femmes & films x

5 Mai 2017

féminisme & pornographie

Non mais, me demander à moi d’écrire un article sur le féminisme… Si j’avais intitulé cet article « du féminisme » il est clair que je perdais d’entrée 99% des lecteurs masculins parcourant activ.

Au-delà de cette perte évidente d’un lectorat essentiel et de niveau intellectuel supérieur, un article intitulé « du féminisme », et ne traitant que de féminisme, n’aurait à l’évidence que put être particulièrement dangereux et clivant : soit je le traitais en exposant ce que je pense réellement du féminisme et me mettais l’ensemble des lectrices à dos, soit je le traitais de manière tout à fait hypocrite pour éviter cet écueil et me mettais l’ensemble des lecteurs à dos (personnellement je préfère avoir une femme dans le dos !).

TERRAIN GLISSANT

J’ai donc pris l’option, que j’assume courageusement, d’adjoindre un terme beaucoup plus vendeur au terme «féminisme». Certes ce procédé est digne d’un camelot. Mais si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que ce cette stratégie discutable a parfaitement fonctionné.

Et me voilà en bien fâcheuse position sur un terrain bien évidemment glissant, puisque d’aucuns doivent se demander comment je vais parvenir à créer un lien entre ces deux notions, féminisme et pornographie, pouvant paraître bien éloignées.

Après un léger vent de panique devant ce qui me semblait un gouffre abyssal entre les deux sujets, il n’en est, en définitive, rien car, avec une agilité de félin, je vais permettre à un certain nombre de lectrices ou de lecteurs bouffis d’inculture de découvrir les degrés divers du rapport (oui, chaque terme utilisé est savamment choisi) féministe à la pornographie. Le féminisme se trouve notamment être un combat contre les situations d’oppression et de discrimination dont les femmes sont victimes.
Dès lors, n’est-il point une question fondamentale et essentielle, en ce bas monde, autrement plus importante que l’existence de Dieu ou le résultat de notre pitoyable élection présidentielle à venir : le féminisme prône-t-il l’interdiction de la pornographie?

PORNOGRAPHIE OPPRESSANTE…

Deux écoles s’affrontent: la première dite «école radicale», menée par la juriste et militante féministe américaine Catharine Mc Kinnon, est anti-pornographie, chancre de la victimisation et de l’oppression des femmes au travers d’une représentation de domination masculine, d’une image de la femme dévalorisée, etc… La pornographie y est considérée comme un acte de violence contre les femmes, représentant, renforçant et créant leur subordination. Elle fait de la subordination de la femme la condition même de l’orgasme masculin.

La pornographie ne s’en limite donc pas à représenter l’inégalité, elle la crée et apparaît, non comme un moyen d’expression de la femme ou de la sexualité féminine, mais comme une aliénation des femmes. La pornographie institutionnaliserait «la sexualité de la suprématie mâle, qui fait fusionner l’érotisation de la domination et de la soumission avec la construction sociale de la féminité et de la virilité».

OU PORNOGRAPHIE LIBÉRALISANTE ?

Face à ce courant considérant la pornographie comme offensante et dégradante pour les femmes, une alternative libérale s’est fait jour, menée notamment par Judith Butler, philosophe féministe américaine et grande théoricienne de la question du genre : la pornographie contribue à un idéal libéral et même la plus violente et misogyne pornographie est un discours politique qui porte des idées à travers la représentation explicite de certains actes sexuels.

Chacun appréhendant les idées exposées par la pornographie selon ses propres conceptions, sa propre psychologie et ses propres désirs. Chacun doit ainsi rester libre d’évaluer le discours politique qu’est la pornographie.

Certaines féministes libérales considèrent ainsi que doit primer la liberté sexuelle sur la notion d’oppression d’une classe ou d’une catégorie. Elles insistent plus sur la répression sexuelle que sur la victimisation des femmes. Pour les tenantes de la théorie libérale, la sexualité n’est pas toujours vécue par les femmes comme oppression, même chez les travailleuses du sexe.

Cette tendance privilégie donc la façon dont les femmes peuvent poursuivre leur libération sexuelle au travers éventuellement de la pornographie, récusant la norme d’une sexualité politiquement correcte. La pornographie pouvant aussi être interprétée comme une représentation d’un certain pouvoir féminin dans la sexualité. Si elle reflète l’oppression, elle ne la crée pas, soit une position à l’opposé de la première école.

ET LA MORALE DE L’HISTOIRE ?

Seul point de convergence (comment ne pas utiliser un tel mot dans un tel article ?) entre les deux courants : aucun n’entend soi-disant rejeter la pornographie pour des raisons moralistes.
Il y a pourtant bien une volonté de censure de la pornographie dans le courant radical amenant le courant libéral à une forte critique, considérant que les positions radicales ont polarisé le débat et contribué à un recul du féminisme.

Je vais bien me garder de prendre une quelconque position au regard de ces deux courants, ce qui m’est d’autant plus difficile que je n’ai jamais regardé la moindre œuvre pornographique. Je viens toutefois de recevoir, avec retard dans le cadre de la présente étude, l’intégrale d’un certain Rocco S, coffret aimablement adressé par Activ (merci Lara !). Il me faut donc à regret vous laisser méditer seuls sur ces questions sociétales d’importance, car j’ai un primordial travail de conceptualisation à réaliser.

© marie sacha, © stasnds

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