les fermes urbaines

8 Avr 2017

green in the city

Les Nations Unies considèrent que l’agriculture urbaine est une des clés de la survie alimentaire de l’humanité. En France, 80% de la population est concentrée en zone urbaine. Des fermes urbaines fleurissent un peu partout dans le monde et notre région n’a pas échappé au phénomène.
 En attendant de nourrir ses citadins, cette forme d’agriculture, encore expérimentale
 et confidentielle, fait figure de panacée, portée par les idéaux de ceux qui la créent.

Si au départ, les fermes urbaines ont un objectif commun : assurer une production agricole saine en milieu urbain, les ambitions diffèrent, les moyens mis en œuvre et les résultats aussi. Au final, ce secteur polymorphe et en pleine expansion donne vie à autant de projets différents qu’il compte de créateurs. 

A Lyon, la démarche est d’avantage entrepreneuriale. Initiée par un Green business man, son créneau est l’agriculture productive. Son but : rendre économiquement viable une polyculture intégrée. La fermaculture d’Annecy, issue de mouvements citoyens, se fonde sur les principes de la permaculture et cible le développement durable, le lien et l’intégration sociale. A Genève, la ferme aquaponique relève d’avantage du projet expérimental, une vitrine pour interpeller le grand public. Portée par des jeunes décidés à devenir acteurs du changement en répondant à leurs aspirations environnementales.

ANNECY HAVE A DREAM

Située à Sacconges sur un terrain communal de 5 ha, le projet de ferme urbaine permaculturelle d’Annecy a été imaginé en 2015 par l’association fermaculture. Basé sur le respect de l’équilibre naturel et les principes d’agro-écologie, il fédère déjà une centaine de personnes. Il faut dire que le film «Demain» invitant chacun à se réapproprier sa capacité à changer le monde, a fait des émules. Ce projet coopératif ambitieux prévoit à terme de devenir un véritable parc d’activités agriculturelles. Il se veut fédérateur de tous les acteurs économiques et sociaux, intergénérationnel, grâce à sa cuisine pédagogique, intégrateur du handicap avec des jardins mandalas circulaires et surélevés accessibles aux personnes en fauteuil roulant, solidaire, aussi : la moitié de la production collectée est destinée à l’élaboration de paniers de légumes bio sociaux pour les personnes en exclusion alimentaire.

Projet ficelé, l’association se laisse 2 ans pour paysager les espaces de culture en prenant soin de ne pas bouleverser la qualité des sols. Une étape cruciale pour pérenniser la qualité des cultures. La commercialisation de ses produits est prévue en 2019. “Pour s’inscrire dans un développement durable, il ne faut pas bruler les étapes”, insiste Séverine Morin, membre fondatrice de l’association.
Pour soutenir le projet de fermaculture d’Annecy et lui permettre d’obtenir des financements, votez pour lui au concours de «La fabrique AVIVA».

A GENÈVE… INTERPELLER

A quelques pas de la gare Cornavin, on trouve l’Exode Urbain, une association de jeunes créée en 2015 qui ont uni leurs compétences pour ériger une ferme aquaponique. Pour faire simple, l’aquaponie (rien à voir avec l’aqua-poney !) est un cercle vertueux qui consiste à associer poissons et plantes pour les aider à grandir ensemble. Concrètement, les déjections des poissons servent d’engrais pour les plantes qui, elles, jouent un rôle de filtration pour les poissons.

Cette solution écologique rentabilise l’espace, réduit la consommation d’eau et limite les déchets. De plus, sans engrais, les produits sont de meilleure qualité. L’un des prototypes aquaponiques développés par l’association à partir de matériel de récupération a démontré qu’avec un coût d’installation de 65 chf, et un système qui nécessite très peu d’entretien, on peut produire chez soi, des herbes aromatiques fraîches toute l’année. CQFD.

GREEN BUSINESS A LYON

Depuis 2 ans, Eric Dargent a créé une ferme urbaine pilote (la petite ferme du grand Lyon) avec une logique d’entreprise. Elle concentre son action sur la culture verticale hydroponique. Une méthode hors sol qui consiste à travailler avec de l’eau mélangée à des engrais qui apporte les nutriments aux plantes. Choux, épinards, herbes aromatiques prennent de la hauteur, grâce notamment à ZipGrow, un système de culture verticale révolutionnaire. Eric Dargent, le PDG de REfarmers, nous explique…

Activmag : Quels sont les freins au développement des fermes urbaines ?
Eric Dargent :
Le premier, c’est l’accès à de l’espace urbain. C’est une activité qui n’est pas très rémunératrice si l’on compare son bénéfice à celui d’une activité agricole classique, ou aux rendements immobiliers d’un logement, de bureaux ou d’un commerce. Il faut donc réussir à trouver des espaces mis à disposition par les mairies, les promoteurs… Un autre frein : le manque de compétences. Les gens ont parfois des idées incroyables, mais cela représente souvent un challenge énorme. Le réalisme, les connaissances techniques ne sont pas toujours au rendez-vous. Le marché est là, les consommateurs sont friands de produits de proximité, de fraîcheur, de qualité, mais il est très difficile de trouver des financements… Le faible retour sur investissement n’incite pas les banques qui par essence, n’aiment pas particulièrement le risque. Quant aux aides et subventions allouées par la chambre de l’agriculture, il nous est parfois difficile de nous comprendre : eux parlent en hectares, nous en m2… On ne parle pas le même langage.

La pollution des villes ne présente-t-elle pas un risque pour la production agricole en milieu urbain ?
Il y a forcément un impact, mais c’est aussi l’air que l’on respire toute la journée et comparé au niveau de pollution par les produits chimiques dans l’agriculture, ou les polluants dans nos appartements dûs aux solvants peintures etc…, ce n’est pas pire qu’ailleurs. Il est vrai qu’au niveau commercial, je crois aux techniques d’agriculture en environnement contrôlé, des serres où l’on pourrait maîtriser la qualité de l’air, la lumière, l’humidité… Une perspective un peu éloignée de l’image d’Epinal du fermier avec son chapeau de paille et son fumier. Pourtant, dans un environnement contrôlé, avec un air neutre et sans ravageurs, les produits sont au final de meilleure qualité.

A terme, peut-on imaginer que les fermes urbaines produiront suffisamment pour nourrir ses habitants ?
Non. Même avec des techniques ultra productives. En terme de valeur et d’espèces produites, les fermes urbaines ne pourront pas concurrencer l’agriculture rurale.

Au-delà d’un concept de développement durable, les fermes urbaines apparaissent comme un modèle vertueux qui, en semant des graines en ville, fait pousser les végétaux, rapproche les gens, accroît la convivialité, le lien social, et font grandir les hommes… Peut-être qu’un jour, le label «Villes fleuries» cédera la place à celui des «Villes bien nourries et friendly».

+ d’infos :
www.fermaculture.org
www.exodesurbains.com
www.refarmers.co

ET POURTANT, QUELQUE PART AROUND THE WORLD…

Preuve de la capacité des hommes à trouver des solutions, c’est finalement dans les pays contraints par des causes exogènes extraordinaires que l’agriculture urbaine s’est le plus développée. A «no choice Land» et avec les moyens du bord…

Todmorden, cette petite ville du York-shire sinistrée après la fermeture des mines, fait aujourd’hui figure d’exemple emblématique. Avec ses «incroyables comestibles», un projet initié en 2008 par 3 citoyennes, la ville a tenté et réussi une expérience d’auto-suffisance alimentaire. Une première mondiale. Pour y parvenir, les citoyens se sont réapproprié les espaces urbains, profitant de chaque parcelle disponible pour installer des bacs d’herbes fraîches, des baies, des mini potagers et non sans un certain humour, des plans de maïs en face du commissariat de police. Des routes potagères, des parkings, des rues passantes, fournissent aux citadins «food and conversation» une nourriture locale, gratuite et partagée par la communauté autant qu’un lien social renforcé.

Cuba, sous embargo américaine, puis après l’effondrement de l’Union Soviétique et la fin du commerce avec le COMECON, pour pallier le manque et faire face à une crise alimentaire sans précédent, privée d’engrais, de pesticides, de carburant de matériel agricole, La Havane s’est naturellement tournée vers une agriculture urbaine et biologique.

Detroit aux Etats-Unis, face à l’effondrement de la monoculture industrielle et l’impossibilité de trouver des produits frais, les plus pauvres restés sur place ont décidé de faire pousser eux-mêmes leur nourriture. Detroit compte aujourd’hui 1600 fermes urbaines.

© EyeQ, dam121

Agnès Gasiot

Agnès Gasiot

Chroniqueuse SURNOM: Wonder Woman. PERSONNAGE DE FICTION: Leeloo du 5ème élément pour sauver l'humanité avec Bruce. OBJET FETICHE : mon ski nautique, il me donne de plaisir, l’envie de me dépasser, ne me fait aucun reproche, même quand je décide de me mettre à la planche à voile. On se fait confiance. Si je trouve un homme avec lequel cette relation est possible, je l’épouse ! ADAGE: Si tu rêves d’aller au Mexique, pars, si tu n’as pas les moyens, trouve-les, et sans attendre, fais-toi des fajitas ! JE GARDE: tout. JE JETTE: les microbes. DANS 20 ANS? La même en pire j’imagine. Sillonnant le monde dans mon Air Stream avec un jardin Bio sur le toit.

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