les Z & leur smartphone

9 Oct 2020

BALANCE TON PORTABLE !

QU’ILS AIENT LA VINGTAINE OU LE DOUBLE, TOUS POSSÈDENT UN SMARTPHONE, MAIS TOUS NE S’EN SERVENT PAS DE LA MÊME FAÇON. ET LES PLUS LIBRES PAR RAPPORT AUX ÉCRANS NE SONT PAS TOUJOURS CEUX QUE L’ON CROIT…

Les études montrent que les jeunes utilisent, en moyenne, leur téléphone 4 heures par jour*, contre 2 heures en moyenne pour le reste de la population. Et encore, chez certains, ça peut grimper jusqu’à 7 heures, ne vous plaignez pas ! La fréquence peut même atteindre 120 consultations par jour… L’appareil semble littéralement être un prolongement de leur bras. C’est bien simple, vous en avez presque oublié la couleur de leurs yeux.
70% des sondés ont eu leur premier téléphone à 12 ans ou moins. La Génération Z est en effet la première génération à être née et à avoir grandi avec les smartphones (le premier smartphone, l’Ericsson 380 remonte à 2000, le premier Iphone datant de 2007). Mais que font-ils devant leur doudou numérique ? Près de 90% des jeunes sondés déclarent utiliser leur mobile pour passer le temps et se divertir, ou dans une moindre mesure pour se cultiver (46%). Dans les faits, les Z passent du temps principalement à consulter les réseaux sociaux, en moyenne 2 h 55 par jour. Tandis que le nombre de SMS envoyés par jour est en constante diminution depuis quelques années, le nombre d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux est lui en croissance constante. Pour cette cible, Instagram, YouTube, Snapchat et TikTok font figures de favoris, à savoir des applications axées sur la vidéo avant tout. Et, justement, c’est bien là l’autre point incontournable pour les Z sur leur mobile: la vidéo est le sujet qui accapare de plus en plus leur temps sur le mobile, avec plus d’une dizaine d’heures de contenus vidéo visionnés chaque semaine en moyenne.

INSTANTS INSTA

Maureen a 22 ans, elle est organisatrice de concerts et, parallèlement, se forme à la communication culturelle à Lyon. Selon elle, elle passerait 2 heures devant son téléphone par jour, principalement sur Instagram : “je m’en sers pour découvrir ou faire découvrir de nouveaux artistes, partager des infos et des causes qui me tiennent à cœur. Pas pour parler de moi”. Pour les Z, Instagram ferait davantage office d’outil professionnel que leurs aînés. Et pour monter un évènement, Maureen règle les détails par messages privés. “C’est plus pratique : mes contacts sont sur Insta, pas d’adresses mail à pister”. Par ce canal, ses correspondants se montrent «plus réactifs, moins rigides». Quant aux stories sur Insta, elles assurent la promotion d’un titre, d’une soirée. Et la jeune femme d’ajouter : “Instagram me sert aussi de book, pour présenter mon travail”. Idem pour, Ninon, chef cuisto de 27 ans, qui photographie et publie ses plats via le même réseau social, étoffant sans cesse son «CV» illustré. Sans mélanger les genres. La jeune femme possède un compte pro public et un autre privé où elle diffuse des «histoires» sur sa vie quotidienne “pour mes vrais amis, ma famille”. Au final, elle dit traîner peu sur son téléphone, bien que n’ayant pas d’ordinateur. Elle préfère cuisiner pour ses amis souvent réunis autour d’elle, tout en avouant craquer sur les vidéos de chats et les achats en ligne. Mais ne lui parlez pas mail: “Il y en a toujours plus ! Il faut les supprimer, ça pollue. C’est stressant !”.

IL Y A IMAGE ET IMAGE…

Si Maureen garde de la distance par rapport aux réseaux sociaux, outre son éducation, c’est aussi parce que, dans son entourage, figurent “des adeptes des réseaux sociaux pour les réseaux sociaux : Twitter pour la polémique, Facebook pour le clash, Insta pour les obsédés de la production d’images parfaites, souvent trompeuses pour les autres comme pour soi…” Le besoin de reconnaissance de se prouver qu’on existe, qu’on est en couple, pour elle, c’est toxique. Le sujet revient d’ailleurs souvent entre amis. Antoine, assistant commercial de 28 ans, peine aussi à comprendre un proche de 45 ans, affichant 10 000 abonnés, qui vont passer par la chirurgie esthétique pour booster son audience : “On n’est plus dans l’humain. Il faut constamment nourrir la bête, ça n’a pas de sens…”.
Lui a jalonné une partie de sa vie numérique de garde-fous, malgré les rafales de textos envoyés pendant l’interview… L’absence de messagerie pro sur son smartphone le rendrait plus efficace au bureau.
Bruno, entrepreneur de 47 ans, se situe aux antipodes. Le smartphone lui permet de rester à table jusqu’à 15 heures, il «gère». Une liberté qui réclame une disponibilité de tous les instants, repas, soirées, week-ends et vacances compris. Tout quadra qu’il est, il a sans cesse son téléphone à la main. D’autant qu’à chaque fois qu’il répond à un mail pro, il en profite pour effectuer sa tournée des réseaux sociaux, Twitter, Insta, Linkedin, jeux en ligne (scrabble et belote), Facebook, même s’il «l’a cramé en acceptant trop d’inconnus». La peur de louper quelque chose explique également son état d’alerte quasi constant. Avec l’administratif, il flirte avec 5 heures d’écran par jour, plus haut score de pianotage digital de notre panel.

I JUST CALL TO SAY…

Bruno aime encore appeler les gens, ses contacts pro ou amicaux, “pour tout régler d’un coup”. Chose qu’apprécie nettement moins sa compagne, née dans les années quatre-vingt-dix : parler au téléphone l’agace, “une perte d’énergie”. Claire, graphiste de 43 ans, rejoint sa cadette là-dessus, elle n’appelle plus, mais “par crainte de déranger”. Elle privilégie les textos moins invasifs, qui ne réclament pas de réaction immédiate. “Quant à mes amis, je les vois, pas besoin du télé- phone pour savoir comment ils vont”, tranche la jolie quadra.

QUAND L’ÉCRAN VOIT DOUBLE

Certains sont tellement accros, que leur téléphone semble greffé au poing. Et ce ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Le double écran -portable et télé- semble sévir davantage chez les cheveux grisonnants. Pas étonnant au fond, les Z n’étant plus des consommateurs assidus de programme tv. En revanche, Bruno consulte son smartphone même devant un bon film. Claire écume Pinterest, à la recherche d’images liées à son travail et pas seulement durant la pub. Line, avocate de 48 ans, dégaine son téléphone quand ce qu’elle entend à la télé l’ennuie: réponses aux textos, What’sApp, et mail non traités, achats en ligne, tout y passe. Charles, garagiste quadra, file sur les profils Instagram d’invités d’émissions, pour savoir à qui il a à faire. Quasi tous reconnaissent une faculté de concentration réduite, entre SMS, notifications…

OH ! TU M’ÉCOUTES ?

Pire, le téléphone a surtout empiété sur le temps accordé à la lecture, notamment avant de dormir. Toutefois, les quadras interrogés lisent encore les journaux ou leur version numérique auxquels ils sont abonnés. Maureen, en revanche, refuse de payer pour s’informer : “C’est un fait, l’info on y a accès gratuitement. Je finis toujours par trouver ce qui m’intéresse sur Internet. Même si ça m’oblige à multiplier les sources et donc les points de vue”, ce qu’elle trouve d’ailleurs plus sain. On ne peut pas demander à son téléphone d’être intelligent à sa place… “C’est à chacun de faire son chemin, de trouver ce qui lui convient. A multiplier les canaux…” Elle, elle apprécie l’émission d’info «Quotidien» quand ils sont défricheurs, qui l’amènent à lire James Balmin, pas quand ils radotent ou croient révéler aux jeunes l’existence de personnalités déjà repérées via les réseaux sociaux… C.Q.F.D.

* Selon une étude menée par App Annie, le premier fournisseur mondial de données et d’analyses mobiles sur 2019.

Yannick, Melin, 19 ans – Finaliste Objectif Top Chef 2020

Votre fond d’écran ? Une photo du chanteur Mika, de dos, avec ses Louboutin.
Votre réseau de prédilection ? Insta, pour le côté visuel. Je suis beaucoup de choses en cuisine, des restos, des concours, des chefs, et notamment le Chef Etchebest, depuis que je l’ai rencontré et que j’ai partagé pas mal de choses avec lui.
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? Apple Music! J’écoute de la musique toute la journée, du matin quand je me lève, aux pauses entre les cours.

Edgar Grospiron, 51 ans, Champion olympique et conférencier

Votre fond d’écran? Une photo de famille.
Votre réseau social de prédilection? LinkedIn. Je ne suis pas très réseau, je m’en sers plus pour des raisons professionnelles, pour trouver de nouveaux clients et échanger avec mes prospects.
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? J’ai le droit à 2 ? Masterclass, des professionnels de haut niveau qui partagent leur expérience; et Koober, des résumés de livres, beaucoup sur le développement personnel, liés à des parcours de formation. Je les écoute en voiture ou en faisant du sport, je transforme les temps morts en temps forts !…

Catherine Pacoret, 44 ans, Conseillère régionale

Votre fond d’écran? Une photo de famille. Mes enfants, Paul et Marie, et mon mari Vincent.
Votre réseau social de prédilection? Facebook, sans hésiter! Parce qu’il a une très large audience, qu’on peut toucher des gens qui ont jusqu’à l’âge de nos grands-parents, et ça, ça me plaît en tant que personne publique. Et aussi parce que l’on peut exprimer des choses plus précisément qu’en 140 signes, et illustrer des moments de vie qu’on a envie de partager avec ses amis et les gens qu’on aime.
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? Whatsapp, parce qu’on peut communiquer par communautés, par groupe, et qu’on peut rester en lien et dialoguer avec plusieurs personnes en même temps. C’est un peu le café du commerce numérique !

Perrine Laffont, 22 ans, Championne olympique de ski acrobatique

Votre fond d’écran? Une vue du ciel des Maldives, où je suis partie en vacances le printemps dernier. En principe, je choisis toujours un paysage où il fait chaud, vu que je suis tout le temps au froid, au moins, ça réchauffe un peu le coeur.
Votre réseau social de prédilection ? Instagram parce qu’il est très riche en divertissement et puis c’est chouette de pouvoir partager son quotidien à travers des photos, des vidéos, tout en restant informée de l’actu des autres. Mais j’aime aussi bien Tiktok avec les vidéos d’animaux, c’est marrant ! On va dire que je jongle entre les deux… Et Twitter pour rester connectée à l’info !
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer ? Yuka ! Une application qui scanne le code barre des aliments qu’on peut manger. Ça nous donne le nutriscore et ça nous oriente sur ce qui est bon ou pas. Et si je fais attention à mon alimentation, les produits de beauté, c’est pareil. Contre les apparences, on se rend compte qu’il y a plein de mauvaises choses à l’intérieur. L’appli suggère des produits meilleurs pour nous et pour l’environnement et c’est très bien.

Mickael Marin, 45 ans, Directeur de Citia

Votre fond d’écran? Mes enfants.
Votre réseau social de prédilection? Twitter. Parce que ça me permet, au sein de mon réseau de m’informer sur l’actualité, et plus spécifiquement dans mon secteur d’activité.
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? Podcast Addict, parce que j’en écoute de plus en plus sur différents sujets, sur l’actu, le ciné, l’économie, l’histoire, je retrouve tout un tas d’émissions de France Inter, France culture, ou autres… et c’est là qu’on voit l’importance considérable de la voix.

Alexandre Fillon, 25 ans, Milieu de terrain FC Annecy

Votre fond d’écran? Ma compagne et moi en vacances, tout simplement.
Votre réseau social de prédilection? J’étais beaucoup sur Facebook, mais j’ai migré sur Insta, je préfère le côté visuel, et c’est uniquement sur Insta que je communique d’ailleurs, je poste des photos. L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? Whatsapp, parce que j’ai plein de groupes de message, autant d’amis et que de famille, et que c’est plus pratique que les i-messages pour envoyer des photos, de l’audio ou de la vidéo.

Rebecka Coutaz, 50 ans, Directrice du Studio Ubisoft

Votre fond d’écran? Mes enfants.
Votre réseau social de prédilection ? J’adore Instagram pour pouvoir partager des moments de vie quotidienne avec mes proches.
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer ? Je ne pourrais plus me passer de Whatsapp car cette appli me permet de communiquer vite avec tous !

Julie et Camille Berthollet, 22 et 21 ans, musiciennes

Votre fond d’écran?
Julie :
Ça change tout le temps : à un moment, j’ai mis une photo sur scène, parce que ça faisait longtemps qu’on n’y était pas retournées et que ça me manquait. Puis j’ai remis une photo d’une robe que j’aime bien, donc vraiment aucune profondeur psychologique ou philosophique ! Camille : Toujours ma famille, en tout cas sur l’écran que tout le monde voit…
Votre réseau social de prédilection?
En chœur
: Instagram ! Camille : Facebook sélectionne ceux qu’ils veulent nous montrer, qui ne sont pas forcément ceux dont on a envie de voir tous les posts. Et il y a de plus en plus de pubs. Au moins, sur Instagram, je vois de belles photos, je m’abonne à des comptes que j’aime bien, donc artistiquement, je trouve ça plus intéressant. Julie : Instagram, parce que les stories, je trouve ça très addictif et assez divertissant à regarder, et puis on voit beaucoup moins les fautes d’orthographe qui font mal aux yeux, parce qu’il y a la photo en 1er. Ça nous évite aussi les coups de gueule dont on n’a rien à faire… c’est moins négatif !
L’appli dont vous ne pourriez pas vous passer? Camille : Whatsapp, je communique beaucoup avec ça. Julie : Moi, c’est l’inverse, je déteste envoyer des messages ou en recevoir, mis à part si c’est vraiment ma famille très proche. Je suis vraiment phobique de tout ça, donc je dirais Youtube, c’est là que je perds une bonne partie de ma vie, mais c’est une perte qui n’est pas trop désagréable…

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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