on a simplement rajouté «Mont-Blanc» derrière, en se disant que subjugué par les sommets alentours et envoûté par la musique, ni vu ni connu, personne ne réaliserait qu’à Chamonix, il n’y avait pas de lac ! Et ça a marché ! Plus de 40000 festivaliers ont assisté à la 1ère édition en 2018. Fort de ce succès, Cham’ remet donc ça cette année, avec Eddy de Preto, Gaëtan Roussel ou the Kooks… On leur dit quand même qu’ils n’auront pas besoin de leur maillot de bains ?

+ d’infos :
Musilac Mont-Blanc – du 26 au 28 avril 2019 – musilac.com

Les Indiens n’auraient pas le compas dans l’œil

Le Kangchenjunga (prononcez-le comme vous pouvez !) n’est pas seulement le 3ème sommet le plus haut du monde avec ses 8586 mètres (et pour autant, personne n’en parle, avec un patronyme pareil aussi…), c’est également le nom d’un Boeing d’Air India qui s’est écrasé le 24 janvier 1966 sur le glacier des Bossons dans le massif Mont-Blanc, pratiquement au même endroit que le «Malabar Princess», autre avion – indien lui aussi – ayant fini sa course sur le toit de l’Europe en 1950 et supposé avoir eu parmi les premières classes, une princesse indienne qui se rendait à Londres et qui aurait transporté avec elle, une très grande collection de bijoux, bijoux qui, toujours d’après l’histoire locale, sont encore dans la glace…

Mais revenons au Kangmachinchose : 46 ans après son crash qui a coûté la vie aux 117 passagers et membres d’équipage, le 21 août 2012, 2 alpinistes tombent par hasard sur un sac en toile de jute qui se révélera être une valise diplomatique indienne. Alertés par des touristes qui avaient vu au loin, sur le Glacier des Bossons, un «truc» briller, pensant alors à la dernière roue du Malabar Princess, Arnaud Christmann, pisteur-secouriste employé à l’Office de haute montagne (OHM) de Chamonix, accompagné de son voisin Jules Berger, décident d’aller voir sur place. “On a trouvé des bouts de carlingue, une chaussure, des câbles… C’est une vraie déchetterie là-haut !”, raconte Arnaud Christmann. Les 2 hommes mettent aussi la main sur une roue d’avion, et… un sac de courrier estampillé «Diplomatic mail» et «Ministry of external affairs». “A l’intérieur, pas de diamant, pas de lingot d’or, mais du courrier trempé. On a halluciné car ce n’est pas un genre de découverte très courant. Du courrier va arriver avec 46 ans de retard !”

© M. Coquard

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