Mec plus-ultra : Michel Cymes

16 Déc 2020

Du haut des Cymes

Médecin chouchou des Français, qu’il défraye la chronique ou fasse la une à grand coup de blagues dithyrambiques, Michel Cymes met un sacré coup de fouet sur la médecine du paf ! Ton décalé, autodérision et répartie des diables, humour, provoc’ et hop hop hop pour prescription, depuis 30 ans, quelle ordonnance de choc !

De ses fous rires d’anthologie avec Marina Carrère d’Encausse dans le Magazine de la Santé, au prime time sur les pouvoirs extraordinaires du corps humain, Adriana à ses côtés, moi grande hypocondriaque devant l’éternel, aurais adoré décrocher la ligne d’allo docteur, pour prendre ma dose quotidienne de bonheur ! Parce que si ses frasques ont largement nourri le zapping de canal et alimenté haters et rumeurs nauséabondes, à 63 ans, sous sa casquette d’animateur et chroniqueur médical, Michel Cymes est avant tout médecin. Serment d’Hippocrate greffé, smile et paillardise pour la bêtise, c’est avec esprit et coolitude absolue, qu’il confie plaisirs et indigestions, coups de chaud et chutes de tension ! Entre deux consultations à l’hôpital et une vie médiatique qui fait la ola, Docteur, comment avez-vous atterri-là ? Allongez-vous, et racontez-moi…

Activmag : Qu’est-ce qui conduit un médecin à devenir une personnalité médiatique de premier plan ?
Michel Cymes : Ça tient peut-être à ma façon de pratiquer. J’ai toujours adoré expliquer aux patients, prendre le temps de faire des dessins, de montrer sur les radios ou les scanners. Je pense qu’un patient, à qui on explique les choses, a plus de chances de guérir parce qu’il comprend pourquoi on lui donne tel traitement ou pourquoi il faut arrêter de fumer. Je n’ai jamais eu une pratique de la médecine verticale. Pour moi, c’est une collaboration, un binôme. Et puis il y a les circonstances, je suis arrivé jusqu’aux médias en faisant de l’assistance médicale sur des rapatriements, des rallyes, durant lesquels j’ai côtoyé des journalistes. Je me suis dit : si j’aime expliquer à mes patients, pourquoi ne pas le faire à des millions de personne ? Pendant mes gardes, j’ai commencé par 2-3 chroniques et j’ai adoré !

Une façon de décomplexer la médecine, de la mettre à la portée de tous ?
Ça existait déjà avant moi. J’ai rien inventé. Ce qui a fait le succès de mes chroniques sur France Info, c’est sûrement le fait d’écrire naturellement, comme si j’étais face à un patient. Je pourrais vous dire que j’ai beaucoup réfléchi sur la façon de faire, mais pas du tout. C’est spontané et depuis 30 ans, je ne fais que ça.

Avec votre franc parler, votre raillerie et beaucoup d’humour ?
C’est ma carte de visite ! Mais je ne fais rien de plus qu’en consultation. Avec mes patients, je peux me marrer aussi. J’ai toujours été très déconneur dans les échanges, c’est ce qui a fait mouche, apparemment ! Parce que même si vous êtes hypocondriaque, quand vous entendez quelqu’un parler de santé avec bonne humeur, ça rend les choses plus digestes.

Vous commencez votre carrière médiatique il y a 30 ans, c’était comment ?
Très excitant ! J’ai d’abord fait une étude scientifique pour Europe 2, avant d’aller sur France info qui à l’époque, était la seule radio d’info continue, une sorte de CNN à la française, pour moi, le summum du professionnalisme journalistique. Quelle émulation de côtoyer de grands journalistes ! De découvrir un univers qui n’était pas le mien, j’étais juste médecin… C’était fou ! Et en même temps, j’avais un énorme stress. Ce n’était pas mon métier et j’étais très inquiet de la réaction du milieu médical. Praticien à l’hôpital, je voyais souvent des patients qui avaient entendu, via les médias, des infos parfois complètement folles. Moi qui suis ORL, on venait me voir en me disant : « on n’enlève plus les amygdales, mais on les brûle au laser », alors qu’il y a des indications très précises pour ça !! Ça m’énervait et je me suis dit qu’il n’allait pas falloir raconter de conneries à l’antenne ! Je n’avais aucune envie de me prendre tout le milieu médical dans la tête ! C’était un mélange d’excitation et de pression terribles, le sentiment d’une énorme responsabilité.

Vos plus belles émotions ?
Le jour où Pascal Delanois, le patron de France Info m’appelle suite à une cassette que j’avais déposée sur son bureau, c’était à tomber de ma chaise ! Et le 2e, quand Jean-Marie Cavada, qui lance la  5, m’a demandé si j’acceptais d’être le médecin de la chaîne pour travailler avec Igor Barrère. Ces 2 coups de fil-là sont gravés à vie dans ma mémoire.

Et qu’est-ce qui vous a poussé à devenir médecin ? Vos 2 grand-pères morts à Auchwitz y sont pour quelque chose ?
Que la déportation de mes grands-parents m’ait marqué, ça me paraît évident, je l’ai d’ailleurs écrit dans Hippocrate aux enfers. Mais influencer ma volonté d’être médecin ? Je ne crois pas. Quand j’étais au lycée, j’adorais les sciences nat’. Mon meilleur ami faisait médecine et je me suis dit que c’était peut-être un beau métier. Après, dans les familles qui ont eu des déportés comme la nôtre, il y a oui, inconsciemment, un peu de revanche sociale. Je me souviens qu’à l’obtention de ma 1re année de médecine du 1er coup – ce qui est un exploit pour quelqu’un qui a raté son bac !- avoir été aussi heureux pour mes parents que pour moi. Est-ce que la mémoire collective et familiale m’a motivé à réussir à décrocher un métier prestigieux en rapport au vécu de mes parents, cachés pendant la guerre ? Il faudrait que je fasse une analyse de quelques années…

D’ailleurs, de l’internat, vous gardez quoi de cette époque ?
Oh la la ! J’ai eu 2 périodes marquantes et extraordinaires. A l’internat de Chartres, où j’ai appris mon métier de chirurgien, dans la salle de garde, j’étais ce qu’on appelle l’économe. On a fait des fêtes et vécu des moments fantastiques ! J’en ai gardé de très proches amis. Et ensuite, mon service militaire à l’hôpital militaire de Dakar : incroyable tant humainement que professionnellement. J’ai découvert un autre monde, l’Afrique, la misère aussi. Une ville où les gens faisaient des centaines de kilomètres pour venir se faire soigner. J’ai vu, peut-être plus qu’en France, ce que la médecine pouvait apporter aux êtres humains. A 27 ans, ça change votre regard sur la vie, on garde les pieds sur terre.

Dans mon cerveau, il n’y a que de la médecine.
Les paillettes, la télé, la notoriété c’est extraordinairement jouissif.
Mais au-delà de ça, je consulte à l’hôpital et il ne faut pas être VIP pour venir.

Et comment trouvez-vous un équilibre professionnel aujourd’hui ?
Je l’ai trouvé très facilement, parce que je me suis toujours senti médecin à 100%. Je suis animateur, mais mon métier, c’est médecin. Je l’exerce de différentes façons, mais dans mon cerveau, il n’y a que de la médecine. Les paillettes, la télé, la reconnaissance, la notoriété, tout ça c’est extraordinairement jouissif. Mais au-delà de ça, je consulte à l’hôpital et il ne faut pas être VIP pour venir, je vois tout le monde. Mes potes de l’hôpital en ont rien à foutre que je sois connu, ça permet de rester sur terre et de trouver aussi un équilibre.

N’y a-t-il pas de revers à cette célébrité ?
Des revers qui font parfois mal, oui ! Je les ai pris en pleine gueule pendant le 1er confinement. Je serais le médecin « préféré » des Français, donc très écouté. Et même si je relaie la même chose que le monde scientifique et international, quand c’est moi qui le dis, je ramasse. Et j’ai pris des pavés plus qu’à mon tour. Ce n’est pas facile et ça secoue beaucoup. Quelqu’un a dit que j’avais appelé la Covid une « grippette », donc j’avais dit grippette, alors que je n’ai jamais prononcé ce mot. Mais une fois que c’est parti, qu’est-ce que vous voulez faire ? C’est ce que Roselyne Bachelot appelle, et à juste titre, le ventilateur à merde ! Au départ, on laisse parce qu’on pense que répondre, serait pire. Mais à un moment, des trucs vous dépassent. Alors j’ai dit stop ! Au début de l’épidémie, je me suis trompé comme beaucoup, pensant que ce serait moins grave que ça ne l’est, avec les données que j’avais. Mais on ne peut pas à la fois être en vitrine et ne pas prendre des coups. Il faut se préparer et se blinder, prendre du recul, parce que ça mine… Après, l’idée n’est pas d’être aimé par tout le monde… Par principe, le succès est toujours un peu douteux en France. Mais bon, je crois n’avoir tué personne…

Et justement, si le succès est douteux, y-a-t il eu une forme de jalousie de vos pairs ?
Pas des purs médecins. Je suis très fier de continuer à avoir la cote dans le domaine médical, je défends avant tout mon métier et les médecins. Après, il y a eu des mots publics de la part de médecins médiatiques envieux, qui ont dérapé en m’accusant de tous les maux. Et ça franchement, je m’en fous.

Votre plus grand coup de gueule ?
Les anti vaccins ! Je comprends que certains soient inquiets, mais qu’on soit le pays le plus vaccino septique, non ! Et le fait d’avoir bossé un an au Sénégal me rend encore plus hystérique sur ce sujet. Il y a tellement de pays dans le monde qui aimeraient avoir les vaccins proposés à nos enfants, que c’est une incompréhension totale de ma part. Et je pense qu’on n’a pas fini d’en entendre parler avec l’arrivée du vaccin covid.

Si à 30 ans, on vous avez prédit cette carrière, qu’auriez-vous dit ?
Que la vie allait être formidable ! Il y a un adage qui dit : «  Je crois que rien n’est impossible, même l’invraisemblable.  » Je ne me dis jamais arrête de rêver ! Je ne m’interdis rien et le culot m’a bien aidé ! En fin de carrière, mon seul leitmotiv, c’est le plaisir.

Vous êtes un hyper actif, sur tous les fronts en ce moment…
Et bien, je viens de finir de tourner un film pour France 3 où je joue le rôle d’un vétérinaire. Je me suis éclaté ! Après, il y a la sortie des cahiers Docteur Good, sur des thématiques qui tentent d’aider dans la gestion du stress, du sommeil. Un bouquin avec Patricia Chalon, sur l’amour et le sexe : les mots d’amour vus côté homme et vus côté femme. On n’en a pas du tout la même définition, enfin j’ai pas besoin de vous le dire ! Et pour le reste, on a arrêté pas mal de tournages, c’est très compliqué et je ne peux pas faire de pronostics, c’est la cata ! On n’aurait jamais pensé une chose pareille.

Votre plus grand regret ?
Que le temps passe trop vite, que la fin de carrière approche déjà. A l’hôpital, on doit s’arrêter à 65 ans. Dans un an et demi, on me dira : allez, ciao, bonsoir ! Ce n’est pas facile de l’imaginer, à tel point que je me demande si je ne vais pas anticiper le départ pour ne pas qu’on me le demande ! C’est comme une séparation, il faut prendre les devants !

© Christophe Russeil / France Télévisions / © Philippe Le Rouxl / France Télévisions

+ d’infos : Sur l’amour de Michel Cymes et Patricia Chalon aux éditions Stock
Magali Buy

Magali Buy

SURNOM : Mag... (d'ailleurs activ'mag c'est pour moi, non ?) PERSONNAGE DE FICTION : Xéna la guerrière OBJET FETICHE : mon piano, il m’écoute, me répond et me comprend mieux que personne. ADAGE : « si tout le monde sait où tu vas, tu n’arriveras jamais à ta destination. Laisse-les croire que tu dors.» JE GARDE : mon mauvais caractère, ma langue bien pendue, mon cœur ouvert et mes yeux verts JE JETTE : mon insécurité, ma cellulite et ma paranoïa... DANS 20 ANS : la même en pire, si c'est possible !

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