l’accumulation compulsive, on en parle ?

2 Mai 2018

du stock au toc

Pierre ne jette aucun journal, aucun prospectus. Il a gardé, depuis 30 ans, tous les documents administratifs malgré leur prescription. Il conserve les tickets de ses courses dans des boîtes métalliques, son armoire à pharmacie tient dans une vingtaine de cartons dans le salon…

Jusqu’alors identifié comme une sous-rubrique des TOCs (Troubles Obsessionnels Compulsifs), l’accumulation compulsive (ou Hoarding) est dorénavant reconnue comme un trouble à part entière.

UN ESPACE VITAL SATURÉ

Bien loin de l’art de la collection, l’accumulation compulsive est caractérisée par une difficulté à se séparer d’objets de la vie courante sans qu’ils soient utiles, un fort attachement et une détresse quand il faut trier ou jeter, un stockage énorme qui finit par envahir l’espace vital. Journaux, boîtes, bouteilles vides, stylos, sacs en tout genre, piles de livres atteignant 2 mètres de haut, les objets sont souvent hétéroclites et ne représentent aucune valeur financière ou esthétique. En revanche, parfois ils fonctionnent comme une madeleine de Proust : une étiquette de champagne rappelle un Noël passé, une boîte d’allumettes un séjour à la montagne avec ses parents. Ce qui est frappant dans ce trouble, c’est la propension à se laisser séduire et envahir par la matière. Ce symptôme, qui a parfois des conséquences dramatiques, concerne environ 20% des personnes souffrant de TOCs.

ON NE SAIT JAMAIS

“Qui vous dit que je ne vais pas lire ce livre à un moment ou un autre ?” L’accumulation compulsive assure une fonction de sécurité et non de nécessité. On ne sait jamais, cela peut servir, il y a peut-être dans ces objets entassés quelque chose d’important qui viendrait à manquer si on ne l’avait plus. Alors que la collection est une passion, l’accumulation compulsive, elle, pourrait être déclenchée par la perte d’un être cher, lors d’un décès, d’un divorce ou d’une déception amoureuse. La perte va créer un vide, une carence affective qu’il sera tenté de combler par la présence d’objets. S’il a des points communs avec le collectionneur, comme le désir de posséder et d’accumuler, ce trouble se différencie par sa dimension d’excès, d’illogisme et d’addiction. La personne qui en est victime aura tendance à s’isoler, soit par honte ou peur du jugement des autres.

L’accumulation compulsive a aussi de lourdes conséquences matérielles : perte d’emploi, risque d’incendie, insalubrité. L’atteinte psychique est souvent avérée, la dépression apparaît quand le sujet prend conscience de son trouble et n’arrive pas à s’en sortir.

LA PRISE EN CHARGE

Le succès du traitement dépendra avant tout de cette prise de conscience et de sa motivation à traiter son problème maintenant. Une thérapie basée sur la reprise de la confiance en soi, avec un réapprentissage à vivre normalement, pourra être engagée et soutenue par un travail cognitivo-comportemental identifiant les croyances de l’accumulateur : il faut que la personne se rende compte que “peut-être qu’un jour j’en aurai besoin” n’est pas réaliste. La première étape établira une hiérarchie de l’encombrement à éliminer progressivement, la seconde sera centrée le tri, et la troisième à jeter…

+ d’infos :
«Entre monts et merveilles : comment reconnaître et surmonter l’accumulation compulsive» de Kieron O’Connor aux Ed. MultiMondes

Illustration Sophie Caquineau

Nolwenn Huyart

Nolwenn Huyart

Chroniqueuse psychologue
SURNOM : Je n’en ai pas… Nolwenn, c’est déjà pas mal… PERSONNAGE DE FICTION : Le Bouddha, mais pas vraiment de fiction OBJET FETICHE : Gwen Ha Du (drapeau breton) et mâlâ (chapelet bouddhiste) ADAGE : «Notre peur la plus profonde n'est pas d'être inadéquats, mais d'être puissants au-delà de toute limite. C'est notre lumière, pas notre part d'ombre, qui nous effraie le plus. Nous nous demandons, qui suis-je pour oser être brillant, magnifique, talentueux, fabuleux? Mais en fait, qui suis-je pour ne pas l'être? » Marianne Williamson JE GARDE : le sourire (intérieur) JE JETTE : l’exigence DANS 20 ANS ? contemplant la Côte de granit rose, inspirant et expirant, moment après moment

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