en station : Ben Cavet

11 Fév 2021

Des creux & un boss

Une pente au relief tourmenté, des tremplins dont il faut s’envoler en toute légèreté et 2 fois 20 secondes pour montrer l’étendue de ses capacités: le ski de bosses est rapide, exigeant et impressionnant à regarder. Ça tombe bien, le Haut-savoyard Ben Cavet, N°3 mondial de la discipline, l’est tout autant.

En 1994, quand il fait ses premiers pas à Tunbridge Wells, petite ville du sud-est de Londres, Ben Cavet a plus de chance de devenir champion de cricket ou de foot que de ski de bosses. Sauf que l’un de ses oncles était membre de l’équipe anglaise de ski acrobatique et qu’il a participé aux J.O. d’Albertville. Sauf que son père, accro aux sports outdoor, enseigne le ski sur la piste synthétique du coin. Et sauf que ce paternel a décidé, après plusieurs hivers en tant que moniteur en Haute-Savoie, d’installer toute sa famille dans les Portes du Soleil. Voilà comment Benjamin n’est pas devenu champion de foot ni de cricket.
Il a dix ans quand il débarque dans le Chablais et même si son patronyme sonne tout à fait local, il ne parle pas un mot de français. “C’était très dur. Ça ou du chinois, c’était pareil, on ne distingue pas les mots. Je me souviens d’être super fatigué, parce qu’hyper concentré en cours et hyper concentré à la récré aussi pour comprendre les potes, mais je me suis intégré grâce au ski-club, grâce au sport où la langue est moins une barrière.

EMPORTÉ PAR LE FULL* (*saut avec vrille complète)

Comme tous les petits gars du cru, Ben se met donc au ski, mais il est déjà attiré par les sauts et penche rapidement vers le free-style. A Châtel, on attaque la discipline par les bosses, histoire d’acquérir des bases solides. De backflips en 360, le jeune Franco-britannique godille rapidement vers les podiums. “J’ai toujours aimé la compétition, mais il y a eu comme un gros déclic vers 13 ans, après une très bonne course qui m’a marqué : j’ai vraiment éprouvé les sensations que je recherche encore aujourd’hui, j’étais comme transcendé. La compétition me fait du bien, c’est là que j’ai fait toutes mes meilleures descentes. Après, on n’a jamais vraiment trop à réfléchir, tout suit son cours tranquillement, avec le groupe, les coaches, les équipiers… Moins on rencontre de changement, mieux c’est pour un athlète, parce qu’on arrive en Coupe du Monde comme si c’était un Critérium.
La sérénité qui se dégage de ce grand blond aux joues roses -son 1,80m le place en haut de la courbe moyenne des free-stylers, un désavantage pour les sauts, mais une plus grande capacité à «absorber» les bosses- contraste avec le rythme effréné et l’intensité de sa discipline. Parce qu’un «run» de ski de bosses est en effet noté sur la technique, les sauts, mais aussi la vitesse : “c’est un sport que tu es obligé de faire à fond. Plus tu vas à fond, plus tu es engagé vers l’avant, mieux tu es et moins ça secoue !

PRIS AUX JEUX

Secoué, Ben l’est pourtant, quand il débarque sur le circuit seniors. Jusque-là, il a accumulé les succès, il aborde donc cette nouvelle étape avec beaucoup de potentiel et d’ambition. “Je pensais que, pour un champion, les choses étaient faciles, naturelles, zéro difficulté. Du coup, quand je suis arrivé en Coupe du Monde, que c’est devenu difficile, je me suis remis en cause. Peut-être que je n’en étais pas un, de champion, finalement…” Déstabilisé, le Châtellan d’adoption passe à côté de ses deux premières saisons, envisage même de tout abandonner, mais se qualifie de justesse pour les J.O. de 2014 à Sotchi. Et c’est là, quand les enjeux sont les plus importants, qu’il fait, en se plaçant 8e, le meilleur résultat de son début de carrière. Cet électrochoc le remet dans la course. En 2017, il monte 19 fois sur le podium et finit 5e du classement général. “J’ai dû beaucoup travailler sur moi-même pour continuer à progresser et m’imposer. J’essaie de ne pas éviter les émotions, même négatives et d’apprécier la pression. Si je l’ai, c’est une bonne chose, c’est que j’ai tout mis en place depuis le printemps pour bien faire.

©Agence Zoom

APRÈS-SKI ?

Tout pour bien faire ? En 2021, c’est visiblement le cas : après avoir terminé l’hiver dernier sur la troisième marche du podium mondial, il entame en décembre sa 10e saison en Coupe du Monde avec une victoire à Idre Fjäll, en Suède, pour un doublé français aux côtés de l’Ariégeoise Perrine Laffont. “Toutes les compétitions hommes et femmes se déroulent au même endroit, ça donne une dynamique encore plus sympa. Le groupe est hyper important pour moi, ça fait partie de mes valeurs. Parce qu’une victoire en Coupe du Monde, on a envie de la savourer en équipe.
Pour se donner les moyens de revivre ces émotions, aujourd’hui, Ben est donc entièrement focalisé sur son ski. “C’est comme ça que ça doit être. Mes deux principaux concurrents ne font que ça, si je veux suivre, je dois donc m’aligner et faire des heures d’entraînement. J’ai encore 6 ans de ski à fond, et même si les gens me disent que c’est dur d’arrêter jeune, je vois ça comme une chance, à 32 ans, une autre vie s’offrira à moi. Mais pour le moment, je n’y réfléchis pas trop pour essayer de rester investi à 100%. Après, je prendrai toute la passion que j’ai, toutes les leçons que j’ai apprises, pour les transférer dans autre chose.” Golf ? Cuisine ? Photographie ? Après le champ de bosses, Ben explorera celui des possibles.

©photo : Agence Zoom

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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