Mettre les bouchées double

C’est une pathologie courante, généralement bénigne, mais très contagieuse. Surnommée « la maladie du baiser », la mononucléose infectieuse se transmet par la salive, principal vecteur de l’infection. Juste, « pour un flirt avec toi »…

Elle peut apparaître à tous les âges de la vie. Pas moyen de la prévenir, pas non plus de vaccin. Elle touche aussi bien les garçons que les filles et dans 70% des cas, les jeunes ados.

Avant la puberté, elle passe inaperçue dans la majorité des cas. L’enfant ne présente pas de symptôme identifié et son organisme développe des anticorps qui le protègent. Ainsi, il est immunisé. En revanche, l’adolescence est une période plus particulièrement à risques induits, susceptibles d’entraîner des complications plus sérieuses, et une convalescence de longue durée. Ce virus, « Epstein- Bar » de la famille de l’herpès, ne se déclare qu’une fois au cours de la vie, car le corps va apprendre à le combattre et à le maîtriser. Par ailleurs, la forte probabilité de l’avoir contracté au cours de son jeune âge explique qu’il est assez rare de le déclarer, une fois, adulte car, 90% ont déjà été en contact avec le virus.

INCUBATION LONGUE

Entre l’entrée du virus dans l’organisme et l’apparition des premiers signes de la maladie, une période d’incubation va durer d’un à deux mois. Il est toutefois transmissible dès les premiers jours de la contamination, avant même le ressenti des symptômes plus ou moins aigus, qui vont perdurer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

SYMPTÔME GRIPPAL

C’est un état de fatigue général anormal, extrême et intense qui déclenche la suspicion de la maladie au point que certains sujets auront besoin de quitter l’école ou le travail pour un certain temps. S’ajoutent des faisceaux d’indices (des plaintes diffuses) et des douleurs évoquant un état grippal : fièvre, maux de gorge et de tête, gonflement des ganglions au niveau du cou, courbatures… Il n’existe pas de traitements spécifiques. Des médicaments, notamment des anti-inflammatoires, aident à soulager les douleurs, des antibiotiques si le patient développe simultanément une infection bactérienne, et des antipyrétiques pour faire baisser la fièvre. Surtout, jamais d’aspirine : formellement contre- indiquée dans le cas d’une mononucléose. Pas d’auto-médication ! Il est absolument indispensable de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis. Il prescrira entre autres, des analyses sanguines pour confirmer l’infection. Il convient de prévenir et de traiter d’éventuelles complications, même si elles s’avèrent assez rares : augmentation du volume de la rate ou du foie, baisse des leucocytes qui assurent les défenses immunitaires de l’organisme… Des causes non infectieuses (lymphome, leucémie) sont à envisager chez un patient de plus 40 ans présentant des signes de sueur nocturne et une perte de poids.

C’EST BASIQUE

Les précautions à prendre sont celles à respecter pour éviter la contagion : se garder d’échanger les couverts et les verres avec les personnes infectées, bien se laver les mains, se protéger des éternuements… Et éviter d’embrasser son amoureux sur la bouche… Et ça, c’est une autre histoire !

En attendant que la maladie s’émousse d’elle-même, il ne reste qu’à prendre son mal en patience et observer quelques conseils de bon sens : s’accorder du repos, éviter les activités physiques, ne pas soulever des objets lourds pour pallier une rupture de la rate, boire beaucoup d’eau, de bouillon pour prévenir la déshydratation, soulager sa gorge avec des gargarismes à base de solution salée… Suivre un régime alimentaire équilibré pour aider le corps à reprendre le dessus. Et maintenant, embrassez qui vous voulez !

© Olly