jérémie izarn top chef !

28 Fév 2018

écran de fumet

Tombé un peu par hasard dans les casseroles, c’est béret bien vissé sur la tête que Jérémie Izarn, jeune chef isérois de 28 ans, a renversé la crème des crèmes en remportant la finale de Top chef cette année sur M6 ! Entretien à cru, show devant !

Comment arrive-t-on à l’aventure Top Chef ?

Avec ma femme, on était fans. J’ai souvent voulu tenter ma chance, mais ce n’était jamais vraiment le bon moment. Puis je me suis dit que si l’émission s’arrêtait, j’aurais le regret de ne jamais avoir essayé. Je me suis donc inscrit, tout seul comme un grand, contre l’avis de ma femme, enceinte jusqu’aux yeux ! Quand j’ai su que je faisais partie des 15, j’étais sur un petit nuage. Quelle que soit l’issu, j’étais déjà heureux… Heureux, mais stressé.

Lors de l’émission, vous connaissez les recettes à l’avance ?

Nada ! C’est tout à l’impro ! Avant, derrière mon écran, je me demandais comment faisaient les candidats pour créer des recettes à l’instant. En réalité, le vrai secret de Top Chef, c’est le garde-manger. Il est tellement bien achalandé que, même si on galère un peu, avec ce panel de dingue sous les yeux, les idées fusent, ça peut aller très vite !

Et l’ambiance, plutôt à boire du p’tit lait ou à couper au couteau ?

C’était mon appréhension. Sur certaines saisons, il y en avait qui tiraient la couverture à eux et j’ai horreur de ça ! J’ai prévenu de suite : “Si vous me faites des coups bas, inutile de venir me parler, je déteste les faux culs !”. Au final, tout s’est super bien passé, on s’est entraidés, donnés des conseils, un vrai esprit de brigade.

Et le jury ?

On passe beaucoup de temps ensemble… Forcément, ça crée des liens ! Le Chef Jean-François Piège par exemple, est assez inaccessible pour moi. Il est stratosphérique, c’est incroyable ! Le jour où il est venu dans mon restaurant pour la cérémonie des couteaux, il s’est vraiment intéressé au lieu, à la carte. J’ai trouvé quelqu’un de très humain, j’ai un respect immense pour lui. Le chef Philippe Etchebest est un peu plus distant. Je pense que c’est un homme qui a tellement de choses à gérer que quand sa tête est à Top Chef, elle n’y est pas entièrement… Même s’il prend toujours le temps d’un débrief, je n’ai pas eu la même relation qu’avec le chef Michel Saran, un vrai papa poule, c’est tellement évident qu’il n’y a rien à rajouter !

Si vous me faites des coups bas, inutile de venir me parler, je déteste les faux culs !

Votre pire souvenir de l’émission ?

Comme j’étais très souvent border line, flirter avec les limites m’a parfois donné des suées ! Le tartare d’huître et de pigeon en a été la parfaite illustration. Il est devenu légendaire, mais dans le mauvais sens! Mauvais dosage, pas assez de marinade, je me souviens parfaitement de la grimace des chefs, pas franchement plaisant ! Et le meilleur ? Il y en a plusieurs en fait… Lors de la deuxième épreuve, on a cuisiné à Marseille en bord de mer, les conditions étaient tellement dingues! Cerise sur le gâteau, je cuisinais pour Arnaud Donckele, un de mes chefs préférés. Ce jour-là, il m’a fait un compliment qui résonne encore : “de toutes mes années à Top Chef, je pense que c’est le plat qui m’a le plus marqué !” En toute humilité, venant d’un chef aussi prestigieux, je suis resté bouche bée, vraiment très touché. Puis, il y a eu ma rencontre avec Julien «le Belge» sur la guerre des restos ! On a fait équipe, bataillé et on a remporté l’épreuve! Humainement, c’était très marquant. Nous étions sur la même longueur d’onde, la même philosophie de vie, on cuisinait avec nos tripes, c’était que du bonheur !

Et la délivrance, cette finale entourée de vos proches ?

Même si l’attente avec la main sur le couteau est anxiogène, il est difficile de trouver plus beau souvenir que celui-là. Entre euphorie et impatience, c’était un mélange d’émotions assez nouveau pour moi.

C’est une forme de reconnaissance ?

Ça, c’est une autre histoire… On m’a souvent collé le titre d’autodidacte sur le dos et ça me fatigue. Je suis peut-être orphelin des grandes maisons, mais j’ai été formé, j’ai appris. Et pour tout vous dire, je suis plus préoccupé par le ressenti de mes convives que par la reconnaissance à proprement parler… J’aime les défis, mais la course aux récompenses, aux étoiles, ce n’est vraiment pas mon truc ! Il faut arrêter de se regarder le nombril, c’est usant et ça devient malsain. Je ne comprends pas qu’on fasse ce métier pour être classé, pour apparaître dans un guide, briller d’étoiles… De plus en plus de chefs sont d’ailleurs en train de les rendre, parce qu’ils n’arrivent plus à vivre avec, ce n’est pas pour rien. Il faut redescendre un peu sur terre, ne pas oublier qu’on est juste des cuisiniers, notre place est derrière les fourneaux. Savoir prendre du recul et se remettre en question, ça c’est primordial. Cuisiner pour les autres, par pour les guides. Vous savez, pour l’anecdote, j’ai une reconnaissance dans le Gault et Millaut. Le plus drôle ? Ce sont les notations et les commentaires de mon prédécesseur… Ils ne sont jamais venus me voir ! C’est bien la preuve que c’est du grand n’importe quoi !

Il faut arrêter de se regarder le nombril, c’est usant et ça devient malsain. Je ne comprends pas qu’on fasse ce métier pour être classé, pour apparaître dans un guide, briller d’étoiles… Notre place est derrière les fourneaux.

Pas de grosse tête après top Chef ?

Quand on passe de tout à rien, la sortie de route peut être très facile à prendre. Certains ont traversé la France juste pour un cliché, d’autres ont quasiment fait des crises d’épilepsie en me voyant, complètement fou ! Même si je ne comprends pas cette ampleur, je suis très reconnaissant et je les remercie. J’ai répondu à 100% des messages envoyés. Ça m’a pris presque un mois… Mais je suis droit dans mes bottes ! Je suis cuisinier pour être tourné vers les autres, si je ne le fais pas, c’est que je me mens à moi-même. Je n’ai pas oublié d’où je viens. Quand je pense qu’à l’âge d’un an, je me suis brûlé gravement les deux mains, j’étais du coup plutôt destiné à un avenir intellectuel. Aujourd’hui, gagner ma vie et être heureux en cuisinant et manipulant la chaleur du feu toute la journée, quel joli pied de nez à la vie!

Ça a changé quelque chose pour votre restaurant ?

On affichait déjà complet avant l’émission. Après Top Chef, on a eu jusqu’à 6 mois d’attente! Un peu difficile pour les gens de comprendre parfois. Ça a été un peu le revers de la médaille. Mais la vague est aujourd’hui retombée dans le raisonnable. Et c’est tant mieux!

+ d’infos :
latourdessens.fr

© Marie Etchegoyen / M6

Magali Buy

Magali Buy

SURNOM : Mag... (d'ailleurs activ'mag c'est pour moi, non ?) PERSONNAGE DE FICTION : Xéna la guerrière OBJET FETICHE : mon piano, il m’écoute, me répond et me comprend mieux que personne. ADAGE : « si tout le monde sait où tu vas, tu n’arriveras jamais à ta destination. Laisse-les croire que tu dors.» JE GARDE : mon mauvais caractère, ma langue bien pendue, mon cœur ouvert et mes yeux verts JE JETTE : mon insécurité, ma cellulite et ma paranoïa... DANS 20 ANS : la même en pire, si c'est possible !

pis paul : saut dans le temps… X

J’AI BEAU GDANOV, JE N’EN MÈNE PAS BIEN LARGE !

Suivez nous !

et ça, t’as vu ?

MONTREUX JAzz

L'INCONTOURNABLE - S’il y eut réellement, un jour, le feu au lac, c’est bien à Montreux, en 1971 au Casino, et l’événement inspira à Deep Purple son mythique Smoke on the water. Tout à Montreux est donc légende, des affiches aux jam-sessions surprises, en passant par...

pis paul : saut dans le temps… X

J’AI BEAU GDANOV, JE N’EN MÈNE PAS BIEN LARGE !

Quelles clés pour fermer sa société ?

ET 1, ET 2, ET 3… POUR REPARTIR À ZÉRO

PSYCHO : FINIR SUR UN SOURIRE

Un adieu peut-il être joyeux ?

basta cosi !

Basta Cosi, c'est toute la cuisine traditionnelle italienne avec une pointe de modernité, une carte élaborée à partir des meilleurs produits venus directement d'Italie, pâtes fraîches artisanales, charcuterie italienne DOP et IGP, viandes et poissons frais. La pâte à...

DESSERT CRAQUANT

Chic, c’est l’été !

pIS pAUL, bEST OF

STARS AU COMPTOIR

RECETTE D’ÉTÉ

Pour changer des salades…

Pin It on Pinterest

Share This