l’armure française en pistes !

30 Déc 2017

Canon Armée

Rappelez-vous terminator 3. La version féminine du robot aux répliques laconiques était carrément sexy. Preuve, s’il en est, qu’on peut être glamour avec un squelette en titane, qu’on peut avoir du charme en s’équipant suffisamment pour protéger son anatomie. C’est ce principe séduisant que l’armure française veut appliquer aux tenues de sport.

Sophie Hallier

Marre du «Shrink it, pink it», cette tendance qui consiste, notamment dans le vêtement de sport, à rétrécir et teindre en rose le modèle masculin, en pensant que pour les femmes, ça ira bien comme ça. Sophie Hallier ne veut plus en entendre parler : “c’est comme si le produit technique n’avait pas à être esthétique ou féminin, mais performant, donc sérieux. Du coup, les femmes s’en détournent, privilégient leur silhouette et ne se protègent pas suffisamment. Moi, j’ai envie de les toucher par l’esthétique et les inciter à aller chercher l’engagement dans le sport aussi, grâce aux protections.”

Pratiquante de snowboard depuis très longtemps, Sophie Hallier est coutumière des sauts, donc inévitablement des chutes, des chocs à répétition et du mal de dos. “Les jeunes générations portent des casques, mais pas de dorsales, alors que le matériel d’aujourd’hui incite à la prise de risque. En glisse, on atteint très rapidement des vitesses de 80 km/h, c’est l’équivalent d’une moto. Quand on sait qu’à 50 km/h déjà, un choc équivaut à une chûte du 3ème étage… La dorsale permet de protéger le rachis, il est donc important de démocratiser le port des protections auprès des femmes et des enfants.”

JUSTE AU CORPS

Montagnarde de cœur, mais Normande d’origine, Sophie Hallier a toujours fait de la création textile. “Je reprisais mes jeans quand j’étais un peu maigrichonne ou je faisais des choses que je ne trouvais pas en boutique.”

Elle fait donc des études de stylisme à Paris, et commence par créer des costumes de théâtre. “Je me suis toujours axée sur l’expérience du corps, en observant les cellules, les muscles, la colonne vertébrale et le rapport corporel à ce qu’on a envie d’exprimer.” Et comme elle n’est pas du genre à faire les choses à moitié, elle décide de se professionnaliser sur cette partie technique à l’Ecole Supérieure des Industries du Vêtement (ESIV) : “Je voulais un profil très design, parce que l’aspect de la technicité d’usage manque parfois au stylisme. C’est aussi pour ça que je m’intéresse au vêtement de montagne, parce qu’il a une raison, un usage, une fonction, il n’est jamais conçu gratuitement.”

Une spécialisation qui la mène chez LVMH, puis à l’ENSCI pour suivre un master de design, puis chez Eider, Degré 7 et… Dim – parce que oui, figurez-vous, c’est bien plus technique que ça en a l’air un slip. Bref, après un tel parcours, elle a mûri son projet, affiné ses contours, testé et re-testé ses produits, et aujourd’hui, à 37 ans, Sophie Hallier est fin prête : elle lance, à Lyon, l’Armure Française.

Je m’intéresse au vêtement de montagne, parce qu’il a une raison, un usage, une fonction, il n’est jamais conçu gratuitement.

MAIS C’EST BEAU, DIS !

Dans les bureaux qu’elle partage avec un ami, sur les pentes de la Croix Rousse, elle commence par choisir ce qui se fait de mieux en matière de protection, soit la britannique D3O®, une matière dilatante ou rhéoépaississante – répétez après moi ce mot nouveau ! Sophie est technique, alors soyons-le aussi – qui, manipulée lentement, ressemble à de la pâte à modeler, mais soumise à un choc, absorbe et disperse l’énergie avant de retourner instantanément à son état souple. “Quand je veux en faire la démonstration, je montre la matière brute, on l’enroule autour de la main et on tape dessus avec un marteau.” Convaincant. Elle travaille ensuite les coupes, ceintrées, ajustées, couvrant les fesses, rend les coutures quasi-inexistantes, conçoit un intérieur tout doux aux qualités thermiques avérées, évidemment – argument choc pour un public féminin, non ? – mais surtout, elle égaie l’ensemble avec des imprimés enjoués. Des bouches, des étoiles, des éclairs, pour un côté fun, comix, Wonder Woman. Mais aucun modèle n’est validé sans que Dorota, plongeuse professionnelle, grimpeuse-descendeuse, et monitrice de ski chamoniarde ne l’ait mis à rude épreuve.

Puis, Sophie prend son sac à dos, démarche les magasins de sports en station et se fait même homologuer pour la compétition. Avec cette bénédiction de la FIS (Fédération Internationale de Ski), elle espère toucher sportives amatrices et championnes de haut-niveau.

FULL BODY ?

Brune tonique, au regard direct et à la frange résolue, la détermination, Sophie Hallier la porte sur elle. Si elle va jusqu’au bout de son idée, c’est qu’elle est sûre de son produit et qu’elle a de l’ambition. “Je propose des protections contre les microimpacts répétés, sur le haut du corps pour l’instant, mais j’ai l’intention de faire le full body, avec les genoux et les hanches dès l’année prochaine. A moyen terme, j’aimerais aussi étendre la gamme à la pratique du vélo, mais mon objectif, c’est de devenir la marque de référence pour la protection de la femme, toutes disciplines confondues, que les gens se disent : on était dingues de faire sans, avant. Alors on l’a rendu le plus facile possible, pour que la contrainte ne représente rien par rapport aux bénéfices”.

+ d’infos :
www.larmurefrancaise.com

Photos : Dorota Bankowska

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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