guillaume buisson, le designer qui envoie du bois !

18 Nov 2018

droit de regards

Il ne travaille pas (encore) le verre. Guillaume Buisson, jeune designer stéphanois, est pourtant un adepte de la transparence. Dans l’atelier, dont il ouvre les portes au public, il prône la mise en commun et le partage de son savoir-faire, mêlant artisanat et nouvelles technologies.

Ma mère fait un gâteau au chocolat incroyable. A se damner. Elle m’en a donné la recette, expliqué les différentes étapes, indiqué les erreurs à ne pas commettre et pourtant… Je ne l’ai jamais réussi comme elle. Aurait-elle gardé secrète une partie de son savoir-faire ? Il y a souvent, dans la création culinaire, textile ou architecturale, une volonté de ne pas tout dévoiler, de préserver certains procédés, de se ménager une part d’exclusivité.

Sauf chez Guillaume Buisson. Trentenaire au regard calme et contours doux, sourire timide sous une barbe naissante, ce créateur respire avant tout la simplicité. “Pour moi, être designer, ce n’est pas faire partie d’une élite. On a tous des goûts et des envies différentes, et si nous, professionnels, on peut proposer l’idée générale, les gens doivent pouvoir choisir des couleurs ou des formes… Sinon, ils achètent un objet, mais ne se l’approprient pas.” Alors Guillaume partage tout son processus de création, de l’idée à la réalisation.

Guillaume Buisson
B-FC-50 : chaise dont la structure est réalisée en deux tasseaux de hêtre cintrés sur toutes leur longueur.

DESIGN IT YOURSELF

Tout a commencé à l’occasion de la Biennale de 2010. Guillaume et 6 autres étudiants de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design (ESAD) de St Etienne en fin de cursus, se voient attribuer les 300 m2 de la Serre (ndlr : dans l’ancienne école des Beaux-arts, un espace aujourd’hui mis à disposition de jeunes artistes pour encourager leur professionnalisation). Ils y installent notamment tout une chaîne de production, construisent leurs propres machines, rotomouleuses, centrifugeuses, et organisent des ateliers participatifs gratuits proposant de créer un objet de A à Z : conception en numérique, fabrication, photo et packaging. Chacun repart avec son objet, près de 600 vases sont fabriqués en un mois. “Pour nous, il était important de montrer que design ne veut pas seulement dire joli. Nous voulions faire découvrir l’aspect technique, le dessin, le test, l’artisanat et la technologie, pour que les gens se rendent compte que derrière chaque objet, il y a un historique, que ça prend du temps, et que quand un objet est signé par un nom, un designer, il est rarement tout seul à avoir travaillé dessus.”

Plug végétal : les plateaux des tables de formes complémentaires peuvent s’associer et créer un jeux graphique. Un emplacement sur chacun d’eux peut recevoir une touche végétale à faire évoluer au rythme des saisons.
Persiclo : à la fois claustra et rangement

TOUS DESIGNERS !

Une fois diplômé, chacun des étudiants trace sa route, ne restent du collectif que Guillaume et Lucile Schrenzel, devenue sa compagne. Ensemble, ils créent quelques années plus tard l’Atelier Regards, dans lequel ils perpétuent cette approche participative du design initiée aux Beaux-arts. Ils ont d’ailleurs imaginé un chariot de fabrication raccroché à un vélo, une sorte de Designomobile, avec lequel ils envisagent de sillonner la ville de manière bénévole. En attendant, ils se sont récemment installés dans le quartier St Roch, loin de l’effervescence de Carnot et de la Cité du Design : “là-bas, on est entre gens de la création, explique Guillaume, alors que nous, ce sont les Stéphanois qu’on veut toucher, et ici, c’est un vieux quartier, populaire, un peu abandonné par la ville, mais qui commence à reprendre vie. On y côtoie les commerçants, les habitants… On a notre propre vitrine et on est autonome”. Dans cette ancienne boutique d’antiquaire qu’ils ont entièrement rénovée, claire et lumineuse sous le bois centenaire des poutres, ils accueillent donc, côté rue, leurs stagiaires et leurs machines, objets d’art à part entière ; et dans l’atelier, en arrière-boutique, ils continuent à imaginer, dessiner, concevoir leur propres pièces.

Roger & Léon : lampe et tablette

DERRIÈRE CHAQUE OBJET, IL Y A UN HISTORIQUE, ÇA PREND DU TEMPS, QUAND UN OBJET EST SIGNÉ PAR UN DESIGNER, IL EST RAREMENT TOUT SEUL À AVOIR TRAVAILLÉ DESSUS.

La fusée à eau une fois montée

QUAND LE DESIGN SORT DU BOIS

En bois principalement. Ce bois dans lequel Guillaume fabriquait des avions avec son grand-père, à qui il a d’ailleurs dédié une de ses créations, des lampes d’appoint. “Roger et Léon, ce sont mes grands-pères : ces liseuses ont la forme de personnes qui se penchent au-dessus de vous, et il y a le travail du tweed, comme celui de leurs casquettes.” Ce bois brut dont il aime les veines, les nœuds, les essences et qu’il travaille directement dans la masse. Ce bois qu’il a appris à agencer au cours d’un premier cursus professionnel, avant les Beaux-arts. “En Bac Pro Bois, j’ai toujours préféré travailler des choses minutieuses, créer plus que fabriquer. Mais quand je suis entré en école d’Art, ce bagage technique, c’était à la fois ma chance et ma bride : quand je dessinais, je voyais déjà les contraintes de fabrication, je ne me lâchais pas. Maintenant, je ne me pose plus la question, mais je reste beaucoup dans le bois”. Forcément, quand on s’appelle Buisson…

+ d’infos :
guillaumebuisson
.com / atelier-regards.fr

Murs de bouteilles
Gabin : berceau d’inspiration navale, le châssis de sa coque a été conçu comme pourrait l’être celui d’une coque de bateau.

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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