les Z & la spiritualité

10 Oct 2020

IL ETAIT UNE FOI

FOI RELIGIEUSE OU SIMPLE QUÊTE DE SENS, COMMENT LES Z ET LEURS PAIRS, EN L’OCCURRENCE PÈRE ET MÈRE, DÉFINISSENT-ILS LA SPIRITUALITÉ ? LEUR CONCEPTION EST-ELLE UN HÉRITAGE FAMILIAL ? «CREUSAGE» DE MÉNINGES AVEC CHIARA ET SA MÈRE ALEXANDRA.

Janvier 2019, Panama, 700 000 jeunes participent aux 34es Journées mondiales de la jeunesse organisées par l’Eglise catholique. Moyenne d’âge des Français présents : 25 ans. A l’heure où les statistiques se mélangent les pinceaux quant au degré d’attachement à la religion des jeunes, ce grand rassemblement sème le doute.
Eh oui ! Parce que selon Populus pour la Varkey Foundation, moins de la moitié des 16-22 ans (42 %), déclare que la foi est importante dans leur vie, alors que d’après OpinionWay pour La Croix, les 18-30 ans seraient de plus en plus religieux, et davantage que leurs aînés (53 % s’identifient à une religion en 2016 contre 34 % en 2008).

ÇA SENT LE P’ATHÉE !

D’autres recherches sont à l’opposé de cette vision optimiste. Elles pensent qu’il y a de bonnes raisons de croire que la génération Z “sera la plus agnostique que le monde ait jamais connu depuis l’époque médiévale”, peut-on lire sur le site américain The Truth Source. Ainsi, la proportion des membres de cette génération qui se disent athées serait aujourd’hui le double de celui des adultes. “Plus que toute autre génération avant eux, la génération Z n’affirme aucune identité religieuse”, explique le groupe de recherche Barna. “Ils peuvent être attirés par des choses spirituelles, mais avec un point de départ très différent des générations précédentes, dont beaucoup ont reçu une éducation chrétienne.” Pour la première fois au Royaume-Uni, 53% des personnes se décrivaient comme n’ayant «aucune religion», dans une enquête menée en 2016 par le Centre national de recherche sociale. Parmi les personnes âgées de 18 à 25 ans, la proportion était de 71%. Et il en va de même dans une bonne partie de l’Europe. Ainsi, d’après une étude menée par l’Institut Catholique de Paris et de la St. Mary’s University de Twickenham à Londres, sur les jeunes et leur rapport avec la religion dans 21pays européens (entre 2014 et 2016), une majorité des 16-29 ans déclare n’avoir aucune affiliation religieuse. En République Tchèque, ils sont même neuf jeunes adultes sur dix à indiquer n’être affiliés à aucune confession ou religion, en Estonie ils sont 80% dans ce cas, en Suède 75%, au Pays Bas (72%) et en France 64%. A l’opposé, les plus religieux sont les jeunes Polonais (17% seulement se déclarent sans affiliation confessionnelle), suivis des Lituaniens (25% religieusement non affiliés).
Des chiffres représentant un «défi permanent aux églises» dans «un monde sceptique et pluriel» reconnaît-on du côté des religieux.
Histoire de bien embrouiller tout le monde, ajoutons aux chiffres le succès du phénomène des néo-guérisseurs de la génération Z -dont les aficionados écoutent «laïquement» les paroles d’Allie Michelle, influenceuse de son état- qui, à travers des pratiques physiques et spirituelles (yoga sur la plage, retraite dans la jungle, escapade dans le désert, écriture philosophique, poésie…) veulent «soigner le corps et l’âme par des méthodes naturelles». Ah… spiritualité quand tu nous tiens…

Alexandra, 46 ans
Chiara, 21 ans

AVEC OU SANS FOI ?

Alors question ! Pour nos petits rats de laboratoire : la spiritualité est-elle religieuse ? “Quand je pense à la spiritualité, je vois quelque chose de calme, de zen. Une bulle dans laquelle on se met, pour méditer ou pour réfléchir à plein de choses, mais pas au quotidien”, répond Chiara, 21 ans, assistante logistique dans l’industrie sur le bassin annécien. Un état d’esprit que partage sa mère, Alexandra, 46 ans, dans le marketing, et pour qui «spiritualité» rime plutôt avec Dalaï-lama “et ces personnes auxquelles je me raccroche pour penser, être, me guider”. Bref «une connexion à l’esprit» qui leur donne une “autre approche de la vie, des choses, des gens”, même si comme beaucoup, il leur arrive d’emprunter à la religion quelques-uns de ses héritages (mariage et enterrement à l’église…).
Mais encore ? “Ce sont des petites croyances, en quelqu’un, en quelque chose d’immatériel ; des petits signes qui font mon fil conducteur de la journée”, précise Alexandra. Et sa fille de compléter : “Une présence… Quelqu’un qui nous a quitté, les anges ou notre bonne étoile, qui nous envoient des messages.” Ah oui, autre statistique : la croyance en une vie après la mort au- rait progressé depuis les années 1980 chez les 18-29 ans (de 37,5 % en 1981 à 42,5 % en 2008, Cairn info).

DIRECTION LE BONHEUR

Messages, présence, guide… “on ne serait donc pas tout seul -sans être illuminées ni croire aux extraterrestres” prévient Alexandra- et cette présence nous aiderait ? A quoi ? “Il y a des choses qui nous conditionnent, des croyances dont on hérite qui nous empêchent parfois d’avancer. La spiritualité pour moi nous fait réfléchir, nous permet de nous dégager de ces ancrages, nous soulage, nous ouvre l’esprit”. Sa fille va plus loin : “En fait, la spiritualité nous aide à être qui on est vraiment. C’est important pour être plus heureux. Etre en accord avec soi-même pour être en accord avec tout.” “Etre à notre place”, résume Alexandra, “ne pas subir, ne pas être en mode métro-boulot-dodo. Cela dit, il y a des gens qui ne se rendent même pas compte qu’ils ne sont pas eux-mêmes et ils n’ont pas l’air malheureux pour autant !”, “Oui, mais peut-être qu’ils ne sont pas aussi heureux qu’ils pourraient l’être ! Mais ils ne le savent pas”, nuance Chiara. “Oui, ils ne se posent pas de questions”, résume Alexandra, ”ça peut être le prix de la tranquillité !”, “Sans doute leur définition du bonheur !”, philosophe Chiara.
Pour ceux-là, exit donc la prise de risque chère à Chiara. Et quand l’essai ne se transforme pas en succès ? “On apprend toujours de ses échec”, positive Alexandra. Faire ses propres expériences, on y est ! Aujourd’hui, les jeunes préfèreraient la découverte aux modèles déjà construits. A leur âge, leurs aînés voulaient changer les institutions pour en créer d’autres (il y en a même qui se sont battus à coup de pavés !). Aujourd’hui, la génération Z n’en voudrait plus du tout (selon Robert Rochefort, Credoc). D’où un «butinage spirituel». Résumons, la spiritualité serait donc pour certains des croyances et des pratiques qui nous aideraient à trouver l’harmonie. Et pourquoi pas pour remettre ce monde dans le bon sens?

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