marion clément, bibi & cie

15 Mar 2017

chapeaux en tête

Elle est pleine d’énergie, de projets et d’humour. A la tête de sa marque à Saint-Etienne ou petites mains à paris pour les défilés de Jean-Paul Gaultier, elle rêve de faire entrer chapeaux et parures dans le vestiaire quotidien. On vous présente Marion Clément.

Marion Clément a la tête bien faite, bourrée d’idées et de projets. Pour cette Stéphanoise d’adoption, la tête, c’est un peu un outil de travail : depuis 2008, elle invente et fabrique des couvre-chefs. A 33 ans, elle est désormais seule aux commandes de sa propre griffe. “Quand on me demande ce que je fais dans la vie et que je réponds « chapelière-modiste », ça produit toujours son petit effet !”, s’esclaffe la jeune femme. Pas banal. Des artisans capables de mouler à l’ancienne des chapeaux, il n’en reste qu’une poignée dans l’Hexagone. Dont cette ambassadrice rhônalpine qui a beaucoup déménagé, sans jamais quitter la région.

Le responsable de cette vocation ? Une petite annonce du musée du chapeau de Chazelles-sur-Lyon, à la recherche « d’une créative dotée de compétences manuelles ». Du sur mesure pour cette titulaire d’un Bac Arts appliqués et d’un un BTS design produit, qui a ensuite bifurqué vers un CAP menuiserie “pour revenir à la matière et retrouver le plaisir du travail manuel”.

Ce sont donc les anciens chapeliers de Chazelles, épicentre de la fabrication de galurins en France, qui se chargent de sa formation. Et la pointure Nelly Saunier. Marion y développe une gamme de chapeaux qui fait tourner bien des têtes…

Les timides ont tendance à croire qu’on se retourne à leur passage a cause du côté voyant de l’accessoire, sans penser que c’est plutôt pour observer et admirer plus longtemps… Une silhouette chapeautée, ça donne tant d’allure !

A son palmarès : Jean-Paul Gaultier ! Sa position géographique n’empêche pas Marion de rallier la capitale une dizaine de jours avant les défilés, pour accessoiriser les collections de la maison. Une véritable course contre la montre « complètement folle et totalement magique », à laquelle la native de Grenoble a participé plusieurs fois, en tant que petites mains. Autre motif de fierté : le prix « Coup de cœur » aux dernières Rencontres Internationales des Arts du Chapeau qu’elle décroche pour sa création en feutre tressé. Seize nations représentées, tout même ! Création que le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne s’est empressé d’inclure à ses petits trésors.

SAVOIR-FAIRE FEUTRÉ

Il faut dire que le travail du feutre est l’un de ses dadas, matière pour laquelle elle en pince sévèrement. “Le toucher est fantastique, les possibilités insensées : on peut le découper, le tresser, il ne s’effiloche jamais. On peut même le transformer en fleurs, pompons ou franges !”
Dans son bel atelier, Marion Clément confectionne des petites séries : fedoras, trilby, capelines, mais aussi bibis, petits ornements de tête, faciles à porter qui signent une silhouette en un claquement de doigts. Tout un peuple coiffé cogne à sa porte : il y a des papys qui viennent faire nettoyer, repasser, voire remouler leur compagnon de route, si heureux de retrouver des gestes de leur jeunesse. Ceux qui souhaitent transformer des couvre-chefs de leur mère, d’un aïeul : grâce à la vapeur et une bonne technique, ces objets en feutre peuvent être retaillés. Ceux qui veulent la même calotte que Bob Dylan… Défilent aussi les mariés et leurs invités, les fétichistes du chapiteau, les crânes qui redoutent le refroidissement, les pin-up… Sa dévotion pour le feutre ne freine cependant pas ses recherches de nouveaux matériaux, d’autant que l’engouement pour le chapeau, qui va et qui vient d’ordinaire, est plutôt resté à marée haute ces dernières années. Plusieurs pistes sont à l’étude, dont le plastique « pas pour le garnissage, bien sûr », sachant qu’elle a déjà réalisé des serre-têtes en impression 3D. L’un dessine un éventail. Un autre affiche une matière tordue, sculptée.

Marion Clément songe à des ateliers EVJF (comprenez Enterrement de Vie de Jeune Fille) et même à lancer un intéressant service de location pour cet accessoire encore trop souvent consigné aux grandes occasions. Le chapeau n’est pourtant pas un déguisement. “Les timides ont tendance à croire qu’on se retourne à leur passage à cause du côté voyant de l’accessoire, sans penser que c’est plutôt pour observer et admirer plus longtemps… Une silhouette chapeautée, ça donne tant d’allure !”. Marion ne sort d’ailleurs jamais sans un bibi, sous peine de se sentir toute nue : “Un couvre-chef, ça habille. Même un tout petit truc posé sur la tête donne immédiatement du style à quelqu’un, essayez !”

+ d’infos : www.marionclement.com

© Jean-Sébastien Poncet

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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