Mec plus-ultra : Olivier Giroud

18 Déc 2020

A contre pied !

Passement de jambes, dribbles et joli brossé du gauche, Olivier Giroud fait trembler lucarnes et petits filets ! Footballeur star à 34 ans, le plus chambérien des champions du monde chausse ses rêves comme il enfile ses crampons, mais qu’est-ce qui fait courir Oliv’ ?

Ce qui le fait courir ? L’adrénaline, la passion et… les records ? Plus que 8 buts au compteur et l’attaquant du FC Chealsea accrochera à son palmarès la place de meilleur buteur français de tout les temps, devant Titi ! Quelle fierté pour notre chauvinisme savoyard ! Avec une 100e sélection en équipe de France le 7 octobre dernier, quasi 9 ans jour pour jour après la toute première, Olivier Giroud croque les terrains comme il croque la vie, avec envie, persévérance, coups francs et retournés acrobatiques ! La confiance et des valeurs chevillées au corps, il en demande encore. L’histoire d’une vie. On remonte les filets ?

Activmag : Quel enfant étais-tu ?
Olivier Giroud : J’étais plein d’énergie ! Ma mère me qualifiait d’espiègle. En fait, j’avais toujours un ballon dans la main ou plutôt aux pieds. Il fallait que ça bouge, je détestais m’ennuyer. Je voulais toujours jouer, jouer, jouer ! Et dès les devoirs terminés, parce que mes parents me rappelaient que c’était important de bien travailler à l’école, je sortais m’amuser avec les copains.
Même si tu avais déjà toujours un ballon aux pieds, de quel métier rêvais-tu ?
A l’époque, j’avais un héros : mon frère Rom’ (NDLR : Romain, de 9 ans son aîné qui compte près de 40 sélections en équipe de France jeunes de football dans les années 90). Il était au centre de formation de l’AJ Auxerre et commençait à jouer en équipe de France jeunes. Il faisait la fierté de la région. Quand on se promenait avec maman dans notre village, tout le monde me demandait de ses nouvelles. Et j’ai compris qu’il faisait quelque chose de plutôt sympa. Du coup, j’ai voulu faire comme lui (rires). Taper dans le ballon et vivre de ça. Bon, c’était un rêve de gosse ! J’imagine que beaucoup de gamins ont ça dans la tête, surtout quand on commence à jouer au foot. C’était mon rêve, à moi aussi.

Pourtant tes parents te disaient que c’était très important l’école, tu savais qu’il te fallait un plan B, avais-tu une appétence pour autre chose ?
Quand mes parents ont vu que je pouvais prétendre à une carrière professionnelle, ils m’ont dit : « il faut que tu aies ton bac ! » C’était la condition sine qua non, il fallait que j’aille au moins jusque-là. Finalement, j’ai fait deux ans de fac ensuite, à Grenoble, tout en étant pro. J’y trouvais un équilibre. Ça me permettait de voir d’autres personnes, de différents horizons, d’avoir une ouverture d’esprit. J’ai fait STAPS, pour pouvoir faire un métier en relation avec le sport et assurer mes arrières.

Quelles étaient tes matières préférées ?
A l’école, j’aimais l’histoire-géo. Je suis fou d’histoire, en fait. C’est mon père qui m’a transmis la passion. Surtout la seconde guerre mondiale et la guerre froide entre les Etats-Unis et l’URSS. J’ai regardé beaucoup de films dessus quand j’étais plus jeune. J’ai aussi eu un prof qui m’a fait l’aimer par sa façon de nous l’enseigner. Après, j’aimais bien la géographie aussi, pour connaître un peu mieux le monde qui m’entourait. J’avais aussi déjà une attirance pour les langues, l’anglais, l’italien. Mais bon, on ne va pas se mentir, j’aimais bien l’EPS quand même (rires).

On reste dans l’enfance, à la télé, on avait 6 chaînes, que regardais-tu quand tu en avais le droit ?
Forcément Olive et Tom ! Mais, je me souviens qu’après l’école, on avait la chance d’avoir nos grands-parents maternels qui habitaient à 100 m de chez mes parents, dans le même village. Quand je rentrais de l’école, je m’arrêtais prendre le goûter chez eux, devant les dessins animés. Et puis après, quand j’en ai eu le droit, je regardais la première mi-temps des matchs de foot. A la pause, j’essayais bien de négocier, mais il fallait aller se coucher…

Trop dur ! Et avec tes enfants, tu limites aussi ?
Mes enfants, j’essaie de les éduquer un peu sur le même modèle que celui de mes parents. Des valeurs de travail : on a rien sans rien. Respect, humilité, mais ils sont encore jeunes. Déjà, on essaie de limiter les écrans pour ne pas qu’ils deviennent accros. Parce que la nouvelle génération est scotchée sur les iPad et les portables. Ne serait-ce que par rapport aux yeux qu’il faut préserver. Ma chance, c’est qu’ils jouent assez peu aux jeux vidéo. Leur truc, c’est encore les dessins animés. Pour l’instant… Donc il faut surveiller. Mais plus tard, oui, je leur ferai découvrir. Y a pas de raisons… Petit, moi, j’adorais jouer à Mario Kart ou à Zelda (rires).

Il y a 30 ans, tu avais 4 ans, as-tu un souvenir de cette époque ?
Pas vraiment. Mais ma mère a retrouvé une photo qui parle d’elle-même. Je ne devais même pas avoir 4 ans. J’étais en train de tirer dans le ballon du pied gauche et de tenir mon biberon de la main droite. Pour dire à quel point j’étais mordu, déjà, mais que je ne perdais pas le nord avec mon biberon (rires). C’est une photo qui m’a marqué.
Le monde s’est accéléré. Ça ne te fait pas peur d’avoir 30 ans aujourd’hui ?
Je pense que c’est important de vivre avec son temps, tout en gardant beaucoup de lucidité et les pieds sur terre. Toujours se rappeler d’où l’on vient. Moi j’ai eu beaucoup de chance, j’ai toujours reçu une éducation qui m’a permis de ne jamais me prendre pour un autre. Et par rapport à ce que je suis devenu, j’ai aussi conscience qu’on a un rôle d’exemple à jouer. On se doit de véhiculer des messages importants. Comme une des causes récentes que j’ai soutenues. On parlait d’enfance et d’école tout à l’heure… Le harcèlement scolaire, c’est une cause pour laquelle je suis très impliqué. Et qui me touche beaucoup. Parce que j’ai des enfants et que je ne veux pas qu’ils vivent ce genre de choses. Et pourtant, énormément de jeunes aujourd’hui sont touchés par ce fléau, amplifié par les réseaux sociaux. Je suis très vigilant par rapport à ce vecteur-là. Moi, j’ai twitter et facebook pour soutenir des associations caritatives et pour mes sponsors. Mais voilà, je les utilise vraiment pour faire passer des messages forts, qui me tiennent à cœur et pour aider ceux qui en ont besoin.

As-tu confiance en l’avenir ?
Je suis quelqu’un qui a la foi, donc je fais confiance. Je sais qu’on traverse des moments très difficiles, mais je suis persuadé qu’il y aura des jours bien meilleurs qui arrivent. Mais il faut que chacun prenne conscience de ce qu’on doit améliorer. Notamment pour notre planète. Par l’écologie, c’est essentiel et puis clairement par l’éducation qui doit être au cœur de nos préoccupations, aujourd’hui. Chacun doit enseigner ce qui est bien ou pas à ses enfants. Et puis avoir de la bienveillance envers les autres. Moi, j’essaie d’appliquer le précepte : “Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse”. Toujours essayer d’être exemplaire et surtout ne pas blesser son prochain. Apporter de la confiance autour de soi et la transmettre à ses enfants. Pour qu’ils volent de leurs propres ailes, qu’ils soient pleinement acteurs de leur vie.

Et ça marche la bienveillance dans la jungle du football ?
C’est sûr que c’est un monde un peu impitoyable. Dès le plus jeune âge, il y a beaucoup d’appelés, peu d’élus. Je pense que la force de caractère joue une grande part dans ce milieu du sport de très haut niveau. A un moment donné, le talent ne suffit plus. C’est là qu’il faut faire preuve d’une force mentale au-dessus de la moyenne. On ne te fait pas de cadeaux. Et il ne faut jamais baisser les bras. J’adore cette phrase de Nelson Mandela qui dit : “Ne me jugez pas par mon succès, jugez-moi par combien de fois je suis tombé et je me suis relevé.” La vie de tous les jours, c’est aussi des doutes, des moments difficiles, mais il ne faut jamais rien lâcher, c’est ce que j’explique dans mon livre « Toujours y croire ». C’est l’héritage que j’aimerais laisser à mes enfants.

On n’oublie pas ses 30 ans ! D’ailleurs dans le foot, 30 ans, c’est quoi ?
C’est l’âge de la maturité. Il paraît qu’entre 28 et 31 ans, pour un attaquant surtout, t’es au top. Pour ma part, c’est vrai que les années 2015-2016 font parties des meilleures sur le plan statistique. Pour un footballeur, normalement, tu dois être au sommet de ton art. Mais j’ai encore pas mal de gaz !!

Avec 44 buts en équipe de France, juste derrière Thierry Henry, mais devant Michel Platini, il te manque 8 buts pour être le meilleur buteur de l’équipe de France de tous les temps. C’est réalisable ?
Evidement que c’est réalisable ! Je ne me fixe aucune limite ! Mais ce sera difficile. Ça dépendra aussi du nombre de sélections que j’aurai dans les prochaines années. Il faut y croire !

C’est un but ?
Mon ambition, ce serait de gagner l’Euro, pour faire comme nos aînés (NDLR : champions du monde en 1998 et champions d’Europe en 2000) et puis, oui, mon autre rêve, ce serait pourquoi pas de passer devant Thierry Henry…

Quel est ton plus gros défaut ?
J’ai tendance à donner ma confiance un peu trop facilement. A être naïf, peut-être. C’est ce que me reproche ma femme, parfois. J’ai une forme d’insouciance, il faudrait que je sois un plus sur ses gardes, plus prudent. Mais c’est dur de changer sa nature…

As-tu des tics ou des tocs ?
On va dire que j’ai des habitudes. Quand je mets le réveil, il faut que ça finisse par un 7. Ce n’est pas de la superstition, mais voilà, c’est le chiffre parfait dans la Bible.


La Covid change les pratiques. Comment vis-tu les matchs à huis clos et tout ce qui va avec ?
Dans le sport, ça perd de son charme, c’est clair. Des matchs de foot sans public, ça n’a pas la même saveur. Pour autant, on est professionnels, on reste des compétiteurs : seul le résultat compte et on est bien obligé de se plier aux règles sanitaires. Mais au-delà du terrain, ça réduit les contacts et les échanges. C’est triste. J’aurais préféré qu’on isole les personnes à risques, tout en responsabilisant les autres, sans bloquer toute une économie, un pays, tuer des commerces… Après, je n’ai pas la science infuse, mais je trouve ça tellement dommage. Il y a tant de personnes qui subissent de plein fouet cette crise, qui vont peut-être devoir dire adieu à leurs rêves, leur restaurant, leur bar, leur job…

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi dans 30 ans ?
Avant tout, que j’étais un bon joueur. Une bonne personne. Un bon exemple pour les enfants.

© Téo Jaffre pour Saltomag.com / © Darren Walsh / Chelsea FC / Getty Images / © Xavier Laine/Getty Images

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