personal chopeuse !
Quand ma copine Jill kiffe sur un latino à adopter, les dents blanches et le cerveau bien aéré – si, si, ça se voit rien que sur la photo -, il faut au moins une amie aussi «avertie» que moi pour lui éviter tout trou d’air. Elle qui, d’habitude, a une liste de critères plus longue que le bras, elle va finir manchot sur ce coup-là!
J’ai commencé à me faire du souci quand elle est devenue olé olé et un peu niaise sur les bords. TOUS les bords… Pour un haut potentiel comme elle, y’a de quoi vous foutre les j’tons! Et pas que façon de parler: nuits blanches à la clé ou cauchemars assurés, fallait choisir le moins pire. Plus de somnifère pour faire l’affaire. Je dormirai plus tard. Car à 24 heures du grand soir, en panique, elle me supplie en plus de venir à leur premier rencard. Ouaiii!!! Conseil en matrimoine!!! Tu parles que j’viens! Question boulets, je m’y connais, je pourrais m’en faire un chapelet!
EN HALEINE…
En photo, mise à part sa crinière black laquée – plaquée à la spatule -, j’avoue, il est pas si mal. Regard clair, dans le vague – j’dirais bien inex- pressif – ténébreux, cabré comme un étalon en rut, épaules assez larges pour elle, sourire ravageur, il a tout l’attirail du commercial en dentifrice ultra brite! Plutôt vendeur. J’ai presque hâte.
Elle m’a demandé de me mettre dans un coin du loco mosquito, petit bar d’ambiance parfait pour l’occaz’, «mais ATTENTION!!! En toute DISCRETION». Sympa, la copine… Bon ok, malgré mes culs de bouteille d’un autre temps – celui où je voyais encore -, mes sourcils plissés en guise d’anti-brouillard, mes glousseries intempestives et mes fous rires incontrôlables, je sais me tenir quand même! Elle va finir par me stresser avec toutes ses recommandations! Le cœur à l’ouvrage – dans le doute, j’ai pris une dose de décontractant -, je me suis empressée.
DRÔLE DE TAPAS…
Un peu trop, j’suis la première. Apéro-dynamique et pacemaker sur pause, je guette. Lunettes noires sur mes loupes, l’air de rien – et c’est peu de le dire -, imper fuchsia pour me fondre dans la masse, entre les olives à l’ail et la sangria, je frôle déjà l’overdose intestinale quand elle passe enfin la porte… Doux Jésus, c’est la boîte de cachetons que j’aurai dû prendre!
Je sais qu’elle aime qu’on la voit, mais là!? Elle est attifée d’une robe à volants à pois rouges quasi clignotants, d’un décolleté façon gorges du Verdon, d’improbables roues de vélo, ah non, de gigantesques créoles blanches encerclant – était-ce bien nécessaire? – ses joues rebondies! Et si y’avait que ça! Le rouge flamboyant de ses lèvres glossées fait écho à ses yeux flanqués de 2 balais de chiottes en guise de faux cils, je frôle la tétanie! Il n’a même pas passé la porte d’entrée qu’il est déjà invité à crécher! Mais quelle idée?!! Elle est tellement belle et bonne quand elle est… normale, il lui a vraiment retourné le cerveau! Ah… quand on parle du loup…
OLÉ, TORERO !
Droit comme un i, souliers vernis, costume noir et chemise rouge, manque plus que la fleur au fusil et on sort l’artillerie!!! Les bras m’en tombent. Mais je suis où là??? Y’avait dress code et on m’a rien dit???
Faudrait revoir le sketch au ralenti! Il a fait claquer la rose et le sourire email diamant et bien sûr, elle est tombée en plein dedans! Au fil de la soirée, j’ai oscillée entre liquéfaction et hyper ventilation. Ils ont roucoulé yeux dans les yeux une petite heure, main sous le volant et pied au paquet… Gerbant. J’avais beau lui faire des grands signes discrets et des alertes sms à gogo, elle m’envoyait sur les roses – celles sous cellophane du vendeur ambulant – par la pensée!
Après lui avoir aspiré la langue, décapé les amygdales, et bouffé les lèvres – les publiques – ils sont partis transis de passion dégueulasse, le vent en poupe et la main au panier me laissant là, au bord de la névrose.
Au débriefing du lendemain, j’ai eu le droit au récit TOTAL, avec moult détails, comme si j’y étais. J’ai eu la nausée deux jours entiers!!!! J’ai dû choper le verre solitaire…
lucky1984
