femmes & boulot

27 Avr 2017

quand le mâle mène…

Le 8 mars dernier, un mouvement de grève incitait les femmes à stopper le travail à 15h40, moment de la journée à partir duquel elles cessent d’être payées comparativement à leurs homologues masculins. Au-delà de sa symbolique, cet appel permet de remettre les pendules à l’heure sur les inégalités hommes-femmes dans le monde du travail. Dans ce domaine, la France et la Suisse poursuivent minute après minute leur évolution vers moins de discrimination.

Marie a 40 ans. Après deux ans comme employée dans une société de services, cette Savoyarde prend la place de son chef démissionnaire. Une opportunité pour elle et une facilité pour son patron. La nouvelle cadre accomplit le même travail que son ancien supérieur. En mieux diront même certains. Seulement voilà, côté fiche de paye l’égalité n’est pas de mise. Marie perçoit un revenu inférieur de 23% à celui de son ex responsable. Question d’expérience lui affirme son boss. Sauf que, lorsqu’elle quitte l’entreprise 4 ans plus tard, son successeur, un homme au parcours similaire, est lui embauché avec 10% de salaire en plus et un intéressement en prime. L’histoire de Marie est aussi celle de millions de femme.

GRAND ÉCART

Selon le rapport publié en 2016 par notre Ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes, on constate un différentiel de salaire net mensuel entre hommes et femmes de 19,2%, secteurs privé et public confondus (salaires recalculés pour un équivalent temps complet). Un écart qui atteint 39,5% dans le domaine des activités financières et d’assurance ! Chez nos voisins helvètes, les chiffres communiqués en mars 2017 par l’Office Fédéral de la Statistique (OFS) laissent apparaître des inégalités à 19,5% dans le privé, 16,6% dans l’ensemble du secteur public (Confédération, cantons et communes) et 33,2% dans les activés financières et d’assurance. Ces discriminations se constatent également au terme de la vie active.

Dans l’hexagone, les femmes cessent leur activité professionnelle en moyenne un an plus tard que les hommes, mais disposent globalement de droits à la retraite inférieurs de 40%! L’Insee précise que cet écart est toutefois réduit grâce aux droits conjugaux et familiaux type pension de reversion, etc… En Suisse, le sujet est plus que jamais d’actualité avec le plan «Prévoyance vieillesse 2020» mis au point par le Parlement. Des réformes contestées par certains collectifs qui les trouvent discriminatoires, notamment en raison de la proposition d’allongement de la durée de travail pour les femmes et de la suppression possible de la rente de veuve.

TRAVAIL, FAMILLE ET TRI

Diverses raisons peuvent expliquer les écarts salariaux. Les femmes payent apparemment le prix de leur disponibilité pour les enfants et consacrent (encore !) beaucoup plus de temps que leurs conjoints aux tâches ménagères. En France, elles travaillent ainsi plus souvent à temps partiel (environ 33 % des mères contre 4% des pères !) et exercent fréquemment des emplois dans des secteurs moins rémunérateurs. Côté suisse, l’Office Fédéral de la Statistique commente : “Une partie de l’écart salarial entre les sexes s’explique par des effets de structure liés à la fois au profil de la personne (âge, formation, année de service), aux caractéristiques du poste occupé au sein de l’entreprise et au domaine d’activité exercé.” Pourtant, en comparant les rémunérations à conditions équivalentes (secteur, temps de travail, âge, etc…), on constate un écart inexpliqué qui peut paraître purement discriminatoire : environ 10% pour la France et 40% pour la Suisse.

EN VERRE ET CONTRE TOUTES

La pleine égalité salariale est en effet compromise par le «plafond de verre», cette barrière impalpable, mais bien réelle qui limite, voire interdit aux femmes, l’accès à certains postes à responsabilités, les mieux rémunérés. Un phénomène qui trouve son fondement dans le fonctionnement même de la société. Sociologue et Maître de conférence à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, Christine Detrez, revient sur les origines socioculturelles des inégalités hommes-femmes : “Un exemple illustre ça dans le domaine de la musique. Pendant très longtemps, dans les auditions pour les solistes d’orchestres, n’étaient recrutés que des hommes. Et ce avec la meilleure foi du monde, les jurys certifiant que les candidats hommes étaient meilleurs. Puis, ils se sont mis à faire des auditions derrière un rideau. Et là, bizarrement, des femmes ont été recrutées. Je ne pense pas que ces jurys ne voulaient pas explicitement de femmes. Mais c’est l’ensemble des représentations de la société qui conduit à ça (…). Faire des lois qui contraignent ou mettre en place des quotas peut permettre de donner une visibilité aux femmes”.

LA BALLE EST DANS LEUR CAMP

Certains secteurs d’activité sont particulièrement impactés par ce manque de parité. En France, les femmes sont encore sous- représentées dans les milieux de la politique, du sport et de la culture. Malgré les textes en vigueur, l’Assemblée Nationale comptait en 2012 seulement 26,9% de femmes députés et en 2015, les présidentes de Conseils Départementaux ne représentaient que 9,9%. Sur 33 candidats parrainés pour les élections présidentielles de 2017, il n’y a que 5 femmes. Le Centre de Liaison des Associations Féminines Genevoises précise : “La Suisse n’a accordé le droit de vote et d’éligibilité aux femmes au niveau fédéral qu’en 1971. 29% de femmes sont représentées dans son parlement.” Les sportives françaises de haut niveau sont moitié moins que leurs homologues masculins et perçoivent des rémunérations nettement inférieures (jusqu’à 4 fois dans le football). Les médias, le cinéma ou la littérature font aussi figures de retardataires pour l’intégration des femmes.

AFFAIRES À SUIVRE

Si la lutte contre les inégalités professionnelles continue à nécessiter une mobilisation permanente à tous les niveaux, un certain nombre de progrès ont été accomplis. Concernant le territoire national, 2016 a vu le lancement du Premier Plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle. Les co-dirigeantes du réseau Professional Women’s Network soulignent quant à elles l’impact de la loi de 2011 qui a permis une “prise de conscience collective et généré des résultats probants”. Selon cette même source, “le nombre de femmes dans les Conseils d’Administration des sociétés du CAC 40 et SBF 120 dépasse maintenant 30%. Elles regrettent toutefois que seulement deux groupes du CAC 40 soient dirigés par une femme et que les sociétés non couvertes par la loi ne bénéficient pas de cette impulsion positive. Après avoir longtemps fait figure de cancre dans le domaine, la Suisse voit aussi évoluer la situation des femmes dans le monde du travail. Le Bureau Fédéral de l’Egalité entre femmes et hommes (BFEG) fait une priorité de l’égalité salariale, et la contrôle, notamment dans les entreprises bénéficiant de marchés publics. La Charte pour l’égalité salariale dans le secteur public lancée en septembre 2016 par le conseiller fédéral Alain Berset témoigne également de la volonté de la Confédération, des cantons et des communes de s’engager en ce sens. Les aides octroyées par le BFEG à compter de 2017, financent essentiellement les projets des entreprises qui tendent à lutter contre les inégalités salariales et à favoriser l’équilibre de la vie familiale et professionnelle, ainsi que les programmes encourageant la parité dans les métiers et secteurs déficitaires en personnel qualifié. Dans le privé, des sociétés phares comme Ikéa s’engagent pour l’égalité dans les postes de direction. Et la tendance tend à se confirmer de manière générale puisque les femmes constituent désormais 21% des nouveaux membres de direction contre seulement 4% l’année précédente.

Une orientation positive qu’on ne peut qu’espérer grandissante et durable… Et qu’on ne manquera pas d’assortir d’un petit clin d’œil humoristique comme on les aime chez Activmag, en vous suggérant l’excellente vidéo «Une banane et deux kiwis» (une séquence du programme Vous Les Femmes diffusée par Téva). Confirmation s’il en était besoin, qu’il s’agit bien d’un sujet de primeur ! Et de prime heure.

+ d’infos :
www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr
www.bfs.admin.ch/bfs/fr/ home.html
www.ebg.admin.ch/ebg/.fr
www.insee.fr
Collectif suisse contre la réforme de la retraite :
Facebook : PV2020-Les femmes disent NON
Centre de Liaison des Associations Féminines Genevoises : www.clafg.ch
Professional Women’s Network : www.pwnparis.net
Facebook : Une banane et deux kiwis

LE PLAFOND DE VERRE SWISS MADE, C’EST DU COSTAUD !

Par Frédéric Charpentier

C’est bien lui qui empêche les femmes d’atteindre les postes «haut-placés». Le glass-ceiling-index publié par The Economist en mars 2016 place la Suisseen 21ème position sur 21 nations européennes. Cette inégalité homme/femme face au travail est due en partie aux prestations insuffisantes proposées aux mères de familles actives. Les Suissesses touchent en moyenne 7,9 semaines de salaire pour leur congé maternité quand la moyenne de l’OCDE est de 32,2 semaines. Au retour de maternité, le coût de la prise en charge de l’enfant s’établit à 41% du revenu contre 18,2% en moyenne dans l’OCDE. En effet, les structures d’accueil sont rares et tellement chères que dans 4 couples sur 5, la femme réduit son activité ou la stoppe et revient parfois malgré elle dans le modèle traditionnel de la femme au foyer. De plus, la Suisse n’ayant pas subi de conflit armé les femmes se sont moins émancipées, car elles n’ont pas eu à gérer seule des situations de crise (mari au front ou décédé). Ainsi, leur taux réduit d’activité les pénalise dans l’accès aux postes décisionnels (13%), avec en plus l’insécurité matérielle en cas de divorce, d’invalidité et lors du calcul de la retraite.

La Thailande : le monde à l’envers ?

Par Delphine Guilloux

Depuis toujours dans les rizières et les marchés, les Thaïlandaises sont désormais omniprésentes dans la vie active et même dans les secteurs a priori masculins : taxi, pompistes, jardiniers… quitte à laisser ces messieurs sur la touche. Les femmes jouissent en effet là-bas d’une excellente réputation dans leur travail. Elles sont jugées plus sérieuses, consciencieuses, travailleuses, bref plus fiables que les hommes. A travail égal, les femmes ne sont jamais sous-payées, et il n’est pas rare qu’elles soient préférées à un homme lors de l’embauche !

La population active est à 52% féminine, et mieux, 48% des cadres et hauts dirigeants d’entreprise sont des femmes. Nous n’en sommes pas là en France !
Les hommes se trouvent donc plus facilement sans emploi ! Au grand mâle le grand « remade » : le nombre de lady Boys est exponentiel. Ils n’hésitent plus à se faire opérer pour mieux s’insérer dans la société et trouver un emploi !
Les transsexuels proposeraient ainsi les qualités professionnelles des femmes, sans les inconvénients de la maternité ! Le rêve de tout employeur en somme !

Hyper active, on pourrait croire que la femme en Thaïlande est tout à fait libérée, respectée et indépendante. Malheureusement, son prestige disparaît complètement lorsqu’elle franchit le pas de sa porte… où les hommes reprennent leurs droits : tenues vestimentaires surveillées, sorties contrôlées et accompagnées. Elles ne doivent jamais se mettre en avant par rapport à un homme en société… La Thaîlandaise qui bosse, qui rapporte de l’argent et qui la ramène pas à la maison, le rêve de tout mari en somme !?

© Pathdoc, © aleutie, © lassedesignen

Béatrice Meynier

Béatrice Meynier

Journaliste SURNOM: du classique Béa au moins conventionnel Chounie. PERSONNAGE DE FICTION: une héroïne qui se baladerait de roman en roman, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre... Sinon l’inventeur de la machine à miniaturisation de voiture pour la mettre dans mon sac à main au lieu de la garer (un vieux fantasme !) OBJET FETICHE: la bague offerte par mes parents pour mes 20 ans. ADAGE: positive attitude. JE GARDE: Raiponce: mes cheveux ! Et 2 ou 3 autres bricoles... JE JETTE: en combien de lignes ? DANS 20 ANS? tout est possible... presse@activmag.fr

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