haute-savoie & habitat plus on est de fous…

5 Nov 2017

chacun cherche son toit

Plus on est de fous, plus on enchérit… En Haute-Savoie, croissance démographique et pression immobilière vont donc de pair. Il n’est déjà pas facile de se loger de façon générale, mais trouver un toit à un prix raisonnable, si ce n’est modéré, tourne souvent au rêve brisé. De toutes parts, on construit, mais est-ce que ça suffit ?

Centre-ville de Bons-en-Chablais. De chaque côté de l’avenue Louis Armand, qui relie la Mairie à la Gare, valse de pelleteuses et de camions, terrains à nu, le nouveau quartier des Prés de la Colombière prend forme : 270 logements sur 6 hectares. Un chantier à l’image de la tendance départementale.

En effet, le rythme de croissance du parc de logements haut-savoyard s’est accéléré et plus de 7500 résidences principales sortent de terre chaque année1. Mais si, jusqu’en 2003, on construisait davantage de logements individuels que collectifs, la tendance s’est inversée avec l’afflux massif de familles sur le territoire et la nécessité de densifier. “Il va falloir changer nos habitudes”, prévient Joseph Déage, vice-président en charge de l’aménagement du territoire à Thonon Agglo. “Le rêve de villa sur 1500 m2 de terrain va devenir difficile à réaliser, et plus on se rapproche de la frontière, plus on va être confrontés à cette problématique.” Ainsi, dans les objectifs du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) du Chablais par exemple, la densification est prévue le long des axes de transports structurants, comme celui du CEVA (qui passera donc par Bons-en-Chablais), de la liaison 2×2 voies entre Machilly et Thonon ou du tracé de Bus à Haut Niveau de Services (BHNS), du côté de Sciez, Douvaine ou Veigy-Foncenex.

LET’S DENSE !

“La densification, c’est du réalisme !“, rappelle Christian Anselme, vice-président Aménagement, agriculture et ruralité du Grand Annecy. “Disperser l’habitat un peu partout représente un coût énorme en termes de qualité de l’air, de déplacements et de réseaux (eau, électricité, assainissement). Le Scot du bassin d’Annecy impose que, dans les communes, 90% des constructions nouvelles soient localisées dans deux pôles maximum, pour éviter une trop grande dispersion. Et que 60% des nouveaux logements se fassent au cœur de l’agglomération annécienne.” Mais densifier ne veut pas dire tout bétonner. “On se préoccupe aussi de maintenir de la verdure. Ce n’est pas incompatible.”

Plus largement, “il faut repenser le modèle d’organisation de nos espaces”, complète Jean-Luc Rigaut, président du Grand Annecy. “Cela veut dire étudier comment on peut économiser et préserver les terres agricoles – car ce sont nos ressources -, les espaces naturels – car c’est notre cadre de vie, tout en continuant à offrir des espaces pour le développement économique et la construction de logements.” En d’autres termes, pour maintenir une consommation équilibrée des espaces, il faut les réorganiser, mettre les logements là où se concentrent les emplois : en ville.

Perspective Les Prés de la Colombière à Bons-en-Chablais par Teractem

SURBOOKING

Malgré ces objectifs et les programmes de logements neufs qui champignonnent un peu partout, l’offre ne couvre pas encore la demande. La croissance démographique et l’augmentation du nombre de ménages induisent une pression toujours plus forte sur le marché de l’immobilier, avec très peu de logements vides – un taux de vacance de 5,9% en Haute-Savoie, pour une moyenne nationale à 7%1. Et, conséquence directe de l’emploi frontalier, les prix, s’ils sont toujours très hauts, se sont à peu près stabilisés depuis 2010 sur l’ensemble du département. Se loger reste donc cher, tant à l’achat qu’à la location, ce qui pénalise les foyers à revenus moyens et modestes.
S’il faut continuer à construire, et beaucoup, il est également nécessaire de diversifier les catégories de logements à produire. “Sur les 800 logements qui sont en démarrage cette année sur Annemasse, il y a 10% de logements dits «abordables», à moins de 3000/m2 – pour une moyenne de 4500 sur l’agglo”, explique Christian Dupessey, président de l’agglo. “L’ambition est encore plus forte sur le projet Etoile (autour de la gare) avec 1/3 en tarifs libres, 1/3 en abordable et 1/3 en logement social, pour que tout le monde ait la possibilité de se loger”. Et Jean Neury à la tête de Thonon Agglo d’ajouter : “Les objectifs du Plan Local de l’Habitat (PLH) sont pourtant toujours atteints, voire dépassés dans certaines communes. Mais il y a un vrai retard à la base, qu’on n’arrive pas à rattraper malgré les 20% de logements sociaux imposés dans les nouveaux programmes”.

Logement sociaux, Le Janua, avenue du Stade à Annecy

ENCORE UN EFFORT…

Car si le logement aidé permet de répondre à un certain nombre de besoins et d’assurer la mobilité résidentielle, de garder les populations et d’éviter la fermeture des écoles, notamment dans les villages, il a un coût que certaines communes ont rechigné à budgétiser avant que la loi ne l’impose. Ce qui expliquerait le retard accumulé. “Souvent les communes mettent à disposition le foncier ou alors elles versent des aides financières très importantes. Ce n’est pas anodin pour leur budget”, précise Christian Anselme. “C’est d’ailleurs toujours au cœur des discussions au sein du Grand Annecy : qui finance ? Seulement le Grand Annecy ? Et à quelle hauteur ?”.

Ce à quoi d’autres questions s’ajoutent : “Faut-il construire du logement aidé partout ? Est-ce que c’est pertinent d’en mettre dans des petites communes comme Allèves ou la Chapelle-Saint-Maurice ? Si oui, de quel type ? Le même que celui que l’on va construire au centre de l’agglo ? Quels objectifs se donne-t-on ? Depuis quelques années, toutes les collectivités font de gros efforts, résume Christian Anselme. Dans le bassin annécien, le SCoT nous impose de construire 25% de logements aidés pour chaque opération nouvelle. Autant dire qu’on n’a jamais construit autant de logements aidés !”.

Et pourtant, l’écart entre l’offre et la demande ne cesse d’augmenter. En 2014, près de 16 000 demandes de logement social n’étaient pas satisfaites en Haute-Savoie, aujourd’hui, plus de 22 000 demandeurs sont toujours en attente de logement.

1 Etude des Besoins en Logement 2015/20 – Amallia Action Logement/DDT – Oct.2015

Première photo : Olly – Texte : Cécile Boujet De Francesco et Mélanie Marullaz

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