Interview, Kaz Hawkins

9 Mar 2020

UN BON COUP DE BLUES ?

KAZ HAWKINS EST UNE INCONTOURNABLE DE LA SCÈNE BLUES EUROPÉENNE.
DES PERFORMANCES «LIVE» D’UNE INTENSITÉ ÉMOTIONNELLE RARE, LIÉES SANS DOUTE À CETTE SPECTACULAIRE HISTOIRE DE SURVIE QU’ELLE ÉVOQUE POUR NOUS SANS TABOUS, NI PATHOS.

Originaire de Belfast, Kaz Hawkins revient de loin. S’il faut avoir souffert pour bien chanter le blues, sa légitimité lui est alors acquise pour avoir coché toutes les cases : violentée par son oncle dès l’âge de 4 ans, battue par son père, sauvée d’une mort certaine par un policier qui la découvre égorgée sur le trottoir… C’est la descente aux enfers. Grande dépressive, l’Irlandaise sombre inexorablement dans la drogue et l’alcool. Elle connaît la rue… Les tentatives de suicide s’enchaînent. Jusqu’à revoir la lumière. Sur le chemin de la résilience, la musique l’a sauvée.

Un témoignage poignant, ponctué d’espoir : “Si j’ai pu m’en sortir, alors vous aussi !”. Kaz Hawkins, auteure, compositrice, interprète est tout simplement solaire… A quelques jours de son passage à Annecy, pour un concert, mais pas seulement, elle se confie…

Activmag : En parallèle de vos concerts, vous apportez votre témoignage aux personnes que la vie a cabossées. C’est votre mission ?
Kaz Hawkins :
Je sais ce que c’est que d’être au fond du trou. Alors je veux donner de l’espoir à ceux qui ont été malmenés, qu’ils sachent qu’il y a toujours de la lumière quelque part. Je me donnerai toute entière à cette idée jusqu’à la mort pour le prouver.

« You can, You can » : c’est votre mot d’ordre ?
Oui. Quand j’étais entièrement seule pendant des années, je pensais que rien ne valait la peine. Je sais aujourd’hui que j’ai gagné mon combat. Je peux affirmer : «I can». Tout commence par le respect et l’amour de soi-même pour renaître. Tel est mon message.

La musique, votre thérapie ?
Pour moi, elle amenuise jusqu’à faire disparaître toute la cruauté, la honte, et la douleur que j’ai connues.

 

©Iris Teunissen

Vous semblez toujours bouleversée en interprétant « lips-tick et cocaïne »….
Quand je chante cette chanson, je repense à ce qui se passait quand j’étais en train de mourir par terre. Je revis chaque seconde. Les yeux fermés, je voyais le visage de ma mère et de ma grand-mère me disant de combattre. Cette chanson, c’est le moyen de remercier ceux qui m’ont sauvée, le policier, le docteur, ma mère… Je pense que mes fans peuvent mesurer ce qu’ont été mes souffrances et combien aujourd’hui je vais bien. Juste une leçon de vie.

Pourquoi cette tournée en hommage à Etta James ?
C’est juste mon idole. Du talent, de l’humour, une super force intérieure. Elle a eu aussi des soucis terribles. C’était une vraie diva, comme il n’en existe plus. Je n’aurais jamais été la chanteuse que je suis aujourd’hui, sans elle. D’ailleurs, je me suis appropriée « Hawkins », qui était son nom de jeune fille, pour en faire mon nom d’artiste.

Quelle maman êtes-vous aujourd’hui ?
Avec ma fille, nous avons été séparées pendant 7 ans à cause d’un partenaire violent et addict aux drogues. Je n’étais pas une bonne mère, mais avec le pardon vient la paix et je suis tranquillisée de voir que ma fille l’a trouvée. Les souvenirs des agressions sexuelles subies dans mon enfance m’ont poussée, à l’époque, à prendre beaucoup de mauvaises décisions. Aujourd’hui, j’ai une relation affectueuse avec elle. Elle est fière de moi, et je suis là pour elle quand elle en a besoin.

Vous êtes une «warrior», une militante contre toutes les sortes de violence. Quel est votre sentiment à l’égard du mouvement «Me too» ?
Notre état d’esprit doit changer. Les femmes ont besoin de sentir qu’elles sont écoutées et crues. C’est une affaire d’éducation et de législation. J’ai parlé de mon violeur plusieurs fois et à plusieurs personnes. On ne me croyait pas. Donc, j’ai arrêté d’en parler et je croyais que ce qui se passait était normal. Il faut parler ouvertement de ces choses, sans crainte d’être jugée et blâmée. La peur est le tueur silencieux des femmes.

 

+ d’infos : Rencontre-témoignage avec Kaz Hawkins le jeudi 2 avril à 18h au Jazz-Club à l’hôtel Novel à Annecy.
Concert le vendredi 3 avril à 20h à l’Arcadium à Annecy

 

Christine Mouez Gojon

Christine Mouez Gojon

Journaliste
SURNOM: Chris. PERSONNAGE DE FICTION: la fée Mélusine. OBJET FETICHE : une minuscule médaille de Notre Dame de Laghet (A La Turbie, village qui surplombe Monaco). ADAGE : Dieu nous a donné le vivre. C’est à nous de nous donner le bien vivre (Voltaire). JE GARDE: mes pieds. Ils me font avancer. JE JETTE: rien, par peur de manquer. DANS 20 ANS? savoir plaire, pour ne pas déplaire.

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