l’en vert du décor
A l’origine de l’exposition «le Grand Genève, regards d’habitants», une volonté partagée, autant Suisse que Française, de promouvoir le Grand Genève, dans toute sa diversité, au travers du vécu de ses habitants. Et contre toute attente, on y découvre un Grand Genève plus bucolique qu’urbain…
En positionnant les habitants au cœur de la démarche, en leur demandant de poser devant leur endroit préféré et en sélectionnant, par le biais d’un appel à concours, les deux meilleurs photographes, Marc Charbonnier et Céline Gispert, les organisateurs – L’ARC Syndicat mixte, devenu Pôle Métropolitain du Genevois français, aux côtés de l’Association des communes genevoises et de la ville de Genève -, imaginaient rendre compte d’une grande diversité. Au final, point de ville, de bâtiments ni de monuments emblématiques sur les clichés ! Du vert, du bleu… Le choix des habitants, pour cette exposition itinérante, se focalise majoritairement sur quelques grands symboles : le Salève, les abords du Léman, les décors végétalisés des forêts et des jardins en ville.

UNE COMMUNAUTÉ DE CONCEPTION
Le Grand Genève, est-ce réellement cela ? Peu importe. Ce que révèle le projet, c’est une définition des «petits coins de paradis» de la grande région franco-suisse, confiée par ses habitants. Et le paradis n’a rien du cliché, aux lieux fétiches ou exceptionnels, ont été préférés des lieux «familiers», fréquentés… Ces lieux «rêvés», même s’ils sont parfois en ville, entretiennent un rapport très étroit avec la nature ou sont perçus comme tels, touchant d’ailleurs du doigt le fossé entre la réalité de l’espace et «l’espace vécu». Outre la nature, les critères de choix sont souvent conditionnés par un brin de nostalgie, des souvenirs d’enfance ou en lien avec l’histoire familiale : un retour sur les terres natales, un paysage «habité» par la présence d’un parent absent.
Le sujet de l’exposition, en apparence léger, révèle avec profondeur la relation sociale des habitants avec l’espace rural. Les forêts sont devenues beaucoup plus des espace de nature et de loisirs que des territoires de production de bois. Et les campagnes délaissées par les agriculteurs sont autant de paysages agréables à contempler et à pratiquer. Les habitants regardent moins la terre avec l’idée de la travailler et d’en tirer profit, que pour le plaisir du spectacle éprouvé au cours d’une promenade, sa tranquillité, son côté pittoresque ou pour l’intérêt de pouvoir s’y réfugier sur son temps libre et y pratiquer la chasse, la pêche, la musique comme Alfred, sujet de la photo qui a gagné le premier prix.

HABITANT PLURIELS MAIS INTÉRÊTS COMMUNS
Les choix des sujets, relativement classiques, révèlent un attachement à la simplicité du décor et à sa beauté esthétique mais, au bout du compte, ne laissent pas de place à la contre-culture. Aucun des protagonistes n’a exprimé la volonté de faire découvrir un espace «rebelle», un mur tagué ou un quartier à la marge. Seul l’un des clichés, comme un clin d’œil, met en scène une conseillère de mode portant le voile, mais l’ironie de l’association de sa profession avec le style vestimentaire n’a pas d’incidence sur le choix de l’espace retenu : un parc communal. Si les habitants du Grand Genève sont pluriels, leurs regards convergent «vert» les mêmes aspirations.
+ d’infos :
Cette exposition itinérante, soutenue par la Fondation Auer Ory pour la Photographie, sillonnera le territoire transfrontalier jusque fin décembre.

Prochaines étapes
Du 13 au 27 septembre
SAINT-JULIEN-EN-GENEVOIS (France)
L’Arande
24 Grand rue // +33 (0)4 50 35 14 14
culture@saint-julien-en-genevois.fr
st-julien-en-genevois.fr
Du 1er au 31 octobre
THONON-LES-BAINS (France)
Salon du Lac, Mairie de Thonon-les-Bains
1 Place de l’Hôtel de Ville // +33 (0)4 50 70 69 69
communication@ville-thonon.fr
ville-thonon.fr
Du 8 au 18 novembre
VEYRIER (Suisse)
Salle d’exposition «La Mansarde»
Av. du Grand-Salève // +41 22 899 10 10
info@veyrier.ch
veyrier.ch

© Marc Charbonnier/ © Céline Gispert