des branches tout !
Libérer les lunettes et du même coup, ceux qui en portent. Voilà la feuille de route de Plug & See, une start up lyonnaise qui a su jeter un regard neuf sur le monde de la lunetterie. On vous raconte comment.
A l’origine de Plug & See, une question élémentaire : que pouvons-nous apporter de neuf au monde de l’optique? Pourquoi l’optique? Certes, les deux fondateurs de cette start-up ont la fibre entrepreneuriale, mais ils ne sont pas des cadors de ce marché de niche : Frédéric Juppet est issu des nouvelles technologies et Damien Briatte, ceinture noire du transmédia, est-il, tout au plus, binoclard… comme sept Français sur dix, tout de même.
Bon filon. La réponse tient en cinq lettres : «Waoup». C’est grâce à ce réseau collaboratif rhônalpin que l’idée a germé, une journée de 2015. Au terme d’un «hackacathon», réunion de six heures réunissant quelque 60 participants, – des actifs comme des étudiants et des retraités – qui mettent à disposition leurs compétences pour lancer de nouveaux concepts dans des domaines variés. “Collectivement, on essaie de faire en une demi-journée ce que l’on fait en 6 mois en étant seul dans son coin”, résume Frédéric

LE SECRET POUR ALLER LOIN :
CHANGER DE MONTURE
Le brainstorming aboutit à l’idée clé de voûte du projet, qui peut paraître évidente : dissocier les verres de la monture. Bingo ! Le concept à la base de Plug & See est né et avec lui, la première entreprise siglée Waoup. Ce petit pas de côté, cette sortie du cadre imposé – ne plus envisager les lunettes comme un tout – révolutionne la manière d’acheter, mais aussi de porter des lunettes de vue.
En effet, grâce à cette approche, les verres, éléments médicaux qui coûtent le plus cher dans l’ensemble, s’ajustent à une multitude de montures. Finies les sempiternelles binocles que l’on chausse jour après jour, car les lunettes, ça coûte bonbon. “Notamment en France, l’un des pays d’Europe les moins démocratiques en la matière où, de surcroît, le remboursement par les mutuelles a tendance à brider les envies de fantaisie et figer l’acte d’achat”, souligne Frédéric Juppet.
Hop ! L’on passe soi-même, en un clin d’œil, d’une monture carrée à une monture ronde, du noir au rouge. Les carreaux restent, leur habillage change au gré des humeurs !
Sur les montures, fabriquées dans le Jura, les verres standardisés sont fixés à l’aide d’un système d’aimants, breveté s’il-vous-plaît.
Hop ! L’on passe soi-même, en un clin d’oeil, d’une monture carrée à une monture ronde, du noir au rouge. Les carreaux restent, leur habillage change, au gré des humeurs, de la tenue, de la nature des activités, sans pour autant friser la banqueroute.
«Changer de lunettes comme de chemises» : le concept de «dressing à lunettes» mis au point par la jeune boîte lyonnaise, dont les produits sont déjà présents en Amérique du Nord, Angleterre et Italie, ouvre le champ des possibles. Exemple : si la correction visuelle évolue, seuls les verres sont à changer. Plug & See crée également de nouveaux usages, comme le fait de pouvoir s’échanger ou offrir des montures, les recycler aussi.
ACCESSOIRES DE MONDE À PART ENTIÈRE
“Demain, on pourra s’acheter des montures partout, même dans les boutiques de mode, et pas seulement chez l’opticien comme c’est le cas aujourd’hui, bien que les consommateurs aient encore besoin d’être rassurés et de pédagogie pour tout ce qui touche aux verres. Mais une fois le besoin premier comblé, il sera plus simple d’acquérir des montures supplémentaires”, estime Frédéric, le quadra.
Chaque collection se compose de 5 modèles de montures, disponibles dans une dizaine de coloris, dont le prix oscille entre 220 et 260 euros. Chaque collection est une marque en soi, et des collaborations avec des designers sont annoncées. Dans l’immédiat, à la première ligne «Les Singulières», une seconde plus joueuse et abordable (entre 40 et 80 euros suivant le modèle) devrait emboîter la branche, d’ici la fin de l’année : «Topless, les lunettes qui enlèvent le haut». L’été n’est pas complètement fini !
+ d’infos :
plugandsee.fr
Photos : Plug & See