lyon pour rugir de plaisir…

25 Fév 2017

bien gaulée

Depuis quelques années, Lyon truste les récompenses internationales, à la grande satisfaction de son maire Gérard Collomb. En 2015, l’Economist Intelligence Unit la fait entrer dans le top 30 des villes où on vit le mieux ! De quoi arborer avec fierté une «rosette» à la boutonnière ! « Part-dieu » ! Ce n’était pas gagné de sortir Lyon du tunnel !

Environnement, sécurité, culture… dans tous ces domaines, l’antique Lugdunum talonne la grande rivale, Paris, mais devance Barcelone, Madrid ou Rome. En 2016, elle est «cou-rhônée» meilleure destination de week- end en Europe lors des World Travel Awards, les « oscars » du tourisme. Bref, inversion historique, c’est désormais l’Amérique qui a découvert Collomb !

UNE MAUVAISE RÉPUTATION

“Pourtant, aucune autre grande ville française n’a eu longtemps si mauvaise réputation”, admet le sociologue Jean-Yves Authier. De « Lyon en large », les clichés sur la ville ne manquent pas. Trop froide, trop bourgeoise, trop fermée, la capitale de la Gaule semble raide comme un col de notaire. A tel point que certains n’hésitent pas à en faire « la métropole de l’ennui », la faute à une municipalité qui aurait longtemps négligé la culture. Les bars ferment tôt, les noctambules sont frustrés. Bref, le parc de la Tête « dort » porterait bien son nom. Une fête du « sleep », qui déclenche les sarcasmes des Parisiens. Ils dénigrent régulièrement Lyon, un peu comme on regarde de haut cette cousine de province boulotte à qui on consent une visite de temps en temps. “Il y a des trucs bien à Lyon : on peut prendre le TGV pour Paris” persifle-t-on parfois du côté de la tour Eiffel.

« Il y a des trucs bien à Lyon : on peut prendre le TGV pour Paris” persifle-t-on parfois du côté de la tour Eiffel.

Oui mais à Lyon, on peut sortir dans ses fameux bouchons ! N’a-t-elle pas été promue capitale mondiale de la gastronomie depuis 1935 ? Ça « com-panse »… Gras double, foie, andouillette, grattons, quenelles et autres cochonnailles sont le « road-tripes » incontournable pour le touriste. Pourtant, pendant longtemps, les seuls bouchons lyonnais réputés étaient ceux du tunnel sous Fourvière, véritable verrue urbaine inaugurée en 1971. Des cohortes de voitures en rade s’y accumulaient, avec une seule motivation, fuir au plus vite cette métropole grise et saturée. Fort heureusement, la situation s’est largement améliorée grâce au contournement de Lyon. Et même au foot, à l’époque, ce n’était pas glorieux ! Le club phare du Forez, Saint-Etienne, faisait de l’ombre à la cité « goaloise » et flanquait des « piquettes » aux Gones ! Bref, « Sainté mit Lyon » de côté pendant des années. Aulas, Aulas ! Autrefois, le Jésus local ne pouvait changer le vin en victoires… Peut-être était-il suspendu…

LYON SORT SES GRIFFES

Epoque révolue. Car l’heure de la rebel-Lyon a sonné depuis quelques années déjà. Le Spiegel, le New York Times, le Süddeutsche Zeitung, de grands noms de la presse internationale vantent à présent un modèle lyonnais, qui a su faire rimer «passé, diversité et modernité», pour produire un véritable «feu d’artifice culturel». 2000 ans d’histoire s’offrent déjà aux plus de 5,5 mil-Lyon de touristes annuels. Deux fleuves, Rhône et Saône, deux collines, Fourvière, celle «qui prie» et la Croix-Rousse, celle qui «travaille», des quartiers aux ambiances variées, des places, Bellecour, Terreaux, le Vieux-Lyon, ses rues pavées… bref, dans «l’arène» internationale, la vieille cité gallo-romaine a les moyens de se tailler «la part du Lyon».
Mais la ville ne se contente pas de faire fructifier ce riche patrimoine. Des quartiers se métamorphosent complètement ! Un vrai travail sur «soie» ! «Faire la mue, pas la guerre», voilà la recette lyonnaise. Et ce n’est pas du cinéma. Les berges du Rhône, autrefois sinistre succession de parkings, sont devenues, bien avant Paris, d’agréables quais. Les pentes de la Croix-Rousse sont, quant à elles, méconnaissables : les sombres ruelles où l’on ne se promenait guère à la nuit tombée sont aujourd’hui un repaire de bobos qui ont changé en lofts les anciennes habitations de canuts. Non, non, ce n’est pas un «canut-lard» ! Sans oublier Confluence, l’incroyable pari urbain lancé par Raymond Barre et concrétisé par la municipalité actuelle. Une véritable résurrection, guère surprenante pour une cité qui met à l’honneur un «Jésus». Opéra, Biennale de la danse, hip hop, Festival des nuits sonores…, de vastes rituels urbains de renommée internationale viennent rompre cette tradition lyonnaise de discrétion et de retenue.

Et puis, il y a les Lumières, que l’on a complètement transfigurées… Un show d’éclairagistes qui n’a plus grand-chose à voir avec ces petites bougies que l’on allumait depuis 1643 pour remercier la Vierge d’avoir sauvé Lyon de la peste. Un petit côté clinquant et ostentatoire qui séduit des foules de touristes certes, mais qui déplaît à quelques nostalgiques. Des « anti-gones » ? Non ! Ce serait vraiment une « tragédie » ! Peut-être est-ce le prix à payer, bien modeste, pour faire de la ville de Guignol une cité attractive. Alors, tu « t’raboules » quand ?

© MangAllyPop@ER, M.V. Photography, Frédéric Prochasson, clarom69

Emmanuel Allait

Emmanuel Allait

Chroniqueur SURNOM : Manu. Mais je préfère qu'on m'appelle Emmanuel. Un peu long, mais plus c'est long, plus c'est bon, non? PERSONNAGE DE FICTION : bob l'éponge. J'ai passé 40 ans à faire la vaisselle et ce n'est pas fini ! Je suis un spécialiste. OBJET FETICHE : un stylo plume. Beaucoup plus classe qu'un ordinateur. Ou une montre, automatique bien sûr. Regarder le temps qui passe pour en profiter au maximum. ADAGE : mon cerveau est mon second organe préféré (woody allen). JE GARDE : joker. JE JETTE : mes pieds. DANS 20 ANS ? je serai sur une scène, guitare à la main, pour jouer Europa de Carlos Santana. presse@activmag.fr

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