Les Glorieuses

8 Mar 2019

la belle de Londres

ETRE LA FILLE D’UN MANNEQUIN PRÉDESTINE-T-IL A AIMER LA MODE ? S’APPELER SONIA A TRAVAILLER POUR RYKIEL ? CONNAÎTRE SES PREMIERS FASHION COUPS DE CŒUR DANS UNE BOUTIQUE ANNÉCIENNE PORTANT LE NOM D’UN PUB, À DEVENIR CRÉATRICE EN GRANDE-BRETAGNE ?… POUR SONIA BRONSTEIN, EN TOUS CAS, ÇA S’EST PASSÉ COMME ÇA.

Il y a quelque chose d’une actrice en noir et blanc, un air de Katherine Hepburn dans son visage et ses pommettes hautes, alors que sa chevelure platine et ses yeux clairs soulignés de noir évoqueraient plutôt la Madonna en technicolor de l’époque «True Blue». Mais c’est finalement assez cohérent. Car Sonia Bronstein confesse à la fois un penchant pour l’entre-deux-guerres, période d’après laquelle elle a nommé sa griffe, «les Glorieuses», et une nostalgie des années 80, ludiques et acidulées.

“Ce que je fais est assez graphique, avec une grosse base rétro. J’adore tout ce qui est asymétrique -ado, je découpais mes sweat-shirts- et les choses structurées, on est dans des gabardines, des laines, du crêpe de jean…”. Elle assume aussi son goût pour l’uniformité et le monochrome, «reposant», ainsi que pour la mode masculine, son harmonie, ses coupes carrées et ses beaux tombés. “On dessine beaucoup à son image, et moi, je ne suis pas si féminine que ça, j’ai donc dessiné une collection qui me va, avec du volume aux épaules qui impose un port de tête, une façon de se tenir plus noble… et les tissus masculins ont cette tenue.”

MODE SAVE THE QUEEN

C’est d’ailleurs par l’homme que Sonia entre dans le vêtement: à Esmod Paris, loin d’Annecy où elle a grandi, elle apprend la confection masculine. Mais un premier stage au service de presse d’Issey Miyake l’engage sur une autre voie. Elle troque donc ses ciseaux contre un stylo, se fait la plume de Yohji Yamamoto, Karl Lagerfeld ou Sonia Rykiel (c’est en référence à la reine du tricot, dont elle était fan, que la mère de Sonia avait choisi son prénom.)
Mais en 1998, avec l’envie de clore un chapitre aussi bien personnel que professionnel et de tout recommencer seule, elle traverse le channel. “Je rêvais de New York, mais préférais tester mon anglais et l’expatriation sans visa dans un premier temps… donc Londres. Tout s’est fait sans la moindre anicroche, ou presque, le bon endroit au bon moment? J’ai rencontré très vite des gens de tous horizons: extraordinaires, visionnaires, talentueux, inspirés, cultivés, drôles… et mon futur mari.” Elle ouvre donc un bureau de presse dans Soho pour représenter de jeunes créateurs parisiens ou anglais, puis travaille en tant que journaliste pour TANK, magazine culturel ultra pointu, bible britannique du style.

A ELLE LES PETITES ANGLAISES !

Jusqu’au jour où, la quarantaine à peine franchie, l’envie de créer la démange à nouveau -de ce côté de la Manche, elle aurait eu des fourmis dans les mains, là-bas, ce sont des épingles et des aiguilles, pins and needles, ça tombe bien…- Elle commence par une série de tenues pour le personnel d’un hôtel londonien, “c’était très intéressant, même avec un uniforme, on peut avoir sa propre personnalité, un look, mais ça me manquait viscéralement de ne pas créer mes propres silhouettes.” C’est sa retoucheuse qui lui donne alors de l’élan, en lui laissant les clés de son atelier. Après 18h, quand il est déserté, Sonia y crée donc sa première collection: sept pièces pour les sept jours de la semaine “que je n’avais jamais vues chez les marques que j’aimais”. Elle les présentes aux «femmes de sa vie», copines de gym, anciennes collègues, mamans de l’école de ses enfants, qui adorent sa French Touch. “J’ai un style parisien pour les Anglaises, ni conservatrice ni exubérante comme elles le seraient. Le fait d’être une Française à Londres m’a donc pas mal servi, alors que je n’aurais peut-être été qu’une Parisienne de plus.”

IN THE MODE FOR LOVE

C’était il y a cinq ans. Aujourd’hui, avec ses « fées » et sa modéliste, Sonia produit en petites quantités, à Londres et à Paris, une collection atemporelle. “Je fais dans la longévité, pas dans la saison, des pièces indémodables dans de belles matières qu’on peut ressortir jour et nuit, cool et chic à la fois. En sortant d’école, je trouvais la mode un peu superficielle, ça me semblait tellement plus intéressant de voir des gens qui s’expriment, qui critiquent… Maintenant, je vois l’importance du vêtement, c’est une vraie carte de visite. Même sans être tirée à quatre épingles, on passe une bien meilleure journée avec le bon jean et le bon ras-du-cou noir bien ajusté.” Sans aspirer à un profil international, elle rêve à présent d’avoir son propre atelier pour pouvoir élargir un peu son horizon, en matières et en formes. “J’ai encore plein de choses en tête, mais je suis un peu comme un artiste qui sort un album tous les cinq ans, personne ne m’attend, alors les choses se font selon un roulement naturel, sans trop de stress. Je suis le gré du vent.”

+ d’infos : www.lesglorieuses.com

Etienne Gilfillan

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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