on se refait une bottée ?
SUR LA PLAGE D’HALONG, DES TONGS. AU SOMMET DU KILIMANDJARO, DES CROQUENOTS. ET À PALÉO, LES PIEDS DANS LA BOUE ? DES BOTTES EN CAOUTCHOUC ! MAIS PAS N’IMPORTE LESQUELLES : UNE PAIRE D’ELVETIK, QUI COMME LEUR NOM L’INDIK, SONT DESSINÉES EN SUISSE.
Thierry Collomb est un globe-trotter. Dans les années 90, il quitte son canton de Fribourg natal pour parcourir le monde. Il a 20 ans et, pour vivre, il apprend sur le tas les rudiments du commerce en vendant, en Asie principalement, des bijoux, puis du textile. De retour en terres helvétiques, mais le goût de l’itinérance collé aux semelles, il prend la route des festivals avec son stand de marchandises asiatiques, piercings et vêtements. D’après la légende, c’est à l’occasion d’un de ces festivals, sous la pluie et dans la boue, que son chemin croise celui de Sabrina Maquelin.
BOTTÉE (PAS) VOLÉE
Ensemble, ils repensent le concept de la botte en caoutchouc : “c’est généralement assez moche à la base, alors, dans notre atelier, on est partis d’une botte classique, découpée aux ciseaux pour devenir bottine, sur laquelle on a collé des éléments et une fausse bande de lacets”, se rappelle Thierry. Ils choisissent ensuite, par internet, une usine en Asie pour fabriquer leur création. “On a fait confiance, mais on s’est fait avoir. Quand on a reçu le 1er conteneur, il y en avait pour 45.000 dollars de marchandises, et 5.000 paires de bottes… invendables. Ça représentait presque tous les sous qu’on avait mis de côté ! Ça a été une grosse claque, on a dû repartir de zéro.”
Sac au dos, cette fois-ci, ils se déplacent jusqu’en Chine pour trouver une usine. “C’était un vrai challenge de dénicher un fabriquant, de se déplacer de ville en ville, alors que personne ne parlait anglais… On voulait une usine très pro, où les gens étaient bien traités, avec des horaires raisonnables, et on est allés de déception en déception”. Jusqu’à cette entreprise familiale, créée dans les années 30, avec garderie et logements pour les employés, qui comble leurs attentes. En 2013, les bottes qu’ils ont dessinées arrivent enfin sur le marché, Elvetik est né.
CAOUT-CHOU
Pour grands panards ou petit petons, la bottine suisse se pare ensuite de couleurs vives, de denim, en version mat ou brillante. Et afin de donner encore plus de chien à ce caoutchouc 100% naturel, Thierry et Sabrina invitent des artistes, grapheurs, tatoueurs, à créer des décors. Ils ont également édité plusieurs séries limitées, dont une spéciale Montreux, à partir de l’affiche réalisée par Bruno Gaeng et Roger Bornand pour le tout premier festival de jazz.
Si le plastique n’est plus fantastique, le caoutchouc est donc toujours super doux… surtout dans la boue !