top run
Quand on parle trail dans la région, on pense tout de suite gros dénivelés, montées infernales, descentes vertigineuses, ruisseaux, névés, pierriers et autres aspérités. On imagine aussi ces coureurs que l’on croise sur les sentiers de montagne, moitié chamois, moitié chameaux, avec en guise de bosse, un sac à dos. Oui le trail, c’est ça. Mais il n’y a pas que les ultras.
D’abord, trail, ça veut dire quoi ? La traduction littérale du mot signifie : sentier, chemin. Dans son intégralité, le trail running c’est : «la course à pied sur sentiers». C’est-à-dire en plein air, loin des pistes d’athlétisme et du bitume des villes. Si l’appellation (d’origine non contrôlée) officielle a été donnée à la discipline en 1995 seulement, cette dernière a de nombreuses années d’existence.
Courir dans la nature, l’homme le fait depuis toujours. Evidemment à l’origine, il ne le faisait pas pour se dépasser ou se comparer à ses congénères, mais pour chasser et se nourrir. Aujourd’hui, les moins stressés du chrono profitent de l’activité pour ramasser les myrtilles. Quant à la lance, elle a avantageusement été remplacée par une bonne paire de bâtons légers et pliables, faciles à glisser dans le sac, pour s’aider à la montée ou dans les passages délicats.
LA PROSE S’IMPOSE
Le trail existe donc depuis quelques décennies, mais on ne le savait pas. Comme Monsieur Jourdain, on pourrait s’exclamer : “Voilà donc quarante ans que je fais du trail sans que je n’en susse rien?”. Et oui, avant, on faisait du cross. Mais c’était drôlement moins hype. D’un anglicisme à l’autre, il s’agit au final ni plus ni moins que d’une course pédestre, réalisée sur chemins herbeux, caillouteux, sableux, racineux, dans un environnement naturel : forêt, plaine, montagne ou désert. Pour s’y mettre, pas besoin d’être un super athlète ou de descendre d’une famille de caprinés, une bonne dose de motivation et l’envie de poser un pied devant l’autre suffisent. A la clé, un sentiment de liberté, la (re)-découverte de paysages toujours changeants et une grande bouffée d’air pur, loin de la pollution citadine.
SORTIE DE PISTE
Pour débuter le trail, le faire sur sentier plat et sur terrain souple, peu accidenté, c’est l’assurance de limiter les traumatismes tendineux dus aux chocs répétés, fréquents sur surface dure (asphalte notamment) et cela permet d’entraîner peu à peu les muscles du pied et de la cheville. Avant de s’attaquer à la montagne, mieux vaut se familiariser avec les côtes et les descentes. Pour cela, choisir des chemins vallonnés et augmenter progressivement le niveau de difficulté ainsi que la durée de la sortie. Ou bien alors pratiquer la randonnée, avec ou sans bâtons. Si on habite en ville, grimper et descendre les volées d’escaliers en fractionné.
A l’instar du running «classique», le trail fait travailler le foncier, la foulée, la respiration, la posture, améliorant ainsi l’endurance, les capacités respiratoires, la musculature des membres inférieurs et de la sangle abdominale. En prime, le traileur perfectionne sa proprioception, son agilité, ses réflexes. Bref, les bouquetins n’ont qu’à bien se tenir.
DÉPASSER LES BORNES
Pour celles et ceux que le maillot de finisher fait rêver, plusieurs milliers d’épreuves de cinq à plus de 100 kilomètres sont organisées chaque année en France. Impossible de ne pas en trouver une près de chez soi.
+ d’infos :
Fédération Française d’Athlétisme : athle.fr
International Trail Running Association : itra.run
© michelangeloop