on the rhône again : le Domaine Viret

15 Oct 2021

Les hommes de l’onde

Il y a des endroits comme ça, qui vous prennent de court… A St-Maurice-sur-Eygues, dans la Drôme, Alain et Philippe Viret ont fait du «Paradis», le berceau d’une nouvelle approche agro-philosophique : la cosmoculture.
Et quoi qu’on imagine avant d’y aller, on est loin de la réalité.

On a tous des a priori. En entendant le mot cosmoculture par exemple, on pourrait penser qu’il s’agit d’une méthode post-soixante-huitarde ; qu’il va falloir une grande ouverture d’esprit et quelques substances psychotropes pour la comprendre ; que le vigneron qui va nous l’expliquer porte un collier de fleurs, les cheveux longs et qu’il se balade nu entre ses vignes pour entrer en communion avec elles. Evidemment, les a priori sont faits pour être déconstruits. Alain et Philippe Viret n’ont rien de gourous, ce sont des terriens, des agriculteurs. Les deux (quatre ?) pieds fermement ancrés dans leur sol drômois, ils prêtent simplement une oreille particulièrement attentive à la nature qui les entoure.
De l’eau dans son vin
Par où commencer ? Par le domaine déjà : lieu-dit le Paradis. Avec ses 60 hectares d’un seul tenant -dont 35 de vignes- c’est presque un pays à part entière, avec ses plateaux, ses vallées, ses forêts. Longtemps travaillé en polyculture, fournissant du raisin à la coopérative du village, il appartient à la famille depuis quatre générations. Un coteau magnifique, mais sec, sur lequel Alain a toujours vu défiler des sourciers, qui n’ont jamais rien trouvé. Jeune, lui aussi développe une sensibilité radiesthésique, lit beaucoup, se forme en autodidacte à la détection des ondes magnétiques. Il capte de l’eau partout, mais pas sur sa terre. On lui dit qu’elle ne vaut rien : vous aussi, vous l’entendez cet harmonica qui joue le thème de Jean de Florette ?
Mais après ses études, son fils Philippe veut faire du vin. Et pour faire du vin, il faut une cave. Et une cave nécessite beaucoup d’eau (nettoyage du matériel pendant les vendanges, lavage du sol du chai… ). Ils sont donc sur le point d’acheter une autre petite propriété pour installer le jeune Viret, quand Alain sent finalement un flux : “on a trouvé une source quand on n’avait plus de solution, que ça semblait perdu. Comme quoi, on ne peut écouter vraiment que quand on est prêt à entendre…”, raisonne-t-il.

Cœur de pierre

En 1999, ils attaquent donc la construction de leur cave. Un projet pharaonique, avec des pierres de la même provenance que celles qui ont servi à la construction du pont du Gard, positionnées sur l’alignement du courant d’énergie qui traverse leurs terres. Les dimensions du bâtiment, elles, ont été calculées en fonction du nombre d’or, un principe de proportions considéré comme clé de l’harmonie, utilisé notamment dans la construction du Parthénon ou du Pentagone. En juin, ils posent le premier bloc, et en septembre, ils rentrent les vendanges à ciel ouvert, au milieu des engins : “on était sur le chantier pendant la journée et on vinifiait la nuit”, raconte Philippe. “Quand on a fait celle-là, toutes les autres sont faciles.”
Résultat ? Plus qu’une cave, les Viret ont bâti un temple, une cathédrale. A l’intérieur, raisins et jus ne transitent quasiment que par gravité, stockés ensuite dans de gigantesques cuves ou des dolia. Depuis 2005, Philippe fait macérer ses rouges dans ces grosses amphores, il a été l’un des premiers à les utiliser : “on m’a demandé si je les avais trouvées à Jardiland, si c’était un caprice ? Mais c’était le fruit de nos recherches, et ça se faisait en Georgie ou en Italie.” Fruit de leurs recherches également, un énorme quartz, au centre du bâtiment, distribue les radiations tel un cœur battant : “c’est un cristal de roche à la densité et à la fréquence très élevées”, explique Alain. “Il génère une force pénétrante qui va activer celle qui ne l’est pas (la roche du Gard), et créer des échanges, revitaliser l’ensemble.”

Rapport de forces

Ces échanges, les Viret les stimulent donc : à des points stratégiques du domaine, ils ont placé des menhirs de basalte qui semblent veiller sur les parcelles. A l’endroit où ces balises dominent la vallée, entre les vieux pins et le thym citron, Philippe vient se ressourcer : “là, si vous sortiez une baguette de sourcier, elle s’affolerait ! C’est un lieu où on se sent bien, où on se recharge comme une batterie.” Il y a quelques années, celles des caméras d’une équipe de télévision se sont pourtant totalement déchargées en arrivant ici ; une autre fois, ce sont des centaines de coccinelles de toutes les couleurs qui se sont agglutinées pendant plusieurs jours sur les pierres levées… Pour Alain, ce ne sont pas des signes, mais des preuves très concrètes des forces en présence sur ce lieu.
Connaissance des courants telluriques et de leur incidence sur la culture du raisin ou l’élevage du vin, utilisation de produits naturels avec parcimonie, rôle de l’eau informée (dynamisée)… La cosmoculture, mais surtout les vins qu’elle produit, a tout de suite séduit les Japonais, et vient d’entrer dans le catalogue de l’importateur new-yorkais Neal Rosenthal, une référence dans la défense des petits producteurs européens. A la croisée de la biodynamie et de la géobiologie, elle s’adapte à chaque parcelle, “car l’agriculture n’est pas universelle, chaque lieu a sa sensibilité”, résume Philippe.

Effets de peau

La sienne, il l’exprime dans ses assemblages. Sur ses pentes provençales, il a d’ailleurs introduit des cépages plus résistants, plus tardifs ou plus exotiques que les endémiques, comme le corse Sciaccarello, les Muscats d’Hambourg et d’Alexandrie, ou la Mondeuse savoyarde de son grand ami Dominique Belluard. “Un petit jardin secret pour les générations futures”, sourit-il. Il tente également des élevages longs sur les rouges, du «skin contact» ou macération pelliculaire (avec la peau) sur les blancs, qui donne notamment à sa cuvée Horus d’étonnants reflets orangés. Pour être encore plus libre de ses choix, le domaine est sorti en 2013 de l’appellation Côtes-du-Rhône Village St Maurice, parce qu’“une fois qu’on a lâché le mot cosmoculture, on ne peut pas être consensuel, il faut être dans l’identitaire”. Et chez les Viret, cette identité n’a pas fini d’étonner

+d’infos : http://domaine-viret.com

Photos : Clément Sirieys

Le Mot de CHARLY

Quand je suis sorti de chez eux, la première fois, il y a une bonne vingtaine d’années, j’ai le souvenir d’être resté 10 minutes dans ma voiture avant de repartir, pour encaisser tout ce que j’avais vu et goûté, assimiler tout le positif. A l’époque, le domaine faisait du Côtes-du-Rhône Village St Maurice. Aujourd’hui, il est sorti de l’appellation, il est passé en Vin de France, ça n’enlève rien aux vins, qui restent fabuleux à déguster. Ils ont une très belle concentration, avec du volume et de la matière, qui enrobent le palais. Ils s’accorderaient très bien avec un civet de sanglier ou du chevreuil, esprit chasse, ou quand ils sont jeunes, avec un gâteau au chocolat noir, pas trop crémeux, plutôt croquant.

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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