harmo’ nid
Si l’hirondelle ne fait pas le printemps, »le pigeonnier » offre du bon temps ! A Embrun, cette chouette maison d’hôtes accueille les amoureux de montagne et de nature de toutes espèces. Un abri calme et cosy façonné par un oiseau rare…
A quelques pas du centre-ville et de l’imposante cathédrale, le quartier est paisible. Sitôt franchie la petite porte insérée dans le long mur d’enceinte de la propriété, on découvre un vaste jardin, agencé selon des préceptes Feng Shui, comme le confiera la propriétaire. Toit bleu, murs crème, et volets gris, la bâtisse de 600 m2 revendique, quant à elle, son charme classique.
Quelques marches d’un double escalier, un balcon, et la porte s’ouvre sur un lumineux vestibule. Comme un écho aux multiples visiteurs passés et présents, le parquet à l’ancienne craque légèrement sous les pas. Et puis il y a l’odeur, sucrée, appétissante. Et enfin la voix venue du fond de la maison. Marie-Christine Lapassat n’est pas encore visible, mais son verbe est déjà accueillant. Elle jette un dernier coup d’œil sur son “cake à la cannelle, petit épeautre et miel”, “une première”, glisse-t-elle en s’excusant, voilà, tout sourire, une petite femme dynamique au chic discret.
HISTOIRES ET GÉOGRAPHIE
Volubile, cette sexagénaire que les années ont manifestement épargnée, raconte. L’histoire de la commune, à l’origine capitale d’un petit peuple celte, devenue une cité religieuse majeure, puis partiellement fortifiée par Vauban. Celle du manoir qui existait déjà à l’époque de ce célèbre ingénieur de Louis XIV. Et bien sûr, la sienne qui s’inscrit dans ce décor depuis de nombreuses années.
Marie-Christine est née en France entre deux voyages de ses parents : un père allemand, qui a fait toute sa carrière en Outre-Mer en tant que personnel médical au sein de la gendarmerie, et une mère vietnamienne exerçant la fonction de sage-femme. Au gré des déplacements familiaux, la jeune fille vit au Maroc, aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie, à Djibouti. Revenue en France, elle obtient une licence d’anglais et complète ses études par un diplôme en communication et marketing à La Sorbonne. Un job d’été plus tard – “chez Yves Saint-Laurent, j’ai toujours adoré les tissus !” -, Marie-Christine travaille dans le domaine de la publicité à Paris, puis s’envole pour la Côte d’Ivoire où elle rencontre son futur mari.
CLÉS EN MAIN
De retour en France, le couple s’installe au sein de la capitale. “Nous sommes venus pour la première fois à Embrun en 1984. Avec un copain, mon conjoint a contribué à créer l’Embrunman, le triathlon devenu célèbre depuis. J’adore la montagne. J’ai commencé à faire du ski à 30 ans, mais même enceinte, je n’ai pas loupé une saison ! Ici, le ciel est toujours bleu et la nature belle. On a fini par se décider à venir y prendre notre retraite. J’avais repéré cette maison d’emblée. Tous les ans, quand on venait en vacances, je laissais un mot dans la boîte aux lettres en demandant aux occupants de me contacter en priorité en cas de vente. Finalement, nous avons pu l’acheter en 2000”.
S’ensuivent deux ans et demi de travaux pour transformer, dans un premier temps, la bâtisse en résidence secondaire du couple et de ses trois enfants. Les volumes, les parquets en noyer et les boiseries de la salle à manger sont conservés. Trois chambres sont réalisées à l’étage. Marie-Christine décore la demeure avec des objets et meubles de famille ou chinés un peu partout : “des petits bouts de France acquis au gré de mes coups de cœur”.
CHANGEMENTS INTERIEURS
La fin de l’année 2003 marque la séparation du couple. Marie-Christine fait alors le choix de vivre à Embrun et de transformer sa demeure en maison d’hôtes. La dépendance voisine de 180 m2 devient un gîte à part entière : Le Lierre.
Dans la bâtisse principale, quatre suites avec salles de bains sont aménagées à la place des chambres existantes et des combles : La Mauve, La Zen, La Pigeonnier et La Bonbonnière. Pour gagner en luminosité et en modernité dans le niveau du haut, les vasistas sont agrandis, les lucarnes rehaussées et les massives poutres peintes en gris. La distribution du rez-de-chaussée est modifiée avec la création d’une porte entre la salle à manger et la cuisine, celle-ci étant adaptée pour que les invités puissent éventuellement s’y préparer des collations.
Outre une superbe cheminée et des canapés cosy, le grand salon abrite une gigantesque table faisant office de buffet pour le petit-déjeuner. L’intérieur est habillé de meubles de créateurs comme ceux du designer Bernard Py et de pièces élaborées par Marie-Christine, des rideaux aux sièges… L’ensemble respire l’harmonie et la quiétude, des impressions renforcées par la personnalité de la propriétaire. Il y a quatre ans, elle a fait une chute en escalade et a frôlé la mort.
Remarquablement rétablie au regard de l’impact, Marie-Christine a revu quelques priorités et développé une certaine philosophie de vie. Chacune de ses journées commence par cette question : “Quelle belle aventure vais-je vivre aujourd’hui ?”. La vôtre sera peut-être de séjourner au Pigeonnier…
+ d’infos :
www.pigeonnier.net
A partir de 115 euros la nuit
photos : Bertrand Bodin
