dossier / les tire-fesses passent à confesse : flaine

19 Jan 2019

flaine ou l’artyski !

Flaine, si vous étiez un signe astrologique ? Il paraît que les poissons sont des visionnaires et qu’ils ne lésinent pas sur les moyens quand il s’agit d’arriver à leurs fins. Ça me convient assez bien, non ? Tout comme leur fibre artistique et leur grande sensibilité… Juste un petit manque de confiance en soi peut-être ?…

Si vous étiez une personnalité emblématique ?
L’architecte qui a imaginé mes courbes et mes arêtes en pointe de diamant, le Hongrois Marcel Breuer, un des maîtres du courant Bauhaus.

Si vous étiez un festival ?
L’Académie de Musique (de chambre) en août et la Semaine Musicale (classique) en mars.

Si vous étiez un film ?
Shining… Il faut dire qu’en hors saison, je n’ai que 150 habitants au compteur. D’ici à croiser Jack Nicholson ou une paire de jumelles endimanchées et angoissantes dans un couloir à la lumière blafarde…

Si vous étiez un événement insolite ?
En 1960, au début de ma construction, la route s’arrêtait au village des Carroz, ensuite c’était 15 km de chemin. De plus, la DDE avait interdit le passage des convois lourds sur la départementale reliant la nationale 205 à Arâches, en raison de la forte pente et des nombreux lacets, ce qui compliquait encore l’affaire… Il a donc fallu acheminer les pièces d’immeubles préfabriquées dans la vallée par câble jusqu’au col de Pierre Carrée. Epique !

Si vous étiez un plat typique ?
Dubuffet à volonté !

Si vous étiez un personnage fictif ?
Le Diable, car toute sa famille : Lucifer, Méphisto, Belzébuth, Faust et Diablotin sont les anges gardiens de mes pistes rouges. The road to hell ?

Si vous étiez une chanson ?
«Flaine me to the moon» ou «Laisse béton».

Si vous étiez un livre ?
Je dirais : «Désert» de Le Clézio.

Si vous étiez un animal ?
Le renard du désert, justement, autant à l’aise dans le Désert Blanc, l’hiver, que sur le Désert de Platé, l’été.

Si vous étiez un art ?
Forcément de l’art contemporain ! Et à travers notamment de jeunes artistes émergents, exposés au Centre d’Art de Flaine où Gérard Coquard vous en mettra plein les yeux (Ah ah ah ! Je lui fais la blague à chaque fois…). C’est Sylvie Boissonnas qui en est à l’origine, et entre 1970 et 1995, elle y a organisé plus de 70 expositions !

Si vous étiez un champion ?
Euh… la championne française de la chute de neige ! (ça marche comme réponse ?) Je suis régulièrement sur le podium avec des épaisseurs atteignant les 5 mètres en haut de la station. Record en 2012 : un cumul de 7m33, alors qui dit mieux ?

Si vous étiez un people ?
Sean Connery, venu apprendre à skier sur mes pentes en 1974. Il n’en a pas perdu son célèbre «Flaine» britannique.

Si vous étiez une pratique originale ?
La conduite sur glace, sur notre circuit dédié, la plus grande piste permanente de glace en France, histoire d’apprendre à garder son sang froid sur des routes gelées.

Si vous étiez un âge ?
50 ans et toutes mes têtes… celle des Lindars, de Balacha, du Colloney ou la Tête Pelouse.

Si vous étiez une année ?
Mon année de naissance : 1968… sous les pavés la neige ou l’avènement du Breuer Power !

Si vous étiez une blague ?
«Flaine ? On dirait un Picasso.» J’ai l’air si déstructurée ?

Si vous étiez un moment de la journée ?
Un matin de neige fraîche, pour voir la ruée vers la Combe de Gers, LE spot de poudreuse, made in moi…

Si vous étiez un événement marquant dans l’histoire du village ?
Au début des années 90, l’immeuble le Betelgeuse et l’hôtel le Flaine ont été classés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. La Chapelle, elle, est protégée depuis 2014… C’est une belle reconnaissance de la valeur patrimoniale de mon architecture !

Si vous étiez un alcool ?
Peu importe l’alcool, mais quelque chose de bien raide.

Si vous étiez une devise ?
«L’architecture moderne n’est pas un style, mais une attitude». Ce n’est pas de moi, mais de Marcel Breuer bien sûr.

Si vous étiez un sujet tabou ?
Le Funiflaine. On en parle ? (voir focus)

Si vous étiez un complexe ?
Le complexe cité.

Si vous étiez une activité hors neige ?
Le bluff, à l’occasion des Flaine Poker Nights, du 12 au 19 janvier 2019

Si vous étiez un accessoire de mode ?
Je serais un chandail en (F)laine.

Si vous étiez une blague ?
«Flaine ? On dirait un Picasso.» J’ai l’air si déstructurée ?

Si vous étiez une légende ?
Un géant se serait reposé dans mon vallon qu’il aurait trouvé moelleux, Flaine vient de Flainoz, qui veut dire «oreiller» en patois.

Si vous étiez une caractéristique physique ?
Des pecs et des abdos béton !

Si vous étiez une position sexuelle ?
L’ascenseur incliné…

FOCUS FLAINE

Valeur refuge !

Un OVNI domine fièrement la vallée de l’Arve. Non, il n’est pas sorti d’une lointaine galaxie, mais du cerveau de Charlotte Perriand en 1938. La bouillonnante designer et architecte, collaboratrice de Le Corbusier et passionnée de montagne (elle a participé à la création des Arcs et de Méribel) avait imaginé ce «refuge tonneau», démontable et transportable à dos d’homme. C’est en observant un manège pour enfants en Croatie qu’elle eut le déclic. Le carrousel répondait aux mêmes contraintes qu’un refuge en montagne : léger et transportable, (dé) montable facilement et surtout, résistant à de fortes charges centrifuges, assimilables à la force du vent. Elle dessine alors avec Pierre Jeanneret, cousin de Le Corbusier, ce projet dans sa totalité, intérieur comme extérieur. Le module est composé d’une structure métallique avec un mât central qui porte à son sommet un grand parasol de 12 baleines supportant le toit, auxquelles sont fixés 12 pans recouverts d’aluminium pour l’isolation. Dimensions réduites (3,80 m de diamètre sur 3,92 m de haut), et aménagé, sur 2 niveaux, avec une gestion rigoureuse de l’espace pour accueillir entre 8 et 10 personnes.

Pour le meubler, Perriand imagine des lits escamotables, d’autres transformables en tables, un sas, une cuisine, un débarras pour sacs à dos et skis. Un poêle est inséré à l’intérieur du tuyau central qui réchauffe toute la pièce. La seconde guerre mondiale empêche cette capsule spartiate d’atterrir sur les sommets enneigés, la condamnant à rester au stade de maquette. Une maquette heureusement remarquée en 2007 par Anne et Alain Bidaut. Lui, ingénieur-prof à l’IUT d’Annecy-le-Vieux embarque ses étudiants dans le projet enthousiasmant de construire cette œuvre d’art dans l’état d’esprit de l’époque, avec l’aide de 3 artisans de Thônes qui apportent le savoir-faire d’antan. Née en 2010, la belle soucoucotteminute-volante se ressource, cet hiver, à Flaine, sur le domaine de l’Art-Baron ! La fille de la designeuse a ensuite confié les précieux plans à Cassina, la maison d’édition italienne qui avait déjà donné vie à nombre de meubles estampillés Charlotte Perriand.

Ça déménage à Flaine, on rouvre les cartons

Le Funiflaine est dans les cartons depuis… pfff… les années 70 ! Il s’agissait au départ d’un funiculaire, mais le dénivelé de 1100 m s’est avéré trop important et trop coûteux pour l’époque. L’option téléphérique, sur les traces de l’ancêtre monte-charges qui avait servi à la construction de la station, était compliquée à cause de la norme de sécurité de l’époque qui demandait, en cas de panne, de sortir les passagers des cabines – mamaaan ! – et, le Wing Suit n’existant pas, de les remonter par le câble. On ferme les cartons. Sauf qu’avec le contrat de Plan Etat-Région 2015-2020, il revient sur le tapis !

Le Funiflaine permettrait de relier la Vallée de l’Arve, depuis Magland, à la station de Flaine en seulement 15 minutes, contre 45 actuellement en voiture. Et devrait transporter jusqu’à 2000 voyageurs par heure. Les budgets – quelque 80 millions d’euros – sont votés, c’est parti mon kiki ! Tous les acteurs politiques, le Département, la Région et la communauté de communes ont décidé de mener à bien le projet qui pourrait voir le jour en 2021. “Ce qui coïncidera avec la prochaine desserte du train Léman-Express dans la vallée, mettant ainsi Genève et son aéroport à 1 heure des pistes, skis aux pieds”, souligne Patrice Bonnaz du Syndicat Intercommunal de Flaine. Outre l’aspect économique, le Funiflaine a pour vocation de chasser les voitures et camions de la montagne car tout transiterait par lui. Alors qui c’est qu’est câblée ?

Un Genevois à l’origine de Flaine

C’est en 1945 que le Genevois Gérard Chervaz pose ses peaux de phoque sur les pentes de l’alpage de Flainoz. Il tombe amoureux de ce cirque moelleux et en fait son terrain d’entraînement. En 1954, monté faire l’architecte à Paris, il s’ennuie de la montagne et rêve d’une station dans ce lieu exceptionnel. Le financement ? Gérard fait survoler le site à Eric Boissonnas, puis l’y emmène en ski. Cet amoureux de la montagne est conquis, et il entraîne son frère Rémi, banquier, dans l’aventure.

En 1959, un accord confidentiel est signé avec les maires d’Arâches et de Cluses. Les architectes de Courchevel, Chappis et Pradelle, sont pressentis, mais le New-Yorkais Marcel Breuer, mandaté pour dessiner la chapelle, vient présenter – le fourbe – un plan englobant quasiment toute la station. Le projet plaît, paf, signature. C’est le début des années 60 et des stations de 3ème génération conçues ex-nihilo pour le ski. Méthodes novatrices et utilisation du béton, mais de façon sensée et avec une recherche esthétique, si, si ! Après 5 ans de travaux, c’est l’inauguration de Flaine également la bien-nommée «Porte du Désert Blanc», en 1968, il y a 50 ans tout juste.

© Centre d’art de Flaine / © Monica Dalmasso – OT FLAINE / © OT FLAINE

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