mode – les lyonnes –

9 Sep 2019

guêtres apens !

DES « GUÊTRES À ESCARPINS ». KÉSAKO ? UN ACCESSOIRE DE MODE EN CUIR, ARTISANAL AUSSI CHIC QU’ORIGINAL, MADE IN LYON. ODE
AU BONHEUR D’ÊTRE FEMME ET SOLIDEMENT CAMPÉE SUR SES DEUX PIEDS, À TALONS…

On peut difficilement faire plus original comme accessoire de mode. Au début, on achoppe un peu sur le mot «guêtres». Le terme évoque davantage le film en costumes, le monde équestre ou de l’aérobic que celui de la mode. On n’y est pas du tout. Anne-Claire Thiriot, femme vive et fine d’esprit, a trouvé la parade pour faire exister ses créa- tions, elle dit «guêtres d’escarpin». Tout de suite (grâce aux photos, aussi), les choses deviennent plus claires. Et plus glamour. Nous sommes face à une sorte de corset qui, en l’enserrant, améliore confort et allure.
Avant Les Lyonnes, Anne-Claire Thiriot exerçait le métier de décoratrice d’intérieur et parcourait le bitume de Paris, en talons déjà, même sur ses chantiers au milieu des carreleurs et des plaquistes. Par amour de la féminité et parce que c’était “une arme pour me faire respecter”. Mais la lassitude face à la spirale parisienne qui happe la gagne. Envie d’autre chose. Une chute et un pied cassé l’obligent à appuyer sur «pause» et précipitent le changement. Pas question pour autant de renoncer aux semelles fournisseuses de centimètres supplémentaires, ni de grossir les rangs des porteurs de baskets, «95 % de l’humanité», selon la principale intéressée. Voilà l’épisode qui a inspiré l’idée un peu folle des guêtres. Car il faut aussi voir dans son entreprise un hommage à cet art tout féminin de savoir tenir cap malgré la houle. De tomber trois fois, de se relever quatre.

PAS FOLLE LA GUÊTRE…

Fabriquer des chaussures était son rêve d’enfant. “Petite, j’adorais le déguisement. Je pense que tout vient de là. Après, j’en ai fait une espèce d’obsession : je vis littéralement en escarpins”, résume cette digne héritière d’une mère habituée aux hauteurs. Mais quand elle cogne à la porte des Compagnons du Devoir à 26 ans, la sanction tombe : “Trop âgée. Il y a 10 ans de tour de France devant vous”. Anne-Claire Thiriot ne se démonte pas. “Je voulais absolument accéder à un savoir-faire manuel, alliance du très, très artisanal et de l’excellence se rapportant à l’élégance.” Elle met un point d’honneur à se former auprès de l’atelier parisien Tool-box, tenu par des anciennes de la maison Hermès. Deux ans durant, la Lyonnaise y apprend la technique de la sellerie et de la couture à la main. Puis retour sur ses terres natales pour fabriquer ses pre- mières guêtres.

A CHEVAL SUR LA FÉMINITÉ

Cette passionnée de mode, plus précisément d’artisanat appliqué à la mode, n’a pas choisi la facilité. La destinée de son accessoire fétiche est intimement liée au port de talons. Or les Françaises sont lanterne rouge en la matière, là où les Italiennes occupent la première place du classement. “Elles ne lâchent pas l’affaire. Elles les portent plus haut, plus souvent.” Les Américaines ont, elles, l’habitude de s’apprêter avant de sortir. Cela fait partie de l’attirail. Au Japon, les talons seraient plutôt sulfureux. A chaque pays ses codes. La créatrice, pour sa part, déclare posséder une vingtaine de paires dont la moitié n’a jamais quitté le placard.

PROFESSION : PIMPEUSE DE POMPES

Si l’ambition est de rendre le pas plus sûr, l’atelier Les Lyonnes veut faire mieux : rendre la démarche plus assurée. Pour arpenter plus sereinement la jungle urbaine comme la vie quotidienne à charge mentale importante, juchée sur des talons de 10 cm. Certes, Anne-Claire Thiriot récolte des retours enthousiastes du type “Merci, je n’ai plus de crampes” car les guêtres en scellant le pied à la chaussure libèrent les orteils de leur crispation caractéristique. Mais elle préfère quand on lui glisse que ses créations dopent, qu’elles donnent de l’assurance. Et la brune piquante de citer Christian Louboutin : “Il ne manquerait plus que mes escarpins soient confortables”. En plaisantant, à moitié…
Et le côté rock du cuir, qui évoque un chouïa l’univers du bounding, on en parle? “Lâchons le mot, les guêtres ont une connotation « dominatrice » qu’on ne peut tout à fait gommer. Cela m’amuse de jouer sur plusieurs registres”, commente la créatrice qui a rendu ultra féminin un classique de la virilité.
Autres avantages de l’accessoire, il apporte un peu de chaleur à l’intersaison en couvrant le coup de pied et dissimule des veines soumises à rude épreuve. Sachant que les guêtres des Lyonnes permettent de personnaliser son style et de démultiplier ses pompes en modifiant leur look grâce aux accords de couleurs et aux associations. Magique. Elena Ceaușescu n’a qu’à bien se tenir !
Chaque pièce passe entre les mains d’Anne-Claire Thiriot qui s’occupe de tout, fabrication comprise, dans son atelier d’Ainay, à Lyon. Prochaine étape en 2020, la conception d’une ligne d’escarpins associés qu’elle fera réaliser, pour jouer les complémentarités parfaites avec ses guêtres. Un joli coup de pied, pardon, d’escarpin au destin…

https://www.leslyonnes.com/

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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