A DEUX PAS !
J’AI RENDEZ-VOUS À 20 MÈTRES DU SOUTERRAIN, FACE À LA STATUE DE LOUIS XIV À CHEVAL SUR LA PLACE BELLECOUR, «IMMANQUABLE», M’A DIT SALOMÉ ! COOL, POUR UNE FOIS QUE JE NE SUIS PAS OBLIGÉE
DE PARCOURIR TOUTE LA VILLE EN LONG EN LARGE ET EN TRAVERS, ÇA ME BOTTE !
Habituée à fouler le pavé lyonnais en tennis décontract’, j’ai opté pour une paire de jolies compensées à paillettes hyper hautes, pas du tout confort, mais particulièrement assortie à ma robe ! Comme je n’ai pas besoin de marathoner, je m’autorise une petite folie ! Je sors du parking d’un pas alerte, quand la stupéfaction m’arrête net. Il n’y a pas plus de roi soleil que d’étalon bronzé… Il n’y a même pas de place !!!!! Mais je suis où, là??? C’est dingue quand même !!! J’ai réussi à me paumer avec un GPS, je suis la quête du Graal à moi seule !!! L’excitation directe dans les sandales, j’attrape le premier venu pour lui demander quelques précisions sur ma situation géographique : “vous êtes aux Cordeliers Madame !” Aaahhh !!!! Je suis juste à un petit quart d’heure à vue de nez, en godasses échasse et fourreau ventousé au corps, je ne sais pas si vous avez déjà essayé de foncer avec un moellon au bout des mollets, engoncé comme un saucisson brioché, mais c’est le pied total !!! Et je vais être à la bourre par-dessus le marché !!!! Remontée comme si je partais pour Koh Lanta sans immunité, j’assume et j’entame la traversée du désert à fond de balle, objectif : pitié, ne pas perdre la face… Démarche d’autruche effarouchée, j’avance tant bien que mal, quand le sort s’acharne et m’assène un coup de tatane. Y’a comme un tong tong tong qui traîne sous mon pied. Ne me dites pas que c’est pas vrai !!!! J’ai la semelle qui claque !!! Elle n’a pas trouvé d’autre moment pour se décoller, celle là ??? !!! Si même mes pompes se désolidarisent, on va où, hein ??? Je vous laisse imaginer le défilé que j’ai offert aux passants, jusqu’à trouver un magasin qui sauve mon honneur avec des nu-pieds, certes un peu spartiates, mais surtout passe-partout… Je suis arrivée au point de chute ventre à terre, prête à raconter mon histoire à dormir debout, quand une petite blonde m’a coupé la chique : “Je suis désolée, Salomé n’est pas là. Elle s’excuse, mais elle n’est pas dans ses baskets ce matin…”