octavie delvaux, érotica-girl

8 Mar 2017

L’étoffe des éros

A 38 ans, Octavie Delvaux s’impose aujourd’hui en France comme une auteure incontournable des rayons érotiques. Sa plume incisive et décomplexée fait mouche et apporte un peu de fraîcheur dans un univers écrasé par les biscotos de Christian Grey. Rencontre avec une jolie brune, dont le grand-oncle, Maurice Le Bras, n’est autre que le fondateur de la tisane haut-savoyarde « les deux marmottes », tragiquement décédé lors de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc en 1999.

Vous en avez assez des histoires érotiques sans queue ni tête, ou des contes de fées répétitifs et limite réactionnaires des « mummy porn », où une jeune fille, forcément ingénue est initiée par un bellâtre plus âgé forcément riche et musclé ? Alors Octavie Delvaux est faite pour vous ! Un style direct et drôle à la fois, des intrigues bien montées, des textes bien ficelés, des personnages attachants. Octavie, nouvelle reine de notre littérature érotique nationale ? Elle pourrait être un vrai symbole pour le « redressement productif » cher à l’ancien ministre Arnaud « Monte-Bourre ». « Gode » save the queen !

« PLUG » AND PLAY

Après avoir publié plus d’une trentaine de nouvelles, Octavie lance son premier roman en 2013, « Sex in the kitchen ». Un véritable succès ! 30 000 exemplaires écoulés, alors que le tirage moyen pour ce type d’ouvrage se situe plutôt autour de 1 500. Faiblement relayé par une presse qui préfère pilonner sans « nuances (de Grey) » le public à coups de grosses productions étrangères, il se diffuse surtout grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux. Ne vous laissez pas abuser par sa couverture aux motifs vichy couleur rose bonbon ! On est bien loin de la prose girly et romantico-nunuche ! De vraies belles scènes de sexe sans tabous. Et en plus, cerise sur le gâteau, vous pouvez lire ça tranquillement dans le train sans vous faire gauler par votre voisin ! La suite, « Sex in the TV », sort deux ans plus tard, en 2015. Ces deux romans mettent en scène une héroïne, Charlotte, blogueuse culinaire (sans jeu de mots !), dont la vie manque un peu de piment, et ses trois copines carrément délurées. Conversations débridées, humour, rencards, parties de jambes en l’air, un peu de SM. Une vraie histoire, amusante et légère, qui se lit très facilement. Pourtant, Octavie le reconnaît, “écrire les scènes de sexe est très difficile, j’ai beaucoup plus de mal pour ces passages que pour les autres… Un ouvrage érotique est rarement réussi… Il me fallait tenir en haleine un lecteur sur tout un roman, et par la comédie, c’est plus simple”.

Elle pourrait être un vrai symbole pour le « redressement productif » cher a l’ancien ministre Arnaud « monte-bourre ». « gode » save the queen !

UN ESPRIT SEIN DANS UN CORPS SEIN

La littérature érotique, cela fait près de 10 ans qu’elle est tombée dedans, après des études d’histoire et de langues. “J’aime raconter des histoires, c’est noble, je trouve, d’emmener le lecteur avec soi…”. Elle se choisit alors un pseudo. “Même avec des polars, je n’aurais pas pris mon vrai nom… C’est plutôt une intention littéraire de ma part”. «Octavie », un personnage de la comtesse de Ségur dont l’œuvre a nourri l’imaginaire de notre écrivaine. “À l’instar du marquis de Sade, la comtesse de Ségur trône au panthéon des auteurs qui ont su donner à la douleur et l’humiliation des lettres de « licence », elle a une petite part de responsabilité dans l’élaboration précoce de mon univers fantasmatique”.

Dès le début de sa carrière, le choix de l’érotisme s’impose comme une évidence. “L’intime m’intéressait dès le départ, il est dommage que trop souvent les textes s’arrêtent à la porte de la chambre à coucher, car la sexualité régit un peu toute notre vie. Et puis les livres érotiques que je lisais étaient trop phallocentrés et misogynes ; je me disais qu’il y avait peut-être de la place pour une écriture plus féminine”.

Un style original, une « marque de fabrique », loin des stéréotypes de la « chick lit » ou « adult romance » actuelle, et qui accorde une grande importance au détail, à la montée du désir, à la vérité du scénario. Point d’autobiographie, mais des scènes inspirées par la vie, les témoignages, les copines, et son imagination débordante ! “Les scènes de sexe doivent rester surprenantes et fantasmatiques sans tomber dans l’irréalisable. Il faut rester crédible”. Aussi a-t-elle choisi de mettre en scène « des personnages à la sexualité formée, et non des jeunes filles à initier ». En somme, l’anti Fifty Shades ! “De toute façon, j’avais déjà amorcé ma carrière bien avant Cinquante nuances. J’ai juste voulu pousser le curseur plus haut pour me différencier, sortir de ce schéma ultra-masculin, et montrer que les hommes peuvent eux aussi être dominés”. En effet, ces derniers occupent une place bien particulière dans ses histoires, soumis aux désirs féminins. Une volonté de revanche de sa part sur la gente masculine ? “Revanche oui, mais sur des stéréotypes et des fantasmes habituels, pas sur les hommes ! Je trouvais drôle de mettre en scène parfois des hommes soumis, à quatre pattes… mais ça leur plaît, et même dans ces postures, ils peuvent être excitants pour les femmes !” Elle ajoute, espiègle, “c’est mon côté taquin ”.

Les livres érotiques que je lisais étaient trop phallocentrés et misogynes ; je me disais qu’il y avait peut-être de la place pour une écriture plus féminine.

LE « CHAUD » MUST GO ON

Aujourd’hui, Octavie a mis entre parenthèses la littérature pour consacrer toute son énergie à l’écriture d’un scénario. « Sex in the kitchen » doit en effet être adapté au cinéma. Un projet sur lequel elle reste évasive, pour d’évidentes raisons de confidentialité. Mais elle verrait volontiers l’héroïne, Charlotte, être incarnée par la jeune actrice Vimala Pons. Un projet qu’elle juge « enthousiasmant… un vrai défi, car écrire pour le cinéma demande d’autres qualités« . Elle s’empresse d’ajouter “ce ne sera pas un film érotique ou sulfureux, mais une comédie un peu coquine, avec des scènes suggérées, capable donc de fédérer un large public”.

Le 3ème tome des aventures de Charlotte, réclamé par son éditeur, n’est donc pas pour tout de suite ! En attendant, pas la peine d’attendre la plage ou les chaudes nuits d’été, plongez dès à présent avec délectation dans les aventures imaginées par Octavie. Rien de tel pour rebooster un moral en berne !

INTERVIEW DES HAUTS & D’ÉBATS

La Saint Valentin, in ou out ?
Plutôt out

Fantasmes : les réaliser ou pas ?
Il faut bien y réfléchir, ça dépend lesquels…

La musique idéale pour la sieste crapuleuse ?
Beaucoup de musiques peuvent convenir… Les albums électros de Radiohead, assez planants, ou même l’opéra, pourquoi pas…

Le dessert idéal pour une soirée prometteuse ?
Un bon dessert alliant subtilement fruits rouges et chocolat

Le métier qui vous fait fantasmer ?
Pilote de chasse

La taille, ça compte ?
Pas du tout

Le détail anti sexe chez un homme ?
La mauvaise haleine

La tenue sexy par excellence ?
Pour un homme ou pour une femme ? Personnellement j’aime porter une robe fourreau, un peu fendue.

La position la plus érotique dans le Kâma-Sûtra ?
Ça dépend avec qui ! Ah oui, celle avec la femme assise sur un rebord de table peut-être… j’ai oublié le nom de cette position.

Plus c’est long, plus c’est bon ?
Ce n’est peut-être pas totalement faux…

Votre modèle de séductrice ?
Mata Hari

Rocco ou Christian Grey ?
Noooooon pitié !!!!! Ni l’un ni l’autre ! Bon, peut-être Rocco, mais pas dans le cadre d’un film, s’il vous plaît…

© Pascal Brizard, Catherine Calvanus

Emmanuel Allait

Emmanuel Allait

Chroniqueur SURNOM : Manu. Mais je préfère qu'on m'appelle Emmanuel. Un peu long, mais plus c'est long, plus c'est bon, non? PERSONNAGE DE FICTION : bob l'éponge. J'ai passé 40 ans à faire la vaisselle et ce n'est pas fini ! Je suis un spécialiste. OBJET FETICHE : un stylo plume. Beaucoup plus classe qu'un ordinateur. Ou une montre, automatique bien sûr. Regarder le temps qui passe pour en profiter au maximum. ADAGE : mon cerveau est mon second organe préféré (woody allen). JE GARDE : joker. JE JETTE : mes pieds. DANS 20 ANS ? je serai sur une scène, guitare à la main, pour jouer Europa de Carlos Santana. presse@activmag.fr

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