maître cube

9 Avr 2018

silence on entre

Pour tous les amateurs, il est de notoriété publique, – et visuelle -, que les Monts d’Or, au nord-ouest de Lyon, cachent des pépites : demeures en pierres dorées ancestrales, fermes retapées et maisons d’architecte. C’est dans une de celles-ci que nous avons pu pénétrer à pas feutrés. L’une des premières du style à voir le jour, dans un coin bourgeois où tout ce que l’on fait se sait !

« Quand la maison est sortie de terre, au début des années 2000, certains à Saint-Didier ont crié au scandale !”, se rappelle, amusé, le propriétaire des lieux. Une maison d’architecte ? Kesaco, si ce n’est du béton et des formes improbables ? L’homme élégant et apprêté est discret. Chacun chez soi, et les poules seront bien gardées, en d’autres termes. C’est pour cela qu’aujourd’hui la maison ne se voit pas de l’extérieur. Elle est abritée par un mur d’enceinte et un portail haut. Mais lorsque ce dernier s’ouvre, la magie opère : une grande allée longe une maison de béton et de bois intégré. Le tout au milieu d’une végétation luxuriante. La quiétude des lieux nous imposerait presque le silence…

JEUNE PREMIER

En 2000, le propriétaire avait alors 45 ans, et souhaitait quitter Paris avec sa petite famille. Les Monts d’Or, il connaît bien puisqu’il y a grandi. Il part en quête d’une maison digne de ce nom. Mais les goûts de ce gestionnaire en construction sont bien arrêtés, et rien ne le satisfait. “Autant faire construire, me suis-je dit alors”. Il achète le terrain et propose la réalisation du projet à un de ses amis architecte, renommé à Lyon. Ce dernier refuse, car “il ne voulait plus faire de maison !” Mais il a quelqu’un à lui proposer : son fils. Clément Vergély est alors jeune diplômé de l’école d’architecture, collaborateur des ateliers de Christian de Portzamparc, Yves Lion, puis Andréas Scheiwille à Paris, féru de dessin, et prêt à s’envoler… pour New York où un contrat dans une agence l’attend. Il n’a jamais quitté Lyon ! Pendant deux ans, il ne travaillera que sur cette maison, seul, installé sur un bout de table de l’agence paternelle. Il ne le sait pas encore, mais ce départ en fanfare dans la vie professionnelle lui ouvrira les portes de la réussite.

Sur ce chantier, le jeune architecte va apprendre à travailler le béton, le bois et la pierre, pour qu’ensemble, ils ne forment qu’un tout. Qu’ils ne fassent qu’un avec la nature environnante et le territoire. En effet, les matériaux utilisés reprennent la tonalité des carrières du secteur : béton brut teinté avec agrégats des monts d’Or, bois naturel et toitures plantées (sédums).

La maison est ouverte sur l’extérieur, pour une impression dedans/dehors partout où l’on se trouve. Le terrain même a été réhaussé de plus d’un mètre afin d’épouser le paysage environnant, et ainsi masquer la route qui passe en contrebas. Clément Vergély et le propriétaire vont édifier une «cathédrale» aux lignes pures. Un havre de paix dans lequel la nature taille la part belle aux formes géométriques et aux matériaux bruts.

UNE BICOQUE À LA CAMPAGNE

“Quand le cube en béton est sorti de terre, mais n’était encore qu’un rectangle vide, avec le soleil qui s’insinuait entre ses quatre murs, cela confinait au religieux ! C’était magnifique la sérénité qui s’en dégageait alors”, se rappelle, ému, le propriétaire. “Chaque artisan qui bossait sur le projet était content d’être là. Je pense que chacun prenait conscience que nous étions en train de réaliser quelque chose de différent et beau”.

Pourtant, à l’origine, le soixantenaire désirait simplement «une maison pour se loger». Il ne souhaitait rien d’exceptionnel… Raté ! Chez lui, on se sent tout petit, tant la beauté des matériaux et la pureté des formes ravissent le regard. “Clément est un dessinateur hors pair. Tout a été magnifiquement pensé, au point que mon fils, qui avait alors 8 ans lorsqu’on s’est installé, s’est exclamé en visitant sa nouvelle maison : “tout tombe en face!”, se souvient, amusé, le propriétaire. Mais «cette maison est évolutive» : matériaux, lignes fuyantes, sol et plafond restent en l’état, mais à l’intérieur du «cube», tout est possible. Du coup, le propriétaire fait régulièrement bouger les murs, au gré de la vie et de ses envies.

“Cette maison est finalement assez rustique. Il ne faut pas oublier qu’à l’origine c’est une maison familiale à la campagne que nous voulions”. A l’origine d’accord, mais depuis que le maître des lieux s’est pris de passion pour l’art contemporain, présent autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et que les enfants ont quitté le nid, sa maison rustique à la campagne ferait pâlir d’envie n’importe quel détenteur d’un loft new yorkais ! Ecrasés par tant de beauté, nous repartons comme nous sommes entrés : sur la pointe des pieds.

+ d’infos :
vergelyarchitectes
.com

Photos : Studio Erick Saillet

Pauline Marceillac

Pauline Marceillac

Journaliste
SURNOM : Pop (aucune explication à donner, il semble que ce soit le dérivatif naturel de Pauline pour certains. Ce qui est moins naturel, ce sont les autres surnoms qui en découlent, comme Paupiette...) PERSONNAGE DE FICTION : Dora l'exploratrice (moi pour le côté "exploratrice" évidemment, quand d'autres - qui se reconnaîtront - voient les quelques ratages capillaires me concernant) OBJET FETICHE : Je ne sais pas si je peux répondre mon "verre ballon" sans passer pour une alcoolo ?... Du coup, je vais dire mon stylo qui renverra une image beaucoup plus intello... (enfin, cela dit, j'ai deux mains!) ADAGE : "Quand on veut, on peut" JE GARDE : mon fichu caractère qui me sert souvent JE JETTE : mon fichu caractère qui me desserre souvent DANS 20 ANS ? J'espère que je n'aurais pas cessé de voyager, d'explorer, d'essayer. Peut-être me serais-je assagie (j'espère pas). Et peut-être que je l'aurais écrit ce fichu roman commencé dix fois ! (Et tout ça nous renvoie à mon adage )

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