hôtel 1 le totem terminal neige

3 Mai 2018

entre pierre et ciel…

Posé sur la roche comme s’il la prolongeait, gris, minéral, un brin austère, le Totem Terminal Neige, à Flaine, entièrement rénové par la famille Sibuet, a rouvert ses portes en décembre 2016. Sans renier ses origines, le monolithe imaginé par Marcel Breuer, cache, sous son épaisse coque de béton alpin, un intérieur arty quasi urbain.

Passage du noir et blanc au technicolor. En franchissant le sas d’entrée, le béton monochrome, élément identitaire de l’extérieur du bâtiment, joue les toiles de fond. Il se pare des touches de couleurs vives du mobilier, série de clins d’œil appuyés à l’époque d’origine du bâtiment. Mobilier vintage et authentiques jeux d’arcade des années 70 côtoient en effet la chaise B32, revisitée version pop, ou le fauteuil B3 imprimé amérindien, tous deux dessinés par Marcel Breuer, architecte-designer concepteur de Flaine.

BEAU (G)HAUS

Avec ses entourages de fenêtre en pointe de diamant, ses facettes en béton taillé, le bâtiment appartient donc à l’ensemble architectural emblématique de la station qui s’organise autour de la Place des Forums, et dont certains éléments sont classés, comme la Chapelle ou le Flaine, avec son porte-à-faux dans le vide. Mais dans le projet 1961, à l’origine du Totem, il y avait deux constructions distinctes. Marcel Breuer avait pour idée de réunir un hôtel «low cost» et une résidence d´appartements, de manière à offrir aux propriétaires de la résidence certains services de l’hôtel. Les appartements sont abandonnés et ce sont finalement deux hôtels, les Gradins Gris et le Totem, qui sortent de terre en même temps que la station. 20 ans plus tard, ils sont réunis en pignon par une travée aménagée en entrée et forment un complexe titanesque de 4 000m2, qui passe entre les mains de plusieurs propriétaires.

Mais au printemps 2016, quand Guillaume Relier, jeune architecte parisien spécialiste de Flaine et du travail de Marcel Breuer, insiste pour que Nicolas Sibuet vienne le voir, le site est à l’abandon depuis 2 ou 3 ans.

GESTATION COURTE

La Famille Sibuet s’était pourtant désintéressée de la station, après avoir essayé d’y monter un projet de construction sur le front de neige. “Mais on y est allé quand même, et on a adoré le bâtiment, les volumes, le lieu”, se souvient Nicolas. Tout s’enchaîne ensuite très rapidement. Ça se passe comme ça chez les Sibuet. Question de rentabilité. “Nous avons nos propres équipes. Du coup, nous maîtrisons le timing et l’humain pour les menuiseries, le carrelage, la pierre, le placo, toute la déco… On est sur le chantier avec eux, outils en mains et on essaie d’être là où il faut pour prendre les décisions et faire en sorte d’accélérer les choses”.

En moins de temps qu’il ne faut pour concevoir un enfant, les plafonds et murs sont dénudés pour laisser réapparaître le grain de la pierre, son vrai relief, sa texture, ses trames ; les moquettes d’origine, graphiques mais abîmées, sont remplacées ; les espaces communs repensés et les chambres totalement réaménagées. Donnant sur la Place du Forum ou sur les pentes des Lindars, elles associent d’une part, la géométrie colorée des tissus amérindiens aux rondeurs des fresques rappelant les hourloupes de Dubuffet, dont la sculpture «le Boqueteau» trône au pied de l’hôtel, et d’autre part, la modernité froide des tons gris clairs, noirs, à la chaleur du bois des chaises et fauteuils de récup’.

CŒURS DE BÉTON

Seuls vestiges des années 70 : deux cheminées monumentales – Marcel Breuer en mettait partout – une par aile du bâtiment. Carrée, aux allures de fourneau industriel, la première réchauffe le bar dans le prolongement de l’immense espace décloisonné qui s’étend depuis l’entrée, et englobe lobby et ski-shop d’une part, espace de jeux, restaurant et bar, donc, d’autre part. La deuxième, dont la planche de coffrage, centrée en hélice, lui donne des airs d’ovni, est la pièce maîtresse du loft, ancien restaurant des Gradins, transformé en suite familiale.

8 mois après la signature de l’acte de vente, mais 48 ans après sa première ouverture, le Terminal Neige Totem renaît donc de ses cendres, trait d’union entre deux époques. “A chaque nouveau projet, on se plonge dans l’environnement, dans l’histoire du lieu, conclue Nicolas Sibuet, pas besoin d’aller chercher ailleurs, par souci de cohérence, on essaie de ne pas réinventer des choses qui existent, mais plutôt de sublimer le passé.”

+ d’infos :
totem.terminal-neige
.com

Photos : Terminal Neige-Totem/L. Di Orio, C. Arnal & DR

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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