genève ou bien ?

21 Juil 2017

Genève ou l’ailleurs en bas de chez soi

Avis à ceux qui réfléchiraient à leur prochaine villégiature : Genève, ville-monde, aux allures de cité lilliputienne, cristallisant les influences les plus contrastées, peut désormais rivaliser avec les plus grandes et contenter les touristes en soif « d’ailleurs ». Sortie de sa torpeur, elle assume sa diversité et son histoire de ville-refuge. Encore faut-il parvenir à dépasser ses images d’Epinal, son ostensible bourgeoisie et son apparente tiédeur, et l’appréhender au-delà des préjugés qui l’ont trop longtemps desservie. Pour se représenter « l’ailleurs », l’inconscient doit s’imprégner des mythes et des récits. A Genève, ouvrez les yeux mais surtout, tendez l’oreille !

Qu’est-ce qui contribue à l’intérêt de la ville ? Certainement pas un méga-déploiement de richesses culturelles et historiques : si Genève a la réputation d’être arrogante, elle n’en reste pas moins suisse. ll est vrai qu’elle dispose d’une liste assez large de sites incontournables qui en dit long sur son prestige présent et passé… mais aussi, sur ses contradictions. Quelques détails ou anecdotes suffisent à redonner à la ville, derrière sa façade bienséante, toute sa profondeur.

QUOI DE NEUF SOUS LE JET D’EAU ?

En premier lieu, la magie lacustre de la rade, et pas seulement son jet d’eau qui jaillit à 140m de hauteur, hérité de l’ancienne soupape d’une usine hydraulique. La rade chuchotte à l’oreille des curieux nombre de trésors plus discrets : les sites palafittes enfouis sous l’eau parfois depuis 6000 ans. Ou encore les pierres du Niton, ces deux blocs erratiques émergeant du lac près du Jardin anglais, déposés par le glacier du Rhône après la dernière glaciation, qui servent depuis le XIXème siècle de base de calcul pour toutes les altitudes dans le pays.

UNE CROISIÈRE À TRAVERS LES TEMPS

Les eaux du lac renferment également un matériau recherché : la molasse, pierre de construction très convoitée et exploitée jusqu’au début du XVIIIème siècle. La Neptune, construite en 1904, est un des derniers témoins de la navigation commerciale sur le Léman. Si la barque n’a probablement jamais transporté de molasse, elle a servi au transport de pierres de Meillerie du Bouveret à Genève jusqu’en 1968. Elle est aujourd’hui gérée par une fondation qui en propose la location.

LES FACÉTIES DE L’HISTOIRE…

Parmi les spots touristiques genevois trône, au sommet de la Vieille-Ville, depuis le Moyen-Age, la Cathédrale Saint-Pierre, devenue temple protestant. Symbole mondial de la Réforme depuis 1535, elle garde paradoxalement le nom d’un saint catholique et sert de cadre aux prestations de serments des Magistrats de la République – laïque – et des communes genevoises. Témoignage saisissant de la Genève paléochrétienne, pôle important du développement du christianisme, elle dévoile une construction en forme de poupées russes, cachant les vestiges des églises antérieures et abritant des traces préchrétiennes, preuve que les hommes vivent au sommet de la colline depuis plus de 2000 ans.

… ET AUTRES PIEDS DE NEZ

En contre-bas, adossé aux anciennes fortifications, le Mur des Réformateurs célèbre les grandes figures de la Réforme : Calvin, Farel, Bèze et Knox, pour ne citer que les plus connus, mais… pas un seul Genevois ! Démonstration que Genève aura toujours été internationale, en fin de compte. La seule femme, Marie Dentière, théologienne et réformatrice protestante, contemporaine de Calvin, n’y figure (discrètement) que depuis 2002.

L’espace patrimonial et naturel protégé des Berges de Vessy.

GENÈVE SOUS TOUTES CES FACETTES

Face au lac, la Fondation Bodmer regorge de trésors litteraires, manuscrits ou autres éditions originales comme celle d’À la Recheche du temps perdu, revue, corrigée, raturée par l’auteur, de quoi toucher au plus près l’instant précis où l’artiste voit naître son oeuvre… Elle exposait encore il y a peu le rouleau manuscrit sur lequel le marquis de Sade a écrit les Cent vingt journées de Sodome, dans sa cellule de la Bastille.

On pourrait continuer à égrainer ce que Genève contient d’unique, d’enigmatique, ou parfois de sulfureux : la Maison Tavel, les Bains des Pâquis, l’Eglise russe orthodoxe, le siège des Nations-Unis, les grands musées d’Art et d’Histoire, de la Croix Rouge, d’Histoire naturelle, de la Réforme, d’Ethnographie, le Bâtiment des Forces Motrices ou les Berges de Vessy, l’ancien site de pompage d’eau de l’Arve devenu espace d’exposition… un lieu situé au-delà du Bout du monde, ce quartier de Genève coincé entre deux boucles de l’Arve, appellation qui nous éclaire beaucoup sur le rapport des Genevois à l’espace, au centre de «son» monde et à ses confins…

La Pointe : le lieu, alternatif à la pointe de la jonction du Rhône et de l’Arve.

OASIS CULTURELLE : BUCOLIQUE OU HISTORIQUE

Il est certain également que sa programmation culturelle, brassant idées et initiatives innovantes, sont aussi de beaux prétextes pour découvrir des sites : les projections de Cinétransat, à la belle étoile, dans le cadre somptueux de la Perle du Lac, les spectacles à l’ombre des palmiers du théâtre de l’Orangerie, dans le Parc la Grange, ou encore la profusion de concerts, de scènes éphémères au bord du Rhône, à la Pointe de la Jonction et dans toute la ville, notamment à travers Musique en été. Mais son patrimoine et son agenda artistique ne sont pas l’essentiel. La richesse de Genève repose sur sa population bigarrée, son va-et-vient, ses vagues d’immigration successives qui constituent l’épine dorsale de son identité. La Genève émouvante n’est pas patrimoniale, elle est humaine. A chacun d’apprécier sa multitude d’ambiance, reflet de sa réelle tolérance interculturelle.

Théâtre de l’Orangerie

Embarcations vues depuis le pont de la Jonction : © Samuel Zellern, © Elenarts, © Daniel Kunzi- l’atelier BLVDR, ©À la Pointe / Association pour la Reconversion Vivante des espaces (ARVe), © Marc Vanappelghem

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